• Est-ce le fait d’être en manque de lecture - car en manque de temps - mais je suis prise d’une frénétique envie d’acheter des livres en ce moment. J’en ai pourtant plusieurs, sur la table du salon, qui me font de l’œil depuis mars ! Mais voilà, les promotions d’été sont vraiment tentantes. De plus, bon nombre de livres intéressants paraissent en poche en ce moment et il devient très dur de résister.

      

    Voici mes derniers achats et d’autres sont en passe de les rejoindre…

      

    Que les lecteurs sont faibles…

      

      

     Pas d'été sans un livre...Pas d'été sans un livre...Pas d'été sans un livre...

      

      

     

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  • Délicieuses pourritures, Joyce Carol OATES1975. Gillian Brauer, 20 ans, brillante étudiante de troisième année, voudrait briller encore davantage aux yeux de André Harrow, son charismatique professeur de littérature, qui, cette année-là, a créé un atelier de poésie aussi recherché que sélectif. Fatigué des poèmes plus ou moins convenus qu'elles produisent, Harrow décide de faire écrire et lire en classe à ses élèves leur journal intime, n'octroyant ses compliments qu'aux confessions les plus osées, ce qui provoque surenchères et accidents parmi les élues. Car, on s'en doute, toutes ces demoiselles sont amoureuses de leur professeur qui en joue sans vergogne. Et Gillian est décidée à plaire autant que Harrow à séduire.

     

    Mon avis :

     

    J’ai dévoré les 125 pages de ce roman en une heure. Mais le sentiment de malaise qu’il m’a laissé perdure encore. Certes, nous sommes dans les années 70, permissives et libérées, dans une université américaine, mais a-t-on, avait-on le droit, en tant qu’enseignant de se comporter ainsi ? Se délecter des pages les plus noires ou les plus osées des journaux intimes de ses étudiantes est une perversion grave que l’administration n’aurait pas dû tolérer. J’ose croire que plus aucun jeune aujourd’hui ne tomberait dans le panneau.

    Et ceci, n’est qu’une petite partie de ce que ce séduisant professeur, jouant de son autorité et de son charme, inflige à ces jeunes élèves, en souffrance pour différentes raisons. Tel un père machiavélique, il fait régner la jalousie et l’envie entre les filles qui, pourtant, s’apprécient. Diviser pour mieux régner. Manipuler.

     

    Je remercie Estelle de m’avoir offert ce roman que je souhaitais lire depuis longtemps. Si le propos m’a bouleversée, je n’ai pas été déçue par ce récit dont l’écriture précise et la musicalité des phrases m’ont séduite. Oates a le don de créer une atmosphère en quelques phrases courtes, bien senties, et d’une froideur incroyable. Elle ne juge pas, elle décrit. La tension qui règne entre les filles, les non-dits, le jeu de la séduction qui s’installe créent un malaise que l’auteur a subtilement amené. C’est un roman court mais très dense dont on ne sort pas indemne.

      

     Délicieuses pourritures, Joyce Carol OATES

     

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  • Trouvez-moi un coupable, Margaret YORKEBrutalement abandonnée par son mari, Nina Crowther décide de prendre du champ en assurant le gardiennage d'une grande propriété. Mais rien n'est paisible, dans cette paisible campagne : les jeunes filles trouvent la mort au fond des bois et les vieux messieurs ne sont pas aussi inoffensifs qu'il y paraît... Une angoissante ambiance faite de petits riens. 

     

    Mon avis :

     

    Je ne connaissais pas Margaret Yorke avant d’offrir un de ses livres à Alex pour le swap « Partners in crime » de l’été dernier. Cette dame, qui fut présidente de l’association « Crime Writer’s Association » est née en 1924. Pour goûter son écriture, c’est important de le savoir. Son style ayant un parfum suranné un peu déroutant mais tellement british qu’on y plonge avec plaisir.

    Pendant la guerre, Margaret fut bibliothécaire dans un hôpital avant de rejoindre la Royal Navy où elle fit partie de WRNS (!) avant de devenir libraire. Une femme courageuse et déterminée, certainement indépendante et en marge de ce que la société anglaise de l’époque attendait des femmes.

     

    Nina, son personnage principal, voit son univers basculé après 24 ans de mariage. N’ayant jamais travaillé et ayant tout donné à son couple et sa famille, elle se retrouve désœuvrée et seule alors qu’elle a à peine 43 ans. Sous la plume de Margaret Yorke, elle va prendre le taureau par les cornes, surmonter appréhensions et craintes et prendre sa vie en main. On sent que l’auteure n’a pas envie d’en faire une femme larmoyante et fragile. Peu à peu, on assistera à la transformation de Nina, prenant des décisions sans l’aide de personne et se lançant dans des entreprises qu’elle ne se serait pas crue capable d’envisager !

    J’ai beaucoup aimé ce regard sur la condition de la femme dans ce roman. Il y a Nina, mais aussi Priscilla, la jolie femme ambitieuse a qui tout a toujours réussi ; Heather qui a connu des revers divers mais a toujours fait front et tenu son rang ; enfin Sarah et Jenny, les filles de Nina, chez qui on retrouve des traits de caractère de leur mère.

    Une fine observation de la société anglaise et des ses traditions.

     

    En lisant ce roman, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement avec l’ambiance des romans d’Agatha Christie ou les aventures de l’Inspecteur Barnaby. La campagne anglaise proche de Londres, ses manoirs, ses cottages… ; les habitudes britanniques comme la broderie, le thé ; la hiérarchisation de la société ; les œuvres de bienfaisances ; les commérages ; les balades dans les champs, un labrador sur les talons… tout concourt à vous plonger dans l’atmosphère de l’Angleterre picturale de Constable.

     

    L’intérêt du roman est justement dans ces descriptions de la vie de tous les jours et des personnages, livrant peu à peu leurs petits secrets. Certes, il est question de tueur en série, de jeunes filles assassinées mais l’enquête et l’intrigue ne sont pas au cœur du récit. Elles semblent périphériques à la vie du village de Netherton St Mary où Nina s’est installée et où elle perce petit à petit les secrets des uns et des autres.

    Un récit intimiste, une écriture légère et précise comme la broderie anglaise, pour un récit atypique mais combien divertissant.

     

    Merci à Alex, du blog Mot-à-Mots de m’avoir prêté ce roman.

      

      

    Trouvez-moi un coupable, Margaret YORKETrouvez-moi un coupable, Margaret YORKE

      

     

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  • « C’était vrai : Nina et sa fille aînée s’étaient mariées toutes les deux à dix-neuf ans et avaient eu tout de suite leur premier bébé.

    Elles s’étaient immergées d’emblée dans la vie domestique. »

     

    Trouvez-moi un coupable, Margaret YORKE

     

    Un extrait qui campe d’emblée le personnage principal, Nina. Tout le contraire de moi J et plus encore de l’auteure Margaret Yorke. Un policier anglais tout en atmosphère.

     

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  • Le pacte boréal, Anna JANSSONAlors que le froid et la neige de décembre submergent la côte, la petite ville suédoise de Kronköping est soudain plongée dans la terreur. Des inconnus sont pendus ou mutilés selon des méthodes qui rappellent les pires châtiments de la mythologie scandinave. Est-ce l'œuvre d’une secte ? Et pourquoi avoir choisi ces hommes et ces femmes sans histoires ? Ou bien s'agirait-il d'un tueur solitaire adepte des traditions nordiques les plus sanglantes ? La belle Maria Wern fait partie de l'équipe de policiers chargée de mener l'enquête. Sacrifiant ses vacances de Noël, elle doit au plus vite déchiffrer les signes étranges que les tueurs laissent sur les scènes de crime …

     

    Mon avis :

     

    Une question tout d’abord : pourquoi les récits nordiques se passent-ils presque toujours en hiver, aux environs de Noël ? C’est le quatrième auteur que je lis qui place son intrigue à cette période !

     

    Paru en 2010, ce roman vient de sortir en poche et c’est à cette occasion que Livraddict l’a proposé en partenariat. Poursuivant ma découverte des auteurs nordiques, je me suis laissé tenter.

    L’intrigue se déroule dans la petite ville portuaire de Kronköping, tirée de l’imagination de l’auteure. Tout comme chez Camilla Lackberg, le personnage principal d’Anna Jansson, est une jeune femme, Maria Wern. Mariée et mère de famille, elle tente d’harmoniser au mieux sa vie de famille et son métier qui exige des horaires assez flexibles. En famille, elle doit composer avec une belle-mère envahissante et tyrannique, au travail, avec un patron macho et bourru. Trouver le juste équilibre entre les deux sera une part importante du récit parallèle à l’enquête.

     

    Dès les premières lignes, nous sommes plongés dans la description d’un crime crapuleux et horrible, perpétré selon des rites qui rappellent la mythologie scandinave. Les indices pourtant nombreux ne permettent pas aux enquêteurs de dénouer rapidement l’affaire. La scène se déroule en plein bois et les témoins ne sont pas légion. Il faudra attendre qu’un lien soit établi avec une autre affaire ayant défrayé la chronique neuf ans plus tôt, à Uppsala, pour que l’enquête rebondisse et s’emballe.

     

    Ecrit comme un thriller, ce roman policier mène le lecteur vers des crimes toujours plus glauques, plus angoissants. Les indices semés le perdent en conjectures pour ensuite lui offrir un rebondissement inattendu. Le rythme s’accélère au fil des pages : après une lente mise en place, l’histoire nous entraine dans un tourbillon de révélations et une course contre la montre haletante entre Maria et le tueur.

     

    L’intéressant dans ce roman réside aussi dans l’introduction des rites et symboles de la mythologie nordique. J’ai vraiment appris sur ce domaine en lisant ce roman car il m’a poussée à m’informer sur les divinités et traditions dont il est ici question. Pour éviter que les lecteurs non avertis ne décrochent au fil du livre, l’auteure a eu la bonne idée de faire intervenir dans l’enquête, un historien spécialiste de la mythologie scandinave. Régulièrement, il apporte les éclairages nécessaires pour la bonne compréhension des faits. (Mais un petit tour sur le net n’est pas superflu pour bien comprendre les arcanes de ces récits anciens.)

     

    Mêlant passé et présent, traditions et vie moderne, ce polar nous pousse à comprendre le processus mental du tueur, son mode de pensée et le moyen de le prendre à son propre jeu. L’écriture précise et alerte de l’auteur nous offre un roman vif et passionnant et une intrigue qui tient ses promesses jusque dans les dernières pages.

     

    Merci à Livraddict et au Livre de Poche pour cette découverte !

      

     

     Le pacte boréal, Anna JANSSONLe pacte boréal, Anna JANSSON

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  • Hommage à Jacqueline HarpmanL’écrivaine et psychanalyste Jacqueline Harpman est décédée à l’âge de 82 ans, ce jeudi, des suites d’une longue maladie.

     

    Jacqueline Harpman est née à Etterbeek le 5 juillet 1929.

    Elle doit quitter la Belgique pendant la Deuxième Guerre mondiale pour se réfugier avec son père, un juif d’origine néerlandaise, à Casablanca au Maroc où elle effectuera ses études secondaires. C’est là-bas qu’elle se passionne pour la littérature, notamment pour Balzac, Proust et Freud.

    Elle rentre en Belgique lors de l’automne 1945 avant d’entamer des études de médecine qu’elle abandonnera après deux ans en raison de la tuberculose. Elle passera ainsi près de deux années au sanatorium d’Eupen pour se soigner.

     

    Sa carrière littéraire démarre en trombes avec son premier roman, “Brève Arcadie”, publié en 1959, qui remporte le Prix Rossel.

    En 1963, elle épouse Pierre Puttemans, architecte, critique d’art et poète, avec qui elle a deux filles.

    Son deuxième roman n’ayant pas eu le succès escompté, elle abandonne l’écriture et entame des études de psychologie. Elle obtient son diplôme en 1970.

     

    Elle revient à l’écriture en 1985 avec « La Mémoire trouble ». Suivront « La plage d’Ostende » en 1991, Prix Point de Mire (certainement le plus connu) puis « Moi qui n’ai pas connu les hommes » en 1995, nommé pour le Prix Fémina, et « Orlanda » en 1996 qui recevra le Prix Médicis.

    « La dormition des amants » parait en 2003 suivi de « Ce que Dominique n’a pas su » en 2007. Ce sera son dernier roman.

     

    Chevalier de la Légion d’Honneur, Chevalier des Arts et Lettres, Jacqueline Harpman était aussi membre de la Société Belge de Psychanalyse et de l’Association Psychanalytique internationale.

      

      

     

    Hommage à Jacqueline Harpman

     

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    Les disciples, Edmond PROCHAIN, ELVINEOn peut être le Fils de Dieu et pas forcément très bien entouré... Les disciples de Jésus sont des hommes comme les autres. Un peu trop comme les autres ? Incrédules, bagarreurs, jaloux, ronchons : leur foi n'a d'égale que leur mauvaise foi. Mais on les aime comme ça. Au tout début de l'ère chrétienne, l'aventure commence avec quelques pauvres types mystérieusement choisis. Une première promo, pas forcément de premier choix... 

     

    Mon avis :

     

    En trois cases, ces strips nous présentent les moments forts du Nouveau Testament, de l’Annonciation à l’Ascension. Ce recueil nous offre 92 scènes désopilantes, d’un ton décalé, parfois décapant mais jamais irrévérencieux. Ceux qui connaissent un peu les textes dont il est question (au risque de ne pas comprendre) savoureront cette relecture des Evangiles où les disciples, un peu dépassés, incrédules souvent et d’une terrible mauvaise foi, essaient de comprendre le message délivré par le Christ.

    Attachants, ces disciples sont à notre image, des hommes tout simplement. Et c’est ce côté humain qui constitue le ressort comique des saynètes. Comique de situation, jeux de mots, humour absurde… alternent brillamment nous montrant combien les disciples ont dû se sentir démuni face aux responsabilités qu’ils avaient à assumer.

    Un bon moment de détente, un petit recueil efficace et drôle.

     

      

    Les disciples, Edmond PROCHAIN, ELVINE

     Les disciples, Edmond PROCHAIN, ELVINE

      

      

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