• La femme au miroir, EE SCHMITT

    La femme au miroir, EE SCHMITTAnne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale de Sigmund Freud, Anny à Hollywood de nos jours. Toutes trois se sentent différentes de leurs contemporaines; refusant le rôle que leur imposent les hommes, elles cherchent à se rendre maîtresses de leur destin. Trois époques, trois femmes: et si c'était la même?

     

    Mon avis :

     

    J’avais commencé ce livre et lu la 1e partie quand je suis allée à la conversation littéraire de ma librairie, pour y rencontrer Eric-Emmanuel Schmitt. Article ici.

    J’ai donc laissé dormir volontairement ce roman afin de reprendre ma lecture, vierge de souvenirs (ou presque). Je souhaitais ne pas être influencée par ce que j’avais entendu ce soir-là sur les héroïnes. Mais la mémoire est plus fidèle qu’on ne le pense et il suffit parfois d’une expression, d’une phrase pour qu’elle remette au premier plan, une idée de l’auteur.

    Mon billet sera donc mon avis mais il se peut que l’influence de l’auteur s’y mêle à mon corps défendant.

     

    Elles sont trois. Trois femmes d’époques différentes. Mais elles ont en commun d’être belles et de se sentir prisonnières de ce physique qui scelle malgré elles leur destin. Chacune est forte et fière et refuse de voir sa vie conditionnée par son image.

    A première vue, rien ne les lie. Mais en y regardant bien, elles ont beaucoup de traits communs.

     

    Ce sont des femmes, des épouses, des mères exemplaires, admirées. Mais elles rejettent le destin dessiné par les autres pour trouver leur propre place, leur propre chemin dans ce monde. Elles sont douces, aimantes, attentives aux autres mais n'acceptent pas de se définir par rapport à l’homme. On pourrait dire d’elles « qu’elles ont tout pour être heureuses » et pourtant, elles ne le sont pas.

    Aux prises avec leur époque, les conventions, les contraintes qu’on leur impose, elles n’ont de cesse de gagner leur liberté. Y arriveront-elles ?

    Se choisir « soi » plutôt que d’être « selon les autres », c’est prendre le risque de décevoir, de blesser, de déplaire. Pourront-elles assumer ces risques ?

     

    J’ai été emportée par ces trois destins de femmes si bien mis en mots. Quelle que soit l’époque, elles sont nos contemporaines, nos proches. Qui mieux que nous peut comprendre ces femmes ? A une époque où le paraître prend le pas sur l’être, où la beauté est la norme absolue, où les magazines trichent pour rendre les belles femmes sublimes, il est bon de voir des femmes intelligentes y renoncer pour gagner en indépendance, en naturel.

    En lisant, je pensais à Jeanne Moreau, Simone Signoret ou Brigitte Bardot qui ont lutté contre l’enfermement de leur statut de sex-symbol. C’est courageux d’accepter la vieillesse, ses rides, ses cheveux gris… Combien n’ont pas ce courage ? Le courage de quitter le chemin tracé par les autres. Ce jeunisme à tout crin.

    L’estime de soi ne passe pas par le miroir. Il fallait oser le dire. Eric-Emmanuel Schmiit l'a joliment écrit. Et venant d’un homme, cela fait du bien.

     

     

      

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  • Commentaires

    1
    elialec Profil de elialec
    Mercredi 30 Novembre 2011 à 17:55

    Tu parles vraiment bien de ce livre ! On sent que tu l'as beaucoup aimé. Il est sur ma liste de cadeau de Noël.

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    2
    Philippe D Profil de Philippe D
    Mercredi 30 Novembre 2011 à 20:49

    Je viens de lire son recueil précédent. Celui-ci, ce sera pour l'année prochaine.

    Bonne soirée à toi.

    3
    Jacqueline H
    Mercredi 30 Novembre 2011 à 23:10

    Ton commentaire donne envie de lire ce roman !

    .....Un petit "euh" ..... Jeanne Moreau "sex-symbol" ....:-)))

     

    4
    Jeudi 1er Décembre 2011 à 11:48

    Jeanne Moreau jeune était ravissante. Enfin, je trouve.

    5
    Jacqueline H
    Jeudi 1er Décembre 2011 à 17:49

    Oui, bien sûr, Argali ... comme Simone Signoret .... mais, pour moi, des trois, seule BB incarne "un sex-symbol" !:-)))

     

    6
    Mardi 13 Décembre 2011 à 14:00

    Voilà un très joli billet, je note ce titre de Schmitt, auteur que je n'ai encore jamais lu!

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