• Le sang de l'hermine, Michèle BARRIEREQuentin du Mesnil, un jeune hobereau normand, compagnon d’enfance et maître d’hôtel de François 1er, est chargé d’aller chercher Léonard de Vinci en Italie et de le ramener à Amboise. En échange de ses bons et loyaux services, il se verra confier les rênes du chantier de Chambord où le monarque rêve d’élever un château digne de lui. Léonard, qui s’est engagé à venir à la cour de France, renâcle pourtant à l’idée de partir. La mission de Quentin, en apparence des plus innocentes, tourne vite au cauchemar, d’autant que certains semblent en vouloir à la vie du peintre.

    Mon avis :

    Ce polar historique nous entraine de la campagne normande aux châteaux de la Loire en passant par l’Italie. Michèle Barrière nous plonge au cœur de la cour de François 1er. La vie à la cour nous est décrite minutieusement, des intrigues politiques aux fêtes royales. L’occasion pour l’auteur de nous peindre par le menu les mets savoureux de l’époque, les ingrédients, les recettes. Quentin du Mesnil chargé de convoyer Léonard de Vinci jusqu’à Amboise doit s’attarder quelque peu en Italie, à Mantoue. Il peut tout à loisir comparer les deux arts de vivre. Alors qu’en France, on sert toujours la viande sur de larges tranches de pain sec qui servent d’assiettes et que l’on mange avec les doigts, les tables italiennes sont parées d’assiettes en majolique, de couverts et de serviettes de lin.

    Il est intéressant de découvrir les usages de l’époque, les fêtes, danses, traditions, marchés de campagne… De même, j’ai aimé en apprendre un peu plus sur la vie de Léonard de Vinci - même si j’en connaissais déjà de nombreux aspects - notamment sur les raisons de sa sulfureuse réputation et sur ses inimitiés. L’auteure nous fait goûter à la vie à Amboise et au Clos Lucé et l’on n’a aucun mal à se l’imaginer.

    L’intrigue en elle-même est par contre un peu simple, et quelque peu rocambolesque mais en ce début de vacances c’est une lecture agréable et délassante dans laquelle on entre avec plaisir.
    Petit plus sympathique, à la fin du récit, l’auteure partage quelques recettes savoureuses citées dans l’histoire et tirées de livres d’époque. A essayer un jour…

    Animal

    Le sang de l'hermine, Michèle BARRIERE

     

     

     

     

     

     

     

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  • Alger, Madagascar, Bora Bora, Saigon... sources d'inspiration, ces contrées lointaines n'ont eu de cesse de fasciner et de faire rêver.
    Lamartine, Camus, Duras, Jules Verne ou encore Baudelaire, tous se sont laissé séduire par la beauté des paysages et le charme de l'exotisme. Tous ont décrit les vies là-bas, au temps des colonies et, au détour d'une page, dressé une table et raconté un dîner.
    François Desgrandchamps (Littérature et Gourmandises, Minerva, 2007) a sélectionné pour nous les extraits les plus savoureux des oeuvres de ces grands auteurs. Sophie Brissaud, cuisinière globe-trotter, leur a donné corps en créant les recettes de ces repas imaginaires.
     

    Mon avis :

    Dans la plupart des romans, les écrivains évoquent l’art de la table ou du moins les aliments que leur héros mange sur le pouce ou déguste. Ainsi, la cuisine de Madame Maigret n’a aucun secret pour les fans de Simenon ni les recettes que Grégoire prépare à Maud  Graham dans les romans de Christyne Brouillet.

    Connaissant mon goût pour la bonne cuisine et la littérature, une amie m’a offert cet ouvrage pour mon anniversaire. François Desgranchamps y présente les recettes qu’il a découvertes dans les récits d’écrivains ayant voyagé à travers le monde et notamment dans les colonies. Il les a ensuite fait préparer par un chef, Sophie Brissaud.
    En lisant ces récits, on découvre le pays à travers ce que les gens mangent, que ce soit la cuisine du bled, de la campagne ou de la cuisine citadine. A la campagne, les mets mijotent longtemps, sur un feu de bois. En ville, on a introduit la cocotte-minute et la cuisson au gaz et les habitudes ont changé.

    Dans ces récits d’une autre époque, au langage soigné, où l'imaginaire prend le dessus sur la narration, dans ces repas pris à cent lieues d’ici, on voit surgir les émotions, l’intimité et les souvenirs de ces moments précieux qui ne reviendront pas. J'ai pris plaisir à me replonger dans ces écrits anciens évoquant une période que je n'ai pas connue et des pays que je ne visiterai peut-être jamais. J'ai ainsi partagé des œufs au safran avec Eugène Fromentin, un riz vert aux mangues avec Marguerite Duras ou une tête de veau en tortue avec Alexandre Dumas.
    De jolies photos d’époque illustrent les récits tandis que les recettes réalisées sont joliment mises en situation. Les photos sont de Claire Curt.
    Un ouvrage à dévorer, et pas seulement des yeux…

     

     

     

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  • Challenge des notes et des mots, 2e !

     

    C’est reparti pour un an !
    Après le swap musical qui a mis un point d’orgue au challenge « Des notes et des mots » qui a duré deux ans, Anne a décidé de nous le reproposer pour une année supplémentaire.
    Le but est toujours de lire des romans, biographies, essais, BD… consacrés à la musique ou dont le titre contient un mot du lexique musical.
    On peut aussi partager un avis sur un film musical vu, un concert écouté… Chaque billet devra contenir le logo du challenge et son lien sera partagé sur le blog d’Anne ici.

    Lali sera-t-elle encore championne toutes catégories cette année ? Pour le précédent challenge, elle a rédigé pas moins de 88 billets. Cela force le respect.
    Si l’aventure vous tente, rendez-vous sur le blog d’Anne « Des mots et des notes ».
    Bonnes lectures.

    Et pour ceux et celles qui cherchent à diversifier leurs lectures, je vous propose cette liste de polars dont le thème est la musique. J’y puiserai mon inspiration, c’est sûr.

     

     

     

    http://b14-sigbermes.apps.paris.fr/userfiles/file/Bibliographies/polar-musique/polar-musique.html#/1/

     

      

     

     

      

     

     

     

     

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    Avec Anne comme chef d'orchestre, Jeenen et moi avons préparé nos colis de swap allegretto. Elle, au son des binious de sa Bretagne, moi des tambours qui rythment les cramignons que l'on danse à Liège.
    Mon colis étant arrivé alors que j'étais absente, je n'ai pu publier le billet à temps et Guilan m'a gentiment attendue.
    En rentrant du travail, quel plaisir – et quel soulagement -  d’apercevoir le colis de Jeenen que mon fils avait placé bien en évidence, sur mon piano. Joli clin d’œil au swap d’Anne et qui m’a donné l’idée d’une autre photo.

    J’ai d’abord remarqué un joli papier d’emballage : un orchestre classique sur fond de partition, qui cachait un colis rempli à craquer de paquets verts – ma couleur préférée, décorés d’un petit mot personnel de Guilan. Et à l’intérieur… voilà ce que j’ai découvert…

     

     

     

     

     

      

    Une jolie trousse, deux CD, un de Tanita Tikaram (que j'écoutais dans ma jeunesse et que j'avais complètement oubliée) et un de Michel Camilo (que je vais découvrir), un DVD « Mystéry Train » dont la BO est paraît-il géniale (je ne connais ce film que de nom), un carnet Lili Petrol de Clairefontaine, de très jolis marque-pages dont ceux de Rebecca Dautremer et des liiiiivres !

     

      

     

     

     

     

      

    Une guitare pour deux, que mon fils a fait sien de suite, La pension Marguerite de Metin Arditi, Le violon d’Auschwitz de Maria Angels Anglada, Musique barbare de Mary Wetsmacott et Be-bop de Christian Gailly. N’ai-je pas été super gâtée ? J’adore ! Que du bonheur !

     

    Réalisé un swap avec Jeenen, c’est vraiment de la folie ! Je remets ça quand elle veut !
    Merci à Anne d'avoir organisé ce superbe swap ! Tous les billets sur son blog ici.

     

    Joyeuse fête de la musique à tous !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  •  Affaires de l’Auberge rouge, Emile Louis, Francis Heaulme, Marc Dutroux, Flactif... Les grands crimes font partie de notre mémoire et ont passionné souvent la France entière. Les grandes affaires criminelles ont fait la une des journaux, déchainés les passions, parfois divisé le pays en deux et sont entrés dans l’Histoire.
    Les lieux de ces crimes, en revanche, sont souvent méconnus. On passe dans telle rue parisienne, devant tel immeuble, dans tel bois, sur telle plage, sans que la moindre plaque n'indique qu'il s'agit d'un "lieu de crime" célèbre.
    Jean-Michel Turpin, photographe de talent, a recherché et retrouvé après parfois de longues recherches, ces lieux "historiques malgré eux" et les a photographiés, sans artifice ni dramatisation, tels qu'ils sont aujourd'hui.
    Dans un texte précis, il nous rappelle tous les détails des 50 affaires en s'appuyant sur de nombreuses images d'archives aussi variées que saisissantes. Tels des experts en investigation, les lieux du crime se mettent à nous dévoiler bien des histoires sur des secrets enfouis.

    Mon avis :

    Chaque affaire commence par une double page où Jean-Michel Turpin présente les lieux tels qu’ils sont aujourd’hui. Une phrase tirée de l’enquête sert de légende à sa photo, ainsi qu’une date et une adresse, comme seuls indices. Vient ensuite un rappel précis des faits qui nous plonge dans l'histoire. Deux pages titrées du nom de l’affaire. Quelques photos ou gravures d’époque illustrent l’article.

    Que vous évoque « Impasse des Arbalétriers, Paris 3e arrondissement » ? Et si j’ajoute 23 novembre 1407 ? Ou encore « Porte de Clignancourt, Paris 18e, 2 novembre 1979 » ?

    Sans voyeurisme, cet ouvrage nous propose un itinéraire à travers 40 lieux de mémoire. Une fois entamée, on a du mal à arrêter sa lecture. Parce qu’il parle humainement à notre société, qu’il dérange et fascine à la fois, le crime nous interpelle. A travers ses photos, Jean-Michel Turpin s’interroge : quelle part de responsabilité la société a-t-elle dans ces crimes ? Quelle responsabilité avons-nous ? Parce que ces lieux qui ont été témoins de crimes qui ont fait couler beaucoup d’encre ne sont pas tous identifiables aujourd’hui par les passants, il a voulu en garder trace. Il a fait là un travail remarquable, nous rappellant que ces fait divers tragiques qui nous ont marqués ont aussi fait changer les lois, avancer la science, la police scientifique, inspiré écrivains et cinéastes… Ils font partie de nous qu’on le veuille ou non.

    Une passionnante balade judiciaire à travers le temps.

     

     

     

     

     

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  • Comment devenir écricain quand on vient de la grande plouquerie internationale ? Caryl FEREYComment devenir écrivain quand on habite Montfort-sur-Meu et qu’on excelle exclusivement dans les batailles de crachats ? Depuis les après-midi avec mémé Marthe qui lui racontait des histoires, jusqu’à Gallimard, il y aura quelques marches à gravir, des déboires et des détours, il y aura les petits boulots, les voyages au bout du monde, le RMI, les potes, les éditeurs qui promettent et ne tiennent pas, et puis la bonne étoile. La bonne étoile d’un écrivain hors normes, doté d’une détermination et d’un humour à toute épreuve. 

    Mon avis :

    J’ai acheté ce récit afin de découvrir Caryl Férey dont tout le monde parle depuis le succès de Zulu et Mapuche, que je n’ai pas lus. Le titre m’a amusée et je m’attendais à un récit humoristique. Il est assez déjanté, en effet. Notamment la première partie.

    Le livre se compose de deux parties. Dans « L’âge de pierre » l’auteur nous raconte son enfance et son adolescence et ses rapports avec son frère, d’un an son ainé. J’ai failli arrêter ma lecture après le premier chapitre : onze pages et une seule phrase ! Que de lourdeur ! Je me suis accrochée, découvrant ses rapports conflictuels avec son frère, les colères de ce dernier et leurs oppositions multiples. Bref, ce qui l’a aidé à construire sa personnalité, à façonner son caractère entier et résolu. Mais cela m’a paru redondant et terriblement long.

    Dans « L’âge de fer », il aborde enfin l’apprentissage de l’écriture au lycée -que j’ai trouvé désopilant. Fort de ses expériences professionnelles multiples, de ses voyages et de ses relations dans divers milieux, il avait une source d’inspirations variées à sa disposition. Il évoque ensuite son parcours du combattant pour trouver une maison d’édition. On y découvre les dessous peu nets des pratiques d’éditeurs parisiens et les aléas de la vie d’un auteur en mal de reconnaissance. En passant, il rend hommage à mémé Marthe qui lui a donné le goût de la lecture et des belles histoires, à ses amis… le tout avec un humour truculent. J’ai adoré cette seconde partie que j’ai lue d’une traite.

    Au vu de ce que j’ai lu à propos des romans de Caryl Férey, ce récit n’est pas représentatif de ses écrits mais il donne à connaitre l’auteur. Bouleversé par la lecture d’Ellroy, charmé par Djian puis Fante, il semble que l’élève s’approche des maîtres. Cette biographie avant l’heure (il n’a que 46 ans) me donne très envie de faire la connaissance de l’écrivain.

     

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  • Le briseur d'âmes, Sébastian FITZEKUn psychopathe sévit dans les environs de Berlin. Lorsque la police retrouve ses victimes, elles sont vivantes et ne présentent pas la moindre trace de maltraitance physique. Mais elles sont psychiquement anéanties, comme privées de conscience… D’où le surnom que la presse li a donné : le Briseur d’âmes.
    Caspar, un amnésique interné dans une clinique spécialisée, n’aurait jamais imaginé croiser son chemin. Et pourtant, en cette veille de Noël, alors qu’au-dehors une tempête de neige fait rage, lui, le personnel médical et quelques patients se retrouvent enfermés dans l’établissement, coupés du monde… en compagnie du Briseur d’âmes. Et cette fois, il tue !

    Mon avis :

    On a affaire ici à un thriller psychologique machiavélique, comme Sébastian Fitzek aime les concocter. L’intrigue rythmée, sans temps mort, renforcée par un décompte du temps implacable, nous entraine dans les profondeurs de l’âme humaine, la noirceur totale, en jouant avec nos nerfs. Les pièces du puzzle s’emboitent avec brio pour rendre l’atmosphère étouffante, la suspicion réelle et le dénouement diabolique. Mêlant le présent et le passé, l’auteur nous ménage ainsi quelques moments où reprendre souffle avant de replonger dans l’horreur.

    Fitzek soigne son intrigue, la rend cinématographique. On n’a aucun mal à imaginer les scènes décrites. Quelques clins d’œil à Shinning, à Dix petits nègres... Bref, un huis clos glaçant que j’ai particulièrement goûté.

     

    Le briseur d'âmes, Sébastian FITZEKLe briseur d'âmes, Sébastian FITZEK

     

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