• Une vraie famille, Valentin MUSSOIl s'appelle Ludovic, c'est du moins le prénom qu'il a donné.
    Un jeune homme simple et sans histoires.
    En apparence.
    Les Vasseur, un couple de Parisiens retirés dans leur résidence secondaire en Bretagne à la suite d'un drame personnel, l'engagent pour quelques travaux de jardinage.
    Le mystérieux garçon sait rapidement se rendre indispensable et s'installe dans leur vie.
    Quand les Vasseur commencent à se poser des questions et à regretter de lui avoir ouvert leur porte, il est déjà trop tard.
    Mais ce qu'ils ignorent, c'est que leur cauchemar n'a pas encore commencé. Car la véritable menace qui pèse sur leur maison n'est pas du tout celle qu'ils croyaient.

    Mon avis :

    J’aime beaucoup Valentin Musso. Pourtant, ce thriller ne m’a pas enthousiasmée.

    Il a pourtant tout pour plaire : un mystère qui plane d’emblée, une structure de récit qui présente tour à tour les trois protagonistes, des rebondissements, des informations distillées au compte goutte qui nous font revoir notre jugement précédent, des non-dits qui pèsent sur le trio et une ambiance malsaine où l’on s’attend sans cesse à ce qu’un orage éclate.

    J’ai cependant trouvé le style assez convenu, sans surprise et moins enlevé que dans ses romans précédents. J’ai regretté certaines longueurs et redites qui ralentissent fortement le rythme. (Dommage pour un thriller.)

    Valentin Musso semble ne rien avoir laissé au hasard et cela donne un récit que j’ai trouvé trop réfléchi, trop construit, que ce soit dans la psychologie des personnages ou dans la succession des faits.

    Tout n’est cependant pas à jeter et on passe quand même un sympathique moment de lecture avec ce huis-clos pesant. Mais ce n’est certainement pas le meilleur de Musso.

     

     

     

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  • Le bleu des rives, Marie-Claude LAPALMEUn lac, situé dans une région isolée. Sur son rivage, dans la forêt environnante, à même son cœur liquide évoluent des êtres préoccupés, tourmentés, esseulés, tous attirés par ce plan d'eau. Parmi eux, une jeune femme endeuillée, des familles dissimulant un drame, un homme hanté par sa possible paternité, un enfant rêveur, des créatures évanescentes...

    Mon avis :

    Ce recueil de nouvelles est assez désarmant. Neuf histoires le composent, se passant toutes au bord d’un lac isolé où gravitent des dizaines de personnages en quête d’eux-mêmes. Ce lieu fascinant et attractif exerce une force particulière : il apaise, permet de faire le point ou exacerbe les souvenirs. Il semble être le miroir de l’âme de tous ceux qui s’abandonnent un instant sur ses rives.
    Dès la première nouvelle, qui donne son titre au recueil, nous découvrons l’écriture poétique et inattendue de l‘auteure. Une plume gracile, fluide et pourtant capable d’une noirceur étonnante. Pris entre rêve et réalité, le lecteur est plongé dans un univers inquiétant animé de créatures oniriques et de spectres surgis du passé.

    Ecrites par une professeure de littérature à Sherbrook, ces nouvelles tressent entre elles les destinées des personnes qui n’ont comme point commun que ce lac. L’ensemble est assez noir et pessimiste. L’auteure met en scène des personnages aux fêlures profondes : la disparition d’une sœur, un inceste, ou encore une paternité non assumée... Pour chacun, le lac agit comme un révélateur. Les nouvelles dégagent une certaine douleur, une angoisse latente, une atmosphère dans laquelle on aimerait plonger pour oublier ou au contraire que l’on voudrait fuir. Marie-Claude Lapalme a dû se nourrir de ses relations à la nature pour la décrire avec autant de finesse et d’acuité.

    Ce premier ouvrage est envoutant, original et beau. L’auteure impose sa plume poétique et élégante, son écriture travaillée, exigeante, ce qui pourrait, hélas, en rebuter certains.

     

     

     

     

     

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  • La route du soleil, Francesco LORENZIEn 1997, Francesco Lorenzi créait le Sun Eats Hours qui deviendra en quelques années le meilleur groupe de punk rock dans le monde. Sur scène, les satisfactions sont énormes, mais leur vie privée se délite : drogue, alcool, sexe... Francesco entre alors dans une crise profonde : il sent que cela ne peut pas continuer, que le lien entre les membres du groupe est en train de disparaitre, qu’il lui manque une véritable source d’inspiration. Mais tout va basculer. A travers une série de « Dieuincidences », il rencontre le Christ et renait en tant qu’homme et en tant qu’artiste.

    Mon avis :

    The Sun est un groupe de rock italien de la province de Vicenza. Il est le résultat artistique de l’évolution du groupe punk Sun Eats Hours, créé en 1997.

    En 2014, le leader du groupe, Francesco Lorenzi a publié son autobiographie, dans laquelle il raconte la formation du groupe avec ses amis d’enfance Richard Rossi et Marco Auriemma. Cet ouvrage a été publié en français en 2016.

    Avec sincérité, Francesco Lorenzi, chanteur, guitariste et auteur, confie ses rêves de gloire, l’ascension du groupe, les concerts autour du monde et les excès qui les ont accompagnés. Il raconte également la profonde crise qu’il a vécue en 2007 et qui l’a mené à la rencontre du Christ et de là, à une renaissance. Alors qu’il est en pleine remise en question et que le groupe a décidé de faire une pause qui risque bien d’être définitive, cette conversion va lui redonner un second souffle. Il parviendra à faire la paix avec ses amis et les aidera à abandonner la drogue et l’alcool qui minaient alors leurs relations.

    Ce récit d’une conversion est d’une grande simplicité et donne un témoignage spirituel à contre-courant de l’époque actuelle. Sans prosélytisme, l’auteur se raconte sincèrement, expliquant par où il est passé, ce qu’il a ressenti et les signes qui l’ont amené à opérer des changements dans sa vie. Au cœur de la musique a jailli la lumière. Comme le dit Proust dans A la recherche du temps perdu « La musique m’aidait à descendre en moi-même, à y découvrir du nouveau. »
    Lorenzi a trouvé la force de prendre une nouvelle route, de créer un nouveau mode d’écriture et de reconstituer une véritable cohésion de groupe en fondant The Sun. Sans renier les origines rock du groupe, Il a donné aux textes une autre dimension, une force tirée de sa foi. C’était un pari risqué mais le public a adhéré. La sortie du livre, véritable phénomène littéraire, y a aussi beaucoup contribué. Le succès immédiat de cette autobiographie positive et pleine d’espoir fut tel qu’elle est maintenant traduite en six langues et le succès ne se dément pas.
    Le groupe a donné plusieurs fois des concerts en Terre Sainte et en Palestine où le message de paix et de fraternité qu’il délivre désormais a reçu à chaque fois un accueil chaleureux.
    « Le monde a besoin de bien, d’amour et de gratitude. Il a aussi besoin de jeunes en éveil qui se démènent pour soutenir et porter des projets auxquels ils croient et qui font bouger ce monde. Peu importe d’où ils viennent et qui ils sont, chaque jeune a un rôle à jouer. »

    Espérons que ce message d’amour et de paix sera entendu par le plus grand nombre.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Je sais pas, Barbara ABELUne belle journée de sortie scolaire qui vire au cauchemar. Une enfant de cinq ans a disparu.
    Au bout d'une demi-heure, les forces de l'ordre sont alertées et l'équipe du capitaine Dupuis se déploie dans la forêt avec une redoutable efficacité. Et puis Emma réapparaît.
    Visiblement, il y a eu plus de peur que de mal pour la petite. Pourtant, la battue doit continuer avant la tombée de la nuit, car cette fois, c'est Mylène, l’institutrice, qui ne revient pas. Que s’est-il passé dans la forêt ?
    A cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme. Pourtant, ne dit-on pas qu’une figure d’ange peut cacher un cœur de démon ?

    Mon avis :

    J’aime beaucoup Barbara Abel (ça vous le saviez déjà) parce qu’elle m’a fait frissonner et plus encore avec ses romans précédents, parce qu’elle est belge et écrit des thrillers, parce que je l’ai reçue en classe et qu’elle est juste adorable.
    J’ai lu le pire comme le meilleur sur « Je sais pas » à sa sortie et j’ai donc choisi de me laisser le temps pour le découvrir. Je voulais oublier tout ce que j’avais lu et me faire ma propre opinion.

    Je me suis couchée à 22h avec l’intention de commencer ce thriller et j’ai éteint à 3h sans avoir pu le lâcher. Exactement comme ce fut le cas avec « Derrière la haine ». Alors, oui, c’est un cran en dessous mais cela reste quand même drôlement efficace. Qu’attend-on d’un thriller ? Du suspens, de l’émotion (même si c’est surtout de l’agacement que j’ai ressenti, cela a fonctionné) une attente qu’on voudrait voir finir en happy end ou une fin pas trop prévisible. Tout cela est bien au rendez-vous.

    Barbara Abel a choisi de camper ses intrigues et ses personnages dans le quotidien. De roman en roman, elle décrit la vie de personnes ordinaires qui voient un jour leur vie basculer. Comment peut-on passer de l’autre côté du miroir, du bien au mal ? Comment un petit grain de sable peut-il tout changer ? Pourquoi ? Barbara Abel n’a pas son pareil pour transformer une vie sans histoire en cauchemar.

    Dans la manière dont elle présente chacun des protagonistes ici, elle ne fait pas de concessions : aucun n’est vraiment sympathique. J’ai moi-même eu peu d’empathie pour eux. Cela participe au plaisir, on aime détester les personnages.
    Outre la disparition d’une enfant, l'auteure s’interroge sur le couple, les relations familiales, la capacité d’une enfant de 5 ans à provoquer sciemment certains incidents et pose la question de la connaissance des autres. Connaissons-nous vraiment bien notre entourage ?
     
    On peut trouver ce récit facile, trop évident... (tout dépend toujours de son niveau de maitrise du genre) mais je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un navet, comme je l’ai lu. Il comprend les caractéristiques du thriller, l’intrigue est bien construite, ça fonctionne, la tension s’intensifie et le récit reste crédible. Il a tout d’un roman que je pourrais faire lire sans souci à mes élèves et qui plairait. C’est déjà beaucoup.

    Barbara Abel n’est pas Vann, ni Harris, Mayeras ou Thilliez. Mais elle ne cherche pas à l’être non plus. Elle a trouvé son propre style et son créneau dans ces « thrillers domestiques » et elle y est bien.

    Faites-vous votre propre opinion sur « Je sais pas ». Il fait passer un agréable moment-lecture.

     

    Je sais pas, Barbara ABEL 17e

     

     

     

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  • Harry Potter et l'enfant maudit, JK ROWLING, Jack THORNE, John TIFFANYÊtre Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus

    Mon avis :

    J’ai pris le temps avant d’ouvrir ce 8e roman pour mieux en profiter. Le plaisir de retrouver l’univers d’Harry Potter et tous les personnages nous étant peut-être offert pour la dernière fois.

    Cette pièce de théâtre est évidemment très différente des romans par son style et son sujet. Elle est aussi plus courte et l’écriture ne s’encombre pas de longues descriptions. Tout doit passer par les dialogues, l’action comme les émotions. Un exercice pas si facile qu’il n’y parait.
    Il ne faut pas non plus oublier que la pièce a primé sur le livre. Elle n’était pas vouée à être publiée ; elle l’a été sous la pression des fans qui ne pouvaient assister aux représentations. Certes, les dialogues sont parfois légers mais au théâtre, l’important c’est le visuel. Les nombreux personnages, les sortilèges, les changements de décors fréquents... en font une pièce à grand spectacle.

    Je n’avais aucune attente particulière en débutant cet ouvrage. Je savais que ce serait différent et je ne me suis pas attachée à la comparaison. J’ai savouré les retrouvailles.

    Le dramaturge Jack Thorne et JK Rowling n’ont pas cherché à refaire la même chose, c’est leur choix. Harry a 40 ans, il est père de famille et a des responsabilités. Il est fier de ses enfants mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a du mal à le montrer et encore plus à le dire. Albus, le plus jeune de ses fils, en souffre. Il a l’impression d’être le mal aimé, le vilain petit canard et le vit très mal. Il s’apprête à intégrer la prestigieuse école de Poudlard mais il ne parvient pas à y trouver sa place. Très vite, il se met à la détester. De manière inattendue, il devient ami avec Scorpius, le fils de Drago Malefoy Grief supplémentaire entre son père et lui.

    Je voulais faire durer cette lecture mais je me suis surprise à tourner les pages à un rythme effréné tant les auteurs ont réussi à rendre la narration fluide et attrayante. Les nombreux rebondissements tiennent en haleine, sans réel temps mort. Les auteurs savent ménager leurs effets. Ce n’est déjà pas si mal.

    J’ai été séduite par les relations pères-fils tourmentées, la recherche d’identité d’Albus et Scorpius et les conséquences que leurs actes ont risqué de faire courir au monde des sorciers. Comment être « le fils de » quand on a un père célèbre ? Comment trouver son rôle de père et le jouer au mieux quand on n’a pas connu le sien ? Deux interrogations qui sous-tendent l’intrigue.

    Au final, j’ai apprécié ce livre qui parle d’amitié, d’amour de filiation, d’aveuglements et d’identité, avec humour et intelligence. Ce n’est certainement pas le meilleur des huit mais le plaisir qu’il m’a procuré valait bien celui éprouvé avec les autres tomes.

     

    Harry Potter et l'enfant maudit, JK ROWLING, Jack THORNE, John TIFFANY 16e

     

     

     

     

     

     

     

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