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La littérature de jeunesse ne se limite pas aux vampires !
J’ai envie de lancer un CdG, ce qui est rare, avouez-le. Mais je voudrais défendre une littérature qui m’est chère et que je trouve particulièrement mise à mal et galvaudée depuis un certain temps.
Depuis le raz de marée universel de Stéphenie Meyer et de ses vampires, les auteurs qui tentent de surfer sur la vague du succès se comptent par dizaines. Avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de talent et plutôt moins de qualités littéraires.
Il y a de la place pour tout le monde, me direz-vous. Certes. Mais ce qui m’a agacée, horripilée, énervée, c’est d’entendre lundi, à la radio, une journaliste, sensée parler de littérature de jeunesse, ne citer que des ouvrages de ce style.
J’avais déjà été déçue de trouver essentiellement ce genre dans le super challenge proposé par Mélo, Hélène et Audrey, moi qui espérais découvrir d’autres auteurs ou d’autres titres à dévorer. Là c'en était trop !
Non, mille fois non ! La littérature de jeunesse ne se résume pas à ce genre de niaiseries ! (Désolée pour les amatrices).
Si je peux envisager qu’on lise et qu’on aime cette littérature, je suis navrée de lire et d’entendre que certains lecteurs ne tentent même plus d’autres lectures et délaissent de bons auteurs jeunesse comme le sont Blondel, Desplechin, Ferdjoukh, Gudule, Morgenstern, Murail, Mourlevat, Ténor et tant d’autres. Je le suis aussi que des « professionnels » en viennent à les oublier quand ils font un billet sur le sujet !
Il a fallu des années à la littérature de jeunesse pour acquérir ses lettres de noblesse. Longtemps reléguée à la catégorie amusette pour enfants ou paralittérature (quel vilain mot), elle s’est développée et épanouie ses trente dernières années, avec des auteurs de talent qui ont su la faire évoluer en proposant des thèmes neufs et variés, parlant aux adolescents ; avec des textes plus aboutis, stylistiquement corrects voire même riches. Et la voici à nouveau ébranlée, étouffée, par des pseudo-écrivains qui ne cherchent qu’à s’enrichir vite avant que la mode des vampires et autres dystopies ne passent.
Ne vous méprenez pas, je sais qu’il y a quelques bons auteurs parmi eux. Mais si peu dans la masse des écrivains qui envahissent nos librairies. Et si peu de (pour ne pas dire aucun) francophones ! La traduction parfois bâclée ajoutant, vous en conviendrez, à la médiocrité de certains récits.
Que chacun trouve son compte et son plaisir dans le genre qui lui sied, je suis pour. Mais remettons les pendules à l’heure et cessons de croire (et de dire) que la littérature jeunesse aujourd’hui se limite à la bit-lit.
Tags : littérature jeunesse
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Commentaires
Je suis bien d'accord avec toi, tu as fait de pousser ton cdg ! Je n'ai pas encore participé au challenge de Mélo mais tu ne trouveras jamais (je crois!) ce genre de billet "bit-lit" chez moi. J'ai lu les Stephenie Meyer, j'ai bien aimé, mais je ne me mets pas à lire tous les romans du même genre...
Merci Vladkergan, pour ces précisions bienvenues. Je vais aller lire l'article que vous proposez. Effectivement, certaines littératures Young Adult, bien que lues par de jeunes adolescentes, ne leur sont pas forcément destinées.
Anne, j'ai commence Twilight, prêté par une élève, et je n'ai pas accroché. Je n'ai donc par poursuivi la série. J'ai lu le 1er tome de "Un jeu interdit" et un autre dont j'ai oublié le nom et non, mille fois non, ce n'est pas pour moi. Mal écrit (ou traduit), répétitif, creux... Pourtant, Dracula de Bram Stoker, j'avais bien aimé. Mais c'est quand même deux crans au-dessus !
Je tout tout à fait d'accord avec toi. Nous pouvons à tout le moins nous dire que nous essayons de "rectifier le tir" auprès de nos élèves
5jessyjamesJeudi 13 Octobre 2011 à 00:42Je pense que la distinction entre « Urban Fantasy » et « Bit-lit » est aussi difficile à faire que celle qui existe entre « roman policier » et « roman noir ». Il faut en avoir lu beaucoup des deux genres pour faire la différence. Le « commun des lecteurs » ne peut la faire aisément. N’étant pas un spécialiste de la 1e, je ne vois ni ne comprends cette différence. Je me suis risqué à lire « Les morsures de la nuit » et j’ai eu l’impression de lire un Harlequin un peu mordant. Pfff ! Pas mon truc non plus.
6christaJeudi 13 Octobre 2011 à 13:09Je partage votre avis, Argali. Etudiante en filière pédagogique, j'ai l'expérience d'un stage que je devais faire sur la littérature et les jeunes. Je me suis rendu compte que dans ma classe, les garçons ne lisaient quasi que de la fantasy et les filles des romances avec des vampires. Il fallait remonter aux primaires pour qu'ils citent un livre lu qui ne faisait pas partie de ces genres. Je n'ai rien contre (au moins, ils lisent) mais je regrette que le reste passe à la trappe.
Merci Paikanne !
@ Jessyjames, je suis d’accord avec vous. Il faut en lire beaucoup pour savoir ce qui est bon ou non, ce qui d’un style plutôt qu’un autre… D’ailleurs l’article que Valdkergan conseille est très bien fait. J’y ai appris plein de choses. Bien que cela ne me donne toujours pas envie de lire ce genre.
@christa : bien sûr, je suis ravie que les jeunes lisent. Ca ou autre chose. Mais qu’on oublie pas les autres genres, les autres auteurs. Et surtout pas quand on est journaliste !
Mon auteur préféré dans la littérature jeunesse reste Yaël Hassan mais je dois encore en découvrir d'autres comme Marie Desplechin ou Gudule, par exemple.
Bon weekend.
9eva kolnSamedi 15 Octobre 2011 à 00:39Je ne suis pas experte en littérature jeunesse, mais je n'aime pas la littérature de vampires. Les titres me donnent déjà envie de rire. Et les histoires sont rarement originales. Je suppose qu'il doit y avoir bien d'autres choses à proposer aux jeunes et de plus varié.
10Jacqueline HSamedi 15 Octobre 2011 à 14:48Lucy, je comprends ton cdg : "réduire" la littérature jeunesse à la fantasy, la bit lit ..... est bien triste !
Je n'ai guère lu de romans "jeunesse" mais j'y ai découvert quelques très bons romans !
Seule lecture "fantasy" : le premier tome de "Twilight"........ mais sur moi, aucune " fascination "......... au contraire, je n'ai été séduite ni par l'histoire ni par les personnages ...... quant au style = "au secours" !
@ Philippe : j’aime beaucoup Yaël Hassan également. Mais je ne pouvais citer tout le monde
@ Eva : c’est aussi mon avis
@ Jacqueline : j’ai tenté plus de lecture que toi ; je suis même allée héroïquement au bout du 1er tome de « Un jeu interdit ». Mais ce n’est pas ce que j’aime et pour les « qualités » littéraires, tu as tout à fait raison…
Beau coup de gueule ! Je ne peux qu'abonder dans ton sens : j'ai étudié la littérature de jeunesse en Master et je suis assez perplexe sur la surmédiatisation de la bit-lit et le développement d'un pan de littérature pseudo fantastique au détriment du reste. Et ne parlons pas de qualités littéraires.. Assez désolant comme situation quand même ! Comme si certains s'étaient emparés du marché pour faire encore plus de profit. Je milite à mon petit niveau en faveur de petites maisons d'éditions jeunesse pour les aider à faire leur place dans le merchandising actuel. A nous de continuer à nous battre pour révéler les petites pépites qui passent malheureusement souvent à la trappe ! Et surtout, ne pas être dupes du reste...
Je suis entièrement d'accord avec toi. C'est stupide de limiter la LJ à la bit-lit alors qu'il y a des centaines d'autres livres bien meilleurs dans la LJ. Je trouve aussi très nul pour les auteurs de surfer sur une vague dès qu'un genre marche bien. Il n'y a qu'à regarder les rayons en librairie, tous ces livres de bit-lit se ressemblent, c'est déprimant.
Du coup ça m'intéresserait de savoir sur quelle radio et quelle émission tu as entendu ça pour voir si je peux l'écouter en podcast. Merci
@ Soukee et SophieLJ : cela me rassure de n'être pas seule à penser ainsi. La radio est belge, mais était-ce Vivacité, NRJ ou une autre ? Je ne sais plus. J'étais en voiture et mon fils zappait jusqu'à ce que je lui dise d'arrêter car le mot littérature m'a attirée.
Ravie de retrouver ton blog et de lire ce billet. Que je suis d'accord avec toi! La littérature jeunesse est siv ariée et tellement pleine de petits trésors qu'il est bien dommage que certains la limitent à la bit-lit. :/
Comme je partage ton avis !! Mes élèves aussi dévorent le fantastique, fantasy, et le young adult. D'un côté, tant mieux. De l'autre, je me désole de devoir lutter pour qu'ils se lancent dans la découverte d'autres styles, genres, auteurs... Comme toi, je préfère donner à lire des auteurs francophones quand je peux, plutôt que des livres traduits. Mais les bons livres ont aussi de bonnes traductions !
Oh comme je suis d'accord avec toi ! Je fuis toute histoire de Vampires et autres joyeuseté et n'y suis vraiment pas récéptive. J'ai récemment lu Ténor et suis fan de Gudule, Grenier, Barbeau...
Sabbio, Elia et Moka vous me faites plaisir ! Vraiment, en déambulant dans les blogs, sur Livraddict ou sur FB, je pensais être la seule à ne pas aimer ça et la seule à ne pas en lire. Une collègue de 42 ans ne jure que par ça depuis six mois !!! Je suis heureuse de ne pas être seule.
Sympa et bienvenu le CdG. Je lis de la bit-lit (peu, mais quand même) et j'y prends plaisir. Je lis de la littérature jeunesse (beaucoup) et j'adore. D'ailleurs je participe au challenge de Mélo & Cie. Mais quoiqu'il en soit, je n'arrive pas à associer bit-lit et littérature jeunesse. A tel point que dans la librairie où je filais un coup de main, j'ai insisté pour créer un mini rayon "jeunes adultes" vers lequel nous ne dirigeons que les lycéens (et plus). Ce rayon a peu de succès (la librairie spécialisé jeunesse a peu de livres de bit-lit), mais maintenant il est plus facile d'expliquer aux parents que ce n'est pas très "pertinent" d'offrir n'importe lequel de ces récits à un ado de 12 ans...
Bienvenue tiphanya ! La frontière est parfois mince entre "littérature jeunesse" et "jeune adulte". Si je comprends la nuance, je me dis qu'au niveau de l'âge, ce n'est pas facile à délimiter. Limite collège-lycée. Sans doute mais on peut discuter. La mise en évidence dans certaines librairies (la F..C de ma ville par exemple)est telle qu'on ne peut passer à côté et que les adolescentes se laissent tenter. Comme l'expliquait la 1e commentatrice, il y a pourtant des ouvrages à ne pas mettre entre toutes les mains, mais comment savoir quand on n'est pas spécialiste ?
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Et inversement : évitons de croire que seule la littérature jeunesse s'occuper du mythe du vampire. A noter que dire que la bitlit EST de la littérature jeunesse est à mon sens une grosse erreur, vu la place prise par le sexe dans les dernières séries du genre (qui proviennent souvent de ce que les américains nomme Paranormal Porn), ce qui n'est pas vraiment le cas dans les romans d'Arthur Ténor ou de Suzie Morgenstern, pour en citer deux parmis votre liste.
C'est davantage ce qu'on nomme le Young Adult (auquel s'apparente plus volontiers Twilight) qui se trouve dans le giron de la littérature jeunesse.Et le sexe y est parfois abordé, mais de manière moins poussée que dans les séries Bitlit, comme La confrérie de la dague noire, Chasseuse de vampires, etc.
Après, il est en effet dommage de constater que les journalistes font l'amalgame (même si ça leur simplifie la tâche), et restreigne le champ d'action de la littérature jeunesse aux nouveautés de ce genre, alors qu'en effet la littérature jeunesse ne se limite pas à des histoires mettant en scène des jeunes filles aux prise à la fois avec leurs premiers émois amoureux et avec des créatures surnaturelles.
Pour un article complet sur la différenciation entre tout ça : http://www.bouilloiremagique.net/?p=5351.