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Par argali le 5 Novembre 2013 à 00:00
Novembre est, par tradition, le mois des prix littéraires. Les plus prestigieux des 2000 prix littéraires décernés chaque année en France (moins de 10 en Belgique) sont dévoilés ces jours-ci.
Le Goncourt 2013, si vous l’ignorez encore, a été décerné à Pierre Lemaitre pour son roman « Au revoir là-haut », une fresque romanesque enlevée et captivante mettant en scène des rescapés de la Grande Guerre. Trop populaire pour les uns, il fait pourtant l’unanimité –ou presque- parmi les lecteurs et blogueurs qui l’ont lu dès sa sortie.
Quant au Renaudot, attribué à Yann Moix, pour « Naissance », je n’en parlerai pas car je n’ai pu le lire jusqu’au bout, me décourageant après une cinquantaine de pages seulement.Me réjouissant hier de ce que le Goncourt revienne à Pierre Lemaitre, auteur que je lis depuis plusieurs années, quelle ne fut pas ma surprise de me rendre compte que certaines personnes autour de moi n’avaient jamais lu cet auteur mais n’avaient pas non plus entendu parler des sélections des différents prix de la rentrée. Si d’aucun pensent que les prix littéraires sont inutiles, désuets voire dépassés, je me dis qu’ils ont au moins le mérite de mettre en lumière des ouvrages et des auteurs, de faire parler de littérature et de faire acheter des livres ! Je ne serais pas étonnée d’entendre ces mêmes personnes, dans les semaines à venir, me dire qu’elles ont acheté « Au revoir là-haut » et même qu’elles l’ont lu !!
Bien sûr, ces prix ont manqué et manquent de transparence. Pour qui vote-on en fait ? Un auteur ? Un roman ? Un éditeur ? Michel Tournier n’a-t-il pas parlé de « corruption sentimentale » entre les jurés et les maisons d’édition ? Et même si aujourd’hui Pierre Assouline prétend que ce n’est plus le cas et que l’on vote pour une œuvre, on peut, au vu des couronnés ces dernières années, se poser la question.Pour Sylvie Ducas, auteure de « La littérature à quel(s) prix ? » qui vient de sortir, « les prix littéraires sont le reflet de notre époque, qui tend à désacraliser l’écrivain et la littérature ». En effet, alors que le Goncourt a été crée par un écrivain qui y a consacré sa fortune afin de mettre à l’abri du besoin l’écrivain primé, choisi parmi une sélection comme étant le meilleur, on n’assiste plus aujourd’hui à une recherche de l’excellence mais «à une logique marchande et éditoriale qui rétrécit le pouvoir de l’écrivain devenu un produit marketing comme un autre. » Et donc aussi de la littérature dont la fonction sociale s’appauvrit.
Alors utiles ou pas les prix littéraires ?
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Par argali le 20 Octobre 2013 à 16:35
Ce week-end se tenait le 2e Salon l’Art de Livre de Blegny, un salon dédié… aux livres, à leurs auteurs, éditeurs, illustrateurs, relieurs et amoureux des livres. Pour l’occasion, une centaine d’auteurs étaient réunis.
Organisé par Henri Collignon, lui-même auteur du thriller « Retournements », ce salon a pour but principal de faire connaitre les jeunes auteurs à un public de lecteurs curieux et indépendants, capables de prendre le risque de la découverte. Une occasion de rencontrer les écrivains et de discuter avec eux de leurs idées, de leurs personnages ou de leurs rêves. Mais aussi des difficultés – pour un auteur débutant- de percer dans le monde littéraire et sur un marché déjà saturé, notamment par une abondante publication française qui dévore les parts de marché en Belgique, laissant peu de place aux auteurs autochtones.
Tous les métiers du livre y étaient également représentés, jusqu’aux fabricants de bibliothèques. Heureuse idée car les vrais amateurs sont toujours en recherche de rangements.
Un salon qui, pour sa deuxième édition, a doublé l’espace de rencontre. Un chouette but de promenade pour ce dimanche automnal.
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Par argali le 9 Octobre 2013 à 00:00
Pour la deuxième année consécutive, ma librairie organise « Le prix des lecteurs ». Pour le décerner, elle nous propose de lire au moins six des vingt-quatre romans présélectionnés par l’équipe des libraires. Tous sont parus en 2013 et ont été écrits par des auteurs français.
Après avoir lu 6 romans – ou plus - chaque lecteur sera amené à remplir le bulletin de participation à enlever à la librairie L’Oiseau-Lire.
Les titres proposés sont :
Shâb ou la nuit de Cécile Ladjali, Actes Sud
Au revoir là-haut de Pierre Lemaître, Albin Michel
L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, Romain Puertolas
Les extravagantes aventures de Jean Jambecreuse de Harry Bellet, Actes Sud
La dernière séance de Chahdortt Djavann, Fayard
Trois grands Fauves de Hugo Boris, Belfond
La fabrique du monde de Sophie Vander Linden, Bucher Chastel
Pietra viva de Léonor de Récondo, S.Wespieser
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani, Liana Levi
Le garçon incassable de Florence Seyvos, L’Olivier
La grâce des brigands de Véronique Ovaldé, L’Olivier
L’arbre à songes d’Aurélia Jane Lee, Luce Wilquin
Tout cela n’a rien à voir avec moi de Monica Sabolo, JC Lattès
La solitude du papillon de Laurence Bertels, Luce Wilquin
L’étrange solitude de Manfred Richter de Gisèle Bienne, Actes Sud
L’entre-temps de René Guitton, Calmann-Lévy
Plonger de Christophe Ono-dit-Biot, Gallimard
Moment d’un couple de Nelly Alard, Gallimard
Kinderzimmer de Valentine Goby, Actes Sud
La confrérie des chasseurs de livres de Raphaël Jérusalmy, Actes Sud
Une part du ciel de Claudie Gallay, Actes Sud
De jour comme de nuit de Jean-Luc Outers, Actes Sud
Le soleil à mes pieds de Delphine Bertholon, JC Lattès
Le quatrième mur de Sorj Chalandon, Grasset
Je n’en ai encore lu que deux mais quatre autres sont dans ma PAL. Il me sera donc facile de participer.
Et vous ? Pour qui voteriez-vous ?
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Par argali le 29 Septembre 2013 à 00:00
Templemars, son église, son Salon métropolitain du polar…
Petite ville du Nord, à quelques kilomètres de Lille, Templemars a pourtant tout d’une grande. En effet, combien de salons régionaux peuvent-ils s’enorgueillir de recevoir une cinquantaine d’auteurs de polars et thrillers ? Et non des moindres puisqu’on a pu y rencontrer Paul Colize, Jean-Hugues Oppel, Frank Thilliez, Stéphane Bourgoin et tant d’autres.
Arrivée tôt hier matin, j’ai pu déambuler dans les allées, jeter un œil à chaque table, discuter avec les auteurs afin de me faire une idée des romans qu’ils proposaient. Bien sûr, j’avais déjà quelques idées mais j’aime bien me laisser surprendre suite à une discussion avec un auteur. Le hic, c’est que le porte-monnaie n’est pas extensible, surtout en cette fin de mois. Il a donc fallu faire des choix. D’autant que ma carte de banque belge fut refusée par le lecteur et je n’ai donc pu compter que sur l’argent liquide que j’avais sur moi.Qu’à cela ne tienne, je suis quand même rentrée avec « Back up » de Paul Colize, « Principes mortels » de Jacques Saussey, « Crimes et curare »de Pierre Machu, « Le Chagall d’Armentières » d’Emmanuel Sys et « Le concierge masqué » recueil de nouvelles policières « à trois mains » signées par trente grands noms du polar dont Barbara Abel ou Nadine Monfils, François Lefebvre ou Gaëlle Perrin…
Quant à mon fils, il a craqué pour deux romans de Jean-Hugues Oppel et un de J. Wouters.
De bien jolies rencontres, des discussions intéressantes et le regret de ne pouvoir tout lire, tout acheter.
Je suis contente de ma première visite à ce salon, à l’organisation rôdée, cela se voit. Petit bémol, l’impossibilité de s’asseoir un moment pour prendre un verre. Après deux heures passées debout à piétiner, cela m’aurait fait plaisir de pouvoir me poser un peu. Sinon, rien à redire. J’espère d’ailleurs pouvoir m’y rendre à nouveau dans l’avenir.
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Par argali le 22 Septembre 2013 à 18:30
Ce week-end c’était l’ouverture de la saison de l’Opéra Royal de Wallonie. Pour l’occasion, c’est Attila de Verdi qui a été choisi. Un Opéra moins connu mais très mélodique et que l’on se surprend à fredonner.
Nous étions conviés une demi-heure avant le spectacle, pour découvrir, avec une musicologue, l’histoire d’Attila, neuvième opéra créé par Verdi en 1846.
Au Ve siècle, les Huns viennent de mettre à sac la ville d’Aquilée. Attila, surnommé « le fléau de Dieu », célèbre sa victoire face à Odabella, fille du Seigneur local dont toute la famille a été décimée. Impressionnée par le courage de la jeune chef de guerre, Attila lui offre une épée. De son côté, Foresto, qui a fui la ville, s’échoue sur une lagune et se demande s’il reverra jamais sa dulcinée. Odabella, sauvant Attila de l’empoissonnement pour le tuer elle-même, se servira de l’épée reçue pour venger les siens tandis que les survivants construiront une nouvelle cité : Venise.
Rénové en 2012, la salle de l’Opéra Royal de Wallonie (1820) est un magnifique théâtre à l’italienne à l’acoustique exceptionnelle. L’écrin idéal pour un tel opéra. Dirigé par Renato Palumbo, il est mis en scène par Ruggiero Raimondi, qui a lui-même interprété Attila à plusieurs reprises. Interprété ici par Michele Pertusi, il a reçu ce dimanche, un accueil très chaleureux des spectateurs.
Œuvre de jeunesse, Attila est sans doute moins impétueux et grandiose que la Traviata ou Aïda, Cependant, les airs de bravoure enflammés sont entrainants et les soli puissants. J’ai particulièrement apprécié la scène dans la forêt, la nuit où Odabella chante avec Foresto. Quelques instruments jouent avec légèreté et retenue, dont une harpe et un cor anglais à la tessiture souple et sourde qui ajoute à la mélancolie du personnage. Un rôle difficile, tenu par la Géorgienne Makvala Aspanidze. Vient ensuite la scène finale, une fin un peu abrupte mais un quatuor vocal de belle facture tout en concision.
Une agréable découverte que cet opéra.
Décor d'Attila
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Par argali le 21 Septembre 2013 à 12:58
Je suis tombée en amour du Canada, puis du Québec en 1985. Et oui, ça date ! Cet été là, pour parfaire mon anglais, j’étais partie un mois chez mon oncle près de Toronto. Le pays me plut d’emblée, je trouvai tout beau et me promis d’y retourner. Au Québec cette fois.
Ce fut chose faite en 1987. Après une année d’étude en informatique liée à l’enseignement (APO), je réalisai mon rêve en gagnant un concours de projets qui me permit, avec trois copines, d’y partir quinze jours pour rencontrer des partenaires potentiellement prêts à le développer. Ce fut un voyage très enrichissant, rempli de rencontres intéressantes professionnellement et de beaux échanges amicaux. Mais je n’avais encore découvert qu’une toute petite partie de la Belle Province : Montréal et Québec.
Cinq ans plus tard, j’y retournai avec ma sœur et des amies pour un périple de 20 jours et 5000 km en voiture à travers le Québec. Montréal, détour par Ottawa, Trois Rivières, La Tuque, Alma, Chicoutimi, Parc du Saguenay, Rimouski, Matane, Gaspé, Tadoussac, Québec. Que de jolis souvenirs ! De rencontres gravées à jamais dans ma mémoire.
Et puis, pour mes 40 ans, mon amie de St Hyacinthe m’a fait découvrir un autre coin encore. Nous sommes montées jusqu’à St Félicien, avons visité le zoo, fait le tour du lac St Jean, longé le Saguenay, assisté à une représentation d’un très beau spectacle sur l’histoire de cette région, fait une marche à Ste Rose du Nord ; à Tadoussac, nous avons embarqué à la rencontre des baleines ; visité un village indien, un village d’artistes peintres, Baie St Paul, et pris du repos à Québec entre deux visites.
Autant d’occasions de découvrir le pays et ses habitants, la gastronomie et la culture, la littérature et le cinéma. Une histoire d’amour de bientôt trente ans. Ce n’est pas beau, ça ?
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Par argali le 13 Septembre 2013 à 08:01
Chez Karine, ce mois de septembre est québécois. Je ne pouvais décemment pas manquer ça !
Ceux qui me suivent savent que je lis québécois tout au long de l’année, au gré de mes coups de cœur et opportunités – il est vraiment difficile de se procurer certains ouvrages de la Belle Province ici. Ils savent aussi que je participe au challenge d’Opaline, « La plume au féminin » et à celui de Sunflo « A la découverte du Québec ». Il ne manquait que le mois québécois de Karine. C’est chose faite.
Le but est de découvrir davantage la littérature du Québec et canadienne francophone. On peut aussi agrémenter ce challenge lecture d’un article sur le Québec, la langue, l’histoire, les spécialités… à chacun de laisser libre cours à son imagination.
Pour ceux qui auraient besoin d’idées, voici un lien vers mes lectures québécoises. J’espère vous donner envie de les lire à votre tour.
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