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Cinq petits Cochons, Agatha CHRISTIE
Cinq témoignages accablants ont fait condamner à la détention perpétuelle Caroline, la femme de Amyas Crale, peintre renommé, mort empoisonné. Seize ans après, Hercule Poirot, le détective belge qu'Agatha Christie a rendu célèbre, prend l'affaire en main. Ne s'arrêtant pas aux évidences, tirant parti du moindre indice, il fait éclater une vérité à laquelle personne ne s'attendait.
Mon avis :
« Cinq petits cochons » est le seul roman d’Agatha Christie (avec Une mémoire d’éléphant) dont le meurtre en question s’est passé longtemps auparavant. Seize ans, ici. Pas de cadavres, juste un interrogatoire de témoins et tout l’art de la déduction d’Hercule Poirot capable de passer au crible de la vérité, chaque déposition.
La jeune Carla a vu sa mère accusée de la mort de son père, célèbre peintre mort empoisonné. Jugée hâtivement, refusant toute défense, elle fut condamnée à mort et exécutée. Mais Carla a toujours été persuadée de l’innocence de sa mère et maintenant qu’elle est majeure, elle veut connaître la vérité. Parmi les cinq témoins de l’époque, qui vit depuis seize ans, comme si de rien n’était, après avoir laissé condamner une innocente ?
Il n’y a pas meilleur enquêteur que Poirot pour sonder le cœur et l’âme des gens. Carla le sait et va jouer les séductrices pour le convaincre d’accepter cette mission. Et bien sûr, il va se révéler rusé et finaud, déjouant les fausses déclarations et arrivant, seize ans plus tard, à répondre à cette question lancinante que se pose Carla : « Pourquoi ma mère ne s’est-elle pas défendue ? »
J’ai lu ce roman à l’adolescence et c’est avec plaisir que j’ai retrouvé cette histoire via la bande dessinée. L’intrigue est typiquement « christienne » : un entourage compliqué, un coupable improbable, une enquête psychologique et une confession miraculeuse. Les personnages sont nombreux et l’intrigue dense. Il a donc fallu couper dans le scénario et certaines subtilités de l’auteur ont disparu. C’est dommage mais on s’y attend quand on lit une BD de 46 pages. Tout ne peut entrer dans les cases.
Il a fallu faire des choix et si les personnages ont perdu en profondeur, l’intrigue et le suspens sont bien préservés. L’atmosphère et l’ambiance seront données par les dessins de David Charrier, fins et précis, aux couleurs délicates. Grâce à ça, l’album réunit finalement à merveille le classicisme du récit et la modernité de la narration. La lecture est très plaisante et pour de jeunes lecteurs, c’est le moyen idéal de découvrir Agatha Christie et de prendre goût aux récits policiers.
Tags : cinq petits cochons, bande dessinée, policier, christie
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Commentaires
Un beau souvenir de lecture et je me réjouis d'en avoir encore quelques autres dans la PAL de cette auteure!
J'ai peu lu Agatha mais j'en possède plusieurs.
Dès aujourd'hui, je te souhaite de bonnes vacances. Profites-en bien.
C'est rigolo, j'ai lu deux tomes de cette série le weekend dernier. Pour ma part, je trouve cela un peu trop sabré, justement. Les cases s'enchainent, on saute d'une idée à une autre, et dans le 5 et le 6, les histoires sont difficiles à suivre. C'est dommage, j'apprécie justement d'avoir découvert la subtilité d'Agatha Christie après avoir dévoré ses romans dans mon adolescence
Merci Philippe, bonnes vacances à toi aussi.
Oui, les BD sont moins denses que les romans mais cela permet aux jeunes d'entrer en douceur dans l'univers d'AC et d'avoir envie de lire ses romans ensuite. C'est déjà ça !J'ai vu vendredi l'adaptation télévisée de ce roman. Même si le jeu des acteurs est bon et l'intrigue respectée, je reste circonspecte sur les libertés prises avec l'histoire.
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le roman est excellent, mais ces agatha christie en bédé obligent effectivement à "'sabrer" dans le texte, et je ne suis pas si adepte que cela finalement, après en avoir lu un bon paquet