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Par argali le 27 Août 2024 à 20:30
Le 16 septembre 1943, un convoi SS quitte un couvent situé sur les hauteurs de Bastia en emportant une mystérieuse cargaison. Chargées sur une barge à destination de l'Italie, les caisses sont victimes d'un bombardement américain et finissent englouties au large du Cap Corse.
Ainsi naît la légende du Trésor de Rommel, qui suscitera bien des convoitises et engendrera de somptueuses dépenses en recherches sous-marines durant plus de 70 ans. Toutes infructueuses. Jusqu'à ce jour de l'été 2018 où un lingot d'or caractéristique réapparaît en Suisse, à côté du cadavre d'un vieux bijoutier de Neuchâtel.Mon avis :
Ce roman est le deuxième de la saga Jemsem.
Cette fois, le procureur et sa greffière enquêtent sur des meurtres liés à la mafia corse et à la terrible famille Mariani. L’histoire se déroule à Neufchâtel et Bastia aujourd’hui, ainsi qu’en Corse à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est question du fameux trésor de Rommel qui aurait coulé au large de l’île et qui a alimenté les fantasmes de plusieurs générations d’aventuriers.
Même si Nicolas Feuz prend des libertés avec l’Histoire, ce récit à tiroir est plaisant à lire et addictif. Le rythme est enlevé grâce à de courts chapitres alternant les époques et les intrigues se succèdent suscitant une curiosité permanente chez le lecteur. La fin est bien amenée et conclut parfaitement l’intrigue.
J’apprécie vraiment la plume de Nicolas Feuz qui met en scène la vénalité de ses concitoyens, les liens inextricables des mafieux et du pouvoir ainsi que la violence des hommes. Il ne s’appesantit pas sur des détails ou des fioritures, il mise tout sur l’efficacité et le rythme. Ce roman que contient aucun temps mort et se dévore en quelques heures.
A lire par tous les amoureux du genre.
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Par argali le 22 Juillet 2024 à 00:00
Lorsque le procureur Jemsen se réveille à l’hôpital, il ne lui reste que quelques bribes de souvenirs : le centre-ville de Neuchâtel, la terrasse d’un café, des visages souriants puis l’explosion. Ensuite, le trou noir.
Tandis que le procureur, aidé de sa greffière, tente de remonter le fil de sa mémoire pour comprendre qui était visé par la bombe, deux policiers se lancent sur les traces d’un mystérieux tueur en série qui sévit dans la région et qu’on surnomme le Vénitien.
Mon avis :
Ayant commencé la série Norbert Jemsen de Nicolas Feuz par le 5e tome, j’ai décidé de la reprendre au début. Nous faisons la connaissance du procureur sur son lit d’hôpital alors qu’il vient de survivre miraculeusement à un attentat en plein ville. Blessé au visage, ayant perdu un oreille, il ne souvient de rien. Il ne reconnait pas non plus sa greffière, Flavie.
Dès le départ, on comprend que certaines informations manquent à la compréhension de la situation. Inimitié entre policiers et monde judiciaire, entre magistrats, un attentat non revendiqué, des meurtres sans mobile, des disparitions non résolues… il y a quelque chose de pourri au cœur de Neuchâtel. Qui est Le Vénitien qui tue ses victimes après d’atroces tortures ? Qui lui donne des ordres ? Et que vient faire Alba, jeune prostituée albanaise dans cette histoire ?
Ce roman se dévore en quelques heures tant il est addictif et efficace. Jusqu’au dénouement, on émet des hypothèses qui s’avèrent erronées et remettent en question ce qu’on croyait avoir compris. J’ai retrouvé avec plaisir les protagonistes des « Larmes du lagon» et l’origine de leurs relations ainsi que les raisons des tensions entre les services judiciaires.
J’aime sentir que Nicolas Feuz maitrise son sujet (il est procureur en Suisse) et j’apprécie particulièrement le rythme de ses récits sans temps mort, aux chapitres courts.
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Par argali le 16 Juin 2024 à 22:30
Mars 1313, vallée du Razès.
Six ans déjà que les Templiers ont été arrêtés en masse par le roi de France Philippe le Bel. L'Ordre a été dissous sans que personne sache où a été dissimulée l'immense fortune du Temple. Mais des rumeurs circulent. Et si cet or maudit servait, dans l'ombre, à protéger les hérétiques ? Alors, quand l'enquête est confiée au grand inquisiteur de Carcassonne, Margaux de Dente frissonne d'angoisse.
La jeune châtelaine détient un lourd secret. Et la menace avance sur ses terres : une main coupée est retrouvée sur un monticule de pièces d'or ; un loup blanc rôde dans la nuit ; une femme mystérieuse rallume les feux au sommet des anciennes tours cathares.
Tandis que le roi, pour retrouver le trésor, dépêche dans la région le rusé Guillaume de Nogaret, une implacable machination se met en place autour de Margaux. Saura-t-elle protéger les siens et déjouer les pièges qui lui sont tendus ? Ici quiconque sort de la norme est suspecté de commerce avec le diable. On ne le revoit jamais...Mon avis :
Ce roman est le premier de l’auteure que je lis. J’ignorais, en le commençant, que l’héroïne était déjà apparue dans deux romans précédents. Cela ne m’a pas empêché de l’apprécier.
Encore un roman sur les Templiers et leur trésor me direz-vous. C’est exact. Rennes-le-Château, l’abbé Saunier, l’or des Templiers… cela a fait couler beaucoup d’encre au fil du temps et donné lieu à de nombreux romans. Ici, nous sommes bien avant cette époque. Le personnage de Margaux et son secret apportent une intrigue supplémentaire et intéressante au récit. L’auteure nous compte une histoire de vengeance et d’amour, un combat entre deux femmes dans un climat de terreur et de suspicion constante.
Margaux est forte et sa détermination force l’admiration. Elle lutte et se bat à armes inégales dans un monde d’hommes et d’inquisition mais son intelligence et son courage lui donnent souvent l’avantage.
L’histoire que nous conte Mireille Calmel est d’une construction agréable et prenante. Très bien documentée, l’auteure nous retrace de manière vivante cette époque violente où dénonciations, tortures, vengeances… sont légion. A qui faire confiance dans ce monde où une parole mal comprise peut vous envoyer au bucher ?
J’ai vraiment apprécié ce thriller médiéval, période de l’Histoire que j’affectionne, ainsi que la plume fluide et addictive de l’auteure. Un second tome est à paraitre cet automne ; il me tarde de le découvrir.
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Par argali le 13 Mai 2024 à 00:00
Quand Thibault débarque à Planoise, quartier sensible de Besançon, il est loin de se douter que la vie lui réserve un bon paquet de shit. Conseiller d’éducation au collège, il mène une existence tout ce qu’il y a de plus banale. Sauf qu’en face de chez lui se trouve un four, une zone de deal tenue par les frères Mehmeti, des trafiquants albanais qui ont la particularité d’avoir la baffe facile. Alors que ces derniers se font descendre lors d’un règlement de comptes, Thibault et sa voisine, la très pragmatique Mme Ramla, tombent sur la cache de drogue.
Que faire de toute cette came ?
Mon avis :
Jacky Schwartzmann est un touche à tout qui a enchaîné divers boulots en vingt-cinq ans. L’observation de la société et de ses contemporains a nourri son imaginaire et il nous livre des romans intelligents, audacieux et humoristiques.
Ce roman ne fait pas exception. Décalé, drôle, il met en scène un duo improbable dans la banlieue de Besançon : Thibault, conseiller d’orientation dans un lycée et sa voisine, Madame Ramla, comptable et élève seule ses deux garçons. Leur quotidien est perturbé par un trafic de drogue qui a lieu dans leur immeuble et draine non seulement les consommateurs mais la clique des dealers. Un jour, un règlement de compte voit leurs ennuis résolus. Mais ils découvrent la cachette et après un rapide calcul voient tout le potentiel qu’ils pourraient tirer de sa vente.
Ce roman, à lire au seconde degré, nous présente une tranche de vie de personnages attachants et hors norme. Un brin irrévérencieux et burlesque, il nous plonge au cœur du monde des trafiquants, de leurs combines, de leur vocabulaire pour mieux en détourner les codes. D’un style fluide et agréable, il nous conte des situations cocasses, surprenantes et malgré tout plausibles. On aimerait parfois qu’elles soient vraies tant ces robins des bois modernes sont sympathiques.
La fin, impayable, met un point d’orgue à une histoire dont je me suis régalée et à un roman sans faux semblants.
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Par argali le 25 Avril 2024 à 00:00
Un tueur en série sévit entre Paris et Genève, s'attaquant aux personnes prénommées Greta. Chargé de l'enquête, le procureur Jemsen est empêtré dans une procédure disciplinaire pour avoir fait libérer une de ses proches, activiste écologiste. Le meurtrier est bientôt identifié mais son nom est celui d'un petit garçon décédé depuis longtemps. La traque commence.
Mon avis :
L’originalité de ce roman, le 4e mettant en scène le procureur Jemsen et son équipe, est qu’il se déroule en même temps que « Les larmes du lagon » qui viendra après mais que j’ai lu récemment. Alors que ce dernier se déroule à Bora Bora, « Brume rouge » se passe en Suisse et à Paris. Le procureur Norbert Jemsen et sa greffière Flavie Keller, enquêtent sur des crimes odieux. Des femmes et des enfants de 0 à 20 ans sont sauvagement assassinées. Leur seul tort est de s’appeler Greta. L’assassin serait un climatosceptique un peu fou qui chercherait à se venger des théories des activistes qu’il réprouve car ils sont hypocrites et qui l’entravent.
L’écriture de Nicolas Feuz est vraiment agréable et son récit est addictif en diable. Sans grande description glauque, il est cependant dur voire gore.
Cette fois, Nicolas Feuz plante son enquête au cœur du milieu des activistes écologiques et des lanceurs d’alerte climatique. Collant à l’actualité, l’histoire se passe en 2021 et fait état des inondations qui ont ravagé l’Allemagne et la Belgique cette année-là. Mais l’intrigue ne se limite pas à ça. L’auteur nous a concocté un récit incroyable et retors qui trompe le lecteur jusqu’à une fin qui l’est encore plus.
La morale et nos valeurs sont mises à mal au fil de cette lecture. L’assassin n’a plus rien d’humain, ayant reçu en héritage des drames familiaux, des déviances et une violence innommables.
Un excellent polar qui me fait regretter de ne pas avoir lu cet auteur plus tôt.
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Par argali le 15 Avril 2024 à 00:00
Tanja Stojkaj a quitté Neuchâtel et s'est exilée en Polynésie française avec sa mère et son fils pour les protéger de la mafia balkanique. Sur un motu de Bora Bora, elle mène une vie paisible jusqu'à la découverte d'un corps près du récif corallien. La gendarmerie conclut rapidement à une attaque de requin. Refusant que l'affaire soit classée, Tanja cède à ses anciens réflexes d'enquêtrice et découvre, derrière les eaux turquoise et les plages de sable blanc de la Perle du Pacifique, l'envers de la carte postale : trafics, pauvreté, croyances occultes, matériel militaire à l'abandon, pollution du lagon. Au-dessus de tout cela plane l'ombre d'un mensonge : celui de la politique métropolitaine et des essais nucléaires français. Du paradis à l'enfer, il n'y a qu'un pas. Et un torrent de larmes.
Mon avis :
Le prologue nous annonce d’emblée qu’un drame s’est produit. En bon procureur, Nicolas Feuz remonte la piste des indices et des rencontres effectuées par la victime pour comprendre ce qui s’est passé.
Tanja s’est refugiée à Bora Bora où personne ne sait qui elle est. Elle a emmené sa mère et son fils et fait croire à tous qu’ils étaient décédés. Seule Flavie, sa conjointe sait qu’elle est en vie mais, pour sa propre sécurité, ignore où elle se cache.
Sur la plage, son fils découvre, un jour, un doigt humain. Elle, le corps d’une jeune femme mutilé. Elle en informe la police qui déclare trop vite à son goût qu’il s’agit d’une attaque de requin et classe l’affaire. Contre la promesse faite à sa mère, elle va mener l’enquête et se mettre en danger.
En parallèle, elle aide Flavie sur une enquête suisse qui lui mène la vie dure. Pour elle, elle arpente le darknet à la recherche d’un prédateur sexuel. Enquête qui fait l’objet d’un roman parallèle « Brume rouge ».
J’ai aimé l’intrigue et la manière dont Nicolas Feuz l’a construite. On découvre à la fois la Polynésie, ses habitudes et ses croyances, mais aussi son histoire avec un retour en arrière sur l’affaire du Rainbow Warrior qui défraya l’actualité durant de long mois dans les années 80. Ce bateau de Greenpeace était le fer de lance de l’organisation dans son combat contre les essais nucléaires dans le Pacifique avant qu’une attaque des services secrets français ne l’envoie par le fond.
Je découvre l’auteur avec ce roman et me rend compte que son héroïne n’en est pas à sa première aventure. Qu’à cela ne tienne, je ne respecterai pas la chronologie mais les lirai malgré tout. Un auteur à noter sur la liste de mes préférés.
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Par argali le 12 Avril 2024 à 00:00
En Galice, un tueur kidnappe des femmes qui se lèvent tôt pour aller travailler. Des invisibles. Des effacées.
A Madrid, un autre assassin s’en prend à des milliardaires et laisse sur les murs de leurs résidences ce message : « TUONS LES RICHES ».
Deux tueurs, deux mondes. Et le spectre d’un embrasement général, d’une confrontation de classes inédite et explosive. Les enjeux sont vertigineux.
Quand elle reçoit les messages d’un expéditeur anonyme, la question se pose à Lucia : serait-elle devenue un simple jouet entre les mains des deux tueurs ?
Mon avis :
Quand j’ai reçu le roman de Bernard Minier, j’étais en joie. J’allais enfin découvrir cet auteur que j’ai rencontré trois fois en salon mais jamais lu (par manque de temps). J’ai un peu déchanté en apprenant qu'il s’agissait d’un second roman, la suite de Lucia. Malgré tout, je me suis lancée et même si certaines références m’ont manqué, j’ai pris un certain plaisir à lire ce 2e tome dont l’intrigue est indépendante de 1er.
Dans le nord de l’Espagne, en Galice, des jeunes femmes disparaissent. Ce sont des femmes ordinaires, sans histoire, séquestrées avant d’être tuées. Lucia Guerrero est chargée de l’enquête. Mais voilà qu’à Madrid, des milliardaires sont assassinés. Y a-t-il un lien entre ces deux dossiers ? Il faut que Lucia laisse son premier dossier pour enquêter. Elle va se retrouver au cœur des deux affaires, de ces deux lieux, de ces milieux différents.
J’ai découvert une enquêtrice au caractère bien trempé, entière et parfois sur le fil des procédures. Lucia « la guerrière » ne pratique pas la langue de bois et cela lui joue parfois des tours. C’est une femme forte, dans un milieu d’hommes. Elle fait face au sexisme, à la pression de ses supérieurs et tente de gérer sa vie privée malgré un travail envahissant. Humaine, elle est touchée, tout comme nous, par la cruauté et les horreurs qu’elle affronte dans son quotidien.
J'ai aimé une incursion dans le monde de l'art (un des enquêteur appartient au groupe du patrimoine historique de la Guardia Civil) et ai découvert avec plaisir le musée d'art abstrait de Cuenca.J’ai apprécié l’écriture de Bernard Minier, soignée, énergique, rythmée au service d’une histoire sans temps mort. Dans son récit, il jette un regard sans concession sur la société espagnole et ses inégalités et dénonce la violence faite aux femmes. Lucia en fera elle-même les frais. A cette occasion, Bernard Minier aborde le phénomène des Incels (Involuntary celibates) qui prônent la haine des femmes et leur soumission et cela fait froid dans le dos.
Comme tout bon thriller, il nous étonne par ses rebondissements et ses surprises et nous plonge dans les tréfonds de l’âme humaine, parfois difficilement supportables.
Merci à La Foire du Livre et aux éditions XO pour ce service presse.
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