• Linnea, dix-sept ans, ne s'est pas vraiment remise du suicide de Pia, sa meilleure amie. Elle a bien essayé de se faire de nouvelles copines, mais entre celle qui la suit comme un labrador et celle qui joue la star partout où elle passe, ce n'est pas très brillant. Linnea cherche sa place. Elle cherche le sens de la vie, aussi. Et obtient finalement quelques réponses pas idiotes du tout, en questionnant tout le monde et n'importe qui, genre son petit frère : " C'est comme un film, tant qu'on n'a pas vu la fin, on ne peut pas savoir de quoi ça parle. Si ? " Alors elle envoie tout balader, grâce à sa grand-mère qui lui file un paquet d'argent. Linnea décide de partir en voyage. A la gare de Stockholm elle croise la route de Mark. Un de ces mecs qui bouleversent votre itinéraire. Un de ces loups face auxquels on devient Petit Chaperon rouge.

     

    Mon avis :

     

    Ce livre est la suite de « Entre Dieu et moi c’est fini ».

    Première remarque, Linnea a vieilli d’un an mais elle ne doit pas avoir changé physiquement. Dommage que l’illustration de couverture la présente soudain brune alors qu’elle était blonde précédemment. Une suite logique aurait été bienvenue.

    La jeune Linnea a grandi mais le souvenir de son amie Pia reste vivace. Bien qu’elle fasse tout pour l’oublier, elle revient régulièrement se rappeler à son souvenir. Et c’est douloureux. Comment tourner la page sans avoir l’impression de trahir ? Comment continuer à vivre avec les questions sans réponse que la mort de Pia a ouvertes ?

    Linnea se cherche, s’interroge, souhaite trouver un sens à sa vie. Comme les jeunes de son âge. Elle s’est choisie de nouvelles copines, un peu barjo mais sympas, histoire de ne pas rester seule.

    Mais rien ne va, Pia lui manque, son entourage n’a pas vraiment le temps de s’occuper d’elle… elle perd pied et fuit. S’en suit un voyage précipité, improbable où elle prendra conscience de nombreuses choses, ouvrira les yeux sur le monde qui l’entoure et mûrira plus vite qu’elle ne le croyait.

     

    Proche des préoccupations des jeunes de cet âge, ce deuxième tome est plus profond que le 1er je trouve, tout en étant moins dynamique. Quelques longueurs auraient pu être évitées. Mais la magie opère toujours, l’humour et le ton aigre-doux demeurent et on oscille entre rire et larmes, exactement comme lorsque l’on a 17 ans.

    A lire en attendant la suite.

     

      

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  • Romans policiersSur les hauteurs de l’Himalaya, la maman de la petite Tashi cueille du thé pour vivre. Pendant qu’elle travaille, Tashi, assise à l’ombre des arbres, joue avec les singes et leurs petits. Le jour où sa mère tombe malade, Tashi prend conscience qu’elle doit partir seule cueillir le thé et récolter le maigre salaire qui permettra de régler le médecin et d’acheter de quoi se nourrir. Mais Tashi est petite, les arbustes sont hauts et les paniers beaucoup trop lourds pour elle…

     

    Mon avis :

     

    Le mois de juin n’est pas propice à la lecture. Trop de contraintes professionnelles, de travail, de délais à respecter, empêche de lire à tête reposée. Le temps d’une pause, je me suis plongée avec délice dans « Le thé des nuages ».

    C’est la très jolie couverture qui m’a fait acheter cet album. J’aime particulièrement les contes et celui-ci est richement illustré des dessins délicats de Juan Wijngaard. A contre courant de la mode actuelle, il nous propose des dessins aux tons doux et des gravures en noir et blanc que l’humour rend savoureuses (celles du gouteur de thé, par exemple). Ces dessins, particulièrement réussis, aident à entrer dans l’histoire et l’imaginaire tout en douceur.

    Le texte finement écrit nécessitera peut-être l’aide d’un adulte pour les plus jeunes. Mais il mérite d’être proposé tant il est riche en émotions et découvertes. Il suscitera certainement des questions chez les jeunes lecteurs découvrant un monde qu’ils ne connaissent pas. Quant aux adultes, ils prolongeront avec plaisir leur lecture, par un retour sur les images… pause rêverie dans un quotidien trépidant.

    A savourer avec une bonne tasse de thé, bien sûr.

    Dès 8 ans.

      

      

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  • Romans policiersLe Pr Challenger pressent qu'une catastrophe dont l'origine serait une transformation de l'éther dans lequel flotte notre système planétaire, menace l'humanité. Déjà, une épidémie mystérieuse frappe les habitants de Sumatra. Le Pr Challenger invite ses amis de l'expédition dans Le monde perdu à le rejoindre. « Apporter l’oxygène » est le mystérieux que reçoivent ses invités. Bientôt, l'épidémie s'étend. Ils risquent fort de n'être plus qu'une arrière-garde condamnée à observer l'agonie de la planète avant de disparaître à leur tour...

     Mon avis :

     

    « La ceinture empoisonnée » est un livre de Sir Arthur Conan Doyle dont le titre original est The Poison Belt. Écrit en 1913, il fait partie du cycle des histoires mettant en scène le professeur Challenger, autre personnage de Conan Doyle mais cependant moins connu que Sherlock Holmes. J'ignorais en le commençant qu'il s'agissait de la suite du "Monde perdu". Venant de Conan Doyle, on s’attendrait à lire un policier mais il s’agit en fait d’un roman de science-fiction.

      

    L’histoire débute sur une nébuleuse affaire scientifique qui a mis l'irascible Professeur Challenger hors de lui. Il est question de brouillage des lignes de Frauenhofer, de l’atmosphère d’une comète qui se mêle à celle de la terre et d’un mal mystérieux qui frappe les nègres de Sumatra. « Nègre » n’est pas politiquement incorrect. L’appellation est courante à l’époque. Mais aujourd’hui, elle choque. Le récit est le reflet de son époque.

    Mr Malone, un jeune journaliste et ami de Challenger est le narrateur de l’histoire. Il nous relate 28h ahurissantes qu’il vivra en compagnie de Challenger, du Professeur Summerlee et de Lord Roxton, les héros du Monde perdu.

    Je ne suis pas fan de science-fiction et j’ai eu quelques difficultés à entrer dans l’histoire. Les nombreuses joutes oratoires des professeurs concernant des phénomènes scientifiques inexpliqués et sur lesquels ils n’étaient pas d’accord ne m’ont pas passionnée. Mais je reconnais à Doyle des qualités dans ce domaine et des idées originales. Par certains côtés, il m’a fait penser à Jules Verne. - Je ne me permettrai pas de pousser plus avant la comparaison étant assez béotienne dans ce genre. – Par contre, le style et l’écriture alerte m’ont plu. On y retrouve le Conan Doyle des romans policiers qui parsème de touches d’humour les passages les plus sérieux :

    -J’attends pour aujourd’hui la fin du monde, Austin.

    -Bien Monsieur. A quelle heure, Monsieur ?

    -Je ne sais pas Austin. Avant ce soir.

    -Très bien, Monsieur.

     

    Au final, une lecture découverte assez plaisante. Publiée en jeunesse et recommandée  dès 12 ans, je me pose cependant la question de savoir si les enfants d’aujourd’hui y trouveraient un réel intérêt.

      

     

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  • Faire le tour du globe en 1920 heures, c’est le pari fou que le gentleman anglais, Phileas Fogg, relève en 1872, contre les membres du Reform Club de Londres ! Il entraîne Passepartout ; son valet, dans une course effrénée… Les polices anglaises, qui voient en lui un cambrioleur qui vient de dévaliser la Banque d’Angleterre, le poursuivent sans répit ! Il va vivre une belle aventure où il croise une belle indienne sauvée du bûcher, échappe à l’effondrement d’un pont, à un incendie et à mille péripéties pour remporter son pari.

     

    Mon avis :

     

    La majeure partie des romans de Jules Verne sont ce qu’on appelle « des romans d’anticipation ».

    Ecrit en 1872, en pleine Révolution industrielle, « Le Tour du monde en 80 jours » a été influencé par les progrès techniques d’alors : bateaux à vapeur et chemin de fer, sans oublier le Canal de Suez, inauguré en 1869. Pour gagner son pari fou, Phileas Fogg empruntera tous les moyens de transport existants, même l’éléphant ! Ce roman nous révèle ainsi une société en pleine mutation où transparaissent déjà les signes de la mondialisation et de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

      

    Contemporain de Zola, Stendhal, Balzac, Dumas… et d’autres grands noms, il se démarque par son imagination, son esprit d’aventure et sa jeunesse d’esprit qui font de lui un formidable conteur aux charmes inépuisables.

    Comme ses autres romans, celui-ci est riche en aventures et rebondissements de toutes sortes (ce qui fit le bonheur de l’industrie cinématographique). Par ses descriptions, on sent chez Jules Verne une volonté de faire rêver les jeunes mais aussi de leur transmettre des savoirs géographiques sans en avoir l’air. Cet ouvrage est d’ailleurs une vraie leçon de géopolitique. Fogg nous fait traverser non seulement l’empire britannique mais aussi deux mondes qui s’opposent : l’Asie et l’Amérique. Celle-ci, au lendemain de la Guerre de Sécession (1861-1865) vit sous un système politique fédéral reposant sur un président élu pour 4 ans. L’esclavage est aboli depuis 1868 et l’égalité a été proclamée en 1870 mais les troupes fédérales occupent toujours le Sud. L’Inde que Fogg vient de quitter est en pleine expansion. Fierté des Anglais, elle jouit de la croissance économique de son colonisateur et voit ses réseaux de communication se développer.

      

    Ce roman de Jules Verne est certainement le plus connu et le plus lu. Facile d’accès, il nous donne un beau témoignage de l’époque à laquelle il a été écrit.

     

     

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  • Dora a quitté sa Bretagne pour accompagner son père en Inde. Emerveillée, elle se retrouve plongée dans un monde foisonnant, aux couleurs éclatantes, aux senteurs inhabituelles. Et surtout, elle découvre une autre façon de vivre. Savitri, sa nouvelle amie, l’initie aux coutumes et aux croyances de son pays. Mais bien des énigmes l’environnent. Dora ne comprend pas la résignation de Lila, promise à un homme roche et influent alors qu’elle en aime un autre. Révoltée, elle décide de l’aider à changer ce destin tout tracé, sans se douter qu’il va lui falloir affronter bien des dangers.

     

    Mon avis :

     

    A la fois roman d’aventure et conte surnaturel, ce livre nous plonge au cœur de l’Inde et de ses coutumes. A travers les yeux d’une enfant, nous découvrons un pays magnifique et fascinant, aux us et coutumes tellement éloignés des nôtres.

    Dora, l’héroïne, a une forte personnalité. Déterminée, fonceuse, elle a aussi toute la naïveté de ses onze ans. Devant la nouveauté, elle réagit avec son tempérament de jeune occidentale et sa fougue. Jeune fille libre et franche, elle proclame son incompréhension voire son opposition aux systèmes des castes et aux mariages arrangés qui ont encore lieu là-bas. Mais peu à peu, guidée par sa nouvelle amie, Savitri, elle apprend à comprendre l’Inde, ses habitants et les diverses traditions qui régissent leur vie.

    La confrontation des deux cultures est très intéressante. On sent que l’auteur connait son sujet, ayant longtemps séjourné en Inde. On perçoit également que c’est un pays qu’elle aime et qui la touche.

    Le style agréable et simple est à la portée des jeunes lecteurs qui apprécieront cette histoire d’amitié et le dépaysement qu’elle leur offre. Le sérieux et la véracité des informations qui émaillent le récit sont aussi un atout de ce roman qui m’a beaucoup plu.

    Je remercie vivement Saad Bouri des Editions du Jasmin qui m’a fait parvenir ce livre dans le cadre de Masse critique proposée par Babelio.

      

    Pour un autre avis, voir chez Liyah

      

      

     

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  • Dolan fréquente les restaurants chics de Los Angeles, les beautés en vison et en robe à paillettes. Il roule dans une Cadillac blindée, du même gris argenté que sa chevelure. Il est riche et puissant. Mais, pour lui, le compte à rebours a commencé…

     

    Mon avis :

     

    Cette histoire courte a été publiée en 1993 dans un recueil de nouvelles intitulé « Rêves et cauchemar ». En 2009, les Editions Magnard ont publié cette nouvelle seule, dans leur collection « Classiques et Contemporains ». La même année, un film sortait sur les écrans avec Christian Slater dans le rôle principal.

    Robinson est un instituteur sans histoire jusqu’au jour où sa femme est assassinée par Dolan. Anéanti, il ne vit plus que dans l’espoir de la venger. Patiemment, année après année, il va préparer sa vengeance, l’organiser, la peaufiner.

    Ce récit à la 1e personne nous compte le plan machiavélique mis en place par Robinson et la manière minutieuse avec laquelle il le prépare. La tension monte de page en page. On pense qu’il va renoncer, qu’il va échouer, on le pense proche de la réussite… King parvient à nous faire entrer dans ses pensées et au fil de la lecture sa fébrilité nous est communiquée.

    Ce récit construit avec froideur autour du thème de la vengeance est d’une remarquable efficacité.

    La vengeance est-elle la seule justice qui reste aux victimes ?

     

     

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  • Romans policiersMowgli, un bébé orphelin seul dans la jungle est recueilli par une meute de loups. Grandissant parmi les animaux, il apprend la loi de la jungle au côté de Baloo et Bagheera qui prennent la relève de son éducation commencée par la louve Raksha. Dans ce milieu hostile, la survie est une lutte permanente. Affrontant ses ennemis, il n’aura qu’un choix : être le plus fort pour rester en vie. Retrouvant les hommes à la fin du récit, il sera face à un choix cornélien : choisir entre ses vraies origines ou sa vie dans la jungle.

     

    Mon avis :

     

    Ayant toujours côtoyé le mouvement scout, il est normal que ce roman soit mon livre de chevet.

    Ecrit en 1894 par Rudyard Kilpling alors en séjour aux Etats-Unis, « Le livre de la jungle » est en fait un recueil de nouvelles se déroulant en Inde, pays où l’auteur passa son enfance. La beauté du pays et l’amour que Kipling lui portait transparaissent d’ailleurs à chaque page. Il en profite pour y glisser quelques aspects de la culture indienne d’une grande richesse et sa connaissance de la jungle qu’il aime et respecte.

    Utilisant les animaux pour illustrer et dénoncer certains comportements humains, Kipling fera aussi de son roman un plaidoyer pour le respect de la nature et des animaux.

      

    La société de la jungle qu’il nous décrit apparaît très organisée, hiérarchisée même, mais également dangereuse et mouvante. Mowgli devra d’abord appréhender cette société et ses lois avant d’y trouver sa place. Il devra aussi faire montre de qualités morales indispensables à son accomplissement personnel. Mettant en évidence les valeurs telles que l’esprit de groupe et la solidarité, ce récit sera le fondement, quelques années plus tard du mouvement scout créé par Baden Powell

    A travers l’enlèvement de Mowgli par les Bandar-log, après qu’il eut désobéi à Baloo, Kipling insiste sur l’importance de l’éducation et du respect des règles qui régissent la société et lui assure un bon fonctionnement.

    Chassé de la jungle, Mowgli vivra un temps chez les hommes mais reviendra dans la jungle pour se venger de Shere Khan. Fort et fier, libre et assumant ses responsabilités, Mowgli est en opposition avec la vision que la société se fait alors de la place et de la personnalité de l’enfant. Dans la littérature de l’époque, c’est une petite révolution.

    Mowgli c’est un peu Rudyard Kipling lui-même, tiraillée entre deux mondes, faisant partie des deux, tout en n’y étant pas vraiment accepté.

     

      

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