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Autobiographie d'une courgette, Gilles PARIS
"Depuis tout petit, je veux tuer le ciel". Ainsi commence l'histoire racontée par Icare, un petit garçon naïf et inculte, surnommé Courgette, qui, à neuf ans, vit à la campagne avec sa mère. Depuis son accident, la mère de Courgette ne travaille plus à l'usine et boit des bières en regardant la télévision du matin au soir. Elle s'occupe peu de son fils qui n'apprend rien à l'école et joue seul pour la plupart du temps. Les rares dialogues échangés passent par la télévision, source d'inspiration de Courgette qui ne connaît la vie qu'à travers le petit écran. Un jour, Courgette découvre un revolver et tue accidentellement sa mère. Le juge le déclare "incapable mineur" et Courgette est envoyé dans une maison d'accueil. Mais pour Courgette, contrairement aux autres enfants, la maison d'accueil est loin d'être "une prison". L'apprentissage d'une vie passe désormais par les Fontaines et tous les rêves de Courgette deviennent possibles.
Mon avis :
Voilà un roman que j’avais hâte de lire et qui me laisse une impression mitigée.
Le positif d’abord. Gilles Paris nous livre ici une histoire émouvante, bouleversante même, en nous décrivant par petites touches l’univers d’un enfant de 9 ans que la vie n’a pas épargné. Le père d’Icare, surnommé Courgette, est parti quand il était petit, sa mère a sombré dans l’alcoolisme, alternant états comateux où elle ne s’occupe pas de son fils et scènes de violence où il sert d’exutoire à sa frustration, sa colère, sa solitude. Un jour, c’est le drame et il se retrouve dans un foyer « Les Fontaines » où il se lie d’amitié avec des enfants, placés comme lui par le juge. Entouré d’adultes parfois maladroits mais affectueux, aimé par le gendarme qui l’a retrouvé à la mort de sa mère et qui vient le voir chaque dimanche, il se construit peu à peu.
Avec candeur et innocence, il décide de laisser son passé tragique derrière lui et de repartir pour se construire une nouvelle vie. Une belle leçon d’espoir.
Ce livre aurait pu être magnifique si l’auteur, cherchant à se mettre dans la peau d’un enfant, n’en avait pas trop fait. Certes, adopté ce point de vue permet de dédramatiser les pires situations, les plus grandes souffrances et d’apporter quelques touches d’humour à un propos assez sombre. Encore eut-il fallu que le ton choisi sonne juste. Or, le langage enfantin, les tournures de phrases utilisées… sont exagérément simplistes. Je n’ai pas adhéré à cette manière de faire car un enfant de neuf-dix ans, même malmené par la vie, s’exprime mieux que ce n’est le cas ici. Cela m’a assez vite irritée. De plus, l’auteur oscille sans cesse entre des pensées et des réflexions très subtiles pour un enfant de cet âge et un vocabulaire, un langage immature. Cela sonne faux. Dommage.
Reste cependant un bon moment de lecture et des personnages attachants.
Tags : Autobiographie d'une courgette, enfance maltraitée, juge, espoir, vie, Gilles Paris
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Commentaires
1ItzamnaMercredi 26 Février 2014 à 07:09Un titre qui me tentait bien pourtant... Bon, ma PAL ne cesse de s'allonger, je vais donc attendre un peu ;-)RépondreCa ne m'étonne guère... même si les articles sur ce livre étaient très élogieux. J'ai toujours hésité à l'acheter... Il n'est pas facile de prêter sa voix à un jeune enfant en restant crédible !
3Jacqueline HMercredi 26 Février 2014 à 08:37Je l'ai acheté aujourd'hui. Je le commencerai demain. J'espère ne pas être déçu. J'ai beaucoup aimé "les kangourous".
Tu n'as pas mis le logo mais ce titre correspond à mon challenge. Je te le rajoute.
Bonjour,
moi j'ai bien aimé ce livre et j'ai plus aimé les autres : les kangourous" et au pays des lucioles. Ce sont des livres plus adultes, différents mais que j'ai adoré!
J'ai bien aimé "Les kangourous" aussi. Le langage n'était pas si enfantin, cela coulait naturellement.
Merci Phil. Je l'ai oublié.
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