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    Voici venu le temps des bilans.

    En 2014, j’aurais donc lu 136 ouvrages. Beaucoup de belles choses, quelques déceptions également. Un peu moins de coups de cœur aussi, sans doute suis-je de plus en plus difficile. J

    La rentrée littéraire m’a peu enthousiasmée et ce mois de décembre fut bien maigre, notamment en raison des obligations professionnelles de cette période.

     

    Ce n’est pas pour autant que 2014 ne m’a offert aucun coup de cœur. Ils sont moins nombreux mais la qualité est bien là et c’est finalement ce qui compte le plus, non ?


    Mes lectures :

    Sigmaringen, Pierre Assouline

    Le géranium de Monsieur Jean, Michel Torrekens
     

    A Hambourg, peut-être, Denis Labayle 
     

    Mille soleils splendides, Khaled Hosseini
     

    Le mur mitoyen de Catherine Leroux
     

    Le dernier gardien d’Ellis Island de Gaëlle Josse

      

    Romans jeunesse
     

    Sur la route de Blue Earth, Roger Monninger
     

    Nummer de Frédéric Staniland

     

    Romans policiers 

     

    Brouillard d’automne Lionel Noël
     

    Travail Soigné, Pierre Lemaitre
     

    La nuit in extremis, Odile Bouhier 

     

    Pour la deuxième fois, Denis Labayle a les honneurs de mon palmarès. Après « Noirs en blanc » de 2012, il a su me séduire une seconde fois avec ce récit présentant deux hommes ordinaires face à des circonstances extraordinaires lors de la Seconde Guerre mondiale. Un auteur méconnu, peu médiatisé et qui mériterait de sortir de l’ombre tant ses histoires sont originales et ses réflexions pertinentes.
    Un premier roman a aussi réussi à me toucher cette année "Le géranium de Monsieur Jean" du belge Michel Torrekens. J'espère qu'il en appellera d'autres. 
    Mais LE coup de cœur 2014, si je ne devais en garder qu’un ce serait « Mille soleils splendides ». Une nouvelle fois, Khaled Hosseini nous emporte dans un pays en guerre parmi des personnages en souffrance et pourtant ce qu’on retient c’est l’espoir, la détermination, la force de son héroïne. Un auteur à découvrir absolument.

    Et vous ? Quels sont vos coups de cœur ?

     

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  • La maison des miroirs, John CONNOLLYQuelques meubles minables. Une odeur infecte. Aux murs, des miroirs, et encore des miroirs. Ici, il y a vingt ans, John Grady a tué quatre enfants. Ce n’est plus une maison, c’est un tombeau.
    Et quelque chose y demeure, qui ne demande qu’à ressurgir. Chargé de surveiller cet endroit sinistre, Charlie Parker scrute les ombres... Il n’est pas seul : dehors, un homme étrange attend de recouvrir une dette. Le « Collectionneur ».
    Et si le pire était à chercher de l’autre côté des miroirs ?
     

    Mon avis :

    Je découvre l’auteur irlandais John Connolly à travers ce court roman. Publié une première fois dans un recueil de nouvelles en 2003, il est ressorti chez Pocket, seul.
    « La maison des miroirs » met en scène Charlie Parker, le héros récurrent de l’auteur. Ce roman policier commence de manière classique : un tueur d’enfants est repéré lors d’un kidnapping et son arrestation permet de sauver une vie. Puis, au fil des pages, le fantastique s’installe et l’enquête de Charlie Parker avance sur un fil tendu entre les deux genres. 
    Pour moi qui ne connais pas l’auteur et son héros, je me suis rendu compte qu’il me manquait des éléments pour comprendre certaines allusions. On sent que le héros a un passé et y fait référence. Mais franchement, cela ne gêne en rien pour la compréhension de ce petit roman. Au contraire, cela m’a donné envie de découvrir son histoire. La préface où l’auteur présente son personnage et son travail d’écrivain aide aussi à la compréhension.
     

    Pour en revenir au roman, il est rapidement évident que la maison est le personnage central de l’histoire. Le détective va devoir l’apprivoiser, la cerner pour comprendre son secret. Il devra déployer tout son talent pour y parvenir et même faire appels à ses relations. Une enquête difficile donc qui aura une issue inattendue. 

     

    J’ai apprécié le style de Connolly et ses personnages bien campés. Même s’il les décrit peu (puisqu’on est censé les connaitre) on comprend les fêlures de Charlie, ses espoirs et ses peurs ou ses liens avec Angel et Louis. L’irruption du fantastique dans ce thriller m’a aussi séduite. Un fantastique maîtrisé qui sort des sentiers battus. Ni monstre, ni vampires mais un univers inquiétant et mystérieux à l’instar de l’étrange Collectionneur. J'aurais par contre aimé une histoire un peu plus longue, plus développée car il reste des zones d'ombre.

    Reste un récit agréable et un premier contact avec Charlie Parker qui ne sera pas le dernier.

    La maison des miroirs, John CONNOLLYLa maison des miroirs, John CONNOLLY

     

     

     

     

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  • Cabaret, Joe MASTEROFF, John KANDER, Fred EBBBerlin, les années 30. Fraîchement débarqué, le jeune Américain Cliff Bradshaw découvre le Kit Kat Club, une sulfureuse boite de nuit où se produit la sensuelle Sally Bawles. Autour d’elle, l’extravagant maître de cérémonie Emcee et sa bande de boys and girls singent et parodient le beau monde : ils sont les rois du show, du divertissement et de la provocation. Au Kit Kat Club, tout est permis pour profiter des folles nuits berlinoises des années 30 ! Mais même à l’abri dans cette enclave de liberté, les murmures du monde extérieur leur parviennent...

     

    Qui ne connait ce grand classique du Music Hall créé en 1966 ? Si ce n’est l’histoire au moins les chansons ? Elles ont quasiment bercé mon enfance car, avec West Side Story, c’était la comédie musicale préférée de ma maman. J’ai vu le film à la télévision mais n’avait jamais eu l’occasion de voir ce spectacle sur scène. Le moins qu’on puisse dire c’est que la troupe de ce Cabaret bruxellois mise en scène par Michel Kacenelenbogen ne fait pas piètre figure à côté de l’original. Les quinze jeunes, mais déjà brillants, comédiens passent du chant au jeu avec une parfaite aisance. Et l’orchestre qui joue en live sur scène est époustouflant.
    Le metteur en scène signe ici un spectacle audacieux qui en jette et vaut vraiment le détour. Burlesque, décadent, juste, émouvant... le ton varie selon les tableaux pour le plus grand plaisir des spectateurs. Aucun temps mort. Que ce soit la musique, les chorégraphies, la mise en scène originale et percutante, tout est minutieusement millimétré.
    Au-delà du divertissement, cette comédie musicale démontre comment dans les moments où la liberté d’expression est muselée, la scène reste le dernier lieu où pouvoir remettre en cause et dénoncer la société.
     

    Un excellent spectacle, sexy et fort, dont je retiendrai, en autres, l’image de fin, très forte.
     

    Une création et coproduction du Théâtre Le Public, du Théâtre National, du Théâtre de Liège et du Théâtre de l’Eveil. Avec notamment, Taïla Onraedt, Steve Beirnaert et Baptiste Blampain dans les rôles principaux.


    Cabaret, Joe MASTEROFF, John KANDER, Fred EBBCabaret, Joe MASTEROFF, John KANDER, Fred EBB




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  • Esprit d'hiver, Laura KASISCHKERéveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d'angoisse inexplicable. Rien n'est plus comme avant. Le blizzard s'est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant...

    Mon avis :

    J’ai rarement autant peiné à lire un roman. Reçu l’hiver dernier, je l’avais commencé de suite pour le déposer après une dizaine de pages, trouvant l’histoire un peu décousue. Elu livre du mois par mon club de lecture, je l’ai repris ce mardi. Libérée des contraintes professionnelles, je me disais que je serais plus disponible, plus à même de me concentrer sur ce récit. Et j’ai tenu bon 120 pages malgré mes réticences, malgré ma lassitude, agacée par les nombreuses redites, le style haché et la lenteur de la progression de l’intrigue. Mais arrivée là, je n’ai pu achever qu’en lisant en diagonale, allant jusqu’à sauter des passages entiers.

    Laura Kasischke tente de créer un huis clos oppressant en nous enfermant, un jour de Noël, dans une maison isolée par une tempête de neige. Holly et sa fille Tatiana y attendent la famille dans une ambiance glaciale et tendue comme il peut en exister entre une mère un peu trop protectrice et une adolescente de 15 ans. Alternant souvenirs et progression de la journée (où rien ne se passera comme prévu), l’histoire interpelle et intrigue.
    Hélas, là ou certains ont perçu une tension grandissante, un suspens à couper le souffle, j’ai surtout ressenti un réelle ennui face à la construction de l’histoire, aux digressions et au style adopté par l’auteur. Ayant aimé « En un monde parfait », je m’attendais à adhérer à celui-ci et j’ai été déçue que ce ne soit pas le cas.
    D’autres s’extasient sur les réflexions existentielles que l’auteur glisse à propos de l’adoption, l’amour maternel, l’enfant rêvé... J’ai trouvé tout cela terriblement creux.
    Le dernier quart du roman se veut une révélation et apporte effectivement un éclairage à toutes ces redites mais cela ne m’a pas fait oublier la pénibilité de la lecture.

    Cherchant quand même une note plus positive, je retiendrai la tendresse d’Holly face au souvenir de sa rencontre avec sa fille et les terribles conditions de vie des enfants dans les orphelinats sibériens. Cette partie est d’ailleurs édifiante.

    Bref, ce livre est ma plus grande déception de l’année. Libre à vous de vous faire un avis personnel mais je ne vous y encouragerai pas.

     

     Esprit d'hiver, Laura KASISCHKEEsprit d'hiver, Laura KASISCHKE

     

     

     

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  • Complot à Florence, Guy JIMENESFlorence, juin 1611. Fiorina, une gamine des rues, est recrutée par un mystérieux comploteur pour s'introduire dans la maison de Galilée. Celui-ci, au sommet de sa gloire, prépare une grande fête en l'honneur du duc de Florence. Fiorina en profite pour se faire engager comme servante. Mais la jeune fille dissimule un secret propre à mettre en péril sa mission...

    Mon avis :

    Ce roman jeunesse s’inscrit dans la lignée des récits Nathan « Un regard sur... » mettant en scène un personnage historique et un jeune héros fictif. Ce dernier vivant dans l’intimité de ce personnage nous en raconte la vie où se mêlent vérité historique et fiction.
    Ici, l’intrigue nous emmène à Florence au début du 17e siècle. A cette époque, le grand-duc Côme II de Médicis est à la tête de la ville. En son honneur, Galilée organise une fête lors de laquelle il compte lui offrir une lunette astronomique qu’il a inventée et avec laquelle il observe le ciel. Un complot est alors organisé par « le Vénitien », un mystérieux personnage qui cherche à le faire passer pour un hérétique. Fiorina, une jeune sauvageonne, est recrutée pour l’espionner. Elle se fait engager comme servante dans la maison de Galilée afin de gagner sa confiance pour ensuite le compromettre.

    Guy Jimenes nous offre ici un récit qui nous plonge dans l’atmosphère florentine à une époque où intrigues, manipulations et complots sont légion. Nous sommes donc entrainés au cœur d’une histoire riche en rebondissements où luttes de pouvoir et jalousie se mêlent perpétuellement. Le style vif et les précisions historiques plongent le lecteur dans un récit captivant où le suspens perdure jusqu’au bout.

    Une fois de plus, cette collection nous offre une aventure palpitante où l’action est prétexte à découvrir l’Histoire et c’est passionnant. Il ne pourra que plaire aux jeunes lecteurs pour lesquels il a été écrit.

     

     

     

     

     

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  • Last Call, Lanto ONIRINA & Rémy GARCIAÉric se mit à naviguer dans les menus du téléphone pour tenter de trouver une information sur son propriétaire. Aucun appel navait été émis ou reçu. Facebook était installé. Lécran familier du réseau social safficha. Il consulta le profil de la personne, puis sa liste damis.
    Vide. Tout était vide.

    Mon avis :

    Voici un récit atypique, mi policier mi récit fantastique que je remercie Masse Critique et les éditions Elenya de m'avoir envoyé. 
    Malgré une mise en place un peu austère, l’histoire prend peu à peu son rythme de croisière et finit par nous happer. On a hâte alors de comprendre le fin mot de l’histoire.
    Entre Eric, victime d’hallucinations ou manipulé à son insu, et Marc, l’inspecteur qui enquête sur des suicides suspects, on se demande où les auteurs veulent nous mener. Il faudra attendre la toute fin du roman pour comprendre.

    Si l’histoire m’a plu, par son originalité, je ne peux pas dire que je me sois attachée aux personnages, trop lisses, à la psychologie trop peu détaillée. On sent ici le premier roman où les auteurs craignent d’être trop longs ou de dévier de leur ligne conductrice. C’est dommage.
    Je n’ai pas non plus été séduite par le style, bref, concis, sans description, sans mise en perspective. Ce récit manque un peu de rondeurs, si vous voyez ce que je veux dire, et de finesse de langage (Eric tituba jusqu’au canapé et resta prostré dessus.) Bof, bof. L’emploi du pronom aurait été judicieux, non ?

    Quant à l’écriture, outre des coquilles d’édition, j’ai été vraiment dérangée par l’absence de négation correcte. (Elle voyait pas l’icône. Y’a d’autres personnes qui l’ont pas vu ? Non je l’ai montré qu’à Virginie... Il a rien à voir là-dedans.) Même mon traitement de texte souligne ce manque !
    Bref, une idée originale, une intrigue qui tient en haleine mais une forme beaucoup trop pauvre qui les dessert. J’espère cependant que les auteurs persévéreront : ils ont de bonnes idées et ils ne peuvent que s’améliorer stylistiquement.

    Mise en garde : certains sites classent ce roman en jeunesse mais la crudité de certaines scènes font que je ne le donnerai pas à lire à des adolescents.

     

    Last Call, Lanto ONIRINA & Rémy GARCIA

     

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  • Salon du livre jeunesse de Montreuil

    Certains se plaignent que les jeunes ne lisent plus. Cela fait des années que l’on entend le même discours. Pourtant, le Salon de Montreuil fêtait ses 30 ans cette année. Trente ans et toujours là, avec plus 150 000 visiteurs chaque année, essentiellement des jeunes et qui savent ce qu’ils veulent. Romans, BD, mangas sont leurs choix de prédilection, le fantastique et l’aventure dépassant le policier et l’humour de peu.
    Dès 10h ce samedi, les jeunes envahissaient les allées du Salon, se précipitant vers les auteurs qu’ils affectionnent : Hélène Montardre pour mon fils, Patrick Sobral et Aurélie Neyret pour des dizaines d’autres, Mymi Doinet pour les petits et leurs parents, Pierre Bordage, Timothée de Fombelle ou India Desjardins pour les plus grands.

    Salon du livre jeunesse de MontreuilSalon du livre jeunesse de Montreuil


    Depuis quelques années, la littérature jeunesse a le vent en poupe au point d’être aujourd’hui à la deuxième place dans l’édition. En Angleterre, elle s’est même hissée à la première place devant la littérature généraliste. Il faut dire qu’elle attire de plus en plus d’auteurs « pour adultes ». Marie Desplechin, Geneviève Brisac, Agnès Desarthe, Olivier Adam, Philippe Delerm, Elizabeth George, Harlan Coben, John Grisham… et bien d’autres se sont laissé séduire, diversifiant les sujets et les genres.
    Les récits appréciés des ados ont également changé en trente ans. Harry Potter, Twilight, Hunger Games ont ouvert la voie. Tara Duncan, La Quête d’Ewilan, Le Labyrinthe, Divergent, pour ne citer qu’eux, ont suivi. Quant aux thèmes, aucun n’est écarté désormais. Que ce soit la précarité, l’avortement, le suicide, l’inceste, l’homophobie, le harcèlement, la télé-réalité, la maladie... ces thèmes sont abordés dans les romans jeunesse, faisant tomber les tabous.

    Autre évolution notoire, autrefois les jeunes abandonnaient la littérature jeunesse vers 16-17 ans pour la littérature pour adultes. Aujourd’hui, il n’y a plus d’âge pour apprécier les romans jeunesse. Les lecteurs de Divergent, Nos étoiles contraires ou Harry Potter ont entre 13 et 40 ans, voire plus. Il n’y a plus de gêne à lire cette littérature ; elle se partage même entre parents et enfants.

    A voir l’enthousiasme et la ferveur des enfants et des jeunes dans les allées du Salon, il y a fort à parier que cette littérature a encore de beaux jours devant elle.

     

    Salon du livre jeunesse de Montreuil

     

     

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