•  Où as-tu passé la nuit ? Danzy SENNA1968. Une jeune fille blanche, issue d’une dynastie bostonienne prestigieuse dont l’histoire remonte à la fondation des Etats-Unis d’Amérique, et un jeune étudiant noir, élevé dans la misère et qui ne peut, quant à lui, se targuer d’aucun arbre généalogique, font le choix de s’unir par les liens du mariage. De la couleur de leur peau à leurs origines sociales, tout oppose ces deux jeunes gens aussi brillants et charismatiques l’un que l’autre : prometteuse incarnation de l’espoir d’un changement pour toute une génération, le couple vole néanmoins en éclats quelques années après, laissant derrière lui trois enfants brisés. Longtemps plus tard, l’aînée, Danzy, devenue écrivain – et épouse et mère à son tour –, s’assigne pour mission de décrypter les raisons du naufrage.

    Mon avis :

    Danzy Senna est née aux USA en 1970, d’une jolie blonde sexy et d’un jeune poète noir prometteur. Devenue mère, Danzy qui a connu une enfance malheureuse et miséreuse décide de mener l’enquête pour éclairer les zones d’ombres de sa famille paternelle et comprendre pourquoi et comment ses parents en sont arrivés là. Elle vivra une plongée dans l’Amérique profonde, celle d’Obama, toujours hantée par la question raciale. Sa démarche sera l’occasion d’une véritable enquête à la fois sociale, historique et politique.

    Danzy, qui est l’épouse de l’auteur Percival Everett, porte en elle cette histoire américaine. C’est celle de son père, de ses ancêtres. Comme une ultime tentative de réconciliation, père et fille se retrouveront sur les routes de Louisiane et d’Alabama pour tenter de dessiner le passé. Un passé chaotique jusque là composé de « détails aléatoires, de fragments qui ne s’inscrivent dans aucun récit ».

    A l’issue de cet éprouvant voyage, elle reconstituera une histoire familiale tout en ombres et pointillés. Une histoire banale en somme, à l’américaine, où blanc et noir se mêle à chaque génération. Une histoire qui explique un peu le comportement de cet homme, jeune poète prometteur, qui résume à lui seul, tous les stéréotypes que les Blancs ont toujours nourri envers les Noirs.

    Ce récit-reportage est émouvant et courageux. Un livre splendide qui nous hante longtemps.

    Cette lecture s'inscrit dans le challenge" Lire sous la contrainte" initié par Phildes.


     

     

    Où as-tu passé la nuit ? Danzy SENNAOù as-tu passé la nuit ? Danzy SENNAOù as-tu passé la nuit ? Danzy SENNA

     

     

     

     

     

     

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  • Alix senator, Les aigles de sang, MANGIN, DEMAREZ, MARTIN12 avant Jésus-Christ. Marcus Aemilius Lepidus, grand pontife de Rome, et Agrippa, successeur désigné du puissant empereur Auguste, sont mystérieusement assassinés par des aigles qui leur déchirent les entrailles. Alarmé par ces événements, Auguste charge son vieil ami le sénateur Alix Gracchus denquêter discrètement. Une enquête qui conduira Alix, assisté de ses fils Titus et Khephren (le propre rejeton d’Enak, quAlix a adopté après la disparition de celui-ci) sur la piste de lénigmatique maître des oiseaux. Pourtant, le danger persiste à se rapprocher encore de lempereur en personne, de plus en plus près. Et Alix va finalement découvrir que le plus dangereux des rapaces se niche au cœur même de Rome, là où nul ne pouvait le soupçonner… 

    Mon avis :

    Une bonne idée de reprendre le célèbre personnage de Jacques Martin sans chercher à copier. Alix qui nous a fait découvrir l’Empire romain à l’adolescence, revient. Et comme nous, il a vieilli. Il a la cinquantaine et est devenu sénateur à Rome. César vient d’être assassiné, Auguste lui a succédé. Les circonstances sont troublantes, de nombreux morts lui ont ouvert une voie royale et Alix va mener l’enquête. Une enquête qui le conduira, assisté de ses fils Titus et Khephren (le fils d’Enak), sur la piste de l’énigmatique maître des oiseaux. 

    Une fois l’étonnement passé (on cherche les traits du jeune Alix derrière ce faciès sérieux de couverture), on est agréablement surpris. Les aventures restent trépidantes et passionnantes et la fidélité historique est toujours bien au rendez-vous. (Valérie Mangin est historienne de formation). La présence des fils d’Alix n’est pas sans rappeler la jeunesse et la fraîcheur des aventures originales et le duo fraternel formé par Alix et Enak. Serait-ce aussi une tentative de fédérer les générations autour de cette famille intemporelle ?

    Quant aux illustrations, elles sont magnifiques. Le trait réaliste de Thierry Démarez fait mouche et les décors n’ont rien à envier à l’original. Et c’est là, je pense la richesse de cet album. Les auteurs n’ont pas cherché à faire du Jacques Martin, ils ont gardé leur patte, leur talent propre.

    Ils rendent, cependant, un formidable hommage au créateur et c’est merveilleux.

     

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  • Le magasin des suicides, Domitille COLLARDEY et Olivier KADepuis dix générations, la célèbre maison Tuvache vend des kits suicide pour clients désespérés. La petite boutique familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable, la joie de vivre, en la personne d'Alan, fils cadet et éternel optimiste. Pas facile de trouver sa place en famille ! Et puis, c'est mauvais pour les affaires !

    Mon avis :

    Après le roman de Jean Teulé qui osait s’attaquer à un grand tabou de notre société, avec humour et brio, voici son adaptation en bande dessinée. Jean Teulé aurait sans doute pu le faire lui-même, il a préféré laisser Domitille Collardey et Olivier Ka s’en charger.

    Et l’album est assez réussi. L’humour noir est bien présent, l’atmosphère de l’œuvre est intacte, le ton juste et la dérision joliment mise en scène. Dans cet univers gris, seul le jeune Alan fait tâche… de couleur. Vêtu de tons vifs, il se détache de l’uniformité triste de cette famille et de ce magasin, apportant avec lui toute la gaieté de l’enfance. Entre les dessins de Tim Burton et la famille Adams, Domitille Collardey a créé un univers personnel, collant parfaitement au propos et au style de Teulé. Les personnages sont moins caricaturaux que ceux d’Arthur Qwak dans le film d’animation signé Patrice Leconte (qui sort aussi ce mois-ci) et ressemblent davantage à l’image que je m’en faisais à la lecture du récit.

    Cette comédie grinçante est finalement une belle ode à la vie et la description des façons de quitter ce monde est irrésistible. Mais si l’adaptation du roman en images m’a séduite, j’ai par contre trouvé le récit sans relief et moins jubilatoire que l’original.

     


     

     Le magasin des suicides, Domitille COLLARDEY et Olivier KA

     

     

     

     

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  • Prince d'orchestre, Metin ARDITIAlors que chaque concert lui vaut un triomphe et qu’il se trouve au sommet de sa gloire, le chef d’orchestre Alexis Kandilis commet une indélicatesse dont les conséquences pourraient être irrémédiables. Sa réputation est ébranlée. Aux déceptions et revers qui s’ensuivent, il oppose la certitude de son destin d’exception. Mais les blessures les plus anciennes se rappellent à son souvenir. L’insidieux leitmotiv des KindertotenliederLes chants des enfants morts – de Gustav Mahler lui chuchote sans répit le secret qu’il voudrait oublier. La chute est inexorable. Seules l’amitié ou la confiance de quelques proches semblent l’ouvrir à une autre approche de son talent, susciter en lui un homme nouveau, dont la personnalité glisserait de la toute puissance à la compassion, de l’arrogance à l’empathie profonde. Se dessine peut-être une métamorphose…

    Mon avis :

    Cette lecture m’a troublée.

    D’abord, j’avais tellement aimé « Le Turquetto » que j’espérais me replonger dans une atmosphère similaire. Ce ne fut pas le cas. La Suisse du vingt et unième siècle ne ressemble en rien à la Venise de la Renaissance, et le microcosme des orchestres philarmoniques d’aujourd’hui est très différent des ateliers de peinture d’alors.

    Ensuite, très vite le personnage principal m’a indisposée. En quelques traits finement acérés, Arditi le rend prétentieux et suffisant d’emblée. Et cela ne s’améliorera pas au fil des pages. Là où le Turquetto prenait son destin en main, Alexis Kandilis est balloté au gré des événements, accusant la terre entière de ses malheurs sans jamais se remettre en question.

    Et puis, il y a la musique. La vraie maîtresse de Kandilis, celle à qui il a tout sacrifié. Et ce « Chant des enfants morts », obsédant, qui le poursuit et que je me devais de découvrir pour comprendre le propos. A la première écoute, je l’avais déjà dans l’oreille et sa mélancolie est venue me hanter tout au long du livre.

    Mais malgré l’antipathie profonde que j’ai ressentie pour cet homme, je n’ai pu m’empêcher d’espérer qu’il reprenne le dessus sur sa vie et ses pensées sombres et même de le plaindre parfois. Lui qui avait construit sa vie et sa réputation à force de volonté, de privation et d’orgueil, quasiment seul contre tous, comment avait-il pu faire un faux pas tel qu’il risquait de ruiner sa vie ?

    Fierté, orgueil, égoïsme cynique, assurance et abus de position dominante sont ici des actes vils nécessitant une punition. Kandilis est un héros tragique à la fois coupable et innocent. Coupable car aveuglé par ses passions et innocent car il est le jouet du destin. S’isolant dans sa chambre d’hôtel puis dans l’appartement, le destin le condamne à rester enfermé, comme dans les tragédies antiques. Plusieurs fois, il aura l’occasion de réaliser une introspection mais jamais il ne réfléchira à ses actes. Il tentera vainement de lutter mais restera jusqu’au bout enfermé dans son aveuglement. Ses rares amis espéreront bien le ramener à la raison, parfaitement lucides quant à la situation mais là aussi ce sera l’échec. La lutte entre le maestro et son destin sera vaine.

    Ce roman palpitant, à l’écriture envoutante, est aussi une réflexion sur la fragilité de la vie où rien n’est jamais gagné d’avance. Où les bleus au cœur, les plaies à l’âme que l’on tente de cacher, risque de nous rattraper un jour sans crier gare. Une réflexion sur la force du hasard aussi et la violence destructrice des passions. Un autre coup de cœur pour cet auteur !

    Vous pouvez lire ici le billet de Cassiopée et celui de Liliba

     

    Prince d'orchestre, Metin ARDITIPrince d'orchestre, Metin ARDITIPrince d'orchestre, Metin ARDITI

     

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  • Barbe bleue, Amélie NOTHOMBRépondant à une annonce, Saturnine se présente pour une colocation. L’endroit est fabuleux, abordable et c’est elle qui est choisie. Mais le propriétaire a une réputation d’assassin. Les huit colocataires précédentes auraient mystérieusement disparu. Saturnine se lance alors le défi de survivre aux tentations et à l’envie d’ouvrir la porte de la chambre noire. Y parviendra-t-elle ?

    Mon avis :

    Revoici ma petite madeleine estivale. J’ai pris beaucoup de plaisir à déguster cette histoire, pétillante comme une flute de champagne.

    Comme toujours, Amélie Nothomb nous met face à un conflit. Entre Saturnine, brillante jeune femme de 25 ans et son hôte Don Elemirio, noble espagnol âgé de 44 ans, c’est même un affrontement. Chaque soir, autour d’un repas, ils se livrent à des joutes oratoires savoureuses comme seuls les intellectuels en sont capables. L’écriture fluide d’Amélie rend ces dialogues d’une remarquable vivacité et les pages s’enchainent rapidement - trop rapidement, comme toujours.

    Nous sommes loin du barbare sanguinaire et de la ravissante idiote de l’histoire initiale. Revisitant le conte de Perrault, Amélie Nothomb, usant d’un subtil mélange d’humour et de suspense, nous met en présence de deux intellectuels érudits cherchant à rallier l’autre à leur dessein. Le huis clos dont nous sommes témoin rend l’atmosphère tendue dès le départ mais les échanges verbaux finement ciselés et plein d’esprit la détendront peu à peu. Et c’est là, tout le talent d’Amélie Nothomb. En quelques phrases bien senties, sans longues descriptions ni fioritures, elle a campé ses personnages et suscité l’intérêt du lecteur. Il ne reste plus qu’à l’attiser jusqu’au dénouement final.

    Cette lecture est plus exigeante que celle de « Tuer le père ». Les références historiques, religieuses, culturelles… y sont nombreuses et les connaitre permet de savourer vraiment les joutes verbales des protagonistes. On peut toutefois y plonger avec bonheur malgré tout, à condition de laisser les a priori nothomien de côté, comme les sempiternels reproches que l’on fait à son style. Il n’est pourtant pas pire (loin de là) que celui d’Houllebecq ! Mais comme il semble de bon ton d’encenser ce dernier, il l’est aussi de dénigrer la première.

    De toute façon, quoi qu’elle écrive ou quoi qu’elle fasse, elle ne fera jamais, je pense, l’unanimité.

    Lisez ici, une critique de Barbe bleue émanant d'une lectrice occasionnelle de Nothomb.

     Barbe bleue, Amélie NOTHOMB

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  • Dans le jardin de la bête, Erik LARSON1933. Berlin. William E. Dodd devient le premier ambassadeur américain en Allemagne nazie. Originaire de Chicago, c’est un homme modeste et austère, assez peu à sa place sous les ors des palais diplomatiques, qui s’installe dans la capitale allemande. Belle, intelligente, énergique, sa fille, la flamboyante Martha est vite séduite par les leaders du parti nazi et par leur volonté contagieuse de redonner au pays un rôle de tout premier plan sur la scène mondiale. Elle devient ainsi la maîtresse de plusieurs d’entre eux, en particulier de Rudolf Diels, premier chef de la Gestapo, alors que son père, très vite alerté des premiers projets de persécutions envers les juifs, essaie d’alerter le Département d’État américain, qui fait la sourde oreille. Lorsque Martha tombe éperdument amoureuse de Boris Winogradov, un espion russe établi à Berlin, celui-ci ne tarde pas à la convaincre d’employer ses charmes et ses talents au profit de l’Union Soviétique. Tous les protagonistes de l’histoire vont alors se livrer un jeu mortel, qui culminera lors de la fameuse « Nuit des longs couteaux ».

    Mon avis :

    Passionnée par la Seconde Guerre mondiale, j’ai accepté avec enthousiasme la proposition de Babelio et du Cherche Midi de m’envoyer cet ouvrage d’Erik Larson. Je m’attendais à recevoir un roman, d’ailleurs la couverture parle de thriller politique,  mais je me suis rendu compte qu'il n'en était pas un, une fois en main. En fait, il s’agit d’un récit basé essentiellement sur les notes personnelles et diplomatiques de William Dodd, ambassadeur des Etats-Unis à Berlin de juillet 1933 à décembre 1937 et sur les journaux intimes de sa fille Martha. Plus d’une centaine d’autres documents historiques et de romans ont été lus et compulsés par l’auteur afin de rendre une vérité historique totale.

    Journaliste, Erik Larson a réalisé un vrai travail d’historien ici, comparant, recoupant, confrontant les documents et vérifiant les sources qu’il cite d’ailleurs avec minutie tout au long du récit. Il lui aura fallu trois ans pour nous présenter ce témoignage exceptionnel qui se lit comme un roman. Il nous emporte au cœur de Berlin et nous montre la ville et les événements qui s’y déroulent avec l’œil d’un Américain démocrate et débonnaire, enclin à croire en la bonté de l’homme et désireux de ne pas offenser son hôte, l’Allemagne. Imprégné aussi d’un antisémitisme primaire courant aux Etats-Unis à l’époque et qui l'empêchera, dans les premiers temps, de prendre au sérieux les premiers incidents.

    Professeur d’histoire de formation, il ne croit d'abord pas aux rumeurs, a besoin de confirmation et de faits tangibles pour accorder du crédit à ce qu’on lui rapporte. Dès son arrivée, « il considère son rôle d’ambassadeur davantage comme celui d’un observateur et d’un rapporteur. Il croyait que par la raison et l’exemple, il serait capable d’exercer une influence modératrice sur Hitler et son gouvernement et en même temps, d’aider à pousser les Etats-Unis à sortir de leur isolationnisme vers un plus grand engagement sur la scène internationale. » En toutes circonstances, il se voudra objectif mais manquera souvent de diplomatie. Refusant l’ingérence, Dodd cherchera longtemps à préserver des relations cordiales avec la nation allemande pour laquelle il a beaucoup d’affection.

    A ses côtés, le consul George Messersmith est beaucoup plus radical et affolé. Il envoie de longs et fréquents rapports au Département d’Etat pour se plaindre des mauvais traitements dont sont victimes les Américains afin de le faire réagir officiellement. Mais la seule chose qui inquiète vraiment les hauts fonctonnaires, c’est le remboursement de la dette !

    Cependant, Dodd n’est pas aveugle et au fil du temps, se rend compte que la montée au pouvoir d’Hitler présage de jours sombres. Les termes qu’ils emploient dans ses écrits sont explicites. Un de ses discours lors d’un diner rassemblant des patrons d’entreprise libéraux restera d’ailleurs dans les annales. Mais jusqu'en juin 34, il voudra croire en une rédemption possible, en une paix à préserver à tout prix.

    De son côté, sa fille Martha, insouciante et délurée, ne pense qu’à s’amuser, à sortir et à goûter aux beautés de la ville. Intelligente, ouverte, vive, elle se fait de nombreux amis, de toutes nationalités et aura également de nombreux amants. Le récit de ses soirées, sorties culturelles et discussions nous font vivre un Berlin cosmopolite, au milieu du gratin de la nouvelle société berlinoise dynamique ou des correspondants de presse et diplomates de tout horizon et de toute idéologie. Elle aimait sortir dans les cafés du vieux Berlin, pas encore « normalisés » et historiquement riches. Les deux visions de la ville et de la vie quotidienne (celle de Dodd et celle de Martha) sont d’une complémentarité idéale pour bien cerner la complexité de la situation politique, économique et sociale de l’époque.

    La nuit des Longs Couteaux du 29 au 30 juin 1934 montrera enfin le vrai visage de la Bête. Dodd comprendra alors que les jeux sont faits et qu’il est trop tard.

    Vous l’aurez compris, cet ouvrage m’a passionnée. Il est essentiel pour aider à la compréhension de la « passivité » des Allemands et des nations alliées lors de la lente et minutieuse ascension d’Hitler au pouvoir. Pourquoi les Etats-Unis ont-ils laissé faire ? C’est la question que tous se posent encore aujourd’hui. A travers le climat politique de l’époque, les enjeux économiques, nationaux et internationaux, l’ordre et la méthode mis en place par Hitler (et ses troupes) pour asseoir son pouvoir à tous les niveaux et les promesses d’un avenir meilleur qu’il semble mettre en place, on comprend mieux l’aveuglement de certains, la non réactivité des autres et la peur paralysante qui empêcha d’agir les hommes de bien.

    Un récit exceptionnel et de grande valeur à lire absolument.

     

    Dans le jardin de la bête, Erik LARSON

     

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  • Demain, j'arrête, Gilles LEGARDINIERComme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier… Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?

    Mon avis :

    Il y avait longtemps que je n’avais plus ri de bon cœur avec un roman. Ayant lu plus de la moitié dans le train, j’en ai amusé plus d’un. Choisi par le club de lecture, je n’ai eu aucun mal à entamer ce livre, déjà dans ma PAL. Une critique entendue lors d’une émission littéraire avait déjà retenu mon attention. Et franchement, je ne regrette pas une minute ce choix. C’est le livre idéal pour oublier le quotidien et passer un bon moment.

    De prime abord, il ressemble un peu à de la chick lit, il en a la couleur (rose) et l’aspect (jeune fille de 28 ans, célibataire, cherche l’amour avec un grand A). Mais, et c’est là toute la nuance, il est écrit par un homme. On n’y retrouve donc pas le côté cucul de ce genre de littérature (pardon pour ceux qui aiment) mais bien l’humour qui le caractérise.

    Derrière le texte, on sent que l’écrivain est un homme d’une grande sensibilité, observateur du quotidien et des petits riens qui tissent une vie. Même s’il dépeint ses personnages sans complaisance et avec une finesse psychologique très lucide, il témoigne d’une grande tendresse envers eux. Bien qu’ils aient des faiblesses et des failles, il nous les fait aimer et on se surprend à éprouver assez vite de l’affection pour ces héros de papier. "Demain j'arrête" est une belle leçon de vie qui parle d'amour et d'amitié avec beaucoup de sensibilité.

    Auteur de polar, Gilles Legardinier a aussi le sens de l’intrigue et de la chute et sait garder l’attention du lecteur jusqu’au bout. Le style est rythmé, les rebondissements se succèdent et s’emmêlent sans lourdeur, ponctués de scènes d’une drôlerie jubilatoire. Il n’y a pas de temps mort et les pages se tournent sans peine.

    Mêmes les remerciements de l’auteur sont généreux et touchants. A l’image des personnages, nombreux, qui construisent l’histoire.

     

    A lire absolument, pour se détendre et passer un moment de pur bonheur.

      

      

     

     Demain j'arrête ! Gilles LEGARDINIERDemain j'arrête ! Gilles LEGARDINIER

     

     

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