• Mes lecturesSoixante-deux chroniques atypiques décrivant le quotidien.

    Où il est question d’une banquette arrière qui disparait, de la méchanceté ontologique des cintres, du complot des chaussettes ou de lave-vaisselle caractériels. Car les objets ont non seulement une âme mais aussi de mauvaises pensées et s’échinent à jouer des tours.

    Alain Rémond, journaliste à Télérama, La-Croix et Marianne, nous propose ici ses textes, parus au préalable dans Marianne. Il y croque l’état du monde de manière savoureuse, nous rappelant, non sans humour, que le quotidien est une machine à fabriquer l’éphémère.

    Soixante-deux chroniques drôles, insolentes, sarcastiques, loufoques ou saugrenues qui feront tantôt sourire, tantôt rire. Un régal.

     

     

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  • Mes lecturesEn Belgique, la peine de mort a existé jusqu’en 1996 mais n’a que très rarement été appliquée. D’ailleurs, les dernières exécutions remontent à 1950.

    Dans cet essai, Jérôme de Brouwer, juriste et historien, met en lumière huit faits divers bruxellois du 19e siècle. De sa plume vive et sensible, il nous raconte les faits comme s’il y était, avec sa véracité d’historien et nous confie les vies de ceux qui furent livrés au bourreau.

    Le Bruxelles miséreux de l’époque défile sous nos yeux avec ses taverniers ripoux, ses filles de joie, ses artistes… On s’y croirait. Son talent de romancier ne doit cependant pas nous faire oublier qu’à l’époque où la guillotine trônait porte de Hal, chaque exécution était jour de kermesse et de réjouissance. Quelque peu sordide, non ?

     

     

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  • Mes lecturesDans ce récit, Jean-Philippe Blondel fait le point sur vingt années d’enseignement. Professeur d’anglais dans un lycée français, il retrace ses souvenirs de classe, de salle des profs, de manifestant et de pédagogue, parfois malmené par le système et sans cesse occupé à se remettre en question au gré des fantaisies administratives ou pédagogiques à la mode.

    Pas de rancœur, ni de regret, juste une réflexion plutôt optimiste sur le temps qui passe, sur l’évolution du métier, en bien comme en mal, sur les jeunes d’aujourd’hui différents de ceux d’hier et si proches à la fois…

    Jean-Philippe Blondel met le doigt avec justesse sur ce qui fait le métier de prof, sur ses paradoxes, ses charmes et ses difficultés. Il nous renvoie, à nous prof, une image miroir où on ne peut que se reconnaître et qui nous amène à réfléchir également.

    Son amour du métier transparaît à chaque ligne dans son style simple, rempli d’émotion pudique. Pas de pseudonyme ici, il parle de lui en « je ». On reconnaîtra certains personnages de ses récits précédents mais c’est bien le prof de lycée expérimenté qui parle ici et non un collègue.

    Ce qui a retenu mon attention en particulier, ce sont les liens qu’il crée si bien avec ses élèves à partir des lectures qu’il leur donne. La littérature nourrit l’enseignement et l’enseignement nourrit la littérature. Je le rejoins pleinement.

    On referme le livre en se disant que le message est optimiste et plein de vie et cela fait un bien fou.

     

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  • Mes lecturesInformaticienne quadragénaire Pascaline trouve un appartement qui correspond exactement à ce qu’elle imaginait pour sa nouvelle vie de femme divorcée, sans enfants. Un deux-pièces calme et clair qui donne sur une rue animée. Mais à peine installée, Pascaline apprend par une voisine qu'un drame s'est déroulé dans ces lieux. Comment vivre dans des murs marqués par l'horreur ? Comment continuer à dormir là comme si de rien était ? Et pourquoi Pascaline ne cesse-t-elle d'y penser ? Lentement mais sûrement, par touches infimes, cette tragédie fera resurgir chez Pascaline une ancienne douleur, une fragilité secrète restée trop longtemps enfouie. Seule face à la mémoire des murs, elle devra affronter son passé.

    Mon avis :

    Dès le départ, suspens et émotion nous lient à cette femme que l’on voit perdre pied sans pouvoir rien pour elle. On voudrait l’aider, l’empêcher de sombrer dans la folie, mais, tout comme sa collègue de bureau, on se sent impuissant. Sombre et angoissant, ce roman nous tient en haleine jusqu’au bout. Deux heures de lecture palpitante s’offrent à vous.

     

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  • Mes lecturesCurieux, vif et intelligent, Fawad, onze ans, porte sur le monde un regard critique et amusé. Son père et ses frères ont été tués pendant la guerre, et il vit à Kaboul avec sa mère, qui se démène pour subvenir à leurs besoins. Tout change lorsque celle-ci trouve un emploi chez des expatriés qui acceptent de les loger. Fawad découvre le confort moderne et le comportement étrange des Occidentaux en observant ses hôtes, une joyeuse petite bande aux mœurs étranges. Surtout, il se lie d'amitié avec Georgie, une Anglaise éblouissante qui travaille dans une ONG et vit une dangereuse histoire d'amour avec un chef de guerre afghan. Durant une année, Fawad va grandir au rythme de deux cultures.

     

    Mon avis :

     

    Fawad, c’est le Gavroche de Kaboul. Sa candeur et son innocence apporte fraîcheur et tendresse à la peinture bien triste de la vie en Afghanistan. Les talibans sont partis mais le pays a souffert et souffre encore. Deuils, misère, amertume… touchent les proches de Fawad.

    Alors que le pays essaie de se reconstruire, Fawad, lui, découvre, la vie, l’amitié, l’amour. La différence aussi, auprès d’étrangers venus aider son peuple et qui mènent des vies bien étranges, loin des valeurs et des traditions que sa mère lui a inculquées. Au fur et à mesure, une réelle tendresse va s'installer entre les protagonistes et chacun apprendra des autres. L'immersion dans la culture afghane est totale et vécue de l'intérieur, ce qui rend ce livre très intéressant.

     

    J’ai éprouvé beaucoup de tendresse et d’admiration pour cet enfant. Et beaucoup aimé la profondeur des propos sous une écriture fluide et légère.

     

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  • Mes lecturesNicolino, le narrateur, est le seul habitant de la petite ville de Sélinonte, en Sicile, à comprendre les nuances du langage. Amoureux de la belle Primula, Nicolino se demande comment aimer. Lui seul sait d'où vient la perte du langage à Sélinonte. Il était un enfant turbulent quand arriva dans la ville un libraire aussi laid qu'étrange qui organisait des lectures dans sa boutique vide. Fuguant dans la nuit pour écouter l'effrayant personnage, Nicolino retint les pages qu'il entendait. Les habitants de Sélinonte ne tardèrent pas à persécuter l'étranger, qui fut contraint de quitter la ville emportant avec lui le sens des mots.

     

    Mot avis :

     

    Un roman entre poésie et fantastique. Une allégorie. Il est difficile de trouver des repères pour parler de ce roman hors norme. L’écriture est particulièrement, la mise en page différente, alternant paragraphes et extraits d’œuvres classiques sans qu’il y ait vraiment de chapitres…

    Ce roman traite à la fois de la perte des repères culturels, du désintérêt pour la beauté de la langue et ses richesses et du rejet de la différence, de l’étranger. Les livres seraient une voie vers la tolérance, l’intelligence et l’amour d’autrui. J’adhère assez.

    J’ai beaucoup aimé ce livre, à lire deux fois : une fois pour la découverte, une seconde pour vraiment goûter à la poésie et au lyrisme qui s’en dégagent.

     

     

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  • Mes lecturesTout débute par une petite annonce, de celles que l’on découvre régulièrement dans les magazines ou les journaux. Marks and Co, une librairie spécialisée dans la recherche de livres anciens et épuisés, offre ses services. Hélène Hanff, une «écrivain sans fortune» recourt une première fois à leurs prestations. S’engage peu à peu une étrange correspondance entre les Etats-Unis et l’Angleterre, entre une femme, libre de caractère et de propos, amoureuse de la littérature, et les employés d’une librairie, en particulier Frank Doel. Son dévouement, sa délicatesse et sa réserve toute britannique touchent la New-yorkaise, exigeante et avide d'éditions originales, de textes rares introuvables aux États-Unis.

     

     

    Mon avis :

     

    Cette authentique correspondance échangée pendant vingt ans est un trésor d’humour, de charme, de descriptions sur la vie à Londres, de 1949 à 1969, d’attentions et d’amitié. Sans oublier les nombreux avis et commentaires apportés sur les ouvrages anglais qu’Hélène affectionne et qui constituent une histoire (personnelle) de la littérature anglo-saxonne. Il est aussi plaisant de découvrir, au fil des lettres, la personnalité d'Hélène, son caractère entier et absolu et ses goûts tranchés.

    Ce récit nous montre combien les livres et les librairies peuvent prendre de place dans notre vie.

    Si l’on ignore que ces lettres sont bien réelles, on pourrait croire qu’il s’agit là d’un roman finement construit : on y retrouve en effet un souci narratif romanesque par la publication de lettres émanant de collègues de Frank qui viennent éclairer la relation entre les deux correspondants.
    Hélène Hanff a connu la gloire avec ce livre alors que toute sa vie, elle tira le diable par la queue en rédigeant des scénarios pour la télévision et des livres pour enfants.

    A l’heure où Internet et le livre électronique prennent du galon, l’objet livre est ici le centre du roman et les bibliophiles ne s’y trompent pas puisque cet ouvrage connait un véritable succès depuis sa sortie en 1971.

     

     

     

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