• Romans policiersMowgli, un bébé orphelin seul dans la jungle est recueilli par une meute de loups. Grandissant parmi les animaux, il apprend la loi de la jungle au côté de Baloo et Bagheera qui prennent la relève de son éducation commencée par la louve Raksha. Dans ce milieu hostile, la survie est une lutte permanente. Affrontant ses ennemis, il n’aura qu’un choix : être le plus fort pour rester en vie. Retrouvant les hommes à la fin du récit, il sera face à un choix cornélien : choisir entre ses vraies origines ou sa vie dans la jungle.

     

    Mon avis :

     

    Ayant toujours côtoyé le mouvement scout, il est normal que ce roman soit mon livre de chevet.

    Ecrit en 1894 par Rudyard Kilpling alors en séjour aux Etats-Unis, « Le livre de la jungle » est en fait un recueil de nouvelles se déroulant en Inde, pays où l’auteur passa son enfance. La beauté du pays et l’amour que Kipling lui portait transparaissent d’ailleurs à chaque page. Il en profite pour y glisser quelques aspects de la culture indienne d’une grande richesse et sa connaissance de la jungle qu’il aime et respecte.

    Utilisant les animaux pour illustrer et dénoncer certains comportements humains, Kipling fera aussi de son roman un plaidoyer pour le respect de la nature et des animaux.

      

    La société de la jungle qu’il nous décrit apparaît très organisée, hiérarchisée même, mais également dangereuse et mouvante. Mowgli devra d’abord appréhender cette société et ses lois avant d’y trouver sa place. Il devra aussi faire montre de qualités morales indispensables à son accomplissement personnel. Mettant en évidence les valeurs telles que l’esprit de groupe et la solidarité, ce récit sera le fondement, quelques années plus tard du mouvement scout créé par Baden Powell

    A travers l’enlèvement de Mowgli par les Bandar-log, après qu’il eut désobéi à Baloo, Kipling insiste sur l’importance de l’éducation et du respect des règles qui régissent la société et lui assure un bon fonctionnement.

    Chassé de la jungle, Mowgli vivra un temps chez les hommes mais reviendra dans la jungle pour se venger de Shere Khan. Fort et fier, libre et assumant ses responsabilités, Mowgli est en opposition avec la vision que la société se fait alors de la place et de la personnalité de l’enfant. Dans la littérature de l’époque, c’est une petite révolution.

    Mowgli c’est un peu Rudyard Kipling lui-même, tiraillée entre deux mondes, faisant partie des deux, tout en n’y étant pas vraiment accepté.

     

      

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  • Si ta mère raconte partout que tu détestes lire. Si elle t'oblige à aller toutes les semaines à la bibliothèque. Si aucune livre ne t'intéresse, même pas les romans d'aventure ou ceux qui parlent d'amour, rejoins le "Club de ceux qui n'aiment pas lire". Lis ce livre...

    Mon avis :

    Joliment illustré par les dessins énergiques en noir et blanc de Julie Colombet, ce petit livre destiné aux jeunes lecteurs est un vrai régal.

    Samuel n’aime pas lire ! C’est ainsi et il veut qu’on reconnaisse ce fait. Mais ses parents cherchent par tous les moyens à lui donner le goût de lire et le trainent de l’école à la bibliothèque en passant par la librairie comme s’ils cherchaient le bon médecin pour soigner son mal. Un jour s’en est assez ! Avec ses copines Viviane et Morgane, il décide de réagir. C’est la guerre !

    C’est drôle, inventif et jouissif. C’est le livre à laisser traîner dans l’entourage des enfants qui n’aiment pas lire. Je suis sûre qu’ils se retrouveront dans ces jeunes héros et dans les stratagèmes qu’ils mettent en place pour ne pas lire. C’est court, plaisant car les dessins sont rigolos et s’intègrent au texte avec humour, et pertinent.

    Une manière aussi de faire s’interroger les adultes sur la bonne manière de donner le goût de la lecture aux enfants. La fin (trop) moralisatrice ouvre une intéressante réflexion sur ce point.

     

     Sur le même sujet : "Celui qui n'aimait pas lire"

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  • Romans policiersPremier roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris relate la destinée tragique d’une jeune gitane, Esmeralda, dans le Paris du XVe siècle. Victime de l’amour passionnel qu’elle inspire à trois hommes, Esmeralda incarne l’héroïsme romantique qui imprègne toute l’œuvre du grand écrivain français.

     

    Mon avis :

     

    Essayant toujours de donner à mes élèves le goût des belles choses et des romans classiques, j’ai découvert cette collection qui a été conçue justement pour faire découvrir les grandes œuvres de la littérature à travers la bande dessinée.

    Une équipe de scénaristes, de dessinateurs et de coloristes a été réunie et chacun a choisi une œuvre en fonction de sa sensibilité. L’adaptation se veut à chaque fois proche du texte original et les dessins sont au service du récit, mettant en exergue tel passage crucial, telle émotion… et rendant assez bien la force du roman.

    Notre-Dame de Paris est une belle réussite. Bien sûr, on pourra regretter de ne pas savourer l’ensemble du texte de Victor Hugo qui nous emporte à chaque page dans l’imagination fabuleuse de son auteur. Mais l’essentiel est dit, le style est respecté et l’esprit n’est en rien dénaturé. A défaut de courir vers l’œuvre originale une fois la bd refermée, les jeunes ont au moins la possibilité de lire le vrai récit imaginé par Hugo, loin du politiquement correct de Walt Disney.

    A la fin, un dossier pédagogique bien documenté présente l’écrivain, sa vie, son œuvre, inscrivant Notre-Dame de Paris dans son époque.

    Une époque romantique où la fresque historique grouillant d’intrigues séduit un public averti. Peu importe aux lecteurs d’alors que le récit soit une vérité historique pourvu qu’il fasse rêver par sa féérie. D’ailleurs, le Moyen Age de Victor Hugo est souvent une pure imagination poétique. (Mais là n’est pas le sujet).

    Une collection intéressante, intitulée « Les indispensables de la littérature en BD » en Belgique et les « incontournables » en France. Mais parues toutes deux chez Glénat.

     

     

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  • Dans un pays soumis à la dictature, Melina pleure Paloma, sa fille « portée disparue », enlevée avec son mari et sa petite fille. Au bout de quatre ans, l’espoir de la revoir vivante disparaît peu à peu… et le chagrin devient lourd à supporter. Elle décide alors de lui écrire pour exprimer sa douleur et son amour, pour recréer un lien avec cette fille tant aimée. Puis un jour, de cette longue nuit, la vie resurgit : Nina, la fille de Paloma serait vivante.

     

    Mon avis :

     

    Inspiré d’un reportage entendu sur France-Inter, ce récit déchirant met en scène Melina. A travers des lettres qu’elle écrit à sa fille disparue, Melina nous confie ses souvenirs, sa peine, ses espoirs et tous les sentiments contradictoires qui l’habitent depuis cette terrible nuit où son cœur de mère a été anéanti.

    Avec pudeur et délicatesse, l’auteur met dans les mots de Melina la douleur de toutes celles qui ont perdu un enfant et plus encore de celles qui, vivant dans des pays non démocratiques, ne sauront sans doute jamais ce qui leur est arrivé. L’ignorance est bien pire que la vérité.

    Un court récit épistolaire où chaque mot est soigneusement choisi. Un récit bouleversant. Une écriture qui exacerbe les sentiments.

      

      

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  • Mes lecturesFuir... Loin de maître Mokhtar qui exploite et maltraite les jeunes employés de son garage. Kamiar, l'apprenti mécanicien, est décidé il partira avec Aya, la jeune esclave noire que le maître a achetée toute petite à sa mère. Avec elle, il suivra le chemin de la liberté, à travers les dunes, jusqu'en Afrique, où il veut la rendre aux siens. Mais les deux adolescents risquent de payer cher d'avoir bravé la loi des adultes.

     

    Mon avis :

     

    Mettant en avant le travail des enfants et l’esclavage moderne, ce livre est très efficace. Sans apitoiement, sans sensationnalisme, il pose les bonnes questions et amène une réflexion sur notre société contemporaine en racontant seulement les faits. On ne peut qu’être touché par la vie de ces deux enfants trop tôt arrachés à l’insouciance de l’enfance et à la tendresse des leurs.

    D’un style léger et efficace, ce roman peut être abordé dès 12 ans et trouver des lecteurs intéressés bien plus tard encore. Une lecture vivement conseillée.

     

     

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  • Romans policiers

    Ce recueil contient deux nouvelles. La première intitulée « Sang négrier » est narrée par le second d’un bateau négrier, ayant pris le commandement après la mort du capitaine. Alors que la coutume veut qu’on jette le corps par dessus bord, il décide de le ramener à sa veuve, qu’il connait depuis longtemps. Il lui faudra pour ça, faire un détour pour rentrer à Saint Malo et de là découleront une série d’incidents, dont la fuite de cinq esclaves, dans les rues de Saint Malo. Bien vite, quatre sont abattus mais le cinquième reste introuvable. Mais des doigts, noirs, sont bientôt retrouvés cloués sur les portes de certaines maisons du port…

     Le narrateur interne nous donne un point de vue particulièrement sordide sur la traite des noirs et l’esclavage. La seule chose qui le stresse dans cette fugue sans issue, c’est qu’elle va lui coûter cinq sacs de pièces d’or. Il n’éprouve aucune compassion, aucune humanité envers ces hommes qui cherchent à retrouver la liberté.

    Au prise avec un destin qu’il ne maîtrise pas, le commandant va perdre toute notion de la réalité et laisser la peur et l’irrationnel gouverner sa vie.

     

    La seconde nouvelle « Dans la nuit Mozambique » débute par l’arrivée d’un homme dans l’auberge de Fernando à Lisbonne. Avec deux autres amis, il avait l’habitude de venir là, chaque année, pour faire un bon festin et se raconter des histoires. Un soir, Passeo se met à leur conter une étrange histoire. Alors qu’il avait accepté de transporter quelques passagers clandestins jusqu’au Mozambique, une d’entre eux a été sauvagement assassinée. Mais brutalement, Passeo s’interrompt et annonce qu’il poursuivra son récit la prochaine fois…

     

    Cette seconde nouvelle nous plonge aussi dans la poésie du continent africain. Mais elle m’a un peu frustrée par la chute de l’histoire narrée par Passeo. Même si le propos de l’auteur est visiblement plus axé sur les rencontres des quatre hommes et le plaisir qu’ils ont à partager ces moments, on aimerait en savoir davantage.

     

     

    Probablement écrites pour un public jeune, ces nouvelles plongent le lecteur dans un univers imaginaire ou le destin se joue des hommes. Fantastiques par certains côtés, elles mettent merveilleusement bien en valeur le continent africain. Même si le retour sur le passé est douloureux et sans faux fuyant.

    On y retrouve le style de Gaudé et son goût pour l’exotisme. Pourtant, je suis restée un peu sur ma faim. Je pense que j’attendais plus de ces deux textes, surtout du second.

     

      

      

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  • Romans policiersVanessa, seize ans, a rendez-vous avec la directrice de l'agence Maud'Elle, et elle espère bien obtenir un travail de mannequin. Elle devrait être heureuse mais depuis quelques temps, elle reçoit d’étranges lettres en forme de papillons, des messages sur son téléphone qui lui annoncent qu'elle va être… assassinée. Le lendemain de son rendez-vous, la commissaire Karine Raczynski est appelée à l'agence Maud'Elle, où deux cadavres ont été retrouvés. L'enquête s'annonce compliquée.

     

    Mon avis :

     

    Du même auteur que « Le mort du Noyer », ce roman nous entraîne dans une modeste agence de « chercheurs de têtes » où chaque employé semble avoir quelque chose à cacher. Très vite, chacun est tenu pour suspect même si tout le monde semble avoir un alibi pour le jour des meurtres.

    Au centre de l’enquête, la commissaire Karine Raczynski mène son équipe avec douceur et fermeté, ne laissant rien au hasard. Fan du commissaire Adamsberg, elle reconnait être tout son contraire : pas d’intuition pour elle mais une remise en question permanente des hypothèses qu’elle avance au fur et à mesure des avancements de l’enquête. Et des rebondissements, des revirements, il y en aura. Ce qui donne au récit un rythme agréable et soutenu et une densité appréciable.

    Ce roman-jeunesse mettant en scène des adolescentes plaira aux jeunes lecteurs. Bien construit, il sort un peu des sentiers battus en leur proposant une intrigue intéressante et des mobiles qui font la part belle aux sentiments humains.

     

     

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