• Un cadavre de trop, Ellis PETERSEn août 1138, Étienne de Blois et Mathilde l’Emperesse se disputent le trône d’Angleterre. Malheur aux vaincus qui seront pendus haut et cour ! Le soin d’enterrer les morts échoit aux moines de l’abbaye de Shrewsbury, mais Frère Cadfael constate avec stupeur qu’il y a un cadavre de trop. Qui plus est, les traces que porte ce corps sont différentes de celles que laisse une exécution par pendaison…

    Mon avis :

    En ce mois de fou, je suis péniblement arrivée à réaliser une 4e lecture pour le mois anglais. « Un cadavre de trop » est le deuxième roman d’Ellis Peters (que j’ai découverte récemment) dont le Frère Cadfael est le héros.

    Nous sommes en pleine querelle pour la succession du trône d’Angleterre (ceux qui ont lu les Piliers de la Terre reconnaitront l’époque et les protagonistes). Etienne, roi d’Angleterre, a assiégé Shrewsbury qui a tenu une semaine. En représailles, il fait pendre les vaincus : plus de quatre-vingt combattants. Mais un corps étranger a été dissimulé parmi les autres. Souhaitant éclaircir ce mystère et rendre justice à ce jeune homme, Cadfael mène l’enquête. Une bonne occasion de quitter son potager et de mettre ses talents de détective en action. Mais en ces temps troublés, il sera aussi sollicité pour veiller sur un jeune garçon venu se cacher au cœur de l’abbaye. Les dangers guettent, il faudra être sur tous les fronts.

    Ce policier historique nous plonge au cœur de l’Angleterre du Moyen Age, une époque noire et violente particulièrement bien rendue par l’auteure. Les petits arrangements entre ennemis, les trahisons, les manipulations sont légions et ceux qui souffrent le plus sont les gens du peuple. En filigranes, on comprend aussi que les femmes ne sont guère plus que des enjeux ou des monnaies d’échange. Quelle douce époque !

    Quant à l’intrigue, elle nous offre son lot de rebondissements et nous montre à plusieurs reprises que les apparences sont parfois trompeuses. Cadfael va d’ailleurs devoir rivaliser d’ingéniosité pour déjouer les plans de son adversaire. Mais le jeu en vaut la chandelle et son charisme fera une fois de plus des merveilles.

    Si vous ne connaissez pas encore le Frère Cadfael, ce bénédictin gallois, ancien croisé, je ne peux que vous encourager à le découvrir.

     

    En marge du roman : l’abbaye de Shrewsbury existe vraiment, à la frontière du Pays de Galles, et abrite réellement les reliques de Sainte Winifred (lire Trafic de reliques).

    Un cadavre de trop, Ellis PETERS

     

     

     

     

     

     

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  • LScandale en Bohême, Conan DOYLEa semaine dernière, j’ai trouvé dans une brocante « Scandale en bohême » de Conan Doyle, dans une édition particulière. La page de gauche nous offre le texte original en anglais, celle de droite sa traduction. Ayant déjà lu, il y a quelques années, cette première nouvelle écrite par Conan Doyle en 1891, j’ai donc pris le risque de la lecture en version originale.

    « La ligue des roux » et « Les hêtres rouges » complètent ce recueil. Je m’engage à les lire quand j’aurais un peu plus de temps.

    Bien qu’un peu rouillée, et donc lente, j’ai pris plaisir à cette lecture. La proximité de la version française étant un plus indéniable pour palier les trous de mémoire de mon vocabulaire.

    Irène Adler, ex chanteuse d’opéra et aventurière, possède une photo compromettante du futur roi de Bohême et d’elle-même. Or, celui-ci devant se marier prochainement, il demande à Sherlock de récupérer cette photo afin de sauver son mariage et de se préserver du scandale. Par un subterfuge qu’il croit bien pensé, Sherlock Holmes parvient à trouver où elle conserve cette fameuse photo.

    La nouvelle commence ainsi « To Sherlock Holmes she is always the woman.” Quelque peu misogyne, Sherlock considère cependant Irène Adler comme supérieure. Belle, intelligente, roublarde, elle a tout pour lui plaire et lui plait d’ailleurs beaucoup. Peu d’action dans cette nouvelle, par rapport à d’autres, mais un jeu de cache-cache entre Irène et Sherlock, un jeu de rôles où chacun tente de dominer l’autre par sa finesse et son intelligence car jamais, et c’est là le génie de Conan Doyle, ils ne se présenteront l’un à l’autre. Ce que j’aime dans cette nouvelle, c’est qu’on y entrevoit le côté humain de Sherlock. Il a des sentiments ! Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on le sent amoureux ici, mais admiratif oui. Il semble avoir trouvé son maitre.

    Entre cette première nouvelle et la dernière des aventures de Sherlock Holmes, trente-cinq années s’écouleront. Et même si son père spirituel a été lassé plus d’une fois de ce fils envahissant, cent-vingt-cinq ans plus tard il est toujours aussi populaire et moderne. Il suffit de voir les nombreux films et séries qui s’inspirent plus ou moins bien de ses aventures.

     

    Scandale en Bohême, Conan DOYLE

    Scandale en Bohême, Conan DOYLE

     

     

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  •  Boulevard du Polar

     

    Il y a à peu près un an, j’apprenais que des passionnés un peu fous souhaitaient mettre sur pied un salon du polar à Bruxelles. Une rencontre entre auteurs et lecteurs, dans l’esprit des Quais du Polar de Lyon, soutenue par des libraires.
    Bien évidemment l’idée m’emballait. Pour avoir participé deux fois aux Quais du Polar, je ne pouvais qu’être enthousiaste à l’idée que cela pouvait se passer si près de chez moi. C’était sans compter sur les aléas de la vie, les difficultés qu’ont parfois les libraires les hommes à se fédérer, à se mettre d’accord ou les terroristes prêts à plonger Bruxelles dans une zone de danger niveau 4, pour de longs mois.

    Et pourtant, malgré tout, ils y ont cru et se sont investis pour que ce rêve devienne réalité. Une édition zéro, modeste mais très prometteuse, a eu lieu ce week-end des 11 et 12 juin dans le prestigieux bâtiment de la Bourse, à Bruxelles. (Quand je vous parlais de l’esprit des QdP...)
    Deux jours durant, les amateurs du genre ont été accueillis dans un bâtiment paré de vermillon pour célébrer le policier dans tous ses états. Dans une ambiance festive, cette Murder Party a rassemblé une trentaine d’auteurs venus rendre hommage à un genre qui fait battre les cœurs, sous le parrainage bienveillant de Nadine Monfils et de Patrick Raynal. Un duo franco-belge idéal, l’une étant écrivain, réalisatrice et productrice, l’autre écrivain, éditeur, scénariste et directeur pendant 14 ans de la Série Noire chez Gallimard.

    Romans, essais, BD, DVD... soigneusement sélectionnés invitaient les visiteurs à faire connaissance de ce mauvais genre ou à succomber à leurs vices.

    Boulevard du PolarBoulevard du PolarBoulevard du Polar

    Pour l’amatrice du genre que je suis, comment résister à la découverte de nouveaux auteurs ou à la parution du dernier ouvrage d’un écrivain qu’on apprécie ?

    Mais le Boulevard du Polar c’était aussi une multitude de rencontres possibles. Celle des auteurs d’abord, avec lesquels on pouvait discuter lors des dédicaces ou écouter dans les débats auxquels ils participaient, celle des dessinateurs et scénaristes de BD, des libraires, des chroniqueurs, journalistes ou animateurs des tables rondes et même celle d’un expert en tueurs en série. Deux expositions étaient aussi accessibles : une rendant hommage à Dashiel Hammet, l’autre présentant les photos de François de Brigode, parallèle au roman de Franco Meggetto sur le milieu de la prostitution. Des projections de reportages et de films étaient également organisées.

    Cette première édition brassait donc tous les aspects et disciplines du polar.

    Quand on sait qu’un livre écrit sur quatre est un polar et que trois livres de poche achetés sur cinq sont des polars, on ne s’étonne donc pas de l’accueil chaleureux que le public a réservé à cette manifestation et aux auteurs présents. Citons par exemple, histoire de donner des regrets à ceux qui ne sont pas venus, Barbara Abel, Jean-Baptiste Baronian, Alain Berenboom, Philippe Berthet, Stéphane Bourgoin, Paul Colize, Patrick Delperdange, Caryl Ferey, Eva Kavian, Pascal Marmet, Jean-Bernard Pouy, Franck Thilliez, Larry Tremblay, Tim Willocks... et tant d’autres.

    La librairie éphémère était assurée par Tulitu, Polar & Co et Brusel, dirigées par des libraires dynamiques et passionnés, de très bons conseils.

    Sans doute perfectible, cette édition pilote a malgré tout tenu ses promesses. On ne peut qu’espérer qu’elle persévère et que l’an prochain, ce soit les invités qui tiennent les leurs. Même si certains auteurs de polars prétendent que Bruxelles est noire, c’est aussi une ville accueillante, vivante, ouverte à tous où il fait bon flâner. Le danger était donc plus entre les lignes que dans les rues de la capitale.

    Vivement la première édition !

    Boulevard du PolarBoulevard du Polar Boulevard du Polar

     

     

     

     

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  • L'empreinte de Tim WILLOCKS

    Boulevard du polar, Bruxelles ce 11 juin

    Rencontre avec Tim Willocks, médecin et écrivain britannique né en 1957 à Stalybridge (Manchester) et auteur de, notamment, Bad City Blues, La Religion, Doglands.

    Qu’évoque pour vous le mot « histoire » ?

    C’est un mot important. L’Histoire me fascine.
    Que penser de ce paradoxe entre l’inventivité de l’homme et l’existence de la folie dont il est capable, de la destruction dont il se rend coupable ? Il existe depuis toujours un contraste incroyable entre ce que l’homme crée (mythes, légendes, sculptures, peintures, musiques, arts...) et leurs thèmes récurrents comme l’agressivité, les meurtres, la guerre, la violence... C’est fascinant.

    Dans le monde entier, en Chine, en Inde, en Amérique Latine, en Europe... il y a eu des civilisations extraordinaires, inventives, magnifiques qui ont entièrement été détruites, ont disparu. Cette alternance me terrifie.
    Même en considérant l’intelligence des hommes d’aujourd’hui, cela pourrait se reproduire. Cela risque même d’arriver. Comment trouver une société qui fonctionnerait sans qu’on en arrive à la destruction ? Cela m’intéresse.

    Les années 90, c’était hier. On croyait que la société allait changer, que les guerres étaient derrière nous. Et cela recommence. Quand je vois la Grande Bretagne, depuis le début du 20e siècle, elle a toujours été en état de guerre. C’est choquant ! Et la situation internationale s’aggrave. Je ne parle pas seulement du terrorisme mais de l’état déliquescent de nos institutions, de nos gouvernances, des flux migratoires...

    L’Histoire c’est maintenant. C’est toujours maintenant. Nous sommes dans l’Histoire et c’est un devoir de rester vigilent face à cette possibilité de basculer dans le mal. L’avenir nous fera revivre des situations du passé qui nous ont pourtant choqués. Qu’avons-nous appris ?

    C’est comme quand on assiste à une catastrophe ferroviaire. On réfléchit et on se dit que les trains avancent inexorablement l’un vers l’autre. Et que le crash va se produire. C’est le cas avec l’Histoire.

     

    L'empreinte de Tim WILLOCKSMais malgré tout, il y a une rédemption dans vos romans ?

    Cela traduit mon vieux fond judéo chrétien. Dans les autres civilisations, cela n’existe pas. C’est très lié à la notion de l’âme. C’est elle qui est rachetée, pardonnée. C’est extrêmement fort et démontre que nous ne sommes pas seulement faits de chair et d’os et arrivons à une certaine universalité. C’est séduisant, cela permet de répondre au fait que j’ai souvent le sentiment d’avoir failli comme être humain. Il y a les ratages de la vie et aussi une possibilité de guérir, de récupérer son âme. C’est important la rédemption. C’est stimulant !

     

    Je n’en suis pas toujours conscient mais mes personnages ont ça en eux. C’est ainsi qu’ils fonctionnent.
    La lecture permet d’atteindre le plus intime de l’âme de l’auteur et l’écriture, le plus intime de l’âme du lecteur.

    L’histoire, c’est important aussi.
    Un roman, ce sont des mots qui séduisent, parlent au cœur, font vibrer... Ce sont aussi des mots que l’on utilise pour analyser un roman, « psychologiser » une situation. Si vous prenez un roman et une symphonie, il est plus facile de cerner la composition d’un roman, son sens, que ceux d’une symphonie. On perçoit facilement le sujet. Les mots s’effacent pourtant ; on ne peut citer des phrases d’un roman qu’on vient de lire mais l’histoire reste. C’est le plus important.

    Malgré tout, je suis obsessionnel des mots utilisés, de la structure de mes phrases. J’en prends grand soin. Et je sais cependant qu’on les aura oubliés ensuite.

    L’histoire, c’est ce qui reste d’un roman quand on a refermé le livre et oublié les mots. Et cela peut persister longtemps.

     

    L'empreinte de Tim WILLOCKS

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  • Saint Icitte du bout du monde, Katrine PARENTSaint-Icitte, c’est un petit village situé au bout du bout du monde, où la tradition et l’habitude ont une place de choix. Où un énorme sablier sert à mesurer le temps qui passe – sauf lorsqu'on oublie de le retourner ! Un endroit où les métiers se transmettent de génération en génération, comme les noms de famille.

    Par un beau matin, une vieille bergère et ses cent chèvres s’installent sur la petite butte à l’orée du village, bouleversant le quotidien de ses habitants. C’est que personne n’est jamais venu d’ailleurs pour s'établir ici – on ignorait même qu’il existait un ailleurs ! Dans le petit hameau où il ne se passe jamais rien, un vent de panique souffle, les rumeurs et les ragots circulent. Et si les menaçants nuages qui survolent le village depuis l'arrivée de la bergère étaient le fruit d’un mauvais sort ?

    Mon avis :

    Quel bonheur cette lecture ! Un vrai petit bijou de tendresse et d’humanithé.*

    Katrine Parent nous offre ici un premier roman réussi, un conte touchant qui nous interroge sur notre sens de l’accueil, l’hospitalité dont nous sommes capables -ou non- et sur le repli sur soi.

    Saint Icitte est un village intemporel, qui a toujours été là, comme figé dans le temps, « où on voyait encore en noir et blanc jusqu’à tout récemment ». Un hameau paisible, où le quotidien fait de routine garantit le bon déroulement des choses. Chaque journée est ponctuée de rituels, rythmés par le clocher de l’église. C’est tout ce bel équilibre qu’une bergère étrangère vient menacer.

    La structure répétitive ponctue les chapitres comme autant de refrains, nous entraînant à la découverte des habitants du village où personne ne sait ce qui passe hors de ses limites. Personne n’est jamais venu à Saint Icitte et personne ne l’a jamais quitté -jusqu’à l’arrivée d’une étrange qui n’a pas les mêmes manières que les gens d’Icitte mais qui est bien fine quand même.

    Chaque habitant a un nom truculent en rapport avec son caractère ou son métier, Il y a la Mère Aboire, l'aubergiste, ou le chasseur, Adélard Balette. Les jeux de mots et les mots-valises originaux émaillent le récit et font sourire d’un bout à l’autre.

    Tout a l’air paisible à Saint Icitte mais à y regarder de plus près, c’est loin d’être le cas. Notre bergère (dont le nom ne sera révélé qu’à la page 196) devra faire preuve de patience et d’écoute pour toucher le cœur des villageois, bien peu habitués aux égards dont elle fait preuve envers eux.

    Ce récit aux courts chapitres fera une merveilleuse histoire du soir à découvrir au fil des jours. D’une belle écriture, fine et précise, elle touchera sans aucun doute. Son humour et sa poésie plairont aux petits comme aux grands.
    Espérons qu’elle change aussi le regard que chacun porte sur l’autre, différent de lui.

    *Ceci n’est pas une erreur. Pour comprendre, il faut lire ce récit.


     

    Saint Icitte du bout du monde, Katrine PARENT


     


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  • Les Diables Rouges, Le livre officiel, Pierre DANVOYELe livre officiel des Diables Rouges revient sur les moments forts qui ont marqué la carrière des joueurs de l’équipe nationale, à travers 26 portraits, 15 entretiens et plus de 200 photos saisissantes.

    Mon avis :

    Après une ou deux décennies sans grand espoir de victoire ni de réel talent, l’équipe nationale belge est devenue une des meilleures équipes du monde. Rarement une équipe de foot nationale a connu autant de joueurs talentueux, autant de choix dans son noyau. Nous avons là une génération en or.
    Cinq jours avant le début de l’Euro de football,  Pierre Davnoye, journaliste à Sport/Foot Magazine, nous propose le livre officiel des Diables Rouges. En 26 portraits de joueurs, il nous présente cette équipe jeune et motivée sur laquelle reposent les espoirs de tout un pays. Une équipe qui, par la sympathie et le talent de ses joueurs, a fédéré toutes les générations, du nord au sud de la Belgique.
    Chaque portrait reprend le parcours du Diable depuis son plus jeune âge, sa carrière professionnelle nationale et internationale, les moments forts qu’il a vécus avant de proposer une interview exclusive où les joueurs répondent à des questions sur leur club, leurs coéquipiers de club, leurs préférences tactiques et leur état de forme.
     

    Servi par de magnifiques photos, ce livre grand format est très intéressant car les portraits sont pertinents et assez courts, allant droit à l’essentiel. Il est tout entier axé sur le foot, pas de potins, juste quelques gentilles anecdotes. On apprend ainsi qu’enfant, Fellaini rêvait de devenir champion du 10 000 m et allait à l’école en courant, que Witsel doit ses beaux yeux clairs à son papa martiniquais, que Benteke est le joueur préféré de David Cameron ou que le père, trois oncles et le cousin de Divock Origi sont ou ont été footballeurs professionnels. (Je pourrais ajouter que le grand-père de Thibaut Courtois a été mon prof de math et que j’ai eu Kevin Mirallas en classe, mais on ne m’a rien demandé) wink2

    Parmi cette équipe mise en vedette dans cet ouvrage, on peut s’étonner de la présence de certains n’ayant été sélectionnés qu’une fois (Depoitre, Kums) et de l’absence d’autres plus connus (Thorgan Hazard, Laurent Ciman, Jordan Lukaku).

    Paru à la « Renaissance du Livre » ce très bel album est le cadeau idéal à faire aux supporters de votre entourage. Ils passeront un excellent moment à le parcourir et à le relire.

    Un tout grand merci à Masse critique de Babelio pour cet envoi.

     

     

     

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  • Le prix de l'innocence, Willa MARSH« - On danse ?
    J'acquiesçai. Et c'est ainsi que tout commença. »
    Pique-nique et virées en décapotable le week-end, premières cigarettes, premiers slows : poussée par ses amis Vanessa et Tony, si joyeusement délurés, l'innocente Fiona prend goût à la liberté. Ce n'est pas la même chanson pendant la semaine. Au grand magasin Winslow, elle doit subir les remontrances de la terrible Mme Ferrars, chef du rayon verre et porcelaine. Elle découvre, stupéfaite, un monde d'intrigues et de coups bas.
    Trois décennies plus tard, Fiona reçoit une lettre de Vanessa lui annonçant la visite de son fils Alex. Les souvenirs affluent. Peu à peu, pour Fiona, tout s'éclaire.

    Mon avis :

    J’avais beaucoup aimé « Meurtres entre sœurs » il y a quelques années, pour son côté noir et son humour anglais. J’ai donc choisi pour les « dames indignes » du mois anglais, de me plonger dans un autre de ses romans. Elle nous propose ici un tout autre genre littéraire.

    Fiona, la narratrice, nous confie les souvenirs que son présent fait remonter à la surface. Son amie d’adolescence lui demande d’héberger son fils quelques temps, durant ses études. Elles se sont perdues de vue mais Alex est quand même le filleul de son mari. Elle accepte.

    Fiona se souvient de sa jeunesse, sa formation de vendeuse pas toujours drôle, la naissance de son couple, ses amitiés, sa naïveté de jeune femme... On se demande tout au long du récit où tous ces souvenirs, ces détails vont la/nous mener. Mais tout se met en place subtilement. (Il y a du "Au Bonheur des Dames" dans cette partie-là.)

    Willa Marsh se confie ici sur sa propre jeunesse. Mélancolie d’une époque ? Elle revient avec délicatesse sur sa vie, le temps qui passe et crée une atmosphère incomparable, celle des sixties, dans une Angleterre entre deux époques alors que nait la révolution pop. Décapotables, pique-niques, musique, choc des générations... on s’y croirait.

    Un roman doux-amer sur le parcours initiatique d’une jeune fille, l’amour, l’amitié... le tout sur un ton très british servi par une écriture de qualité. J’ai bien aimé cette histoire mais l’humour noir de « Meurtres entre sœurs » m’a manqué.

    Willa Marsh vit dans le Somerset. Elle a écrit une vingtaine de romans mais seulement trois ont été publiés en France.


    Le prix de l'innocence, Willa MARSH

     

     

     

     

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