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    Les hasards sont assassins, Hubert BEN KEMOUNRien, absolument rien ne devait placer sur le chemin de Fabrice Concelis un personnage aussi trouble et malfaisant que Stanislas de Saint Avril. Rien, sinon les hasards qui parfois se jouent si mal ou si bien de nous.

    Mon avis : 

    Il m’arrive rarement de ne pas finir un roman, surtout un roman jeunesse. Mais je me demande comment j’ai pu tenir jusqu’à la page 110 de ce roman recommandé par un collègue.

    Stanislas de Saint Avril n’a qu’un rêve, devenir commissaire de police. Quand il est recalé, sa vie bascule et il en veut à la terre entière. Pas une minute, cet oisif, fils très gâté d’une mère qui l’aime et tient à lui comme à la prunelle de ses yeux, n’imagine qu’il pourrait être la cause même de cet échec.
    Parallèlement, Fabrice est un ado de 13 ans qui tente de s’affirmer et exaspère sa mère par ses sautes d’humeur et son égoïsme. Furieux de devoir la suivre au mariage de sa cousine et de rater ainsi une fête avec des copains, il n’a qu’une idée en tête le lui faire payer.

    Je ne saurai jamais quel lien va unir les deux ; quel événement va les faire se rencontrer et cela m’est égal. J’ai trouvé ce récit violent, malsain et glauque. Les deux personnages sont aussi tellement caricaturaux que je n’ai pu m’intéresser ni à l’un ni à l’autre. Trop c’est trop. Que voulait l’auteur ? Faire de nous des voyeurs ? Nous laisser regarder au-dessus de l’épaule du psychopathe pour nous montrer la folie, la fatalité, la fragilité de la vie ? Je n’ai pas compris. J’ai abandonné dégoûtée et perplexe face à ces deux sales gamins qui ont tout et ne le voient pas tant ils sont nombrilistes. Un de ses premiers romans. Il a bonifié depuis.

    Une chose est sûre, je ne le proposerai pas à mes élèves.

     

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  • Mercredi 18h30, la Foire du Livre ouvre ses portes.
    Ici et là, on s'affaire aux dernières mises au point. La présidente d'honneur, Asli Erdogan, inaugure la 49e FLB au Théâtre des mots, rendant par la même occasion un vibrant hommage à ses confrères récemment condamnés à mort, Ahmet Altan notamment.
    Viennent ensuite, Grand Place du livre, les discours académiques dont celui d'Alda Gréoli. 
    A 19h15, la 49e Foire du Livre est officiellement ouverte.

    Je suis venue rencontrer les représentants et libraires du Québec. D'année en année, une véritable amitié s'est nouée avec certains libraires et c'est un réel plaisir de les retrouver durant quelques jours. Leurs précieux conseils sont toujours les bienvenus.


    Je discute longuement avec Billy des nouveautés, avec Jacques Côté de son dernier roman qui vient de paraître, je fais la connaissance de Morgane que je connais virtuellement depuis plusieurs années et que je rencontre enfin. Dominique et Ariane sont là bien sûr. Je discute aussi avec Rodney St Eloi qui représente la maison d'édition Mémoire d'Encrier.
    Un monde impressionnant se presse maintenant sur le stand et je décide d'aller faire un tour avec Marc, le collègue qui m'accompagne. Nous déambulons dans les allées, découvrant d'autres littératures et maisons d'édition : Luce Wilquin, Lilys, Weyrich, Livr'S, Ker et Kennes. Je croise Nathalie, Sophie, Lili, Stéphane... tous sur des charbons ardents en ces premières heures de foire. 

    Mais il est déjà 22h et il est temps de rentrer.

    Samedi, la journée commence par une conférence intitulée "Lire pour réussir, un enjeu de société". Intéressante en soi, elle a vite enfoncé des portes ouvertes. On nous reparle des difficultés de lecture des enfants en primaire, de l'incompétence des enseignants et de leur responsabilité dans ce constat, de l'inertie du politique... Heureusement, Virginie Tyou, Xavier Vanvaerenbergh et Xavier Bergen modèrent quelque peu ces propos. Mais la fracture semble cependant de plus en plus grande entre les acteurs de l'éducation. J'aurais certainement l'occasion de revenir sur cette rencontre.

    La présentation du recueil des œuvres de Maurice Carême, chez Espace Nord, vient ensuite mettre un peu de poésie dans cette matinée. J'y retrouve Cécile et Pascale avec joie. Même si la rencontre est brève.
    Il est temps d'aller manger, un pique-nique animé avec Anne, Mina, Nadège et Frédéric, la conversation étant évidemment tournée vers nos achats, nos coups de cœur et nos rencontres à venir.

    Il est déjà l'heure d'assister à la rencontre entre Asli Erdogan et Tahar Ben Jelloun sur le thème de l'écriture pour résister et témoigner, quelque peu gâchée par la médiocrité de la traduction. Heureusement, l'anglais d'Asli Erdogan est compréhensible et ses interventions bien plus riches que les traductions faites.

    La journée se termine avec l'entretien d'Olivier Guez venu nous parler de l'Europe, de son influence sur la littérature, sur ses écrits et sur l'idée européenne mise à mal en ces temps troublés.

    La soirée débute à la librairie Tulitu, autour d'un verre, en compagnie de la délégation québécoise, libraires et auteurs confondus. Une précieuse opportunité d'échanger plus librement loin de la foule et de faire plus ample connaissance. 
    Elle s'est achevée au restaurant en compagnie de Fabienne et Denis, venus de Normandie pour la Foire, et avec qui nous avons passé une excellente soirée.

     

    Dimanche, j'étais invitée à un petit-déjeuner organisé par les éditions Mémoire d'Encrier et Rodney St Eloi. Ce fut l'occasion d'entendre parler de la collection et de ses auteurs et d'en rencontrer certains. J'y reviendrai dans un billet spécial.
    Pendant que mon mari assistait au spectacle de Pierre Kroll, je suis allée saluer les auteures des éditions Luce Wilquin que je retrouve toujours avec grand plaisir. 
    A 13h, la foule devenant trop dense pour moi, j'ai quitté la foire pour rentrer me plonger dans les achats du week-end. Quelques beaux choix dont je vous parlerai très vite.

    Ainsi se termine cette 49e Foire du Livre.
    Bilan plus que satisfaisant sur le plan des rencontres et de la chaleur humaine. Mitigé quant aux propositions de conférences que j'ai trouvées moins riches cette année. 
    Vivement la 50e !

     

     

     

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  • Donner le goût de la lecture, éveiller la curiosité, faire lire nos élèves, nous essayons tous. Avec plus ou moins de bonheur.

    Les faire écrire, rédiger, oser l’imagination, ce n’est guère plus facile.

    Cette semaine, j’ai réalisé avec mes deuxièmes un exercice que j'avais donné l'an passé en 4e. A travers divers auteurs* de poèmes courts, haïku et tanka compris, j’ai essayé de leur montrer qu’en choisissant les mots justes, les émotions précises, on pouvait décrire un moment, un sentiment, une impression fugace ou même raconter une histoire en quelques mots à peine. Mais avant de les lancer dans le grand bain, nous y sommes allés pas à pas.

    J’ai emprunté des livres, j’ai demandé aux élèves de venir avec trois livres de chez eux et j’ai complété avec une bonne quinzaine des miens. Ainsi parés, je leur ai demandé de composer des poèmes de type haiku à l'aide des titres. (Les puristes se rendront compte que la structure 5-7-5 n’est pas toujours respectée, mais là n’était pas le but premier).

    Je ne m’attendais pas à tant d’enthousiasme et de bonne humeur. Certains agencements ont même donné lieu à de réels fous rires. Au fur et à mesure, ils prenaient ces haïkus en photo (chouette, on peut utiliser le GSM en classe) pour en garder une trace et me les envoyer ensuite. Nous avons presque de quoi réaliser un recueil de poèmes à notre tour.

    Non seulement, ils ont écrit de la poésie, sans s’en apercevoir, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, mais je les ai vus lire certaines 4e de couverture yes.

    Comme quoi, il suffit parfois d’un rien pour déclencher l’imaginaire et l’envie de lire.
    Prochaine étape, écrire seul un haïku...

     

    * Vincent Delfosse, Thierry Cazals, Thierry Werts, Ryokan Taigu

     

    (Pour voir les photos en grand, cliquez dessus)

     

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  • GRIS, à travers les automnes, Tony SANDOVAL & Patricio BETTEOLes feuilles mortes qui tourbillonnent dans le vent ravivent les sentiments de Léo. Il y a un an, à l’arrivée de l’automne, il se lia d’amitié avec Gris. Alors qu’il était assis à l’arrière de la camionnette, son père s’arrêta pour faire monter une étrange jeune fille qui venait de sortir de la forêt. Une apparition qui changea le quotidien de ce souffre-douleur des "corbeaux", une bande de filles harcelantes.  

    Mon avis : 

    La couverture et le dessin semblent, a priori, destiner cette bande dessinée aux plus jeunes. Mais une fois plongé dans l’histoire, on se rend compte qu’il n’en est rien. Solitaire, Léo est régulièrement harcelé et malmené par « Les Corbeaux », des filles à l’allure gothique qui le rackettent pour s’acheter des fringues. La rencontre de Gris, une étrange et douce jeune fille, est un rayon de soleil dans sa vie. Pas questions de laisser les Corbeaux lui faire du mal.

    Au fil des pages, l’univers sombre de cette histoire nous étreint. Mais les auteurs, déjouant les préjugés, nous surprennent. Le mystère de Gris, la douceur de Léo, la violence des Corbeaux… tout semble joué… Pourtant…

    J’ai bien aimé ce conte singulier, l’atmosphère que crée le dessinateur, le trait fin, la poésie qui se dégage de certaines planches, les teintes de l’automne qui parent l’album… et toute la violence et la noirceur des racketteuses qui viennent rompre cette douceur.

    Un album atypique, tant par l’histoire que par son format. A découvrir lui aussi.

     

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  • Une jeune travailleuse de nuit qui a toujours vécu par le regard des hommes voit ses habitudes bouleversées le soir où, dans un bar, surgit Mia, qui ne quittera plus ses pensées. Puis il y a cette autre fille qui a disparu et dont l’image passe en boucle au téléjournal. Prise de court, la narratrice tente de ralentir la dérive qui l’éloigne de son couple, et d’étouffer les souvenirs de B., ancien amour violent et magnétique. Le temps d’un été caniculaire et étrange, les personnages d’Aphélie dévieront de leur trajectoire pour se heurter à pleine force.

    Mon avis : 

    Pour un corps céleste, l’aphélie représente le point de sa trajectoire le plus éloigné du soleil. C’est l’exergue de ce récit d’une touffeur oppressante.

    La narratrice s’ennuie et se traine dans une vie qu’elle semble subir et non construire. Coupée du monde, elle s’autosabote sans chercher à s’engager dans sa relation ou son travail. Un ami d’enfance, Louis ; son compagnon du moment Julien ; son ex, violent et manipulateur B. sont les seules personnes qui peuplent sa vie ou ses pensées. Un soir, elle rencontre Mia dans un bar et c’est le coup de foudre. Elle espère alors qu’elle sera la clé qui la sortira de ce quotidien fait d’habitudes et d’ennui. Au même moment, la disparition d’Anaïs Savage, qu’elle semble reconnaitre va la fasciner et l’obséder.

    Est-ce la canicule, la torpeur dans laquelle évoluent les personnages ou la vie plate d’une héroïne angoissée mais je n’ai pas réussi à entrer dans cette histoire. Elle m’a passablement ennuyée. Même Mia, sensuelle, troublante, ne m’a pas émue.

    Je reconnais cependant des qualités littéraires certaines à ce texte. Le rythme est vif, l’écriture maîtrisée - peut-être trop - l’atmosphère bien rendue… mais il ne se passe rien. Si ce ne sont les longues introspections de la narratrice et sa fâcheuse tendance à ramener tout à elle : son bar, son ami, son copain… Les personnages secondaires n’ont pas l’air d’avoir de vie propre, on ne sait pratiquement rien d’eux et donc on ne s’y attache pas. Pas plus qu’à la narratrice et à son mal être.

    Je suis passée à côté de ce roman.

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  • L'île des disparus, La fille de l'eau, Camille & Viveca STENLa timide Tuva n’a pas grand-chose en commun avec ses camarades de classe. Elle ne se sent pas bien sur l’ile où elle habite, dans l’archipel de Stockholm, dont elle connait chaque recoin. Mais, alors que l’automne arrive, le changement e profile ans ce havre si tranquille. Des gens disparaissent en mer, es ombres se cachent sous les vagues et d’étranges lueurs éclairent la forêt. Lors d’une sortie, l’un des élèves s’évapore à son tour. La jeune fille se retrouve embarquée dans une terrible aventure, là où les vieilles superstitions des marins rencontrent la mythologie nordique.

    Mon avis : 

    Viveca Sten nous avait habitués à des polars nordiques. Ici, avec sa fille Camille, elle nous offre le premier tome d’une trilogie fantastique.

    Tuva a 13 ans et, le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle n’est pas intégrée à sa classe. Depuis son plus jeune âge, les autres se moquent de sa réserve, de ses silences et des cicatrices qu’un accident lui a laissées dans le cou. Elle a donc appris à vivre à l’écart et n’a pas d’ami.
    Depuis la rentrée, elle fait d’étranges cauchemars dont elle s’éveille suffocante et terrifiée. Elle se voit à chaque fois se noyer en mer. Quand Alex, un garçon de sa classe disparaît, cela ne fait qu’empirer. Elle a maintenant des visions et entend des voix. Est-elle en train de devenir folle ?

    Ce roman jeunesse est efficace d’un bout à l’autre. Une fois ouvert, impossible de le refermer sans connaitre le fin mot de l’histoire. Et on n’est pas déçu par les rebondissements et les surprises. Les auteures nous proposent ici un récit au réalisme magique tout à fait plausible pour qui aime les légendes, les mystères et la mythologique scandinave. Dans cette religion panthéiste offrant une large place à la femme et à la nature, on accorde une place privilégiée aux elfes, lutins et autres créatures magiques. Les unes étant bonnes et protectrices des humains, les autres maléfiques et souhaitant leur fin. Encore faut-il que les hommes les respectent et y croient et s’appliquent à protéger leur territoire : la nature. Or, la pollution n’a jamais été si grande et la mer Baltique se meurt, asphyxiée par les déchets et les produits chimiques qui y sont déversés.
    Le décor est planté.

    Ce premier tome se clôt sur des révélations bouleversantes mais que les auteures ont habilement amenées tout au long du récit. On n’est donc pas surpris mais on se demande qui finira par l’emporter et résoudra le problème qui a amené les forces du mal à se réveiller d’un si long sommeil.

    Ce roman fantastique est également un récit initiatique. Il permet à Tuva de trouver sa place parmi les autres et la verra s’éveiller à une série de sensations et sentiments dont elle se pensait exclue.
    Le tome se termine par un mini dossier plaidoyer pour la sauvegarde de la mer Baltique. Il nous livre des chiffres et des faits concernant la pollution qui y sévit et les raisons d’une prise de conscience urgente pour sauver cet écrin. 90 millions d’habitants vivent dans les neuf pays qui l’entourent.

    J’ai pris plaisir à découvrir ce roman jeunesse et suis curieuse de connaitre la suite. Il mêle avec doigté aventure, découverte amoureuse, légendes, mythes fondateurs et mystère. Un cocktail mesuré que j’ai trouvé rafraîchissant.

     

     Merci aux Editions Michel Lafon pour cet envoi.

     

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  • Les Lucioles, Jan THIRIONDepuis la disparition de sa mère, Tyrone ne parle plus et semble ne plus entendre. Il a également cessé de grandir. Ce jeune garçon vit heureux avec son père, sa belle-mère, sn frère, sa sœur et son chien adoré, Biscoto. L’arrivée des Lucioles, un nouveau parti politique, va bouleverser la quiétude de ce petit monde.

    Mon avis :  

    Les éditions Lajouanie proposent des premiers romans et mettent en avant des auteurs inconnus. Elles donnent une chance à des récits sortant des sentiers battus et collant à l’actualité. Ce roman de Jan Thirion s’adresse aux enfants (de 10 à 110 ans, dit-il) mais est écrit avec intelligence et finesse. Il ne prend pas les jeunes pour des sots.

    Tyrone vit heureux dans sa famille recomposée, avec Edgar, Saskia et leur maman, et s’il n’y avait sa différence, il serait semblable à tous les enfants du monde. Mais suite à la perte de sa maman, il a arrêté de parler et sa croissance s’est stoppée également. Aujourd’hui, il a 13 ans mais en parait 7. C’est lui qui nous raconte, dans ce roman à suspens, l’histoire de sa famille et de sa ville. Parfois, il s’exprime comme un enfant de 7 ans, parfois il trouve les mots justes et semble d’avantage avoir 13 ans. Ses phrases sont courtes et ses idées concises et cela rend donc la lecture facile et rapide pour les bons lecteurs.

    La vie de cette famille va changer peu à peu. Nous sommes en période électorale et le parti des Lucioles mène campagne. Une grande kermesse est organisée où chaque enfant reçoit de petits cadeaux alors que les adultes écoutent des orateurs leur promettent une vie meilleure et plus lumineuse. Leur couleur est le noir à pois blancs. Elle se décline en foulards, fanions, pulls et se retrouve même sur les véhicules officiels du parti. Tyrone s’amuse de voir que son petit bichon, Biscoto, est à l’inverse blanc, avec un œil cerclé de noir. A la télévision, des reportages montrent les militants Lucioles en action dans les quartiers défavorisés et dans les rues. Ils portent des colis, des couvertures et apportent leur soutien aux résidents des maisons de retraite. A l’école, des adultes viennent expliquer aux enfants le bien fondé des idées du parti… Aux élections, les Lucioles sont les grands vainqueurs.
    Et lentement, les changements se mettent en place. Tyrone se voit d’abord obligé de tenir son petit chien en laisse quand il se promène dans le parc et ne peut plus gambader sur les pelouses. Il assiste impuissant au tabassage en règle d’un accordéoniste bien connu du quartier que la milice va arrêter… Saskia et Edgard partent chaque week-end s’amuser dans des stages de formation et leurs relations avec la famille se transforment peu à peu… Le jour où ses parents perdent leur travail et où ils voient deux amis handicapés quitter sa classe, Tyrone comprend que plus rien ne sera plus comme avant.

    Avec doigté, Jan Thirion décrit à la perfection la mise en place d’un régime dictatorial. De la phase de séduction, à l’horreur la plus infâme, il trouve les mots justes pour expliquer aux jeunes comment on parvient à manipuler les gens et leur ôter tout esprit critique. Criant d’actualité, ce récit met en scène un parti démocratiquement élu qui, une fois au pouvoir, montre réellement son vrai visage. Au-delà de cette dénonciation, l’auteur nous propose aussi un roman d’apprentissage. Le jeune héros va beaucoup changer tout au long du récit. Il va passer par toute une palette de sentiments, se confronter à la dureté de la vie, à la violence de certaines situations et comprendre peu à peu en qui on peut avoir confiance et de qui on doit se méfier. La présence de son chien l’aidera terriblement jusqu’au moment de sa perte. Des épisodes de grande intensité que l’auteur nous offre là.

    Ce roman extrêmement juste plaira sans aucun doute aux jeunes. Selon l’âge différents niveaux de lecture peuvent être proposés. C’est LE roman idéal pour aborder le processus démocratique, la montée des extrémismes, la mise en place d’un régime totalitaire et les conséquences sur la population. A faire lire absolument.

     

      

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