• Rien n'est rouge, François SALMONA part peut-être la soif impossible qui s’écrase sur Billy Adamson au cœur de la Death Valley.
    A part bien sûr la torche que brandit Dries Nuttens, le plus petit flic d’Anvers, à l’entrée de la N171.
    A part ce lent désir qui monte dans le corps d’Octavie, rue des Sœurs de la Providence.
    A part l’aube stridente que Gossuin le parcheminier voit se lever sur Paris le 6 février 886.
    A part la vitesse de l’œuf de Nessus, l’ambition du Grand Auteur belge, la honte crasse de Bernard Verdonck ou la voix de Sophie Lambert.
    Non décidément,
    Rien n’est rouge.

    Mon avis :

    François Salmon nous propose ici un recueil de nouvelles très originales et jubilatoires, faisant passer le lecteur d’un texte à l’atmosphère suffocante, clairement fantastique, aux récits croisés de quatre parcours de vie ordinaire puis à la lecture d’une lettre d’amour à une inconnue. Tant les genres que les sujets sont différents et son imagination nous emporte dans des univers auxquels on ne s’attend pas.

    Jouant avec les codes, passant du western au thriller, de la biographie à la nouvelle à chute..., il s’amuse avec les contraintes littéraires, se lance des défis de fond et de forme et réussit de vrais petits bijoux. Mes préférés sont « Profondeurs de la soif », un western improbable, « Comment Bernard Verdonck... changea soudain de position » un conte de Noël aigre doux et « Par la peau des siècles » un joli clin d’œil à l’Histoire, mais tous ses textes m’ont plu. Innovants, variés, d’une qualité linguistique irréprochable, ils témoignent de la richesse de son univers créatif et de la liberté de ton qui est la sienne.
    Ses personnages, hommes et femmes un peu fantasques, jeunes ou vieux de toutes conditions sociales, en un mot, des antihéros, se croisent, nous racontant de petits riens insignifiants, un quotidien un peu terne où « rien n’est rouge ». Emotion, humour, surréalisme imprègnent ces nouvelles à l’écriture vive et incisive, nous procurant un réel plaisir de lecture. Une belle manière de clôturer ce mois belge.

    Je vous invite à le découvrir et à vous abandonner au charme de son univers narratif, vous ne le regretterez pas.

    François Salmon enseigne le français et l’art dramatique à Tournai. Son recueil est édité aux éditions Luce Wilquin que je remercie pour cette découverte.

      

     Rien n'est rouge, François SALMON

     

     

     

     

     

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  • Le trésor américain, Chris DONNERLe célèbre archéologue Octavio Palissander arrive à bord d’une jeep dans un petit village du sud du Mexique. Et lorsque ce « Sherlock Holmes des civilisations perdues » pénètre dans l’église Santo Domingo, ce n’est pas pour y prier : il est sur les traces du Parchemin malmèque, qui apporterait les preuves d’une antique civilisation précolombienne.
    Mais il n’est pas el premier à être passé par là...
    Avec l’aide du jeune et intrépide Moctezuma, il va devoir braver les mille dangers de la jungle, les plantes carnivores, les pannes d’essence, les singes hurleurs. Et il faut faire vite, car les plus anciens mystères n’attendent pas.

    Mon avis :

    Ce roman raconte l’histoire d’un jeune Mexicain de 12 ans, Mocté, vivant dans un petit village Aztèque dans la montagne. Solitaire et courageux, il adore les aventures dans la forêt. Quand un beau jour, trois hommes blancs arrivent en jeep, tout le village s’interroge. Excepté Mocté qui décide d’aller leur parler car il sait que ce sont des explorateurs. Bien décidé à les accompagner, il les persuade de son utilité, prétextant savoir où se trouve ce qu’ils cherchent.
    J’ai aimé ce livre très bien écrit et bien rythmé. Il nous tient en haleine jusqu’au bout. Mais je le trouve un peu trop enfantin pour moi.
    Après avoir rencontré l’auteur et parlé avec lui, j’ai appris que ce roman est un de ses premiers. Il l’a relu, il y a un an ou deux et l’a trouvé mauvais. Il a donc entrepris de le réécrire et il est paru à l’Ecole des Loisirs en ce début 2015. Lors de la réécriture, l’histoire est devenue plus enfantine. Mais cela n’en reste pas moins un bon livre d’aventures.

     

     Le trésor américain, Chris DONNER

     

     

     

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    Fête des libraires

     

    Le 23 avril, c’est la St Georges. La tradition catalane, qui se répand chez nous aussi, veut que, chaque année, à cette occasion, on offre une rose et un livre. Depuis 1995, l’UNESCO en a fait la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. La force de cette journée est de mettre en valeur ce que la librairie apporte d’irremplaçable à la vie du livre et, plus particulièrement, à la création.

     

    En ce pluvieux samedi, je me suis rendue à la librairie TULITU, à Bruxelles. Quelle chance d’y rencontrer à nouveau Billy Robinson, invité pour quelques jours avant le Salon du livre de Genève. Avec Dominique, nous avons bavardé littérature québécoise pendant un bon moment et je m’en suis revenue avec trois livres vivement conseillés par ces deux libraires passionnés. A l’occasion de la fête des libraires indépendants, ils m’ont offert un recueil de nouvelles « J’ai des p’tites nouvelles pour vous » et une éphéméride «Une année dessinée - Faits et gestes de la librairie ». De quoi passer de très bons moments durant les congés qui parsèment le mois de mai.

     

    Fête des librairesFête des libraires

     

     

    Enfin, comme un cadeau ne vient jamais seul, pour marquer cette journée particulière, mon fils m’a offert un t-shirt personnalisé. Je vous laisse imaginer mon plaisir de le recevoir.

     

    Bonne fête à mes libraires et aux passionnés du livre.

     

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  • Le mystère Curtius, Luc BABALiège, quartier de la Batte, 1928.
    Ernest, Firmin et Joseph, trois amis détrousseurs de poches volent pour leur patron. Félix, un coffret de pièces anciennes, apparemment oublié dans une cave de la prestigieuse Maison Curtius. Ils ne savent pas que son trésor hante depuis plusieurs siècles cette demeure érigée comme un palais sur les bords de la Meuse liégeoise.
    Ils ignorent également que ce vol a ouvert les trappes d’une aventure faite de dangers et de mystères, où le détective Chantraine pourrait bien perdre la tête.

    Mon avis :

    Ce roman historique de Luc Baba s’inscrit dans la collection « Read and Kill » des « Romans de gare » des éditions Luc Pire. Pour entrer dans cette collection, les écrivains qui ont accepté de se prêter au jeu ont dû tenir compte de deux impératifs. Premièrement ne pas dépasser 144 pages et deuxièmement, faire se dérouler leur histoire dans une ville belge où il y a une gare. Libre à eux, ensuite, de choisir le polar ou la romance. 

    En bon Liégeois, Luc Baba a donc choisi Liège pour cadre de son intrigue et une des plus prestigieuse bâtisse de son patrimoine, la Maison Curtius. Résidence d’un riche patricien, Jean de Corte qui latinise son nom en Jean Curtius, elle date du XVIe siècle, comme l’immense fortune qu’il bâtit sur la production de poudre à canon. Jean Curtius n’y vivra que douze ans, cédant le bien à son fils Pierre en 1617, année où il émigra en Espagne à la demande du roi Charles VII afin de fonder une des premières industries sidérurgiques à Leganez. 

    Mais revenons au récit. 

    Luc Baba nous propose ici une enquête légère aux accents du terroir. Choisissant comme personnages principaux, trois amis habitants rue Porte aux Oies, en plein cœur du quartier d’Outremeuse, il prend d’emblée le parti de plonger ses lecteurs dans le Liège vivant et populaire. Ces trois amis à l’humeur bon enfant, hâbleurs ayant le cœur sur la main, vivent de divers larcins qui leur donnent à peine de quoi survivre. Lorsqu’ils ramènent un coffre de florins, ils pensent que leur vie va s’améliorer enfin. Ils sont loin de se douter des dangers qui les guettent.
     

    J’ai beaucoup apprécié les relations d’amitié que partagent ces trois là. Spontanés, sincères, généreux, ces gamins malmenés par la vie ont créé ensemble une famille qui pour eux vaut tout l’or du monde. Rêvant leur vie plus qu’ils ne l’affrontent, ils sont désarmants de naïveté malgré leurs airs de durs.  

    Ce court récit est entrecoupé d’extraits du journal de Ghislain, fidèle serviteur de Jean Curtius, chargé de veiller discrètement sur son patrimoine, pendant son absence. Par le biais de ce personnage imaginaire, nous remontons le temps et découvrons l’histoire (à peine romancée) de la famille Curtius et de son palais. 

    Vraiment plaisant, ce roman tout simple aux accents chantants et aux belgicismes truculents, nous parle aussi de coutumes, de vieux métiers et de folklore. A lire pour passer un agréable moment.

     

    Le mystère Curtius, Luc BABALe mystère Curtius, Luc BABA

     

    Le mystère Curtius, Luc BABA

     

     

     

     

     

     

     

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    Le mois belge : Romans de garePartant du constat qu’en Belgique, plus de 300 000 personnes prennent le train quotidiennement pour aller travailler et que les trajets durent environ une heure, les éditions Luc Pire de Liège et Van Halewyck de Louvain ont imaginé leur proposer... des romans de gare. N’est-il pas, en effet, lieu plus adéquat pour lire, que le train ou le quai ?

     

    Souvent considéré comme de la littérature facile, le « roman de gare » a séduit pourtant des auteurs brillants (Simenon, par exemple) et des milliers de lecteurs. C’est en 1851 que Louis Hachette eut l’idée de créer, pour rompre la monotonie du voyage, une collection spéciale, d’ouvrages vendus sur le réseau ferroviaire français. Cent soixante ans plus tard, pourquoi ne pas remettre l’idée au goût de jour ? C’est ce que ce sont dit les éditeurs précités.

     

    En collaboration avec la SNCB, deux collections ont vu le jour : Kill and read (polar) et Kiss and read (romance) proposant des romans courts ayant pour cadre des villes belges. Plusieurs écrivains belges de renom se sont laissé séduire par l’aventure, comme Jean-Baptiste Baronian ou Luc Baba pour les polars ou encore Isabelle Bary pour la romance.

     

    La belgitude de cette collection se marque jusque dans ses titres avec « Braine Blues », « Meurtre à Waterloo », « Le mystère Curtius » ou encore « Les dépeceurs de Spa ». Une idée originale et sympathique que j’ai testée et dont je vous parlerai bientôt.

     

    Ces romans de gare sont en vente dans toutes les librairies et bien évidemment... les gares, au prix de 10 €.

     

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  • La maison russe, Tania SOLLOGOUBÀ quarante ans, Katia décide d'aller seule, une dernière fois, dans la maison de son enfance. Elle veut y retrouver la table en pierre encore fraîche à l'aube, la mer qu'on voyait des fenêtres et, surtout, les échos d'une voix russe qui la hante, celle de sa grand-mère, qui lui parlait de la vie sous les lauriers roses.

    Mon avis :

    J’aime beaucoup Tania Sollogoub. Son écriture, son style, sa détermination à vouloir faire bouger les choses... c’est une femme engagée qui partage certaines de mes préoccupations. Quand j’ai lu la 4e de son roman, j’ai pensé qu’elle allait y parler d’elle. Ou du moins s’inspirer de sa vie. Je ne sais si c’est tout à fait le cas mais j’ai beaucoup aimé cette histoire.

    Dans la famille de Katia, les hommes sont tous morts ruinés. Généreux, paresseux, dépensiers, amoureux, fêtards, cigales... c’étaient des hommes entiers, sans nuance. Ils ont rendu les femmes amoureuses, heureuses et malheureuses à la fois, et riches de leurs excès.

    Alors qu’elle retourne à la maison de vacances où elle a passé son enfance, en Provence, Katia se remémore ces années d’insouciance où le bonheur l’entourait sans qu’elle le sache. Une enfance qu’elle a fuie précipitamment vingt ans plus tôt.
    Ce retour en arrière nous montre comment les étés d’une enfant font écho à ceux vécus par sa grand-mère Anna. Alors fillette, elle avait quitté dans l’urgence les bords de la Mer Noire peu avant la Révolution russe, pour s’exiler en France avec sa famille. Agenouillée à ses pieds, la petite Katia écoute Anna lui raconter comment c’était avant et perçoit que le sentiment d’exil est toujours bien présent. Il est là dans ces « maisons russes » que les exilés recréent, là où ils s’installent, génération après génération ; des maisons ouvertes à tous, où chacun se souvient ; des maisons qui rassemblent (et séparent) ; des maisons bruyantes, rieuses, enivrantes qui donnent aux êtres le sentiment d’être vivants.

    A travers les voix de ces femmes, on plonge dans les souvenirs, les madeleines, les émotions. Chacun peut y associer les siens, ces petits riens qui font notre enfance à nous, notre passé familial. Un passé dont nous sommes riches et à jamais porteurs qu’on le veuille ou non. C’est cela que Tania Sollogoub nous raconte ici, dans ce premier roman « pour adultes ». Un roman tendre, à la fois joyeux et dur, une histoire de famille, comme tant d’autres, où les sentiments sont plus exaltés. Un très bon moment de lecture.

     

     

     

     

     

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  • Visite à l'Ecole des LoisirsVisite à l'Ecole des LoisirsVisite à l'Ecole des Loisirs

    Je ne présente plus ma libraire et mes libraires, leurs idées, leur dynamisme...
    Ce vendredi 17 avril, dans le cadre de leur 30e anniversaire, ils ont emmené le Club de Lecture Ado à Paris, pour rendre visite à l’Ecole des Loisirs.

    Au programme, rencontre avec quatre auteurs jeunesse appréciés par ces jeunes lecteurs, déjeuner et dédicaces. Une vingtaine d’adolescents et quelques adultes ont donc pris la route à 7h, enthousiasmés par la journée à venir. Voyage très calme, la plupart des voyageurs... lisaient !

    Dès notre arrivée, nous avons été pris en charge par l’attachée de presse de la maison d’édition. Quelques tables avaient été dressées, ainsi qu’un buffet. A chacune s’est installé un auteur qui a pris le temps de rencontrer son public et de parler de son métier aux jeunes. Geneviève Brisac l’éditrice de l’Ecole des Loisirs  nous a ensuite rejoints et a animé la rencontre entre ses auteurs et les enfants. Ils ont répondu volontiers à leurs questions sur leurs romans et leurs projets, l’origine de leur inspiration... De beaux échanges.

    Visite à l'Ecole des LoisirsVisite à l'Ecole des LoisirsVisite à l'Ecole des LoisirsVisite à l'Ecole des Loisirs

    A cette occasion, j’ai fait la connaissance de Chris Donner et d’Esmé Planchon. Le premier, auteur notamment de « Petit Joseph » ou «  Tempête au haras », en roman jeunesse et que je n’avais jamais rencontré, la seconde, toute jeune auteure de « Faut jouer le jeu », que je n’ai jamais lue. Deux personnalités intéressantes et originales que seules quelques décennies semblent séparer. Avec plaisir, j’ai discuté avec Claire Ubac et Tania Sollogoub, deux passionnées (de voyages, de rencontres, de combats humanitaires...), deux fortes personnalités qui ne laissent pas indifférent.

     

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    Nous avons quitté l’Ecole des Loisirs vers 17h et avons profité de deux heures dans Paris. Avec mon fils, nous avons choisi de flâner dans ce quartier de libraires et d’imprimeurs depuis le 19e siècle puis de rejoindre Notre Dame via le quartier latin. Une agréable balade, par un temps frais mais ensoleillé. A 19h30, nous avons repris le car heureux de cette journée et riches de jolis souvenirs.

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