• L'arbre du pays Toraja, Philippe CLAUDEL

    L'arbre du pays Toraja, Philippe CLAUDEL« Qu’est-ce que c’est les vivants ? À première vue, tout n’est qu’évidence. Être avec les vivants. Être dans la vie. Mais qu’est-ce que cela signifie, profondément, être vivant ? Quand je respire et marche, quand je mange, quand je rêve, suis- je pleinement vivant ? Quand je sens la chaleur douce d’Elena, suis-je davantage vivant ? Quel est le plus haut degré du vivant ? »
    Un cinéaste au mitan de sa vie perd son meilleur ami et réfléchit sur la part que la mort occupe dans notre existence. Entre deux femmes magnifiques, entre le présent et le passé, dans la mémoire des visages aimés et la lumière des rencontres inattendues, L’Arbre du pays Toraja célèbre les promesses de la vie.

    Mon avis :

    Cinquante ans, c’est souvent l’âge auquel on est confronté à la mort. Celle de ses parents mais aussi d’amis, de collègues, emportés par l’une ou l’autre maladie.

    Suite au décès de son meilleur ami, le narrateur quinquagénaire s’interroge sur la mort, la représentation qu’on en a dans notre civilisation et l’importance qu’on lui donne ou pas. Dans notre société de métaphores ou le cancer devient une longue et pénible maladie, un cancérologue, un oncologue et la mort, un monde meilleur ou le grand voyage, quelle place lui laissons-nous ? Alors que l’espérance de vie a été multipliée par trois en cent ans, nous en sommes presqu’arrivés à nous croire immortels et sommes choqués de voir la mort emporter ceux qu’on aime.
    Le narrateur plonge en lui-même pour relater ses expériences de la mort, tout ce dont ses voyages et ses réflexions personnelles lui ont fait prendre conscience. Il aborde des sujets sérieux de manière grave ou plus légère qu’il s’agisse du cancer, de la maladie, du corps, de l’amour après cinquante ans, de la solitude, de l’amitié... Comment vivre avec tout cela ?

    « Poursuivre sa vie quand autour de soi s'effacent les figures et les présences revient à redéfinir constamment un ordre que le chaos de la mort bouleverse à chaque phase du jeu. Vivre, en quelque sorte, c'est savoir survivre et recomposer ».

    L’arbre du pays Toraja qui donne le titre au roman est un tombeau où les Indonésiens enferment les enfants morts prématurément. Un peu comme ce livre où Philippe Claudel renferme le nom de ceux qui comptaient et qui sont partis. Mais l’auteur se défend d’être le narrateur. Il l’a expliqué longuement lors des deux rencontres auxquelles j’ai assisté. Il aime écrire en « je » car le plaisir du jeu c’est d’entrer dans un personnage l’espace d’un moment. Mais il s’agit bien d’une fiction.

    Une fois de plus, Philippe Claudel nous offre un récit d’une grande finesse psychologique. En conteur d’exception, il parvient à rendre l’histoire passionnante tout en soignant la profondeur des analyses. « L’arbre du pays Toraja », un roman du cœur à corps.

    A découvrir absolument.

      

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 6 Mai 2016 à 21:26

    J'ai déjà lorgné ce titre...

    Bon weekend. 

    2
    Samedi 7 Mai 2016 à 11:35
    krol

    Je l'ai vu, ne l'ai pas pris, et pourtant j'aime l'auteur. Après ton article, je me dis que dès que je le reverrai, je le prendrai...

      • Dimanche 8 Mai 2016 à 14:39

        C'est plus qu'un roman, une belle réflexion sur la vie et la mort. Cela devrait te plaire.

    3
    Dimanche 8 Mai 2016 à 10:11
    Anne (desmotsetdesno

    Ca ne peut que me plaire, je crois. 

      • Dimanche 8 Mai 2016 à 14:40

        La plume devrait te plaire et les nombreuses références au cinéma, à la littérature... aussi.

    4
    Mardi 10 Mai 2016 à 11:59
    Alex-Mot-à-Mots

    Réservé à ma BM, je l'attends impatiemment.

      • Mardi 10 Mai 2016 à 22:43

        Hâte de lire ton avis.

    5
    Missy
    Vendredi 13 Mai 2016 à 15:14

    Je l'ai lu après avoir pris connaissance de votre avis. J'ai beaucoup aimé. Merci à vous !

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