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Le passeur, Lois LOWRY
Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage et le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. La désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont "élargis", personne ne sait exactement ce que cela veut dire.
Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'œil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux.
Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.
Mon avis :
Lu à sa sortie il y a vingt ans, ce roman ne m’avait pas emballée. Je ne lisais pas de science-fiction à l’époque et n’était pas vraiment entrée dans l’histoire. Je ne l’aurais pas relu si mon club de lecture ne l’avait choisi comme livre du mois. J’ai davantage apprécié cette relecture. Entretemps, ce livre est devenu un classique de la littérature jeunesse de science-fiction. Réédité en 2011, il est le premier d’une trilogie qui propose ensuite «L’élue » et « Le messager ».
Ce roman d’utopie nous présente une société futuriste où les individus sont formatés pour être identiques, dans un univers sans couleur, sans émotion, sans contact physique et sans souvenir… afin de leur permettre de vivre sans souffrance et sans douleur, en parfaite harmonie. Conditionnés à l’extrême, ils doivent se comporter selon des règles de vie préétablies. Si l’intention est louable, très vite la description faite de cette société fait froid dans le dos tant elle aseptise les relations humaines et la vie en générale. Et l’on perçoit assez vite que l’uniformisation et la pensée unique représentent un réel danger. Cela nous sera confirmé quand Jonas, le jeune héros, se verra attribué sa fonction dans la société. Devenir le dépositaire de la mémoire de la communauté ne sera pas sans risque.
Il est à noter que cette désignation se fait à douze ans, âge charnière où le jeune vit un moment de transition, tiraillé entre la nostalgie de l’enfance et l’attirance pour l’âge adulte. C’est bien vu. On sent d’ailleurs chez Jonas cette envie de prolonger la douceur et les espoirs de l’enfance jusque dans la réalité du monde qui s’ouvre à lui.
Plaidoyer pour la liberté et le libre arbitre, ce roman court et facile à lire n’est cependant pas réservé aux adolescents. Chacun peut y trouver matière à réflexion tant les thèmes abordés sont riches et l’imaginaire loin d’être simpliste. On y retrouve des interrogations d’ordre psychologique (découverte de soi-même), politique (dans le modèle de société et de vie imposé à tous) culturel (absence de repère car monde sans livre, sans musique...)... D’ailleurs, nombre d’auteurs semblent avoir puisé dans ce livre leur inspiration (je pense notamment à Uglies, Un bonheur insoutenable…).
C’est un très bon roman, idéal pour faire découvrir ce genre aux adolescents, mais ce n’est pas devenu un coup de cœur. Je regrette que l’histoire, très bien contée, manque d’émotion forte et que l’on ne sache pas pourquoi ce monde lisse et sans surprise a été voulu, créé. Deux petits bémols qui font la différence.
Tags : le passeur, utopie, identique, sicence-fiction, lois lowry, jeunesse
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Commentaires
2Jacqueline HMercredi 1er Mai 2013 à 09:19Un roman lu il y a une dizaine d'années et que j'avais aimé .... et pourtant je suis loin d'être une fan de SF. J'ignorais qu'il était le premier d'une trilogie ..... Je vais donc le relire et enchaîner avec les deux tomes suivants ....:-)
Je l'ai lu il y a longtemps aussi, et j'avais bien aimé. Je le conseille à mes élèves, ceux qui le choisissent ne s'en plaignent pas ;-)
J'ai découvert ce roman il y a une bonne dizaine d'années et pour ma part j'avais absolument adoré. Malgré la fin un peu abrupte, cela reste un gros coup de coeur et je l'ai souvent relu.
7Amarylli SLundi 6 Mai 2013 à 13:39Je suis une des rares à avoir un avis mitigé. Mes élèves adorent en général et mes collègues aussi.
9AlissouneMardi 10 Septembre 2013 à 18:31- Moi j'ai adoré !!!!
- J'ai trouvée ca génial !!!!
- Je conseille a ceux qui aime l'iréalisme et la science-fiction de le lire .
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Un auteur jeunesse que j'aime bien. Un roman lu il y a longtemps, mais dont je garde un bon souvenir.