• Axel est un petit génie à la gueule d'ange, créateur du jeu Meurtres à Babylone. Lorsque sa copine est retrouvée morte sur son bateau, disposée en X et entourée de polaroïds, tous les soupçons se portent sur lui ! Pourquoi s'enfuit-il à Berlin ? Que fait ce dandy parisien avec des terroristes ? En se lançant à sa poursuite, Louise Morvan devient l'héroïne d'un jeu bien réel, aux limites de l'art et de l'horreur.

     

    Mon avis :

     

    Dans son premier roman, Dominique Sylvain faisait de Tokyo un personnage à part entière. Ici, ce rôle est joué par l’art contemporain et le milieu artistique. Un monde où les valeurs morales et rationnelles du commun des mortels semblent être abolies, sacrifiées sur l’autel de la liberté d’expression.

    Ecrit d’une plume énergique et trempée dans l’acide, ce roman nous entraîne dans des milieux interlopes parisiens, berlinois et californiens. Artistes dégénérés et fantasques, terroristes des années 70, dissidents, membres de la pègre… se côtoient dans une intrigue rebondissante que l’on met longtemps à détricoter.

    Louise Morvan est entraînée bien malgré elle dans un jeu sanglant, aux limites de l’art et du sordide, dont elle devient le pion principal.

    Un roman noir à souhait.

     

     

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  • Ici, c'est Harrington Harbour, un point minuscule sur la carte de la Côte-Nord, au Québec, une tête d'épingle face au grand large, un village coupé de la terre ferme et constitué d'un long trottoir pour les allers-retours.

     

    J’ai lu Tout là-bas à sa sortie. Mon amie Sylvie me l’avait envoyé par la poste. J’avais adoré. Je viens de le relire et y ai pris autant de plaisir que la 1e fois.

    C’est un petit récit, un conte dont l'île est le personnage central. Chronique d'une vie insulaire, hors du temps et hors des modes, ce récit, pas comme les autres, secrète un charme indicible et émouvant.

    Une fois le livre refermé, on n'a qu'une envie : aller à Harrington Harbour, rencontrer Luck qui traîne sa brouette ou Lucy qui sort du bureau de poste ou encore Manny, Jim, Émile et les autres.

     

    A voir aussi « La grande séduction » film inspiré à Jean-François Pouliot après la lecture de ce roman. Un petit bijou du cinéma québécois.

     

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  • Louise Morvan a hérité de l’agence de détective de son oncle à sa mort. Elle vivote à Paris de filature en filature. Un jour, l’évêque Chevry-Toscan fait appel à ses services pour surveiller son neveu parti vivre au pays du Soleil Levant. Il a demandé une grosse somme à son oncle pour s’installer avec sa fiancée mais celui-ci soupçonne qu’il a des ennuis et refuse d’en parler. Il demande à la jeune femme de le remettre sur le droit chemin. Louise va découvrir Tokyo, ses traditions, ses non-dits, la puissance des yakusa, leur emprise sur la vie politique… De l’antiquaire à l’homme politique désabusé en passant par le jeune métis malmené et le chef de la pègre…qui manipule qui ? Qui est finalement le plus en danger ?

     

    Mon avis :

     

    Ce roman est le premier de Dominique Sylvain et l’acte de naissance, en somme, de Louise Morvan. Vivant au Japon, l’auteure prend plaisir à nous décrire la vie de Tokyo en été, ivre de chaleur et de pluie. Elle plonge le lecteur au cœur de la ville. On suit Louise des riches quartiers d’affaires aux ruelles les plus glauques. Et l’on est sans cesse écartelé entre le Tokyo moderne et branché et le Tokyo ancestral des traditions. Ces traditions encore bien présentes aujourd’hui, oppressantes même parfois dans la vie des Tokyoïtes. Tokyo est un personnage essentiel de l’intrigue. Rien ne serait pareil si l’histoire ne se passait là-bas.

    Au fil de l’enquête, la mission de Louise va se révéler de plus en plus compliquée et les personnages rencontrés extravagants. Ses rêves délirants sont-ils des bons ou des mauvais présages ? Doit-elle en tenir compte, elle qui ne croit pas à la prémonition ?

    Dépaysant et bien écrit, pourvu d’une intrigue qui s’épaissit au fil des pages au lieu de s’éclaircir, ce roman est un bon polar qui donne envie de découvrir la suite de l’œuvre de Dominique Sylvain.

     

     

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  • La Fnac a demandé récemment à ses adhérents belges d’établir une liste des trente livres belges à retenir de ces trente dernières années. Le journal Le Soir a ensuite demandé à ses internautes de plébisciter les dix « meilleurs » parmi les 30 livres choisis par les adhérents Fnac. Vous suivez ?

    En parallèle avec le challenge de REKA sur la littérature belge (voir ici)  je vous en donne la liste ci-dessous.

      

    1.     Stupeur et tremblements, Amélie Nothomb

     2.     Le chagrin des Belges, Hugo Claus

     3.     Mort d’un parfait bilingue, Thomas Gunzig

     4.     Le passeur de lumière, Bernard Tirtiaux

     5.     La plage d’Ostende, Jacqueline Harpman

     6.     Le secret des femmes, Elisa Brune

     7.     Antigone, Henry Bauchau

     8.     Le mal du pays, Patrick Roegiers

     9.     La salle de bain, Jean-Philippe Toussaint

     10.  Les sirènes d’Alexandrie, François Weerts

     

    Je vous laisse apprécier, peut-être choisir de nouveaux titres à lire. J’avoue humblement n’en avoir lu que deux de cette liste (1 et 3) mais le 10 est dans ma PAL.

     

    Pour plus de détails sur ce sondage, reportez-vous au site du Soir et à la brochure éditée par la Fnac « Made in Belgium ».

     

     

     


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  • Romans policiersMaurice a attrapé la scarlatine. Il doit rester chez lui une dizaine de jours. Mais voilà, son père est absent et sa mère doit absolument partir pour défendre son projet de médiathèque dans un concours d’architecture. Il ne reste que la Tante Willa comme solution. Mais celle-ci a la réputation d’être acariâtre et emmerdeuse et Maurice n’a aucune d’aller chez elle à Trouville.

     

    Mon avis :

     

    C’est toujours avec plaisir que je découvre un roman de Malika Ferdjoukh. Drôle, imaginative, dynamique, elle fait passer toutes ses qualités à ses romans et la lecture en est toujours plaisante. Une fois de plus, je n’ai pas été déçue.

    On prend plaisir aux dialogues qui s’échangent entre Maurice et sa grand’ tante : deux caractères bien trempés, chacun bien campé dans ses habitudes et peu enclin à faire des concessions sans parler du choc des générations.

    On apprécie également l’histoire inattendue, charmante, un brin désuète jusqu’à ce qu’on comprenne où Malika Ferdjoukh entraîne ses jeunes lecteurs. Et là, ce n’est que du bonheur.

    On ne regrette qu’une chose : 66 pages, c’est vraiment trop court !

     

    A recommander chaudement aux enfants dès 10 ans.

     

     

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  • Dans son journal, Lucy écrit tout ce qu’elle ne peut pas dire à haute voix. A treize ans alors que les idées se bousculent dans sa tête et les sensations dans son corps, elle a du mal à supporter son père pasteur et sa mère un peu rigide. L’arrivée du docteur Beauchemin à la maison lui offre un interlocuteur troublant. Dans la touffeur de cet été 1936, la jeune fille découvre des sentiments nouveaux, indicibles.

     

    Mon avis :

     

    1936. La Dépression fait rage. Lucy et sa famille ont à peine de quoi se nourrir et partagent pourtant régulièrement leur table avec des moins bien lotis. C’est ainsi que débarque un jour le Dr Beauchemin. Jeune, beau, large d’esprit et en marge, il prend le temps d’écouter Lucy en pleine crise d’adolescence et de lui répondre comme à une adulte. Au contraire de sa mère qui la rabroue, l’enjoignant à accepter les choses telles qu’elles sont. Au contact du jeune médecin, Lucy apprend à penser par elle-même, développe un esprit critique et entrouvre une porte sur un avenir tout autre.

    Amoureuse des mots et de la vie, curieuse et ivre de découvertes, Lucy se confie à un journal intime qu’elle nomme « cher Carnet ». Le ton est frais et réfléchi, intelligent et enfantin et ce style nous plonge au cœur même des émotions de la jeune fille.

    Ce court récit nous relate un été dans la vie de Lucy. Mais quel été ! Il marque, à n’en point douter, un tournant fondateur pour cette adolescente en quête de liberté.

     

     

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  • Romans policiersLa famille Bennet se compose de cinq filles, d’une mère excessive et sotte et d’un père intelligent et raffiné mais qui préfère la paix et la solitude et néglige pour cela l’éducation des plus jeunes, un peu écervelées. L’aînée, Jane est jolie et réservée, Lizzie, la deuxième, est intelligente, malicieuse et obstinée, Mary, la troisième, est renfermée, mal dans sa peau et passe son temps à lire ou à jouer du piano. Enfin Kitty et Lydia sont frivoles, inconséquentes et stupides. Leur vie va changer, quand un jeune noble vient s’installer pour l’été dans le domaine voisin. Mr Bingley est accompagné de ses sœurs et de son meilleur ami, Mr Darcy, homme distant et orgueilleux.

    La mère de famille n’aura alors de cesse que de marier une de ses filles à ce Mr Bingley.

     

    Mon avis :

     

    Poussée par de vrais fans de Jane Austen, j’ai découvert cette auteure avec bonheur. Les personnages sont bien campés, leur caractère fort et leurs bonnes manières donnent des joutes verbales jubilatoires. D’une grande finesse dans l’écriture et dans l’esprit, ce roman romanesque et drôle est très plaisant. On découvre la bonne société anglaise, ses rites, ses fêtes et ses travers, ses (nombreux) préjugés et cette peur viscérale du « qu’en dira-t-on » et de la mésalliance. On en sourit mais les choses ont-elles tellement changé ?

    J’ai découvert une société anglaise du 18e siècle que je ne connaissais pas et les règles en vigueur qui interdisaient aux filles d’hériter des domaines et propriétés paternelles. Il fallait donc bien en passer par un mariage d’argent pour s’assurer une vie dans des conditions acceptables. Il n’était donc pas facile de concilier amour et raison.

    Pour peaufiner ma découverte, j’ai regardé avec bonheur le téléfilm de 5h joué par Jennifer Ehle et Collin Firth en 1995. Que de jolies demeures et de beaux jardins à l’anglaise ! Et quels acteurs ! Un vrai régal !

     

     

     

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