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Boulevard du Polar
Il y a à peu près un an, j’apprenais que des passionnés un peu fous souhaitaient mettre sur pied un salon du polar à Bruxelles. Une rencontre entre auteurs et lecteurs, dans l’esprit des Quais du Polar de Lyon, soutenue par des libraires.
Bien évidemment l’idée m’emballait. Pour avoir participé deux fois aux Quais du Polar, je ne pouvais qu’être enthousiaste à l’idée que cela pouvait se passer si près de chez moi. C’était sans compter sur les aléas de la vie, les difficultés qu’ont parfois les libraires les hommes à se fédérer, à se mettre d’accord ou les terroristes prêts à plonger Bruxelles dans une zone de danger niveau 4, pour de longs mois.Et pourtant, malgré tout, ils y ont cru et se sont investis pour que ce rêve devienne réalité. Une édition zéro, modeste mais très prometteuse, a eu lieu ce week-end des 11 et 12 juin dans le prestigieux bâtiment de la Bourse, à Bruxelles. (Quand je vous parlais de l’esprit des QdP...)
Deux jours durant, les amateurs du genre ont été accueillis dans un bâtiment paré de vermillon pour célébrer le policier dans tous ses états. Dans une ambiance festive, cette Murder Party a rassemblé une trentaine d’auteurs venus rendre hommage à un genre qui fait battre les cœurs, sous le parrainage bienveillant de Nadine Monfils et de Patrick Raynal. Un duo franco-belge idéal, l’une étant écrivain, réalisatrice et productrice, l’autre écrivain, éditeur, scénariste et directeur pendant 14 ans de la Série Noire chez Gallimard.Romans, essais, BD, DVD... soigneusement sélectionnés invitaient les visiteurs à faire connaissance de ce mauvais genre ou à succomber à leurs vices.
Pour l’amatrice du genre que je suis, comment résister à la découverte de nouveaux auteurs ou à la parution du dernier ouvrage d’un écrivain qu’on apprécie ?
Mais le Boulevard du Polar c’était aussi une multitude de rencontres possibles. Celle des auteurs d’abord, avec lesquels on pouvait discuter lors des dédicaces ou écouter dans les débats auxquels ils participaient, celle des dessinateurs et scénaristes de BD, des libraires, des chroniqueurs, journalistes ou animateurs des tables rondes et même celle d’un expert en tueurs en série. Deux expositions étaient aussi accessibles : une rendant hommage à Dashiel Hammet, l’autre présentant les photos de François de Brigode, parallèle au roman de Franco Meggetto sur le milieu de la prostitution. Des projections de reportages et de films étaient également organisées.
Cette première édition brassait donc tous les aspects et disciplines du polar.
Quand on sait qu’un livre écrit sur quatre est un polar et que trois livres de poche achetés sur cinq sont des polars, on ne s’étonne donc pas de l’accueil chaleureux que le public a réservé à cette manifestation et aux auteurs présents. Citons par exemple, histoire de donner des regrets à ceux qui ne sont pas venus, Barbara Abel, Jean-Baptiste Baronian, Alain Berenboom, Philippe Berthet, Stéphane Bourgoin, Paul Colize, Patrick Delperdange, Caryl Ferey, Eva Kavian, Pascal Marmet, Jean-Bernard Pouy, Franck Thilliez, Larry Tremblay, Tim Willocks... et tant d’autres.
La librairie éphémère était assurée par Tulitu, Polar & Co et Brusel, dirigées par des libraires dynamiques et passionnés, de très bons conseils.
Sans doute perfectible, cette édition pilote a malgré tout tenu ses promesses. On ne peut qu’espérer qu’elle persévère et que l’an prochain, ce soit les invités qui tiennent les leurs. Même si certains auteurs de polars prétendent que Bruxelles est noire, c’est aussi une ville accueillante, vivante, ouverte à tous où il fait bon flâner. Le danger était donc plus entre les lignes que dans les rues de la capitale.
Vivement la première édition !
Tags : Boulevard du Polar, Bruxelles, auteurs, rencontres
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Commentaires
2Lionel NoëlMardi 14 Juin 2016 à 19:24J'irai bien faire un tour histoire de prospecter une maîson d'édition belge, j'ai un polar verviétois dans mes dossiers, et ici au Québec, il n'y a pas vraiment preneur, surtout que je suis sur la révision d'un roman classique et à l'écriture d'un roman d'espionnage pour les éditions Alire. ( Retour d'Egan O'Shea)
Tu es toujours de la partie, toi !
Je ne connais pas la plupart des écrivains que tu cites.
Je voudrais lire Barbara Abel, mais je dois d'abord faire baisser ma PAL...
Belle idée... C'est aussi un genre que j'aime même si récemment je n'y ai plus mis le nez, sans le remiser pour autant... Je me souvenais justement il y a peu de ces livres noirs en braderie que j'achetais, jeune, et dévorais en une après-midi. A l'époque c'étaient surtout des traductions de l'anglais, toujours (enfin, c'était mon avis) excellents!
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Je parie qu'on a dû se croiser!
Oui sûrement. Mais j'ignorais qui y serait. Il faudra se donner rendez-vous la prochaine fois.
Tu es du côté liégeois aussi non?