• L'armée furieuse, Fred VARGAS

    Romans policiersAu cœur de la Brigade criminelle, le commissaire Adamsberg vaque à ses occupations. Même si Veyrenc, son ancien rival des Pyrénées, hésite encore à revenir, le reste de l’équipe évolue paisiblement : Rettancourt reste la grande « génératrice d’énergie », le chat dit « La Boule » dort toujours sur la photocopieuse, Danglard avec son verre de vin blanc développe un immense savoir, Mercadet est toujours à moitié endormi, Froissy fait des allers-retours entre sa réserve de nourriture et son bureau. Une petite dame âgée attend le commissaire sur le trottoir, elle vient de Normandie. Ils n’ont pas rendez-vous, mais il n’y a qu’à lui qu’elle veut parler. Une nuit, dans son village, sa fille a vu « l’Armée furieuse », c’est-à-dire une cohorte de morts vivants qui vient enlever les pires personnes des environs. Meurtriers, voleurs, tous ceux qui n’ont pas la conscience tranquille se sentent menacés. Cette vieille légende est le signe que de multiples assassinats vont se produire.

    Loin de sa circonscription, Adamsberg va pourtant accepter d’aller enquêter sur place, dans le village terrorisé de superstitions et de rumeurs sauvages. Aidé de la police locale, de son fils (qu’il a découvert dans Un lieu incertain), et de quelques complices, il tentera de protéger les mauvaises personnes contre le mauvais sort. 

     

    Mon avis :

     

    Depuis le temps que j’attendais un nouveau Fred Vargas, je n’ai pas eu la patience d’attendre sa sortie en poche. Ce que je fais souvent pour les polars. Et je ne suis pas déçue. C’est du très bon Vargas.

    On retrouve dans ce roman le duo Adamsberg-Danglard, l’équipe du commissaire que l’on connait bien maintenant - une équipe de bras cassés, à première vue, où chacun a un don particulier, un 6e sens et une haute idée de l’esprit d’équipe – et une écriture intelligente et fine qui sert à merveille un récit aux couleurs moyenâgeuses, poétique et noir à la fois.

    Fred Vargas n’a pas son pareil pour peindre des personnages hors du commun, ruraux, un peu rustres et si attachants pourtant. Si ce roman était un tableau, on verrait les personnages de Boch se promener sur les chemins de campagne de Courbet.

    Dans une ambiance envoutante de superstition et de légendes, une série de petites anecdotes qui n’ont pas l’air d’avoir de lien entre elles, vont préoccuper le commissaire Adamsberg. Elles vont pourtant tisser la trame de l’intrigue. Et puis, il y a ces morts, inexpliquées, sans témoin, et qui terrorisent tout un village.

    Et la magie opère. On se laisse prendre par la main, on éprouve de la tendresse pour l’un, on s’émeut avec l’autre, on suspecte un troisième… L’improbable devient probable, on entre dans son monde avec délectation et on s’y sent bien. Rien de sordide ou de glauque, rien d’outrancier, mais des personnages aux fêlures vraies, extravagants mais réels et un univers onirique qu’on a tôt fait d’adopter.

    Un excellent moment de pur plaisir.

     

    Autre billet à lire chez Mrs pepys

      

      

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  • Commentaires

    1
    Samedi 28 Mai 2011 à 12:59

    Mais mais je le veux, mais je dois me retenir d'acheter. Arrrrgh je crois que je vais mourir lol

    Bon WE et bonne lecture.

    2
    cajou
    Lundi 18 Juillet 2011 à 14:43

    Coucou :)

    Tu as l'air d'être familière de cette auteure alors, pourrais-tu me dire, selon toi, par quel roman de Vargas je devrais commencer ? J'ai envie de la découvrir mais je veux commencer par le "bon bout" si jamais j'accroche :)

    3
    argali Profil de argali
    Lundi 18 Juillet 2011 à 17:08

    Il y a deux "séries" chez Vargas. Celle dont le personnage principal est Adamsberg et celle avec les "Evangélistes". Plus certains dans lesquels ni les uns ni l'autre ne sont présents.


    "Debout les morts" est le premier qui présente les Evangélistes puis viennent "Un peu plus loin sur la droite" et "Sans feu ni lieu", apparition aussi dans "Pars vite et reviens tard".


    "L'homme aux cercles bleus" puis "L'homme à l'envers" sont les premiers avec Adamsberg.


     


    Comme il y a une certaine continuité, une logique dans ses romans (les personnages vivent une vie séparée des affaires et cette vie évolue) c'est bien de les lire dans l'ordre, me semble-t-il. Si tu souhaites en lire un sans "héros", il y a le très bon "Ceux qui vont mourir te saluent".

    4
    Mercredi 17 Août 2011 à 23:29

    Joli billet, en effet, Argali ! Je vois dans le commentaire précédent que tu connais la série sur le bout des doigts. J'aime tout, j'aimais bien les historiens enquêteurs à leur corpsdéfendant ou presque, et je me souivens que Kehlweiler était sympa aussi...

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    5
    Jeudi 19 Janvier 2012 à 21:47

    Bonsoir! Toi qui a l'air d'apprécier les romans de Fred Vargas, je viens de publier sur mon blog un billet un peu particulier sur l'Armée Furieuse. A peine le livre terminé, j'ai voulu faire une petite synthèse sur les romans de Vargas, ses personnages, son univers. Si l'envie t'en dit ;-) Passe une belle soirée. Pascal

    6
    Vendredi 20 Janvier 2012 à 07:04

    J'aime beaucoup ton intro : "On ne lit pas un roman de Fred Vargas, on le vit." C'est très vrai !

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