• L'homme qui rêvait, John MARCUS

    Romans policiers" Une société meilleure est-elle possible ? Maintenant ?" C'est en tout cas ce que pensait le sénateur Aristote avant d'être retrouvé sauvagement assassiné dans la célèbre villa Arabe, quelques jours à peine après l'annonce de la création du PIB, le nouveau Parti international du bien-être Dans l'agitation qui suit la mort du vieux sénateur, candidat à l'élection présidentielle, la fine équipe du " 36, quai des Orfèvres ", dirigée par le commissaire Delajoie, est aussitôt lancée sur la trace des meurtriers.

    Quelles relations pouvait bien entretenir le politicien avec un joueur invétéré de poker et un jeune trader londonien, eux aussi retrouvés à l'état de cadavres ? Quels puissants intérêts menaçaient donc Aristote, celui que tous nommaient "L'utopiste du Luxembourg" ? Qui pouvait avoir peur des propositions originales énoncées dans son programme et des changements radicaux de société qu'elles auraient engendrés ? Traquant la main invisible du Marché, l'équipe du commissaire Delajoie entreprend alors un voyage insolite au cœur de l'économie politique.

     

    Mon avis :

     

    Je voudrais remercier tout d’abord Livraddict et L’Autre éditions de m’avoir envoyé cet ouvrage.

     J’avoue qu’en lisant le dossier de presse, j’ai eu un peu peur de ne pas entrer dans ce « roman » que je pensais trop complexe pour moi. Mais il est justement rédigé de manière à être à la portée de tous. L’intrigue policière nous entraine dans le milieu économique et politique tout en douceur. Les références aux économistes de renom sont parfaitement intégrées à l’histoire et on prend plaisir à les lire comme autant d’indices qui nous approchent du dénouement. Divertissant et instructif, cet essai se lit avec une certaine jubilation tout en nous révélant la part d’ombre de notre société que nous nous refusons souvent à voir. Il vulgarise l’économie et l’illustre intelligemment afin de la mettre au niveau du plus grand nombre. - Cela m’a fait penser aux conférences de Riccardo Petrella que j’ai suivies au début des années 2000. -

     

    Le propos (très résumé):

    Dans le cadre de la mondialisation actuelle, tout est mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas de « nous » mais une infinité de « je » en concurrence pour l’accès aux biens et aux services essentiels. La compétitivité sert désormais d’argument pour justifier la pérennité de la pauvreté, de l’inégalité, ou des guerres. Comme l’illustre bien la pièce de Gesell mettant en scène Robinson Crusoé, au début du livre, ce dont l’humanité a besoin, ce n’est pas de thésaurisation mais de consommation ; d’enrichissement individuel mais d’intérêt collectif ; ce n’est pas de conquérants, mais de bâtisseurs d’un vivre ensemble fondé sur un contrat social mondial. Un contrat qui se baserait sur l’aspiration de chacun à la dignité, à la justice et à la paix et non sur l’argent. Car l’argent doit servir à l’homme et non l’homme à l’argent.

    Mais le programme du PIB du sénateur Aristote était trop ambitieux et trop dérangeant. Bousculé l’ordre établi, cela ne se fait pas. Les têtes qui dépassent, on les fait rentrer dans le rang ! 

    Les dix-huit premiers chapitres m’ont enthousiasmée. C’était neuf, intéressant, différent ; je me suis laissé emporter par l’envie d’en apprendre davantage. Ma lecture s’est ensuite ralentie dans les quatre derniers chapitres, trop redondants à mon sens. Quant au dernier, tout s’y emballe de manière à clôturer dignement cette première partie, dans sa dimension "polar". Je regrette enfin qu’il faille attendre six mois le dénouement car il y a fort à parier que l’intrigue policière se sera diluée dans mes autres lectures. Dommage.

     

    Malgré tout, je ne peux que vous conseiller de découvrir par vous-même cet essai économico-policier, intelligent  et édifiant. Merci encore à l'Autre Editions pour ce partenariat.

      

    Voir d'autres avis chez El JC, Val, Liloochat, ...

      

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  • Commentaires

    1
    Samedi 7 Mai 2011 à 10:25

     

    Merci pour votre critique, Argali. Je suis ravi de constater que cet opus a su vous séduire. Il était difficile d’en faire un seul livre compte tenu de la densité des propos « hors intrigue », un reproche qui nous avait été fait pour le premier volume de la collection. Nous voulions donner plus de respiration. Plus de 700 pages (à date) auraient sans doute été trop indigestes. Mais un rappel de l’intrigue sera effectué au début du second tome. Et si vous vous impatientez, je vous suggère de commencer « par le commencement », en découvrant L’Éclat du diamant, la 1re enquête « médiatico-économique » de l’équipe du 36. En un seul tome ! Bien cordialement.

     

    2
    argali Profil de argali
    Samedi 7 Mai 2011 à 12:04

    Merci pour votre commentaire et ces précisions. "L'éclat du diamant" est dans la LAL. J'espère le trouver facilement car je vous avoue ne l'avoir jamais vu en librairie. Bien à vous.

    3
    Samedi 7 Mai 2011 à 16:41
    *Valérie*

    Je crois que tu peux commander les romans directement sur le site de L'Autre Editions.


    Même si j'ai  râlé un peu en refermant le livre, j'avoue que j'aime bien cette attente. Je serai ravie de retrouver ces personnages qui ont déjà une place particulière dans mon coeur de lectrice.

    4
    Lundi 16 Mai 2011 à 19:28
    El Jc

    Un John Marcus en forme, dont j'ai beaucoup apprécié les propos, même si l'équipe du 36 est un peu trop en retrait pour moi.

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