• Là où naissent les nuages, Annelise HEURTIERFille unique de parents très aimants, mais très occupés, Amélia, 16 ans, s'est réfugiée dans la gourmandise. Elle traîne son corps adolescent et ses kilos en trop comme une punition. Mais l'arrivée d'une lettre étrange venue de Mongolie va bouleverser la banalité un peu mélancolique de son quotidien...

    Mon avis :

    J’avais beaucoup aimé « Le carnet rouge » et je me réjouissais de découvrir le nouveau roman d’Annelise Heurtier. Elle nous emmène une fois de plus en Asie : après le Népal voici cette fois la Mongolie. Au côté d’Amélia, une adolescente pleine de doutes et mal dans sa peau, nous partons vivre une aventure exceptionnelle à l’autre bout du monde.
    Nous avons en tête Gengis Khan, les steppes, les étendues sauvages à perte de vue, les yourtes typiques et les éleveurs de yacks et de chevaux. Nous découvrons Oulan Bator, la plus grande ville du pays et sa capitale, où se côtoient modernité et héritage ancestral. Nous apprenons le déracinement des montagnards descendus en ville dans l’espoir de vivre une vie meilleure, moins rude et l’abandon des enfants des rues qui survivent en mendiant, vivant terrés dans des égouts ou des squats. C’est le choc.

    Une nouvelle fois, Annelise Heurtier nous propose un récit initiatique opposant le mode de vie d’une adolescente d’aujourd’hui à celui de jeunes de l’autre bout du monde. Une fois de plus, nous sommes immergés dans une culture exotique qui fait voler en éclats nos images d’Epinal sur le sujet.
    L’écriture d’Annelise Heurtier fait mouche, une fois encore. En peu de mots, elle nous fait vivre de grandes émotions et passer du rire aux larmes. De la finesse de ses descriptions, émergent des images précises et explicites qui nous entrainent avec l’héroïne sur les routes de Mongolie.

    Cependant, j’ai moins accroché à ce récit qu’au précédent. Sans doute parce qu’il foisonne de thèmes qui ne me semblent pas exploités à fond. La boulimie d’Amélia est décrite longuement dans la première partie du livre mais les causes sont à peine évoquées à la fin. L’éducation des enfants, l’enseignement ne sont pas mentionnés. La dualité riches-pauvres est citée mais non expliquée. Les personnages sont nombreux et là aussi, je reste un peu sur ma faim. On les découvre grâce au regard qu’Amélia porte sur eux mais ils se donnent peu à découvrir ensuite. On doit accepter ce qu’elle en dit…

    J’ai donc un avis mitigé sur ce roman car il me donne l’impression que l’auteure a voulu trop dire, trop montrer à la fois et n’en a pas eu l’opportunité (sans doute pour ne pas multiplier les pages). Je dirais donc que c’est un récit plein de qualités mais qui me laisse un goût de trop peu.
    A vous de vous faire une opinion personnelle ; le livre paraîtra le 3 avril prochain.

    Mention spéciale pour la couverture et félicitations à l'illustrateur, elle est très réussie !
    Merci aux éditions Casterman pour cet envoi.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Le mort qui voulait ma peau, Carole MOORE« J'ai ramassé la fleur, que j'ai remise à son propriétaire. C'est à ce moment qu'une chose étrange s'est produite. Le vent s'est levé encore une fois et j'ai eu l'impression qu'il se concentrait sur mon poignet, qu'il l'enserrait fortement. Surpris, j'ai examiné mon bras. Je n'ai rien vu, mais j'aurais juré que la bourrasque froide me tenait le poignet, encerclait ma chair. Je me suis frotté le bras et la sensation a disparu. Puis, il s'est mis à pleuvoir plus fort. J'ai fait demi-tour pour quitter le cimetière, mais la sensation connue d'une paire d'yeux qui me scrutaient la nuque a été si forte que j'ai fait volte-face pour regarder derrière moi. » ? « Ce maniaque dégénéré avait réuni toute la violence de ses émotions, sa haine, sa frustration, sa révolte pour l'utiliser contre moi et voler mon corps. Étais-je mort ? »

    Mon avis : 
     

    Mathieu, un adolescent maltraité et mis à l’écart par les jeunes de son lycée s’est suicidé. Poussé par la vengeance, il revient hanter Franky et sa copine Valérie et prend possession du corps de celui-ci. Il aura enfin la chance de mener une vie dont il a toujours rêvé. Errant hors de son corps, l’esprit de Franky intègre celui d’une mouche et essaie ainsi de communiquer avec Valérie.

    Original et humoristique, ce roman ne m’a pas vraiment convaincue. Si au début, on se prend à plaindre Mathieu, on trouve assez vite sa vengeance démesurée. Même si le passage dans le paranormal se fait en douceur, occultisme, ésotérisme, fantastique s’enchainent en une succession de rebondissements qui nous plongent dans un monde invraisemblable. Je pense que c’est ce qui m’a déplu.
     

    Proposé aux jeunes dès douze ans, ce roman canadien leur plaira peut-être. Ce ne fut pas mon cas. L

     

     

     

     

     

     

     

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  • Brouillard d'automne, Lionel NOELSeptembre 1944. Dans le giron de l’armée américaine dont l’avancée est irrésistible, Gabriel Saint-Onge, un correspondant de guerre montréalais, rend compte avec son appareil photo et sa caméra de la Libération de la Belgique. Quand, sur les chemins qui le mènent vers la frontière allemande, il rencontre Norma Percy-Beaulieue, une artiste peintre qui accomplit, dans les zones de combat et à l’aide de ses pinceaux, le même travail que lui, il décide de la suivre au front.
    C’est ainsi que Gabriel croise Egan O’Shea, un agent de l’OSS chargé de l’organisation de plusieurs réseaux de résistance locaux. L’Américain d’origine irlandaise, qui a failli mourir aux mains des SS, participe activement à une enquête destinée à faire traduire en justice le « collabo » belge qui l’a piégé. Or, le traître est également dans la mire des services de contre-espionnage des États-Unis, et plus particulièrement de Max Mulligan, un officier mandaté par le Pentagone pour recruter d’anciens nazis afin de les utiliser contre le futur ennemi pressenti, l’URSS.
    Cette chasse à l’homme trouvera son dramatique dénouement au cœur du massif des Ardennes, là même où le Führer croit pouvoir changer le cours de la guerre avec une formidable offensive dont Ray Otis, un officier du renseignement de l’armée américaine, a pourtant prévenu ses supérieurs… qui n’y ont pas cru !
    Le 16 décembre 1944, aux petites heures de la nuit, Adolf Hitler lance l’Opération Brouillard d’automne…

    Mon avis :

    Dans ce 3e roman de Lionel Noël, nous retrouvons Egan O’Shea de l’OSS dans les Ardennes belges à la recherche de Bruno Pitz. Ce dernier, Belge enrôlé spontanément dans la division Wallonie, des rexistes (extrême droite) qui ont combattu aux côtés des SS, doit être éliminé par O’Shea pour les nombreux meurtres et exactions commis durant la guerre. Mais, parallèlement, le contre espionnage américain sous la personne de Max Mulligan, cherche à capturer Pitz vivant pour lui proposer de le rejoindre afin de mettre ses compétences et son savoir faire au service de la lutte contre les communistes. L’après-guerre se prépare dans les hauts lieux de la diplomatie.

    Nous suivons dans ce roman plusieurs personnages clés : Gabriel Saint-Onge, un correspondant de guerre de Montréal et l’équipe de Rangers qu’il a rejointe ; Egan O’Shea chargé de plusieurs réseaux de résistance sur le sol belge où œuvrent Malinus et Brandt ; Ray Otis, un officier du renseignement de l’armée américaine et le colonel Dick Dickson qui ont bien du mal à faire entendre leurs voix à Versailles ou à Londres (les hautes instances ne prenant pas au sérieux leurs rapports sur la situation dans les Ardennes après la Libération) ; l’équipe du SS Franz Sieger de la SS Hitlerjugend…

    S’étendant du 6 septembre 1944 au 15 janvier 1945, ce roman de guerre et d’espionnage nous décrit avec force détails la situation dans les armées allemandes et américaines ainsi que le sort réservé aux populations civiles. Un récit complexe de plus de 600 pages dressant une vue d’ensemble, plus vraie que nature, de la situation. Aidé de témoignages et documents officiels américains et canadiens, des souvenirs de sa famille belge et de ses connaissances parfaites du terrain où il a passé son enfance, Lionel Noël nous offre un récit bluffant de véracité.

    Brouillard d’automne relate les circonstances de l’ultime tentative de Hitler de reprendre le nord-ouest de l’Europe. Il est le deuxième ouvrage d’une trilogie consacrée à la Seconde Guerre mondiale, qui s’étend sur toute la longueur du conflit. Les trois livres peuvent cependant se lire indépendamment.
    J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Sans doute parce que la région décrite, je la connais bien. Proche de mon lieu de vie, je l'ai souvent sillonnée et ai visité nombre de ses musées consacrés à ce conflit. Sûrement parce que, malgré la longueur du récit, on ne s'ennuie jamais, passant d'un personnage à l'autre, découvrant ses espoirs, ses peurs, ses réflexions sur la guerre et sa nécessité, découvrant des hommes, derrière les soldats, avec leurs qualités et leurs défauts. Un bon roman !

    Brouillard d'automne, Lionel NOELBrouillard d'automne, Lionel NOEL

     




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  • La souris bleue, Kate ATKINSONUn détective privé enquête à Cambridge sur des affaires criminelles qui n'ont jamais été éclaircies. Il doit remonter à des événements du passé, souvent très lointains, pour suivre les traces de la mystérieuse " Souris Bleue ". Les intrigues sont situées dans des milieux sociaux très divers, allant de la classe ouvrière à la gentry. Les drames les plus poignants alternent avec les épisodes désopilants. On retrouve le regard caustique de Kate Atkinson sur notre monde moderne, la télévision et la " néfaste food ", l’amour parental avec ses excès et ses carences, notamment. Anticipations et retours en arrière tiennent le lecteur en haleine.

    Mon avis :

    Voilà un récit quelque peu déroutant. Il commence comme une suite de nouvelles policières sans lien les unes avec les autres pour devenir un roman où le personnage central est le détective privé qui mène l’enquête, Jackson Brodie. Je devrais dire les enquêtes car bizarrement, c’est lui que toutes les familles vont contacter pour résoudre leur affaire, de nombreuses années après les faits. 
    Dans chacune, un point commun : une famille en souffrance, des êtres dénaturés.

    Dans cet immense puzzle déstructuré où les repères temporels se mêlent, on s’attache assez vite aux personnages à la psychologie délicatement estompée et terriblement juste. En quelques traits bien sentis, l’auteure nous dresse des portraits au vitriol et une satire sociale sans concession. Passages émouvants et drôles alternent permettant au lecteur de souffler malgré la noirceur de certains faits. Le réalisme des situations, quel que soit le milieu social, donne envie de découvrir le fin mot de l’histoire et ce qui peut bien se cacher derrière les apparences. Car derrière l’enquête policière palpitante, il y a un regard incisif et lucide sur les relations familiales. Tout cela est décrit dans un langage d’aujourd’hui, direct et parfois cru sans jamais être vulgaire.  
    Enfin, le tout est parsemé de nombreuses références littéraires ou musicales qui m’ont donné envie de mieux connaître la culture britannique.
    Un très bon roman qui me fera revenir vers cette auteure que je découvre.

     

    La souris bleue, Kate ATKINSONLa souris bleue, Kate ATKINSONLa souris bleue, Kate ATKINSONLa souris bleue, Kate ATKINSON

     

     

     

     

     

     

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  • C'était la guerre des tranchées, TARDIDix millions de morts. Dix millions de mutilés. L’Europe a horrifié l’humanité avec la Première Guerre mondiale et précipité la civilisation au bord du gouffre. Ils sont morts persuadés que l’avenir du monde se jouait là, entre barbelés et trous de mines. Le XXe siècle ne s’en est jamais remis.
    Cent ans plus tard, les anciens combattants ont tous disparus. La nature a reconquis les champs de bataille. Cette collection rend la souffrance et l’absurdité de la guerre palpables, à la pointe du crayon ou de la plume de quinze auteurs contemporains

    Mon avis :

    Premier album de la série de sept proposée par le journal Le Soir pour commémorer la Grande Guerre, cette BD de Tardi est un choc en soi. Dédiée à son grand-père, elle nous emmène dès la deuxième case dans les explosions, la boucherie, le cauchemar que fut ce conflit.
    En préambule, Tardi nous précise qu’il n’a pas fait un travail d’historien mais a choisi de présenter une succession de situations non chronologiques. Des situations où les hommes ont été manipulés, embourbés, heureux de pouvoir vivre une heure de plus. Le ton est donné.
    Resté du côté français, Tardi s’intéresse ici au sort de chaque individu, de chaque soldat anonyme vivant l’enfer, tombant « au champ d’honneur » parce qu’il accomplit la mission qu’on lui a assignée, une mission sans gloire et parfois sans logique. 

    Les dessins en noir et blanc parlent d’eux-mêmes. On vit le cauchemar de la guerre, on perçoit presque les odeurs de poudre, de gaz et de corps. De la première case (un champ de bataille boueux, ravagé) à la dernière (des soldats morts dans les tranchées 5h après la signature de l’Armistice) nous sommes plongés dans le cauchemar, l’absurde désastre humain d’une guerre sans gloire.

    On referme cet album avec une tristesse indicible, une amertume immense face à la monstruosité de ce massacre (seul un soldat sur cinq survivra aux tranchées), à l’inutile sacrifice que ces hommes ont fait de leur vie. Pour quoi ? Pour qui ? 

    Un album bouleversant à lire absolument !

    C'était la guerre des tranchées, TARDI

     

     

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  • Opération Iskra, Lionel NOELComme la Conférence permettra de finaliser les plans du grand débarquement des Alliés en Europe, Joseph Staline a été invité à y participer. Mais le maître du Kremlin n'ira pas à Québec : de fait, ses services secrets l'assurent qu'Adolph Hitler va envoyer sur place un commando chargé d'assassiner les chefs d'État.
    Ne pouvant mettre en garde ses alliés sans dévoiler ses sources, Staline lance l'opération Iskra. Aussitôt, à Boston, Egan O'Shea, un Irlandais alcoolique, chahuteur et polyglotte récemment recruté par l'OSS, est « contacté » par un membre du contre-espionnage soviétique.
    Ce que O'Shea apprend force ses supérieurs à l'envoyer au Canada afin d'enquêter sur une possible infiltration allemande. Se faisant passer pour un journaliste, O'Shea entreprend ses recherches avec l'aide du lieutenant Anne Doucet, « journaliste » elle aussi, mais la présence de la séduisante jeune femme n'enchante guère l'irascible Irlandais, car Doucet est aussi têtue que lui !
    À Montréal, puis à Québec, les deux agents tentent nuit et jour de débusquer le commando allemand... Mais comment trouver les tueurs qui le composent sans connaître ni leur physionomie, ni leur couverture et encore moins de quelle façon ils ont prévu assassiner Churchill et Roosevelt ?

    Mon avis :

    L’opération Iskra est, dans la réalité, une opération soviétique de la Seconde Guerre mondiale qui avait pour but de briser le siège de Léningrad. Iskra signifie étincelle en russe. Mais dans ce roman de Lionel Noël, cette opération vise à empêcher un complot de l’Allemagne sur le sol québécois. Celui-ci était destiné à éliminer Churchill, Roosevelt et King en sommet à Québec.
    Un duo d’agents secrets, très typés : lui Irlandais alcoolique, elle, Canadienne francophone, très sexy, vont s’associer pour mener l’enquête et déjouer les plans de ce commando. Mais qui en fait partie ? Qui sont ces gens prêts à tout pour obéir aux ordres et réussir leur mission ?

    Pour rédiger ce roman d’espionnage, Lionel Noël s’est longuement documenté. Il arrive à nous conter les faits historiques et l’action de manière très crédible. Au point qu’on ne sait plus où s’arrête la réalité et où commence la fiction. Il évoque les préparatifs de l’opération, le déroulement des faits et gestes des dirigeants alliés, les échanges avec les services secrets américains et russes en coulisse et des anecdotes authentiques liées aux personnalités citées. C’est ce qui m’a le plus plu dans ce roman, ainsi que les réflexions sur l’époque (la crise de la conscription, le travail des femmes durant le conflit, le cynisme de Hoover…)
    L’intrigue d’Opération Iskra est bien ficelée, la narration agréable et l’histoire est haletante. Si les personnages sont attachants et leur caractère bien rendu, on peut cependant regretter quelques traits caricaturaux. Cela reste cependant un bon roman d’espionnage. Un polar historique qui se déroule à Québec, cela avait tout pour me plaire. Et cela m’a plu !

    Lionel Noël est un auteur québécois d’origine belge. Ceci est son deuxième roman. Le troisième « Brouillard d’automne » attend sagement dans ma PAL. Gageons qu’il n’y restera pas longtemps. 

     

    Opération Iskra, Lionel NOELOpération Iskra, Lionel NOEL

     

     

     

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  • Transtaïga, Les villages assoupis, Ariane GELINAS

    Entre la route de la Baie-James et le réservoir Caniapiscau s’étend la Transtaïga, longue de 666 kilomètres. Des ombres dansent dans ses fossés bordés d’épinettes blanches. C’est cette route qu’emprunte Anissa en direction de Combourg, village fantôme dont elle est l’héritière.
    Plus de vingt ans après son exil forcé, la jeune femme doit rentrer au bercail et prendre la relève de sa grand-mère à la tête de Combourg. En effet les présages sont maintenant incontestables. Anissa quitte donc Radisson en emportant des offrandes pour son aïeule, enfermées vivantes dans le coffre de sa voiture. Elles serviront à fortifier le village et à témoigner de sa bonne foi. Mais qui sait dans quel état Anissa retrouvera sa terre natale ?

    Mon avis :

    C’est l’histoire d’une filiation, d’un pouvoir magique relevant du chamanisme et de la magie noire, un roman gothique sur la force des morts. C’est l’histoire d’un village fantôme parmi ceux qui peuplent l’Abitibi, le lac Saint Jean ou la Baie James. Ces villages miniers abandonnés, ces maisons construites près des barrages inusités, ces lieux de portage désormais inutiles qui se dressaient jadis le long de la Transtaïga cette route qui traverse une partie de la taïga dans la région subarctique du Nord-du-Québec. Une région sauvage, désertique, belle sûrement avec ses forêts, ses lacs et ses rivières mais rude et inhospitalière. Une route longue de 666 kilomètres, cela ne s’invente pas. 

    Anissa quitte son job dans un chenil d’huskies pour rejoindre Combourg, le village fantôme fondé par sa grand-mère. Elle compte lui réclamer son héritage de sorcière en semant des cadavres sur sa route. Ce premier tome d’une trilogie nous conte son périple, ses pensées, ses rencontres et son installation à Combourg.
     

    En cherchant des informations sur Ariane Gélinas, j’ai découvert qu’elle avait réalisé un doctorat sur « Le pacte avec le diable dans l’œuvre de Frédéric Soullié, un auteur français du XIX siècle ». Pas étonnant que ce roman fasse la part belle à la mort.
    Elle nous livre ici à la fois un récit fantastique, un roman noir, une quête identitaire et une réflexion sur la survie en milieu hostile. Elle peint un monde à la fois magnifique (grands espaces, beauté sauvage, faune et flore non avilies) et menaçant (violence, brutalité, superstition). Elle joue avec le lecteur qui se demande sans cesse si ce qu’il lit est la réalité ou un rêve éveillé. On oscille tout le long du récit entre vérité et chimères. La fin elle-même nous désoriente encore.

    Un roman puissant qui ne laisse pas indifférent.

     

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