•  Le fils de Picasso, Marie SELLIER1955, Etats-Unis. Après la disparition de sa mère dans un accident davion, Pablo, 14 ans, se retrouve seul avec sa grand-mère, Betty. Celle-ci découvre dans les affaires de sa fille une lettre qui la convainc que Picasso est le père de Pablo. Elle décide alors demmener Pablo en France, ou le peintre sest installé. Par lintermédiaire damis communs, Pablo va pouvoir approcher le maître et découvrir qui est son véritable père.

    Mon avis :

    Une fois de plus Marie Sellier nous immerge dans la vie d’un artiste peintre, d’un maître devrais-je dire. Après Léonard de Vinci, c’est Pablo Picasso qui n’a plus de secret pour nous.

    Emmené en France par sa grand-mère, Pablo va plonger au cœur de la vie culturelle trépidante de ces années folles. Grâce à Elise qui côtoie les plus grands (peintres, écrivains, cinéastes), il va pouvoir rencontrer Picasso et apprendre à le connaitre mieux qu’à travers les livres.

    Avec le talent qui est le sien, Marie Sellier parvient à rendre la fiction plausible. On a l’impression d’être à Paris, en Provence et de vivre les tribulations de Pablo au sein de ce qu’on n’appelait pas encore « la Jet Set ». Mais on est aussi entrainé au cœur de l’œuvre de l’artiste. Avec délicatesse, l’auteure distille au fil de l’histoire des informations sur ses peintures, son style, sa vie. Cela n’alourdit l’histoire en rien et nous attache aussi à l’homme derrière le peintre. Sans en avoir l’air, on apprend des tas de choses, toutes très intéressantes.

    Un roman intelligent, bien écrit et attachant et une bonne façon pour les jeunes de découvrir Picasso et son œuvre. Marie Sellier est décidemment très habile à nous faire vivre au cœur de l’Histoire et de l’Art.

      

     

     Le fils de Picasso, Marie SELLIER

     

     

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    Challenge sous influence

      Les vacances s’achèvent et la rentrée approche. On se remet en route pour la rentrée. Quoi de mieux pour se lancer dans un nouveau challenge ?

     Organisé par Phildes, il s’intitule « Lire sous la contrainte ». Chaque mois environ, Philippe proposera une contrainte de lecture afin, dans l’absolu, de faire diminuer notre PAL. (Mais il n’est pas interdit de craquer…). 

     Il s’agira alors de lire un roman correspondant à cette contrainte.

     La 1e, pour le 30 septembre, est de lire un roman dont le titre est une phrase interrogative, une question. Facile ? Pas si sûre…

    Challenge sous influence

     

    Rendez-vous sur le blog de Philippe pour vous inscrire à ce nouveau challenge sympa et bonnes lectures !

     

     

     

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  • Barbe bleue, Amélie NOTHOMBRépondant à une annonce, Saturnine se présente pour une colocation. L’endroit est fabuleux, abordable et c’est elle qui est choisie. Mais le propriétaire a une réputation d’assassin. Les huit colocataires précédentes auraient mystérieusement disparu. Saturnine se lance alors le défi de survivre aux tentations et à l’envie d’ouvrir la porte de la chambre noire. Y parviendra-t-elle ?

    Mon avis :

    Revoici ma petite madeleine estivale. J’ai pris beaucoup de plaisir à déguster cette histoire, pétillante comme une flute de champagne.

    Comme toujours, Amélie Nothomb nous met face à un conflit. Entre Saturnine, brillante jeune femme de 25 ans et son hôte Don Elemirio, noble espagnol âgé de 44 ans, c’est même un affrontement. Chaque soir, autour d’un repas, ils se livrent à des joutes oratoires savoureuses comme seuls les intellectuels en sont capables. L’écriture fluide d’Amélie rend ces dialogues d’une remarquable vivacité et les pages s’enchainent rapidement - trop rapidement, comme toujours.

    Nous sommes loin du barbare sanguinaire et de la ravissante idiote de l’histoire initiale. Revisitant le conte de Perrault, Amélie Nothomb, usant d’un subtil mélange d’humour et de suspense, nous met en présence de deux intellectuels érudits cherchant à rallier l’autre à leur dessein. Le huis clos dont nous sommes témoin rend l’atmosphère tendue dès le départ mais les échanges verbaux finement ciselés et plein d’esprit la détendront peu à peu. Et c’est là, tout le talent d’Amélie Nothomb. En quelques phrases bien senties, sans longues descriptions ni fioritures, elle a campé ses personnages et suscité l’intérêt du lecteur. Il ne reste plus qu’à l’attiser jusqu’au dénouement final.

    Cette lecture est plus exigeante que celle de « Tuer le père ». Les références historiques, religieuses, culturelles… y sont nombreuses et les connaitre permet de savourer vraiment les joutes verbales des protagonistes. On peut toutefois y plonger avec bonheur malgré tout, à condition de laisser les a priori nothomien de côté, comme les sempiternels reproches que l’on fait à son style. Il n’est pourtant pas pire (loin de là) que celui d’Houllebecq ! Mais comme il semble de bon ton d’encenser ce dernier, il l’est aussi de dénigrer la première.

    De toute façon, quoi qu’elle écrive ou quoi qu’elle fasse, elle ne fera jamais, je pense, l’unanimité.

    Lisez ici, une critique de Barbe bleue émanant d'une lectrice occasionnelle de Nothomb.

     Barbe bleue, Amélie NOTHOMB

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  • Dans le jardin de la bête, Erik LARSON1933. Berlin. William E. Dodd devient le premier ambassadeur américain en Allemagne nazie. Originaire de Chicago, c’est un homme modeste et austère, assez peu à sa place sous les ors des palais diplomatiques, qui s’installe dans la capitale allemande. Belle, intelligente, énergique, sa fille, la flamboyante Martha est vite séduite par les leaders du parti nazi et par leur volonté contagieuse de redonner au pays un rôle de tout premier plan sur la scène mondiale. Elle devient ainsi la maîtresse de plusieurs d’entre eux, en particulier de Rudolf Diels, premier chef de la Gestapo, alors que son père, très vite alerté des premiers projets de persécutions envers les juifs, essaie d’alerter le Département d’État américain, qui fait la sourde oreille. Lorsque Martha tombe éperdument amoureuse de Boris Winogradov, un espion russe établi à Berlin, celui-ci ne tarde pas à la convaincre d’employer ses charmes et ses talents au profit de l’Union Soviétique. Tous les protagonistes de l’histoire vont alors se livrer un jeu mortel, qui culminera lors de la fameuse « Nuit des longs couteaux ».

    Mon avis :

    Passionnée par la Seconde Guerre mondiale, j’ai accepté avec enthousiasme la proposition de Babelio et du Cherche Midi de m’envoyer cet ouvrage d’Erik Larson. Je m’attendais à recevoir un roman, d’ailleurs la couverture parle de thriller politique,  mais je me suis rendu compte qu'il n'en était pas un, une fois en main. En fait, il s’agit d’un récit basé essentiellement sur les notes personnelles et diplomatiques de William Dodd, ambassadeur des Etats-Unis à Berlin de juillet 1933 à décembre 1937 et sur les journaux intimes de sa fille Martha. Plus d’une centaine d’autres documents historiques et de romans ont été lus et compulsés par l’auteur afin de rendre une vérité historique totale.

    Journaliste, Erik Larson a réalisé un vrai travail d’historien ici, comparant, recoupant, confrontant les documents et vérifiant les sources qu’il cite d’ailleurs avec minutie tout au long du récit. Il lui aura fallu trois ans pour nous présenter ce témoignage exceptionnel qui se lit comme un roman. Il nous emporte au cœur de Berlin et nous montre la ville et les événements qui s’y déroulent avec l’œil d’un Américain démocrate et débonnaire, enclin à croire en la bonté de l’homme et désireux de ne pas offenser son hôte, l’Allemagne. Imprégné aussi d’un antisémitisme primaire courant aux Etats-Unis à l’époque et qui l'empêchera, dans les premiers temps, de prendre au sérieux les premiers incidents.

    Professeur d’histoire de formation, il ne croit d'abord pas aux rumeurs, a besoin de confirmation et de faits tangibles pour accorder du crédit à ce qu’on lui rapporte. Dès son arrivée, « il considère son rôle d’ambassadeur davantage comme celui d’un observateur et d’un rapporteur. Il croyait que par la raison et l’exemple, il serait capable d’exercer une influence modératrice sur Hitler et son gouvernement et en même temps, d’aider à pousser les Etats-Unis à sortir de leur isolationnisme vers un plus grand engagement sur la scène internationale. » En toutes circonstances, il se voudra objectif mais manquera souvent de diplomatie. Refusant l’ingérence, Dodd cherchera longtemps à préserver des relations cordiales avec la nation allemande pour laquelle il a beaucoup d’affection.

    A ses côtés, le consul George Messersmith est beaucoup plus radical et affolé. Il envoie de longs et fréquents rapports au Département d’Etat pour se plaindre des mauvais traitements dont sont victimes les Américains afin de le faire réagir officiellement. Mais la seule chose qui inquiète vraiment les hauts fonctonnaires, c’est le remboursement de la dette !

    Cependant, Dodd n’est pas aveugle et au fil du temps, se rend compte que la montée au pouvoir d’Hitler présage de jours sombres. Les termes qu’ils emploient dans ses écrits sont explicites. Un de ses discours lors d’un diner rassemblant des patrons d’entreprise libéraux restera d’ailleurs dans les annales. Mais jusqu'en juin 34, il voudra croire en une rédemption possible, en une paix à préserver à tout prix.

    De son côté, sa fille Martha, insouciante et délurée, ne pense qu’à s’amuser, à sortir et à goûter aux beautés de la ville. Intelligente, ouverte, vive, elle se fait de nombreux amis, de toutes nationalités et aura également de nombreux amants. Le récit de ses soirées, sorties culturelles et discussions nous font vivre un Berlin cosmopolite, au milieu du gratin de la nouvelle société berlinoise dynamique ou des correspondants de presse et diplomates de tout horizon et de toute idéologie. Elle aimait sortir dans les cafés du vieux Berlin, pas encore « normalisés » et historiquement riches. Les deux visions de la ville et de la vie quotidienne (celle de Dodd et celle de Martha) sont d’une complémentarité idéale pour bien cerner la complexité de la situation politique, économique et sociale de l’époque.

    La nuit des Longs Couteaux du 29 au 30 juin 1934 montrera enfin le vrai visage de la Bête. Dodd comprendra alors que les jeux sont faits et qu’il est trop tard.

    Vous l’aurez compris, cet ouvrage m’a passionnée. Il est essentiel pour aider à la compréhension de la « passivité » des Allemands et des nations alliées lors de la lente et minutieuse ascension d’Hitler au pouvoir. Pourquoi les Etats-Unis ont-ils laissé faire ? C’est la question que tous se posent encore aujourd’hui. A travers le climat politique de l’époque, les enjeux économiques, nationaux et internationaux, l’ordre et la méthode mis en place par Hitler (et ses troupes) pour asseoir son pouvoir à tous les niveaux et les promesses d’un avenir meilleur qu’il semble mettre en place, on comprend mieux l’aveuglement de certains, la non réactivité des autres et la peur paralysante qui empêcha d’agir les hommes de bien.

    Un récit exceptionnel et de grande valeur à lire absolument.

     

    Dans le jardin de la bête, Erik LARSON

     

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  • Demain, j'arrête, Gilles LEGARDINIERComme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier… Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?

    Mon avis :

    Il y avait longtemps que je n’avais plus ri de bon cœur avec un roman. Ayant lu plus de la moitié dans le train, j’en ai amusé plus d’un. Choisi par le club de lecture, je n’ai eu aucun mal à entamer ce livre, déjà dans ma PAL. Une critique entendue lors d’une émission littéraire avait déjà retenu mon attention. Et franchement, je ne regrette pas une minute ce choix. C’est le livre idéal pour oublier le quotidien et passer un bon moment.

    De prime abord, il ressemble un peu à de la chick lit, il en a la couleur (rose) et l’aspect (jeune fille de 28 ans, célibataire, cherche l’amour avec un grand A). Mais, et c’est là toute la nuance, il est écrit par un homme. On n’y retrouve donc pas le côté cucul de ce genre de littérature (pardon pour ceux qui aiment) mais bien l’humour qui le caractérise.

    Derrière le texte, on sent que l’écrivain est un homme d’une grande sensibilité, observateur du quotidien et des petits riens qui tissent une vie. Même s’il dépeint ses personnages sans complaisance et avec une finesse psychologique très lucide, il témoigne d’une grande tendresse envers eux. Bien qu’ils aient des faiblesses et des failles, il nous les fait aimer et on se surprend à éprouver assez vite de l’affection pour ces héros de papier. "Demain j'arrête" est une belle leçon de vie qui parle d'amour et d'amitié avec beaucoup de sensibilité.

    Auteur de polar, Gilles Legardinier a aussi le sens de l’intrigue et de la chute et sait garder l’attention du lecteur jusqu’au bout. Le style est rythmé, les rebondissements se succèdent et s’emmêlent sans lourdeur, ponctués de scènes d’une drôlerie jubilatoire. Il n’y a pas de temps mort et les pages se tournent sans peine.

    Mêmes les remerciements de l’auteur sont généreux et touchants. A l’image des personnages, nombreux, qui construisent l’histoire.

     

    A lire absolument, pour se détendre et passer un moment de pur bonheur.

      

      

     

     Demain j'arrête ! Gilles LEGARDINIERDemain j'arrête ! Gilles LEGARDINIER

     

     

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  • Contes des sages de Bretagne, Jean MUZIParti de la littérature orale mise par écrit dans des dizaines de recueils de contes traditionnels, Jean Muzi nous offre ici un recueil personnel chantant la terre et la mer bretonnes. Ces contes nous parlent de la Bretagne d’est en ouest, du nord au sud. Pleins de fantaisie et d’originalité, ces vingt contes originaux revisitent la Bretagne des korrigans, des paysans et des flibustiers.

    Mon avis :

    Prêté par Aymeline dans le cadre du défi Ronde bretonne d'Edith, ce livre est d’abord un bel objet. Une couverture cartonnée, recouverte de toile écrue et décorée de mouchetures d’hermine, symboles bretons ornent le livre. Un marque-page tissé se glisse aisément entre les pages dont les bords sont décorés également de six modèles différents. Enfin, de nombreux dessins représentant des scènes de la vie bretonne au fil des siècles terminent d’illustrer ce recueil.

    Les vingt contes, assez courts, sont rédigés dans une belle langue traditionnelle et nous narrent tour à tour, les aventures de deux tailleurs bossus, d’une jeune orpheline, d’un valet licencieux, d’un paysan et de son fils…

    Emplis de bon sens et de morale, ces contes sont bien agréables à lire. J’ai souri aux aventures du jeune Gaël et de sa bête et à la manière dont il a pu se sortir de son mauvais pas. J’ai découvert les korrigans farceurs, mot que j’avais déjà lu sur les blogs sont trop savoir ce qu’il signifiait ; goûté à la mauvaise foi  de certains bretons (La promesse), à leur esprit d’à propos et à leur humour (Le curé et le tailleur)…

    Un agréable moment de lecture cet été, plongée au cœur d’une région que j’ai aimé découvrir deux fois et où je retournerai certainement.

    Merci Aymeline pour cet envoi.

    Vous trouverez l'avis d'Aymeline sur le roman de Vendée ici.

     

    Contes des sages de Bretagne, Jean MUZIContes des sages de Bretagne, Jean MUZIContes des sages de Bretagne, Jean MUZI

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  •  Le mardi sur son 31

    « A partir de cette soirée-là, j’ai vécu comme un animal en proie à l’obsession maladive de tenter de l’apercevoir. J’allais au boulot comme un zombie. Je ne savais même plus à qui je parlais. Je disais oui à tout le monde. Je ne payais même plus mes factures…

     Cela a duré toute une journée. »

    Demain j’arrête ! Gilles Legardinier

     

    Julie a un nouveau voisin. Intriguée par son nom sur la boite aux lettres, elle décide de le guetter sans qu’il ne s’en aperçoive. Poussée par une inventivité débridée, elle va prendre des risques, toujours plus délirants.

     

     

     

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