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La griffe du chat, Sophie CHABANEL
Une étude américaine a prouvé que caresser un chat diminue le risque d’infarctus, mais il n’est pas encore dit que cela arrêtait les balles : le propriétaire d’un bar à chats lillois est retrouvé gisant dans une mare de sang au milieu de ses matous. Comble de l’infamie, le chat star du commerce, Ruru, manque à l’appel. La commissaire Romano est mise sur le coup, assistée de son adjoint Tellier – aussi terre à terre qu’elle est spirituelle et borderline. Etrangement, ce duo insensé fait des étincelles et l’assassin voleur de chat (si tant est qu’il soit une seule et même personne) va devoir user de mille ruses s’il compte échapper à ces deux enquêteurs de choc…
Mon avis :
Qu’ont en commun Bailleul, un cadavre, un bar à chats, un persan de concours disparu, un trio d’ados à la « Jules et Jim », un mémorial de la Première Guerre mondiale et une vedette du petit écran ? Rien en apparence sauf Nicolas… Encore faut-il savoir quel lien les unit. C’est ce que va tenter de résoudre le commissaire Romano, jeune femme déterminée et indépendante qui gère son équipe avec une fermeté bienveillante.
Lorsqu’elle arrive sur les lieux, tout semble penser que Nicolas s’est suicidé. La détresse émotionnelle de sa femme qui pleure… son chat disparu… ferait presque penser à Romano qu’il a eu de bonnes raisons d’en finir. Mais n’est-ce pas justement ce qu’on voudrait lui faire croire ? Suspicieuse, elle va chercher dans les moindres recoins, dans chaque faille ce que l’on tente de lui cacher. Sa mort a-t-elle un lien avec son enfance ou la mort de son père ? Avec ses fréquentations ? Faisait-il de l’ombre à quelqu’un ?
L’enquête que nous donne à suivre Sophie Chabanel est aussi l’occasion de déambuler dans les rues de Lille, une ville que je connais bien et que j’apprécie, d’évoquer le passé de Bailleul, d’Arras, de l’Artois et du Nord en général, notamment les grandes batailles de la Première Guerre mondiale et de jeter un œil critique sur les relations humaines dans lesquelles l’homme peut être parfois si vil et égocentrique.
J'aime me plonger quelques fois dans la collection « Cadre noir » du Seuil qui sort des codes du polar actuel, toujours plus noirs et plus sanglants, pour nous proposer des récits plus soft où pointe un brin d’humour.
J’ai rencontré l’auteure, Sophie Chabanel, au boulevard du polar et l’échange spontané et chaleureux que nous avons eu m’a donné envie de découvrir son premier polar. Elle sait y faire pour rendre ses personnages attachants, distillant au fil des pages des informations sur leur caractère et leur vie privée qui les rendent humains. J’ai particulièrement aimé sa commissaire caustique et franche cachant une certaine tendresse pour ses partenaires parfois un peu lourds. Atypique, elle renouvelle agréablement le genre et c’est pour moi le point fort du livre.
Elle sait aussi rendre une histoire attrayante en dosant les rebondissements et les effets. Quant à son écriture, elle est fluide et cinématographique, comme un bon téléfilm policier. Tout concoure à nous faire passer un agréable moment de lecture, le chat sur les genoux.
Tags : Policier, meurtres, Lille, chat, humour, commerces, Chabanel
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Commentaires
Il a tout pour me plaire. Je note. Reste à savoir si le chat restera sur mes genoux.