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Les jours brûlants, Laurence PEYRIN
À 37 ans, Joanne mène une vie sereine à Modesto, jolie ville de Californie, en cette fin des années 1970. Elle a deux enfants, un mari attentionné, et veille sur eux avec affection.
Et puis… alors qu’elle rentre de la bibliothèque, Joanne est agressée. Un homme surgit, la fait tomber, l’insulte, la frappe pour lui voler son sac. Joanne s’en tire avec des contusions, mais à l’intérieur d’elle-même, tout a volé en éclats. Elle n’arrive pas à reprendre le cours de sa vie. Son mari, ses enfants, ne la reconnaissent plus. Du fond de son désarroi, Joanne comprend qu’elle leur fait peur.Alors elle s’en va. Laissant tout derrière elle, elle monte dans sa Ford Pinto beige et prend la Golden State Highway. Direction Las Vegas.
Mon avis :
Je découvre Laurence Peyrin et sa plume avec ce roman. D’emblée, j’ai été entrainée dans ce récit raconté à la 3e personne comme on parle d’une amie à une autre.
Alors qu’elle a tout pour être heureuse et l’est, Joanne est agressée et volée. Premier nuage à son bonheur depuis près de 20 ans, elle ne l’accepte pas et sombre dans la dépression, minée par cet acte gratuitement méchant. Elle qui n’est que douceur et naïveté, gentillesse et altruisme, « sublime mère modèle » et "reine des cocktails" qu’a-t-elle fait pour mériter ça ?
Cette femme au foyer des années 70, heureuse de sa situation d’épouse et mère va disjoncter d’abord, dérobant des caddies de clientes dans les supermarchés comme si elle s’achetait une nouvelle vie pour effacer sa vie d’avant, son insouciance et finalement, tout plaquer. Direction Las Vegas.
Tout au long de ce road trip, Joanne se cherche, s’interroge sur sa vie, tente de se reconstruire. Deux minutes ont fait basculer sa vie. Ce voyage est une quête. Et même s’il se passe dans les années 70 avec ses codes, ses luttes féministes, les soupers mondains de sa bourgeoisie… il pourrait très bien se dérouler aujourd’hui. Jusqu’au bout on s’interroge sur la chute. Comment va-t-elle revenir en arrière ? Va-t-elle revenir en arrière ? Et moi, jusqu’où pourrais-je aller à sa place ?
J’ai aimé l’histoire, les chapitres courts, le style de l’auteure… J’ai apprécié cette plongée dans les années 70 que j’ai bien connues et des situations ont fait écho en moi. Et en tant que femme, cette remise en question de soi, cette envie d’autres options de vie, vivre pour soi… je le comprends et l’ai parfois appréhendé.
J’ai vraiment apprécié la manière dont Laurence Peyrin traite son sujet : le moment où la vie bascule, où tout change. Et la solution que va choisir son héroïne qui est dans l’incapacité de gérer cet échec.
Brillant !
Merci aux éditions Calmann Levy pour cet envoi.
Tags : Road trip, reconstruction, femme, résilience, années 70, famille
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Commentaires
2JacquelineDimanche 26 Juillet 2020 à 18:45
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je ne connais pas l'auteure, pourquoi pas!
Je l'ai découverte sur les réseaux sociaux. Ca m'a plu. Vraiment.