• La petite romancière, la star et l'assassin, Caroline SOLECheyenne, quinze ans, passe ses journées enfermée dans sa chambre à épier sa célèbre voisine : une jeune star de cinéma. Sa vie bascule lorsqu'un enfant disparaît et que la police mène l'enquête... La petite romancière, la star et l'assassin est le récit de trois interrogatoires. Trois destins croisés : une adolescente farouche qui s'interroge sur le sens de l'existence, un marginal au comportement suspect et une actrice précoce qui révèle les coulisses de sa célébrité.

    Mon avis :

    Inspirée par « Fenêtre sur cour », l’auteure imagine une semaine dans la vie d’une adolescente déprimée et mal dans sa peau qui s’enferme dans sa chambre pendant que sa famille est en vacances. Elle a âprement négocié cette liberté pour planifier sa fin. Elle se gave de sucrerie, sans quitter des yeux la maison d’en face où une star vient de s’installer. Elle l’épie derrière sa tenture. Ce qu’elle voit un jour lui glace les sangs : un homme enterre un bébé dans le jardin.

    J’ai mis du temps à entrer dans ce roman. Je l’ai acheté après une rencontre avec l’auteure dans ma librairie car elle avait su m’intriguer. L’interrogatoire de Cheyenne qui ouvre le récit est long, sans doute trop. Mal dans sa peau, elle ressasse son mal être, ses angoisses, sa boulimie de sucre… L’auteure voulait un personnage qui ose dire ses fêlures et revendique son mal de vivre. Pour elle, il ne faut pas nier la souffrance vécue à l’adolescence.

    Ensuite, le récit passe à l’interrogatoire de Tristan, l’assistant de la star, et enfin, à la star elle-même, et tout se met lentement en place. Leurs destins se croisent, différents mais communs dans la solitude comme dans la marginalité et cet immense besoin d’amour.

    Ce roman polyphonique est constitué de trois monologues dessinant les portraits des trois protagonistes. Il commence comme un thriller mais très vite l’intérêt se porte sur les personnages eux-mêmes. Caroline Solé nous dépeint des anti héros marginaux, malheureux qui vivent des rapports complexes avec les autres dans lesquels ils ne trouvent ni bonheur ni même satisfaction. Au fil des pages, on se demande où elle va nous emmener et quelle sera le dénouement de l’intrigue.

    Malgré des thèmes intéressants et l’originalité de l’histoire, les personnages ne m’ont pas vraiment touchée et je suis restée en marge du récit. Pire, Cheyenne m’a agacée sans que j’éprouve la moindre empathie ou compassion. Le regard de l’auteure sur ces personnages est affuté mais la langue parlée employée et les redondances nombreuses ne m’ont pas permis d’entrer réellement dans cette histoire. Je le regrette car j’ai lu de très nombreuses critiques positives et j’ai beaucoup aimé la rencontre avec l’auteure. Mais je suis passée à côté de ce roman.

     

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  • 1830. Au Suriname, les Bonis, mené par leur chef, Boni Okilifu, échappent aux colons hollandais en s’installant au cœur de la jungle amazonienne et débutent une lutte déterminée pour leur liberté...
    1877. Jules Crevaux, médecin français, explore l’intérieur des terres de la Guyane. Accompagné d’un piroguier, Apatou, au fil de la navigation et au rythme de leur amitié naissante, il va découvrir l’histoire du peuple boni, ayant mené une guerre d’émancipation contre les colons français et néerlandais.

    Mon avis :

    Stéphane Blanco, passionné par la Guyane, signe le scénario de cet album. Adolescent, il a vécu à Dakar et visité l’île de Gorée, plaque tournante de la traite négrière. Ce fut un choc. Devenu enseignant, il est nommé en Guyane. Il est subjugué par les histoires que lui racontent ses élèves et ses collègues, descendants d’esclaves. Il décide d’en parler un jour.

    Avec Samuel Figuière, dessinateur et coloriste, il vient de sortir une BD qui retrace cette épopée méconnue, celle du marronnage. En Guyane, on appelait « noirs marrons » les esclaves en fuite qui trouvaient protection dans la forêt profonde, créant des communautés avec leur propre fonctionnement. N’ayant laissé aucune trace écrite, ces sociétés parallèles qui se basaient sur les codes de différentes sociétés africaines sont difficiles à comprendre et à cerner. Seuls existent de rares documents et beaucoup d’histoires transmises par la tradition orale.

    Stéphane Blanco a donc choisi de suivre les traces de Jules Crevaux, explorateur du 19e siècle qui remonta le fleuve Marron pour découvrir la Guyane profonde. L’histoire est un hommage à un explorateur qui a inspiré aussi bien Jules Verne que Claude Levi-Strauss ou Hergé et à un peuple d’esclaves qui a arraché sa liberté aux colons français et néerlandais.

    Paru chez Steinkis, une maison d’édition indépendante, l’histoire que nous raconte cet album est donc noire et violente. Les esclaves étaient traités avec une réelle sauvagerie. Un fuyard rattrapé, on le faisait rôtir vivant ! Une femme violée par un riche blanc a été mutilée par son épouse et laissée pour morte. Stéphane Blanco a choisi de mettre en images le récit de voyage de Crevaux et, par là même, la vie de ces hommes et de ces femmes. L’album raconte leur survie, les légendes et rumeurs qui ont couru sur eux et la traque infernale dont ils ont été victimes.

    Je n’ai pas été séduite par les dessins et les tons sombres de l’album mais l’histoire m’a vraiment intéressée car je ne connaissais pas le marronnage. La préface de Stéphane Blanco et de l’historien Jean Moomou ainsi que le dossier qui clôture l’album sont passionnants.

    Merci à Babelio de m’avoir permis de découvrir cet album et cette histoire méconnue.

     

     

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  • La guerre des Lulus, 5 : La der des ders, HAUTIERE & HARDOC1918. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, les Lulus tentent de survivre en zone occupée. Enrôlés malgré eux par une société secrète, les quatre orphelins sont contraints de se séparer. Cette séparation, la toute première depuis qu’ils se connaissent, pourrait être beaucoup plus longue qu’ils ne l’imaginent.

    Mon avis : 

    Je m’attendais à ce que ce 5e tome nous offre la fin des aventures des enfants, devenus adolescents. Il n’en est rien. J’oscille entre la déception par peur que cela traîne en longueur et la joie de me dire que je pourrais encore les retrouver. Les zones d’ombre persistent entre 1916 et 1917 et on attend ici le dénouement final. « La perspective Luigi » dont les auteurs nous offrent quelques planches comblera mes attentes même si je trouve le procédé, un peu « vente forcée ».

    Luce, restée chez sa grand-mère, est absente de cet album bien que dans le cœur des quatre amis. Pour la première fois, ils vont se retrouver séparés : les grands vont être enrôlés par un groupe de résistants, les plus jeunes dirigés vers la zone libre. Mais, on commence à le savoir, tout ne se passera pas comme prévu.

    Ce tome est plus grave et plus noir que les précédents. L’ambiance a évolué comme celle de cette guerre qui se traine et voit les soldats épuisés, les trahisons se multiplier et la tension être à son comble. La guerre est ici traitée pour elle-même pour la première fois. Les qualités inhérentes à cette saga ne faiblissent pas et l’histoire est même plus riche ici.

    Un tome qui s’inscrit donc dans la continuité mais une grosse déception quant au procédé marketing.

     

     

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  • Résultat de recherche d'images pour "mes cocottes pour réviser"Inspiré par un des jeux favoris des enfants, cette collection inédite d’album pour réviser ravira petits et grands. Pour devenir champion dans toutes les matières en s’amusant.

    Mon avis :

    J’ai découvert avec plaisir et étonnement les quatre volumes que les éditions Nathan proposent pour réviser les matières du CP au CM1.

    Fini la corvée des révisions ! Cela devient un moment de plaisir à partager.

    Les éditions Nathan proposent 37 cocottes par album pour revoir de manière ludique et motivante l’essentiel du programme de français, math, anglais, sciences, espace… Colorée, décorée, chaque cocotte est découpable dans un carton résistant de belle tenue. Les pliages préexistants facilitent la réalisation par les petites mains.

    Fermées, elles représentent un super héros, un monstre, un animal. Ouvertes, elles proposent des questions sur les différentes matières, les réponses ainsi que des gages en cas de mauvaise réponse et des devinettes. Deux planches permettent aussi de confectionner une pochette de rangement pour les cocottes. Bref rien n’est laissé au hasard.

    Une superbe idée donc pour revoir en s‘amusant et vérifier ses connaissances. Le tout étant réalisé sous la direction de plusieurs professeurs des écoles.


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  • Tu ne te souviendras pas, Sébastian FITZEKCélèbre avocat berlinois, Robert Stern a rendez-vous avec l’une de ses anciennes maîtresses dans une friche industrielle désaffectée. Elle vient accompagnée de Simon, 10 an, qui s’accuse de sept meurtres… perpétrés quinze ans plus tôt !

    Inconcevable. Et pourtant, sur les indications du garçon, Stern découvre un premier cadavre, celui d’un homme que Simon prétend avoir assassiné à coups de hache.

    Tout aussi incroyable, ce DVD que Stern reçoit le lendemain, une vidéo récente montrant, en pleine santé, son fils qu’il croyait mort. Hallucination ? Manipulation ? Délire paranoïaque ?

    Mon avis :

    Quand Carina appelle Robert Stern à l’aide, elle est accompagnée d’un jeune garçon de dix ans, atteint d’une tumeur au cerveau. Convaincu d’avoir été un assassin dans une vie antérieure, il décide de se dénoncer et demande un avocat. Quelques heures plus tard, Stern reçoit des menaces d’un mystérieux corbeau.

    Ce roman est le quatrième que je lis de cet auteur mais ce n’est pas celui que j’ai préféré. Certes, il y a du suspens, des rebondissements, deux histoires qui se croisent et une tension psychologique… Alors pourquoi me direz-vous ?

    D’abord, j’ai trouvé l’histoire un peu tarabiscotée. Le subconscient, la régression sous hypnose, la réincarnation, des phénomènes inexplicables… cela fait beaucoup de surnaturel pour un seul roman. Ensuite, probablement suite à la traduction, plusieurs confusions dans les noms ont rendu le déroulement de certains passages difficilement compréhensibles. Enfin, je me serais bien passée de l’épisode de pédophilie.

    Fitzek m’avait séduite par ses premiers romans, je m’attendais vraiment à mieux. Celui-ci se lit vite grâce aux courts chapitres et à l’écriture simple couplés à l’envie que l’on a de dénouer ce sac de nœuds. Mais l’auteur reste hélas dans une intrigue convenue et une résolution d’énigme assez conventionnelle.

    J’ai cependant apprécié le personnage de l’avocat. Renommé, craint ou apprécié selon les cas, Stern qui arbore en toutes circonstances un look de dandy impeccable, cache en fait une grande fêlure. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il décide, cela le rattrape toujours lui conférant une éternelle mélancolie et un caractère taciturne. J’ai bien aimé cet homme et sa personnalité.

    A vous de vous faire votre propre opinion sur ce roman. Ou pas.

     

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  • Ecoute la ville tomber, Kate TEMPESTBecky, Harry, Leon quittent Londres en pleine nuit, une valise pleine d’argent pour seule ressource, avec la furieuse envie d’échapper à tout et de se réinventer. Comment en sont-ils arrivés là ? Que cherchent-ils ? 

     

    Mon avis : 

     

    « Ecoute la ville tomber » est le premier roman de Kate Tempest, jeune auteure anglaise de 32 ans, poétesse, dramaturge et rappeuse de surcroit. Une vie bien remplie et un roman qui ressemble à la jeunesse londonienne d’aujourd’hui, oscillant entre rêve d’absolu et cynisme, besoin d’amour et peur des liens aliénants, envie de liberté et besoin de speed pour avancer.

    Dans l’ensemble, j’ai trouvé ce roman assez noir. Entre Becky qui rêve d’une carrière de danseuse mais ne décroche que des apparitions dans des clips vidéo, Harry qui a en tête d’ouvrir sa propre affaire avec son ami Leon et deale pour rassembler la somme, zigzaguant entre les noctambules, les paumés et les businessmen qui se la racontent ou Joey qui ne trouve aucun boulot digne de lui et ne sait pas goûter le bonheur quand il est là, les personnages de Kate Tempest sont assez déprimants. Pourtant, elle parvient à nous les faire aimer parce qu’ils sont vivants et brûlent de désir et d’idéal.

    Pour diverses raisons, ils semblent être passés à côté de leur vie et même pas trentenaires sont déjà dépités, désenchantés. Mais comme un malade qui s’attache à la vie qu’il sent palpiter en lui, ils tentent de préserver leurs rêves. Broyés par le néolibéralisme qui transforme le Londres de leur enfance en ville tentaculaire qui laisse de moins en moins de place aux citoyens lambda, leur quotidien est âpre. Refusant la gentrification de leur quartier, ils sont confrontés à des difficultés financières, à un monde d’apparences qu’ils refusent d’intégrer et s’accrochent vaille que vaille à un idéal qui leur permettrait de s’accomplir, enfin.

    Ces personnages jeunes et beaux sont complexes, versatiles, irritables et d’une crédibilité incroyable. L’auteure parvient à nous les rendre sympathiques et captivants parce qu’ils sont avant tout profondément humains.

    Poétique et politique à la fois, l’écriture de Kate Tempest est ciselée, précise et claque comme un air de métal. Elle nous donne ainsi un roman noir éblouissant, certes un peu long à mon goût, mais humaniste et poignant. Je ne peux que vous le conseiller.

     

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  • La griffe du chat, Sophie CHABANELUne étude américaine a prouvé que caresser un chat diminue le risque d’infarctus, mais il n’est pas encore dit que cela arrêtait les balles : le propriétaire d’un bar à chats lillois est retrouvé gisant dans une mare de sang au milieu de ses matous. Comble de l’infamie, le chat star du commerce, Ruru, manque à l’appel. La commissaire Romano est mise sur le coup, assistée de son adjoint Tellier – aussi terre à terre qu’elle est spirituelle et borderline. Etrangement, ce duo insensé fait des étincelles et l’assassin voleur de chat (si tant est qu’il soit une seule et même personne) va devoir user de mille ruses s’il compte échapper à ces deux enquêteurs de choc…

    Mon avis :

    Qu’ont en commun Bailleul, un cadavre, un bar à chats, un persan de concours disparu, un trio d’ados à la « Jules et Jim », un mémorial de la Première Guerre mondiale et une vedette du petit écran ? Rien en apparence sauf Nicolas… Encore faut-il savoir quel lien les unit. C’est ce que va tenter de résoudre le commissaire Romano, jeune femme déterminée et indépendante qui gère son équipe avec une fermeté bienveillante.

    Lorsqu’elle arrive sur les lieux, tout semble penser que Nicolas s’est suicidé. La détresse émotionnelle de sa femme qui pleure… son chat disparu… ferait presque penser à Romano qu’il a eu de bonnes raisons d’en finir. Mais n’est-ce pas justement ce qu’on voudrait lui faire croire ? Suspicieuse, elle va chercher dans les moindres recoins, dans chaque faille ce que l’on tente de lui cacher. Sa mort a-t-elle un lien avec son enfance ou la mort de son père ? Avec ses fréquentations ? Faisait-il de l’ombre à quelqu’un ?

    L’enquête que nous donne à suivre Sophie Chabanel est aussi l’occasion de déambuler dans les rues de Lille, une ville que je connais bien et que j’apprécie, d’évoquer le passé de Bailleul, d’Arras, de l’Artois et du Nord en général, notamment les grandes batailles de la Première Guerre mondiale et de jeter un œil critique sur les relations humaines dans lesquelles l’homme peut être parfois si vil et égocentrique.

    J'aime me plonger quelques fois dans la collection « Cadre noir » du Seuil qui sort des codes du polar actuel, toujours plus noirs et plus sanglants, pour nous proposer des récits plus soft où pointe un brin d’humour.

    J’ai rencontré l’auteure, Sophie Chabanel, au boulevard du polar et l’échange spontané et chaleureux que nous avons eu m’a donné envie de découvrir son premier polar. Elle sait y faire pour rendre ses personnages attachants, distillant au fil des pages des informations sur leur caractère et leur vie privée qui les rendent humains. J’ai particulièrement aimé sa commissaire caustique et franche cachant une certaine tendresse pour ses partenaires parfois un peu lourds. Atypique, elle renouvelle agréablement le genre et c’est pour moi le point fort du livre.

    Elle sait aussi rendre une histoire attrayante en dosant les rebondissements et les effets. Quant à son écriture, elle est fluide et cinématographique, comme un bon téléfilm policier. Tout concoure à nous faire passer un agréable moment de lecture, le chat sur les genoux.

     

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