• Dans les forêts de Sibérie, Virgile DUREUIL & Sylvain TESSON

    Dans les forêts de Sibérie, Virgile DUREUIL & Sylvain TESSONPeut-on se détacher complètement du monde des hommes ? Quitter la ville et son quotidien pour aller vivre au bout du monde, tel est le défi que s’est donné Sylvain Tesson. De février à juillet 2010, l’écrivain voyageur a choisi de vivre la fin de l’hiver puis le printemps sibérien. Habitant seul une cabane au bord du Lac Baïkal, il s’est plié au silence en choisissant de vivre lentement, environné de livres, de vodka et de souvenirs. Sans déranger la nature mais en s’interrogeant avec elle dans une introspection au long cours, Tesson a marché, exploré, pêché, il a fait du patin à glace sur le lac et accepté l’hospitalité de ses rares voisins.  

     

    Mon avis :

     

    Le roman de Tesson paru en 2011 est magnifiquement adapté ici en bande dessinée par Virgile Dureuil. Par un dessin subtil et généreux, coloré, il illustre ce récit de vie au bord du Lac Baïkal, cette vie d’ermite et d'introspection loin des soubresauts du monde et qui s’interroge sur la possibilité de se détacher complètement du monde « civilisé ».

     

    D’un côté il y a le récit que je découvre grâce à cet album. Un récit poétique, original et froid comme la banquise. - Pas sûre que je l’aurais aimé sans le soutien des illustrations de Virgile Dureuil - Parti pour six mois au milieu de nulle part, avec ce qu’il faut de provisions lyophilisées, de pâtes et d’alcool, Sylvain Tesson se retire pour réfléchir, lire, ressentir et se reposer. Là-bas, il n’y a pas grand-chose à faire : un voisin à 5h de marche, l’autre à une journée, une cabane au pied de la montagne couverte de taïga jusqu’à 1000 mètres et devant, le lac à perte de vue, gelé lorsque l’auteur arrive en février. Il meuble ses journées en coupant du bois, pêchant, buvant du thé ou de la vodka ; il lit, marche beaucoup et médite face à la nature.

    Ce récit atypique, au cœur d’un univers sauvage et extrême, transmet beaucoup d’émotions, de confidences sur la condition humaine, la vie débridée que l’on mène, le monde de la littérature et les échanges artificiels. Il nous offre une ode à la nature, aux relations franches et sauvages des Russes de Sibérie, une vie de contemplation.

     

    De l’autre côté, il y a l’adaptation, premier ouvrage de Virgile Dureuil, venu de la publicité. Ce n’est pas une mince affaire d’adapter un best-seller mais ce coup d’essai est un coup de maître. C’est un petit bijou de douceur et de poésie dans une palette de tons qui magnifient la nature sibérienne, son immensité et la sérénité des lieux. Des eaux aux forêts en passant par les animaux, le dessin est naturel, sobre et simple. Il rend hommage au texte sans l’alourdir et parvient même quelques fois à rendre les états d’âme de Sylvain Tesson. L’histoire est plutôt lente, constituée d’anecdotes, de moments choisis racontant la routine du quotidien mais aussi d’intrépides randonnées de plusieurs jours en solitaire pour aller retrouver des humains et briser la solitude. Les dessins créent une ambiance  et devant ces paysages de la taïga russe, on se prend à penser que la vie d’ermite serait peut-être le bonheur.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 26 Décembre 2019 à 14:38
    Fanny
    Cette bd m'a donné des idees de voyages et de solitude.
      • Jeudi 26 Décembre 2019 à 21:02

        Peut-être pas en plein hiver... wink2

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