• Le mystère Frontenac, François MAURIAC

     

    Le mystère Frontenac, François MAURIACPour Blanche Frontenac, restée veuve avec cinq enfants, le bonheur personnel n'existe pas. La seule chose essentielle est d'agir en vue du bien commun et dans l'intérêt de la famille. Quand le moment sera venu, Jean-Louis, le brillant aîné, obéira aux mêmes liens puissants du sang. Malgré des aspirations différentes, il reprendra l'affaire familiale, deviendra le maître de la fortune afin de protéger les cadets et de maintenir à jamais le mystère Frontenac.

     

    Mon avis :

     

    Ce roman, en grande partie autobiographique, nous relate le dilemme dans lequel est plongé Yves Frontenac, adolescent orphelin de père. Elevé dans la tradition, l’amour, l’honneur, la foi, Yves est profondément attaché à sa famille et à sa région natale mais il rêve d’être écrivain. Pour cela, il lui faut quitter la province et monter à Paris. Tenaillé entre devoir et rêve d’indépendance, entre passé et avenir, il monte à Paris afin de réaliser son rêve. Mais il n’est pas plus heureux là-bas, loin de la terre qui l’a vu naître et des siens qu’il ne l’était à Bordeaux.

    Son frère, lui, abandonnera ses rêves pour reprendre l’affaire familiale.

      

    On sent dans cette famille un lien serré, un amour vrai qui unit ses membres. On est loin de la froideur et de la méchanceté de la famille du « Nœud de vipères »

    Mauriac nous dépeint ici un homme tiraillé entre le bien et le mal, entre le devoir et l’accomplissement de soi. Et même si l'époque est radicalement différente de la nôtre, on ne peut s'empêcher de s'y retrouver un peu. Qui de nous n’a pas été confronté à un choix cornélien ? Qui de nous n’a pas dû un jour trancher dans le vif ?

      

    Lu à la fin de l’adolescence, ce roman m’a laissé un  bon souvenir au point que je l’ai relu récemment. J’ai retrouvé avec plaisir le style de Mauriac, la finesse de ses descriptions ; il n’a pas son pareil pour nous décrire ses personnages à petits traits vifs et précis ou rendre des saveurs délicates, des atmosphères...

    Passé un peu à la trappe ses dernières années, oublié des jeunes lecteurs, Mauriac est pourtant un peintre des âmes et des êtres qu’il faut avoir lu au moins une fois. Sans doute, la cellule familiale du début du 20e siècle est-elle passablement désuète aujourd’hui et le carcan qu’elle imposait devenu insupportable mais certaines valeurs qu’elle proposait (pas toutes !!) auraient leur place dans notre société si on voulait bien les remettre au goût du jour.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jacqueline H
    Dimanche 18 Septembre 2011 à 13:32

    Roman lu aussi vers la même époque que toi et qui m'avait plu.

    Mon préféré de Mauriac est "Thérèse Desqueyroux" que j'ai parfois donné à lire à mes élèves.

    2
    Lundi 19 Septembre 2011 à 05:04

    Je ne connais Mauriac que de nom; je n'ai jamais rien lu de lui.

    Voilà une nouvelle semaine qui commence. Je te la souhaite ensoleillée. Que les élèves soient calmes!

    3
    Mardi 27 Septembre 2011 à 16:57

    Moi aussi j'ai "dû" lire ça à l'école, et Thérèse Desqueyroux aussi. Parfois je me demande comment ces romans ont vieilli...

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