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    En ces temps troublés,

     la tolérance est la seule voie

     possible vers la paix

     que nous souhaitons tous.

     Que 2016 nous donne

     d’être artisans de cette paix.

     Bonne et heureuse année

     à tous !

     

     

     

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  • Bilan et coups de coeur 2015

    Voici venu le temps des bilans annuels.

    Cette année, j’ai abandonné de nombreux challenges et malgré ça, je ne suis pas parvenue à honorer les rares que j’avais espéré suivre. Je pense que je vais donc m’abstenir à l’avenir. Je manque de temps et d’enthousiasme en ce moment pour relever de tels défis. Les rendez-vous ponctuels, comme le mois belge et le mois québécois, me conviennent mieux.

    L’année 2015 et ses multiples tragédies m’auront ôté souvent le goût de lire. J’ai moins lu (96 ouvrages) mais j’ai choisi avec soin mes lectures et ai été très peu déçue cette année.

    La rentrée littéraire m’a permis de belles découvertes, j’ai été plus enthousiasmée qu’en 2014. Seize lectures ont parsemé mon automne -et je gage qu’il y en aura d’autres dans les mois à venir car beaucoup me tentent. Parmi elles, cinq furent de vrais coups de cœur.

    J’ai hâte maintenant de voir ce que me réserve 2016.

     

    Mes lectures 

    Dans le bleu de ses silences, Marie Celentin

    La cravate, Milena Michiko Flasar

    Rien n’est rouge, François Salmon

    Sœurs volées, Emmanuelle Walter

    Courir après les ombres, Sigolène Vinsons

    Greenwich Village, Love is in the air (BD)

    Le Testament de Marie, Colm Toibin

    La maladroite, Alexandre Seurat

    La Terre qui penche, Carole Martinez

    Joker, Benjamin Adam (BD)

     

    Romans jeunesse

    Eux, Patrick Isabelle

    En mille morceaux, Nicolas Ancion

     

    Romans policiers

    Territoires, Olivier Norek

    Violence à l’origine, Martin Michaud

    La Cible, Howard Gordon

     

    Et vous ? Quels sont vos coups de cœur ? Vos incontournables ?

     

     

     

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  • Shutter Island, Dennis LEHANENous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l'allure sinistre. C'est un hôpital psychiatrique pour assassins. Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l'une des patientes, Rachel Solando, manque à l'appel. Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d'une malade ou cryptogramme ? Progressivement, les deux policiers s'enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu'au choc final de la vérité.

    Mon avis :

    J’ai mis longtemps à lire ce roman que je savais noir et dur. J’ignorais qu’il allait me ferrer d’un bout à l’autre.
    Dans les années 90, le docteur Lester Sheehan revient sur quatre jours qui ont marqué sa vie quarante ans plus tôt.

    Persuadés que Rachel Salando, la disparue, a bénéficié de complicités internes, Daniels et Aule n’auront de cesse de découvrir tout ce qu’on leur cache dans ce centre psychiatrique. Victimes de fortes migraines, Daniels lutte contre lui-même et contre les démons du passé que ce drame fait ressurgir : il a vécu la guerre, faisait partie des libérateurs du camp de Dachau, ce qui le hante encore, et a perdu sa femme dans l’incendie criminel de leur immeuble.

    Alors que le récit commence lentement, en respectant les codes du genre, l’atmosphère vire ensuite à la paranoïa. Le coéquipier s’interroge sur les véritables intentions de Daniels quand il découvre que le pyromane responsable de la mort de sa femme est interné à Shutter Island. A-t-il été attiré dans un piège ou est-il venu se venger ? La tension monte de page en page, dans ce lieu clos, inhospitalier. On bascule en même temps que Daniels -ce sera l’occasion pour Lehane d’analyser les tréfonds de l’âme humaine - et la réalité comme les fantasmes se mélangent, devenant indissociables et plus on croit comprendre plus le mystère s’épaissit.

    Lehane joue merveilleusement bien avec les nerfs du lecteur, la tension est énorme et son habileté à la créer plus grande encore. Construit comme un puzzle diabolique à l’intrigue déstabilisante, ce thriller psychologique est une réussite remarquable. Le suspens est intense et machiavélique faisant de ce récit une claque magistrale d’un bout à l’autre.

     

     

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  • Je t'enverrai des fleurs de Damas, Frank ANDRIATS'expatrier et aller se battre pour une cause que l'on croit juste, donner sa vie pour la démocratie et la liberté, c'est bien. Sauf si l'on a quinze ans et qu'on s'est fait "tourner la tête" par des extrémistes qui, au nom de Dieu, envoient des jeunes à la mort.

    Mon avis :

    Quel coup de poing ! Ce roman jeunesse bouleverse autant les jeunes que les adultes, surtout s’ils ont en charge des adolescents.

    Les vacances de Pâques sont l’occasion pour certains de partir un peu. Mais deux élèves de quinze ans, Othmane et Wassim ne reviendront pas à la rentrée. Au grand étonnement des uns et désarroi des autres, ils sont partis combattre en Syrie. Pourquoi ? Comment ? Qui les a recrutés ? Et comment leurs amis et familles ont-ils pu ne rien soupçonner ?

    Alors que chacun accuse le choc, les profs et le directeur se mettent au service des jeunes pour les écouter, laisser sortir les questions et les émotions. D’autant qu’il faut aussi les protéger de la presse qui rode aux abords de l’établissement, harcelant les jeunes afin d’obtenir quelques infos.

    Construits sur un schéma répétitif, les chapitres donnent la parole à un jeune garçon via son journal, à Myriam, la meilleure amie de Wassim qui écrit à son professeur de français afin d’exorciser sa douleur, à un élève de la classe et au professeur de français. Quatre points de vue, quatre manières d’analyser les choses, de les vivre. Et combien de questions qui n’ont pas toutes de réponses. Comme celle que se pose le prof « Suis-je quelque part responsable, moi qui propose à mes élèves des textes de Malraux, Eluard... qui mettent en évidence les valeurs de l’engagement ? »

    Paru en 2014, ce roman a été remis en lumière suite aux tragiques événements de 2015. Ils ont jeté un éclairage brutal sur ce phénomène qui existe depuis plusieurs années et semblait jusqu'alors n'intéresser personne. Frank Andriat pose de bonnes questions dans ce roman et avance de bonnes pistes de réflexion sans avoir la prétention de détenir la vérité. Il propose plutôt un moyen d’ouvrir à la discussion, à l’esprit critique. La seule chose dont il est sûr (et moi aussi) c’est qu’il faut oser le dialogue avec les jeunes et éviter toute rupture avec eux. Notre rôle d’enseignant est de leur montrer la voie du vivre ensemble, des valeurs communes que nous partageons et qu’il faut absolument mettre en avant fréquemment. Ce n’est qu’avec l’écoute et le respect de tous que nous pourrons éviter le radicalisme, quel qu’il soit. Surtout qu’une fois la rupture enclenchée, le retour en arrière est bien peu probable.

    Un roman important, à donner à nos jeunes. Un récit qui défend des valeurs universelles et offre à penser. Des personnages attachants, une histoire très crédible, un style fluide où se mêlent sans artifice les niveaux de langue des jeunes et des adultes. Un livre coup de poing.

     

     

     

     

     

     

     

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  • LLe Belge, Jusqu'à preuve du contraire... Kosma & Lecreniere Belge est belge. Soit.
    Mais qui se cache derrière le Belge ? Difficile à dire. Le Belge, c’est lui.
    Mais n’est-il pas aussi un peu chacun de nous ? En chaque Belge réside une part du Belge. Et comme le Belge n’est pas toujours belge, on peut penser que le Belge est un être universel. Ou presque.

    Mon avis :

    Tout commence par un discours royal qui nous parle des Belges et de leurs diversités. -Quoi de plus normal vu que la monarchie est probablement l’ultime trait d’union du pays (avec bien sûr, les Diables Rouges)- Il introduit une série de planches où l’on découvre que le Belge est unique. Et pas forcément belge d’origine. Mais est ce important ?

    Organisées en « chapitres » séparés par les traditionnelles pauses bière-cigarette, chaque planche nous présente une particularité, un attrait, un aspect de notre personnalité. Les Belges vus par le petit bout de la lorgnette en somme. Les deux auteurs décrivent avec beaucoup d’autodérision nos petits travers, nos habitudes, nos expressions, nos dissensions ... Bien sûr, c’est bourré de clichés mais n’y a-t-il pas un fond de vérité derrière tout ça ?

    Décalé, absurde, caricatural, ce livre parle des Belges aux Belges –qui s’y reconnaitront à coup sûr- mais aussi aux autres, aux curieux, qui voudraient en savoir plus sur nous. Paru planche après planche dans « Le Vif » au moment où le pays vivait une crise politique puis changeait de roi, le fil rouge du recueil est sans conteste une interrogation identitaire. Le sous-titre « Jusqu’à preuve du contraire » le confirme.
    Les dessins clairs, épurés sont en noir et blanc agrémentés de quelques notes de jaune et de rouge  bien sûr, belgitude oblige.
    Pour terminer, un lexique Wikibelga « le belge pour tous » explique avec humour à nos amis francophones nos spécificités linguistiques.

    « Le Belge » est à la fois léger et sérieux, irrévérencieux et respectueux. Il joue avec l’absurde, le surréalisme et tout ce qui fait notre identité complexe. C’était le cadeau idéal à déposer au pied du sapin. Il a fait l’unanimité.

     

     Le Belge, Jusqu'à preuve du contraire... Kosma & Lecrenier

     

     

     

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    J’espère que la joie de Noël a illuminé vos fêtes et que le Père Noël vous a gâtés.

     

    Belle moisson de livres ici et une couverture douillette avec des manches, pour lire au chaud.

     

    Doux Noël à tous !

     

     

     

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  • Joker, Benjamin ADAMTous les dimanches, depuis des années, trois cousins se retrouvent pour griller trois poissons et jouer aux cartes. Plus précisément, à une variante du huit américain. Dans la version classique, celui qui pose un 8 peut échanger son jeu avec celui d'un adversaire. Herb, Jed et Hawk ont ajouté un paramètre : celui qui pose un joker peut échanger son jeu et sa vie entière jusqu'au dimanche suivant.
    De cet échange initial en découleront d'autres, telle une réaction en chaîne : on y verra deux sœurs s'enfuir, un oculiste inquiet, un petit garçon partir et revenir, un homme prendre la foudre, un journal se créer et une entreprise vaciller.

    Mon avis :

    Ce roman graphique séduisant paru aux éditions de La Pastèque est un petit bijou de précision et d’humour caustique. Bien que le départ de cette histoire soit sordide, l’ironie et le second degré parsèment l’album.

    Les héritiers d’une grosse entreprise de construction sont retrouvés morts. Leurs veuves et leurs nombreux enfants prennent la fuite. Les voisins s’interrogent et cherchent à comprendre. Quant aux protagonistes du drame, ils vont déclencher une réaction en chaine qui va assez vite leur échapper. Est-on toujours conscient des conséquences des choix que l’on pose ?

    Benjamin Adam a choisi pour son récit une construction narrative incroyable, donnant la parole à chacun des personnages et faisant appel à de nombreux flash back. On pourrait craindre que cela ne crée une certaine confusion mais il n’en est rien. Tout est parfaitement maîtrisé.

    Ce roman-puzzle tout en noir et blanc est palpitant d’un bout à l’autre. De péripéties en péripéties, l’intrigue se complexifie introduisant l’un après l’autre, divers acteurs. Leurs récits s’imbriqueront l’un dans l’autre influant sur l’histoire et ajoutant une pièce au tableau final. Le rythme est enlevé et ne faiblit jamais maintenant le lecteur en haleine jusqu’au bout.
    Le dessin épuré, élégant et équilibré ajoute un plus indéniable à l’histoire. Cette surprenante bande dessinée savamment construite, au sens aigu du détail et au lettrage soigné, est à découvrir absolument.

     

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