• Au Bonheur des Dames, Emile ZOLA

    Au Bonheur des Dames, Emile ZOLAOctave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s’amoncellent, éblouissants, délicats. Tout ce qu’une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d’enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace. 

     

    Mon avis :

     

    « Au Bonheur des Dames » est un classique de la littérature publié en 1883. Il fait partie de la saga « Les Rougon-Macquart ». Découvert, il y a une trentaine d’années, j’ai eu envie de profiter des vacances pour le relire.

    Nous sommes au début de la 3e République et des grands travaux qui ont transformé la capitale. C’est l’arrivée des grands magasins où l’on trouve de tout. Denise Baudru, montée à Paris avec ses jeunes frères dont elle est responsable, cherche du travail. Alors que son oncle est propriétaire de sa boutique « Au vieil Elbeuf », il ne peut malheureusement l’engager, n’ayant pas de travail pour deux. Elle se fait alors embaucher au « Bonheur des Dames », un grand magasin de prêt-à-porter féminin situé juste en face.

    Ce qui au départ la fait rêver (le choix et la diversité des articles, les quantités incroyables, la modernité de l’endroit, le travail en équipe…) la font bientôt déchanter. Elle découvre la cruauté et la jalousie des vendeuses qui la jugent sur son physique et son apparence modeste, la précarité de l’emploi… Se révélant une vendeuse formidable, elle est repérée par le directeur Octave Mouret et se voit confier de plus en plus de responsabilités. Mais elle repousse ses avances.

    Le magasin prospère et se développe et en même temps, les commerces indépendants ferment les uns après les autres.

     

    Ce roman est un réel témoignage du Paris du 19e siècle et de la condition sociale des vendeuses et ouvrières de l’époque. Logées dans des chambrettes sans chauffages dans les combles du magasin, mal nourries, maltraitées, elles ne disposent d’aucune sécurité d’emploi. Elles sont soumises à une terrible pression professionnelle, doivent supporter le droit de cuissage de certains petits chefs odieux, et si on les y autorise, elles ont la permission de se marier, elles ne peuvent tomber enceintes, sous peine de licenciement. Zola s’attarde aussi à décrire les bassesses des hommes du magasin, les intrigues, les luttes de pouvoir, la surveillance que chacun mène sur les autres et la domination qu’ils exercent sur les vendeuses.

     

    Comme souvent, le roman grouille de personnages, d’intrigues, d’histoires sentimentales ou autres et il arrive que l’on s’y perde un peu. Je ne me suis pas attachée à ce côté, plus intéressée par la situation économique et sociale des protagonistes et l’Histoire de Paris.

    Une belle relecture et un vrai plaisir littéraire.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jacqueline
    Mardi 10 Janvier 2023 à 07:09
    Oh....ton billet me donne très envie de relre ce roman que j’avais beaucoup aimé en son temps ....
      • Mardi 10 Janvier 2023 à 07:49
        Argali
        Ça me fait plaisir. J'ai apprécié le relire à la lumière d'aujourd'hui où on essaie de revenir aux commerces de proximité.
    2
    Jeudi 12 Janvier 2023 à 17:10
    Alex-Mot-à-Mots

    Lu parce que mon grand l'étudiait en classe, j'en garde un excellent souvenir.

      • Jeudi 12 Janvier 2023 à 17:23

        Je l'avais repris pour aider mon fils aussi. Mais je n'ai eu l'occasion de l'achever. D'où mon envie de m'y replonger.

         

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