• Visite d'Armel Job, un écrivain en classe...

    Dans le cadre du cours de français en 4e, j’ai pris l’habitude de recevoir un auteur belge en classe.
    D’abord, il me semble important que les élèves abordent la littérature belge et se rendent compte qu’elle a aussi ses lettres de noblesse et ses bons auteurs. Très souvent, ils ne lisent que des auteurs américains traduits ou de rares auteurs français mais sont incapables de citer un auteur belge, si ce n’est Simenon.

    Ensuite, j’aime leur montrer qu’un écrivain est quelqu’un d’abordable et qu’il est le mieux placé pour leur parler de ses ouvrages et répondre à leurs questions, de plus cela leur donne une motivation supplémentaire pour lire.

    Enfin, je pense qu’inviter un auteur c’est faire entrer la vie dans mon cours car chaque rencontre apporte son lot d’émotions et de plaisir et souvent aussi de fierté pour les élèves comme pour moi. Chaque rencontre vécue jusqu’ici ayant été une réussite et m’ayant permis de découvrir des facettes insoupçonnées de mes élèves.

    Ce matin, c’est Armel Job qui nous a fait le plaisir de nous rendre visite. Le élèves avaient lu « Tu ne jugeras point », un roman désarçonnant et quelque peu résistant en raison de sa construction non linéaire. Certains se réjouissaient de pouvoir questionner l’auteur afin de savoir s’ils avaient bien interprété tel passage ou bien compris le rôle joué par tel personnage. Et malgré un peu de fébrilité, chacun a osé poser les questions qui lui tenaient à cœur, encouragé en cela par un Armel Job bienveillant et disponible. Il a répondu à chaque question et écouté avec intérêt les réflexions des élèves concernant l’histoire contée.

    Alors que je le raccompagnais, il m’a confié son admiration face à la pertinence des remarques et la capacité des élèves à dépasser l’histoire pour se l’approprier.

    Quant aux élèves, ils ont vraiment apprécié ce moment de convivialité dû à une expérience hors du commun et la gentillesse d’Armel Job qui leur a donné l’impression d’être des lecteurs privilégiés, l’espace d’une heure.

    Un moment de félicité que je ne me lasse pas de revivre chaque année.


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  • Donner le goût de la lecture, éveiller la curiosité, faire lire nos élèves, nous essayons tous. Avec plus ou moins de bonheur.

    Les faire écrire, rédiger, oser l’imagination, ce n’est guère plus facile.

    Cette semaine, j’ai réalisé avec mes deuxièmes un exercice que j'avais donné l'an passé en 4e. A travers divers auteurs* de poèmes courts, haïku et tanka compris, j’ai essayé de leur montrer qu’en choisissant les mots justes, les émotions précises, on pouvait décrire un moment, un sentiment, une impression fugace ou même raconter une histoire en quelques mots à peine. Mais avant de les lancer dans le grand bain, nous y sommes allés pas à pas.

    J’ai emprunté des livres, j’ai demandé aux élèves de venir avec trois livres de chez eux et j’ai complété avec une bonne quinzaine des miens. Ainsi parés, je leur ai demandé de composer des poèmes de type haiku à l'aide des titres. (Les puristes se rendront compte que la structure 5-7-5 n’est pas toujours respectée, mais là n’était pas le but premier).

    Je ne m’attendais pas à tant d’enthousiasme et de bonne humeur. Certains agencements ont même donné lieu à de réels fous rires. Au fur et à mesure, ils prenaient ces haïkus en photo (chouette, on peut utiliser le GSM en classe) pour en garder une trace et me les envoyer ensuite. Nous avons presque de quoi réaliser un recueil de poèmes à notre tour.

    Non seulement, ils ont écrit de la poésie, sans s’en apercevoir, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, mais je les ai vus lire certaines 4e de couverture yes.

    Comme quoi, il suffit parfois d’un rien pour déclencher l’imaginaire et l’envie de lire.
    Prochaine étape, écrire seul un haïku...

     

    * Vincent Delfosse, Thierry Cazals, Thierry Werts, Ryokan Taigu

     

    (Pour voir les photos en grand, cliquez dessus)

     

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  • Il n'est pas toujours facile de faire lire les jeunes, surtout quand il s'agit de lectures imposées par l'école. L'acte de lecture n'est pas spontané ou inné chez mes élèves du qualifiant et je cherche sans cesse de nouveaux romans à leur proposer qui rencontrent leurs attentes, leurs goûts, leur imaginaire. En effet, si l'offre de lecture se limite aux mêmes valeurs, au même genre littéraire, au même corpus, l'élève n'aura pas beaucoup d'occasions de construire et façonner ses envies, ses goûts. C'est pourquoi je change au moins la moitié de mes propositions, chaque année.

    Il est encore moins évident de proposer des moyens variés de vérifier la compréhension de l'oeuvre et la construction du sens. C'est pourquoi j'aime bien leur demander de reformuler un passage ou le rôle d'un personnage. Mais il arrive que certains éprouvent des difficultés à verbaliser par écrit leur lecture (absence de projet de lecture, manque de vocabulaire, méconnaissance des codes, difficultés à paraphraser...)
    Pour faciliter leur compréhension et faciliter les représentations mentales, j'ai demandé cette fois à mes élèves de réaliser une étagère littéraire. Découverte il y a quelques années, grâce à ma copine Pascale, cette construction de sens sous forme poétique permet à chacun -pour peu qu'il s'en donne la peine- d'exprimer sa compréhension de l'oeuvre en la transposant. Mots, phrases, dessins, collages... le mélange des genres est encouragé. Construite au fur et à mesure de la lecture, cette tâche permet à l'élève de "soulager sa mémoire" dès que l'information devient abondante et de synthétiser l'essentiel du récit.
    Une fois terminée, l'élève devra la présenter en justifiant par écrit ses choix ou en explicitant oralement la procédure qu'il a mise en place pour la finaliser.

    Pour que vous puissiez visualiser ce dont il s'agit, voici quelques travaux portant sur le roman "L'Elite" de Joëlle Charbonneau. Les élèves devaient à la fois présenter des éléments essentiels de l'histoire et les caractéristiques inhérentes du genre dystopique. 

     

     

     

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  •  Comment utiliser la BD en classe de français ?

       J’ai toujours beaucoup aimé la bande dessinée que j’ai découverte avec Le journal de Mickey puis Spirou avant de découvrir les albums des Aventures de Sophie et enfin Tintin et tous les classiques de la BD belge. C’est donc tout naturellement que je la donne à lire à mes élèves et que je l’utilise en classe.

       Aujourd’hui, la bande dessinée n’est plus considérée comme une distraction enfantine, une étape avant de découvrir la vraie littérature. Les temps changent et les préjugés s’estompent. Il est temps.
     

       -Mais que peut-on faire avec une bande dessinée ? 

       Pour les élèves lecteurs moyens, je propose en bandes dessinées, les romans classiques que d’autres liraient dans le texte (Victor Hugo, Agatha Christie, Edgar Allan Poe...) La liste des romans adaptés en bande dessinée est longue. La qualité des adaptations est diverse. En effet, il n’est jamais facile de résumer un roman de trois cents pages en une quarantaine de planches aussi pertinentes et précises soient-elles. Il est donc important de définir ce que l’on veut faire avant de choisir.
    Ainsi, l’album de Morvan et Druet, Double assassinat dans la rue Morgue, est idéal pour introduire le roman policier. Si l’histoire et la résolution de l’énigme dans ce roman sont complexes, le dessin de Druet rend admirablement bien le Paris des années 20. Les décors sont précis et documentés et la situation initiale représentée par quatre planches sans texte est particulièrement bien amenée.

       Il est toujours intéressant de travailler la compréhension d’une planche de BD à partir de l’observation de l’image et judicieux d’amener les élèves à proposer des hypothèses.
    En 4e, ils ont travaillé des extraits de Le sang des Valentines de De Metter et Catel. Cette BD qui relate l’histoire et le retour d’un poilu à la maison est faite d’aquarelles d’une grande force d’évocation. Et aussi de C’était la guerre des tranchées de Tardi, un autre excellent album dont les dessins en noir et blanc parlent d’eux-mêmes.

       Avec les plus jeunes, je travaille surtout les strips : trois cases, juste ce qu’il faut pour raconter une petite histoire, avec quelques bulles. C’est le gabarit d’une BD comme Snoopy, Le Chat ou Calvin et Hobbes. Un strip obéit à des règles de narration qu’il est facile de comprendre. Une fois les caractéristiques dégagées, les élèves s’essaient à leur tour à réaliser un strip.

       On peut également travailler l’imaginaire en effaçant les textes d’une planche : que disent les personnages ? Quel ton emploient-ils ? Quels liens y a-t-il entre images et textes ? Quel est le registre de langue idéal ?... Tout le monde l’a déjà fait.

       Il m’arrive aussi d’étudier le schéma narratif avec Tokyo Home de Cyrielle et Gloris ou le premier tome de La guerre des Lulus d’Hautière et Hardoc. Autrefois, je travaillais Silence de Comès, mais les élèves y sont moins réceptifs, malheureusement.

       Ou encore de travailler la comparaison BD-cinéma grâce au Magasin des suicides de Collardey et Ka ou Un hiver de glace de Renard.

       Enfin, les bandes dessinées et romans graphiques font partie des listes de livres que je propose chaque année. ODESSA de Dufranne et Peka, Un hiver de glace de Renard et Woodrell, Darkroom, Mémoires en noirs et blancs de Lila Quintero Weaver, Deuxième génération de Michel Kichka ou Le cas Alan Turing de Liberge et Delalande sont de ceux-là.


      
    Lire une bande dessinée n’a rien d’un choix de facilité. La plupart de mes élèves lisent des mangas mais les autres univers graphiques et narratifs leur sont très souvent étrangers et ils ne disposent pas des codes de lecture. Si, en plus, l’œuvre est élaborée ou fait appel à des notions historiques ou culturelles, la compréhension n’est pas immédiate. Mais l’étude simultanée du texte et des images permet de renforcer diverses compétences : le savoir lire, la représentation de l’espace, l’étude de la temporalité, des retours en arrière, des anticipations ou simultanéités... Sans parler des notions de cadrages, de plans et des éléments propres au genre en lui-même.
      La bande dessinée est un support pédagogique très riche. J’espère vous avoir donné envie de le faire vôtre.

     

    Comment utiliser la BD en classe de français ?

     

    * Article rédigé pour répondre à la question de Maud. Elle se reconnaitra.

    ** Et aussi Dernière station avant l'autoroute de Mako, Daeninckx et Pagan, Le Sauvage de Almon et MCKean, Le Labo de JY Duthoo, Idées reçues et corrigées de Lejeune, Turalo, Peyraud, Le bar du vieux français de Stassen et Lapiere Le marchand d'éponges de Fred Vargas et Baudoin, Demain, demain de Maffre et tant d'autres à trouver si vous êtes curieux.

    *** Cliquez sur les titres pour rejoindre les chroniques. 

     

     

     

     

     

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  • Un écrivain en classe : Nicolas ANCIONQuoi de plus motivant pour un enseignant que de faire lire un roman qui trouvera un écho favorable auprès des élèves ?

    Ce fut le cas avec "En mille morceaux" de Nicolas Ancion, le roman choral d'une classe de lycéens bouleversés par la mort prématurée d'une des leurs. Chacun ressent alors le besoin de partager ses souvenirs, ses interrogations et ses révoltes que ce soit sur les réseaux sociaux ou par divers moyens. Un sujet qui n'a pas laissé les élèves indifférents.

    C'est donc avec enthousiasme que les élèves de 4TQ ont rencontré l'auteur cet après-midi. Une occasion unique de partager son avis de lecteur et d'interroger un écrivain sur son travail.

    Deux fois une heure de rencontre très différente l’une de l’autre. 

    Dans la première classe, les élèves ont rapidement dépassé l’analyse du roman pour oser des questions plus personnelles à l’auteur. Pourquoi avoir écrit un roman ado ? En combien de temps rédigez-vous un livre ? Vous inspirez-vous de faits réels ? Cela ne vous dérange-t-il pas de ne pas être très connu ? Qu’aimez-vous lire personnellement ? Vivre en France est-il un avantage pour un écrivain ?...
    Une discussion sans fard, franche et souvent humoristique.

    Dans la seconde, les élèves ont d’emblée donné le ton en réagissant en tant que lecteurs aux propos tenus par les personnages de Nicolas Ancion et par les choix posés par celui-ci. J’ai par moment eu l’impression d’assister à un débat digne de « Livrés à domicile » tant les avis de certains étaient pertinents et étayés, ce qu’a d’ailleurs fait remarquer l’auteur, toujours heureux d’avoir des retours vrais sur ses histoires. Une particularité que les adultes n'ont pas assez à son goût.

    Deux jolies rencontres qui me confortent dans l’idée que la lecture est un vecteur indispensable d’ouverture et de dépassement de soi.

     

    Un écrivain en classe : Nicolas ANCIONUn écrivain en classe : Nicolas ANCIONUn écrivain en classe : Nicolas ANCION

     

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  •  Barbara Abel à la rencontre de ses jeunes lecteurs

       En 4e, j’aime bien aborder avec mes élèves le roman policier.
       D’abord, c’est un genre que j’affectionne et dont je peux parler pendant des heures.
      Ensuite il permet, par toute une série d’activités, de faire jouer aux élèves le rôle de détective. Relevé d’indices, recherches d’implicites, déductions... amènent chacun à faire jouer son imagination et son esprit logique.
       Enfin, la palette de nuances du genre est large, allant du récit à énigme au thriller psychologique, en passant par le roman noir, le policier historique ou encore le roman d’espionnage. Chacun peut donc y trouver de quoi le satisfaire.

       Cependant, les jeunes méconnaissent ce genre. Certes, ils ont vu les films de Robert Downey Jr. Mais ils n’ont jamais lu les aventures de Sherlock Holmes. Ils sont imbattables sur « Esprits criminels » ou « Les Experts Cyber ». Mais Patricia Cornwell ou Michelle Gagnon leur sont totalement inconnues. Alors pour les inciter à plonger dans l’inconnu, je leur ai donné à lire « Derrière la haine » de Barbara Abel et je l’ai invitée en classe.

       C’est la seconde fois que j’accueille un écrivain et je trouve cela passionnant. En général, reconnaissons-le, les élèves aiment peu lire, surtout les livres imposés. Analyser un roman est pour eux un exercice difficile quand pour nous, il est exaltant. La venue de l’auteur est donc la récompense après l’effort. C’est aussi une possibilité qui leur est donnée d’échanger avec l’auteur sur l’histoire, les personnages, de vérifier si leur compréhension des choses est la bonne ou de recevoir une explication. Enfin, une telle rencontre permet aux jeunes d’appréhender le métier d’écrivain autrement, de revoir certains clichés et d’élargir leurs horizons de pensée.

       Ce lundi, Barbara Abel est donc venue à la rencontre de deux classes de 4e très fières – et quelque peu impressionnées - de recevoir un auteur. Son roman a plu à la majorité des élèves et certains ont même pris goût à ce genre littéraire. Pendant une heure, elle a gentiment répondu à leurs questions sur la genèse et la construction du roman, discuté avec eux de certains points de l’intrigue et parlé de son métier d’écrivain. En toute simplicité et vérité, elle leur a confié les joies et les difficultés d’un métier qu’ils ont découvert un peu plus et ils ont pu ressentir sa passion pour l’écriture, la littérature, pour ses personnages... Un élève m’a même dit après son départ qu’on sentait son respect des lecteurs et une certaine tendresse pour eux.

       Bref, un moment privilégié de réflexion et de partage autour de ce roman passionnant, Prix des Lycéens en 2015, qui nous a donné l’occasion de vivre une très jolie rencontre.


    Barbara Abel à la rencontre de ses jeunes lecteursBarbara Abel à la rencontre de ses jeunes lecteurs

    Barbara Abel à la rencontre de ses jeunes lecteurs

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Mila, une jeune italienne, revient sur l'île paradisiaque de son enfance, espérant y dissiper le mal-être qui l'assaille depuis un drame familial.
    Très vite, d'autres voix se mêlent à la sienne. Huit voix venues de l'autre côté de la Méditerranée qui crient leur détresse, leur rage et la force de leurs espérances.

    Mon avis :

    Après le Népal et la Mongolie, nous partons moins loin cette fois. Au sud de l’Italie, sur l’ile de Lampedusa. Un bel endroit qui fait trop souvent la Une des médias pour des raisons sordides. Alors que Mila y retourne en vacances dans la maison paternelle, espérant que ce retour aux sources sera bénéfique pour sa famille, un nouveau drame humanitaire se prépare. Loin de cette ile paradisiaque aux paysages enchanteurs qui réconforte Mila au fur et à mesure de son séjour, huit jeunes Erythréens s’apprêtent à forcer le destin au péril de leur vie. Leurs récits personnels ponctuent celui des vacances de Mila. Si l’ambiance familiale lui semble pesante, que dire de celle du quotidien de ces jeunes gens ?

    Comme à son habitude, Annelise Heurtier nous propose l’histoire d’une jeune européenne à problème et la compare à celles d’adolescents d’ailleurs. Sans porter de jugement, elle pousse le lecteur à relativiser ses petits malheurs en le confrontant aux vrais problèmes du monde. Elle ne force pas le trait, elle nous présente la vie telle qu’elle est, dans un récit subtil, émouvant et fort. Son écriture très visuelle nous permet d’imaginer avec précision tant la splendeur des paysages décrits par Mila que la misère des conditions de vie des jeunes Erythréens. Loin de pousser à la culpabilité, l’auteure suscite cependant l’émotion et la réflexion à travers un récit réaliste et juste.

     

    Ce roman m'a donné envie de l'exploiter en classe. D'abord en le confrontant à l'actualité hélas dramatique ces derniers mois, ensuite en réalisant des travaux de recherches par deux et débouchant sur une phase d'écriture.

     

    Séquence : Quand actualité et littérature se rejoignent

    Ci-dessous, les réalisations des élèves.

    Refuges, Annelise HEURTIERRefuges, Annelise HEURTIERRefuges, Annelise HEURTIER

     

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