• Mes lecturesAlors que sa sœur est sur le point de lui révéler un secret, elle perd le contrôle de la voiture qu’elle conduit et c’est l’accident. Mélanie est grièvement blessée. Antoine et elle reviennent d’un week-end sur l’île de Noirmoutier, lieu de leurs vacances d’enfants. Ils n’y étaient pas retournés depuis le décès de leur mère, en 1973. Antoine avait alors dix ans.

    Attendant que sa sœur sorte du bloc opératoire, Antoine fait le point sur sa vie, son divorce, ses enfants entrés dans l’adolescence, son métier d’architecte et sa relation avec son père, vieil homme tyrannique.

     

    Mon avis :

     

    Boomerang nous conte la vie d’Antoine et de sa famille. Une vie basée sur le respect des conventions, une discipline bourgeoise et des secrets de famille profondément enfouis. Antoine apparaît sous les traits d’un homme bouleversant qui cherche à comprendre qui il est, qui sont les siens et pourquoi sa mère semble n’avoir jamais appartenu à cette famille parisienne bien mise. Mais Antoine est aussi un père du 21e siècle dont les enfants adolescents lui échappent et le laissent perplexe. Comment réagir comme un vrai père, équilibrer fermeté et compréhension quand on n’a pas soi-même eu de modèle ? Comment faire face aux émotions de ses enfants quand on est soi-même en lutte avec ses démons ?

    Je vous conseille ce livre qui mêle agréablement suspense, émotion, humour même. Les personnages sont attachants et leur portrait psychologique fouillé. Une bonne histoire qui se lit avec plaisir.

     

     

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  • Mes lecturesMalchanceux petit dernier d’une portée de treize ratons, Firmin est né dans le sous-sol d’une librairie. Malingre, bousculé par ses frères et sœurs, il va très vite s’écarter de la fratrie pour partir à la découverte de l’immeuble. Dévorant d’abord les livres au sens propre, il va les apprivoiser, apprendre à lire avec eux et les dévorera au sens figuré. La librairie et ses multiples recoins deviendront alors son domaine. Il en oubliera presque qu’il n’est qu’un rat. Hélas, située dans un quartier dévasté proche de la démolition, sa chère librairie sera en péril. 

    Mon avis :

     

    Ce conte où un rat est doué de raison mêle allègrement fiction et réalité. Doté d’un sens aigu de l’observation, Firmin est aussi très bavard. Trop parfois. Si bien qu’après 50 pages, j’ai bien failli fermer le livre tant ses digressions me lassaient. Mais j’ai résisté et je ne le regrette pas du tout.

    Cinéphile, mélomane et bibliophile, Firmin est vraiment sympathique et drôle. Plongé dans les aventures extraordinaires qu’il dévore, Firmin oublie fréquemment sa condition première et se rêve l’ami des hommes. Notamment celui de Shine, le libraire adulé en secret. Ses excursions nocturnes dans le Boston dévasté des années 60 auront tôt fait de le remettre en face de la réalité.

    Mêlant la vie de Firmin et ses lectures, le récit de ses expéditions hors de la librairie et ses commentaires littéraires, Sam Savage nous propose un roman réjouissant, original et intelligent. Il nous offre par le biais d’un rongeur érudit une belle réflexion sur l’influence de la lecture sur la vie et un hommage à la littérature.

     

     

     

     

     

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  • Mes lecturesIl passait par là, elle l'avait embrassé sans réfléchir. Maintenant, elle se demande si elle a bien fait. C'est l'histoire d'une femme qui va être surprise par un homme. Réellement surprise.

     

    Difficile d’en dire plus sur le roman sans trop en dire.

    C’est l’histoire de Nathalie, une jeune femme intelligente et très séduisante. Adulée par son patron, jalousée par ses collègues, elle semble traverser la vie sans voir personne.

    Sans dévoiler quoi que ce soit, on pourrait dire que la vraie question du roman est « Peut-on avoir une deuxième vie sentimentale ? »

     

    A l’époque du Speed Dating et des sites de rencontres, David Foenkinos fait ici l’éloge de la délicatesse, de la sensualité et de la pudeur. A contre-courant, il s’émeut devant des personnages fragiles, émotifs, vrais dans leurs relations aux autres. Il nous conte leurs aventures et anecdotes du quotidien avec humour et audace et c’est aussi plaisant qu’une brise parfumée au printemps.

    La subtilité du style s’allie à une plume légère, piquante et savoureuse tout en fantaisie. L’auteur s’amuse réellement avec son lecteur. Le livre est truffé de digressions, d’aphorismes (L'art d'aimer ? C'est savoir joindre à un tempérament de vampire, la discrétion d'une anémone) de citations et de références littéraires. Et l’on y prend plaisir.

    J’ai beaucoup apprécié ce livre charmant, au charme pas si suranné, qui réussit avec brio l’alchimie du drame et de l’espérance.

     

     

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  • Mes lecturesCe « dernier amour de George Sand » passe assez inaperçu dans les biographies de l’auteure. Certes, Alexandre Manceau n’a pas l’aura d’un Musset ou d’un Chopin et n’a pas laissé autant de traces pour la postérité. Il a néanmoins partagé la vie de George Sand pendant quinze ans, ce n’est pas rien.

    Attentif, prévenant, amoureux, fort et obstiné sans en avoir l’arrogance ou l’outrecuidance, Alexandre Manceau a donné à George ce qui lui avait jusque-là terriblement manqué : la tendresse et l’affection. Pour la première fois sans doute, elle ne joue pas la mère ou l’amie auprès de lui. Elle n’a pas besoin de l’encourager, de le relever, de lui prêter une épaule et une oreille attentive. Elle se contente d’être amoureuse et de partager sa vie avec lui. Comme cela a dû lui sembler reposant.

    Volontairement restrictif, l’ouvrage se borne à nous conter la période allant de 1849 à 1865. George Sand est terriblement ébranlée par l’échec de la Révolution de 48. Elle se sent vieille, fatiguée et lasse. Financièrement la période est délicate et sa famille connait divers tourments. L’arrivée d’Alexandre à Nohant passera d’abord quasi inaperçue. Il lui faudra du temps pour s’intéresser à ce jeune homme et se rendre compte de ses multiples petites attentions. Il deviendra son secrétaire, son ami puis son amant… et cela durera quinze ans.

     

    L’écriture d’Evelyne Bloch-Dano est agréable, fluide et donne envie de tourner les pages pour en découvrir toujours plus. L’ouvrage est bien documenté, il se base notamment sur la correspondance de Sand et de son éditeur et sur les Agendas rédigés par Sand et Manceau ainsi que sur son autobiographie.

    On pourrait regretter, comme George, mon amie bloggeuse, que l’auteur parle très peu des romans de Sand écrits durant cette période, ou n’approfondisse pas certains faits importants de sa vie. Mais George est une experte en la matière. Je ne suis qu’une béotienne. J’ai découvert George Sand lors de ma visite de Nohant, il y a presque 20 ans. J’ai lu alors « La petite fadette » et « ‘La mare au diable », deux romans seulement parmi son incroyable production et la biographie que Joseph Barry lui a consacrée. Depuis je n’avais plus rien lu d’elle ou sur elle, me contentant de voir des films qui la mettaient en scène.

     

    J’ai donc pris ce livre pour ce qu’il était, le récit de l’histoire d’amour d’un écrivain célèbre et d’un jeune graveur de talent, de treize ans son cadet. En cela, je n’ai pas été déçue de ma lecture. Cette biographie est empreinte d’émotion, d’empathie ; elle nous décrit une femme énergique à la vitalité débordante, elle ne gomme pas ses défauts de mère et n’embellit pas le personnage. A travers les nombreuses références historiques et littéraires, elle ancre George Sand dans son époque, dans la vie et nous permet une découverte ou une redécouverte agréable et soignée. Je ne peux que conseiller ce livre à ceux qui voudraient à leur tour en connaître un peu plus.

    Pour une critique plus pertinente et beaucoup mieux documentée, lisez le blog de George, ici.

     

     

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  • Mes lecturesSarah a 39 ans et apparemment tout pour être heureuse. Mais il n’en est rien. Elle a décidé de mettre fin à ses jours, non sans avoir au préalable, planifié son départ et sa vengeance. Elle compte bien régler ses comptes et le fait méticuleusement, ne laissant rien au hasard. Sa nièce, Agathe, mettra tout en œuvre pour comprendre et aider sa tante à dénouer, post mortem, l’écheveau inextricable de leurs secrets de famille.

     

    Mon avis :

     

    Cette histoire de famille est truffée de faux semblants, de coups bas, de secrets inavouables que l’on découvre peu à peu, tout au long d’une intrigue sans temps mort. Le lecteur va de surprise en surprise entraîné dans cette recherche de vérité absolue. Chaque famille a sa part d’ombre, mais celle de Sarah semble n’avoir que ça. Sous la houlette d’un patriarche implacable qui joue avec les siens sur l’échiquier de la vie, chacun des membres réagira – ou non – selon son tempérament et ses capacités.

    Un excellent suspens sous-tend cette histoire drôle et noire à la fois mais agréablement racontée. Une belle découverte que ce roman.

     

     

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  • Mes lectures

    Matilda vit sur une île perdue du Pacifique, un petit paradis à l’écart du monde. Mais un jour, une guerre éclate et l’île est envahie par les soldats et tous les Blancs fuient. Sauf un, Mr Watts. Il décide de remplacer le maître d’école et d’apprendre à lire aux enfants.

    Mon avis :

     

    Attirée par la 1e et la 4e de couverture, j’ai acheté ce roman sans rien en connaitre. Je ne le regrette pas. Ce récit tendre et intelligent ne nous conte pas seulement l’histoire de Mathilda sur son île de Bougainville, mais il nous laisse entendre comment la littérature peut changer nos vies. 

     

    Nous sommes en décembre 1991 et l’île est soumise à un embargo total suite à la rébellion des habitants contre les exploitants australiens des mines locales. Quelques rares hommes restent au village avec les femmes et les enfants. Parmi eux, Mr Watts, seul homme blanc de l’ile, marié à Grâce, une indigène. Ayant décidé de rouvrir la classe pour les enfants, lui qui n’est pas enseignant va les éduquer d’une part en invitant régulièrement leurs mères à venir partager un savoir qu’elles possèdent et d’autre part, en leur lisant « Les Grandes espérances » de Charles Dickens. Cette lecture de l’Angleterre victorienne deviendra pour les enfants, une échappatoire aux violences quotidiennes qu’ils subissent.

     

    Brillamment menée, l’intrigue nous réserve moments de tendresse, d’humour et de grande violence. La narratrice, Matilda, petite noire d’une île du Pacifique, s’identifie à Pip, petit londonien du XIXe siècle qui lui ouvrira les portes d'un monde insoupçonné. Elle trouvera dans ce récit la force qui lui faut pour supporter sa vie et décider ensuite d'en changer.

    Ce roman initiatique est une vraie merveille d’humanité et de chaleur humaine ainsi qu’un hommage fantastique à la littérature et à la magie des mots.

     

     

    C'est mon premier coup de cœur de l'année.

     

     

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  • Mes lecturesSoixante-deux chroniques atypiques décrivant le quotidien.

    Où il est question d’une banquette arrière qui disparait, de la méchanceté ontologique des cintres, du complot des chaussettes ou de lave-vaisselle caractériels. Car les objets ont non seulement une âme mais aussi de mauvaises pensées et s’échinent à jouer des tours.

    Alain Rémond, journaliste à Télérama, La-Croix et Marianne, nous propose ici ses textes, parus au préalable dans Marianne. Il y croque l’état du monde de manière savoureuse, nous rappelant, non sans humour, que le quotidien est une machine à fabriquer l’éphémère.

    Soixante-deux chroniques drôles, insolentes, sarcastiques, loufoques ou saugrenues qui feront tantôt sourire, tantôt rire. Un régal.

     

     

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