• Défi à Sherlock Holme, Béatrice NICODEMELondres à la fin du XIXe siècle. Une série de meurtres particulièrement atroces tient la police en échec. Or voilà que le mystérieux assassin va jusqu’à lancer un défi à Sherlock Holmes, en lui envoyant des messages provocants signés « Le Cancrelat » ! La femme d’un diplomate, la bonne d’un prêtre, une couturière… Qui seront les prochaines victimes ?

     

    Mon avis :

     

    Béatrice Nicodème parvient à recréer à merveille l’atmosphère des récits de Conan Doyle tout en apportant sa touche personnelle au récit. Nous plongeons avec bonheur dans l’ambiance du roman holmésien où un imitateur de Jack L’Eventreur, défie le grand détective. Une confrontation palpitante qui nous permet aussi de croiser Oscar Wilde, Dorian Gray ou Bertillon, le père de la police scientifique.

    Plus détaillé que les récits mettant en scène le jeune Wiggins, ce roman pour adultes, est un bon suspense au dénouement passionnant. J’ai beaucoup aimé la relation Watson-Holmes, cette amitié virile où se mêlent admiration, jalousie et sentiments sincères.

    Avec ce récit, Béatrice Nicodème a fini de me convaincre qu’elle est le digne successeur de Conan Doyle, habilitée à nous conter la biographie infinie de Sherlock Holmes.

    Je remercie infiniment Niki de m’avoir fait parvenir ce roman. Amazon proposait une édition plus ancienne à 35 euros, je trouvais cela excessif. J’ai appris depuis, que Béatrice Nicodème a réédité ce récit, épuisé, chez TheBookEdition afin de contrer justement la surenchère sur la précédente édition. Merci à elle !

      

    Défi à Sherlock Holme, Béatrice NICODEME

     

     

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  • Zéro heure à Phnom Penh, Christopher G. MOORELe détective Vincent Calvino est sur la piste d’un farang, un étranger disparu, à Bangkok. Son enquête le conduira jusqu’au Cambodge, pays déchiré par la guerre. La nuit, les tirs d’armes automatiques claquent dans les rues de Phnom Penh, là même où des prostituées vietnamiennes abordent les soldats pacificateurs des Nations unies. Trafiquants russes, hôpitaux de fortune, bars louches, informatiques ainsi que les quartiers généraux de l’UNTAC seront autant d’obstacles à sa progression.

    Calvino est accompagné dans cette mission par son ami, le Colonel Pratt. Lui seul sait que l’étranger que Calvino recherche est lié au vol des bijoux dérobés à la famille royale saoudienne. Mais Pratt se tait et Calvino découvrira qu’il n’est pas seul à traquer le farang manquant.

     

    Mon avis :

     

    Christopher G. Moore, écrivain canadien, se penche ici sur le génocide du Cambodge soumis aux Khmers rouges de 1975 à 1979 et qui ont assassiné un tiers de la population du pays. La famine et la maladie ont achevé ce que les armes, même les plus rudimentaires, avaient entamé. Journaliste, il était à Phnom Penh en 1993, à la veille des premières élections libres. Il réalisait des reportages sur la présence onusienne. La situation lui a inspiré ce roman.

     

    Vincent Calvino est amené à élucider un meurtre, celui d’un trafiquant – escroc- profiteur au sein d’un pays à peine sorti de l’outrage d’un génocide. Malgré son cynisme et son air désabusé, il pense que son boulot est bien insignifiant au vu de la misère la plus noire qui règne en maître. L’horreur des conditions de survie des Cambodgiens lui est insoutenable alors que les touristes et journalistes internationaux la côtoient sans la voir.

    Trahison, violence, torture, meurtres et sexe… rien ne sera épargné à Calvino. Même pas l’impression désagréable que son ami de longue date, le Colonel Pratt, lui cache des choses et semble soudain le considérer comme un étranger, ce qu’il n’a jamais fait. Difficile de faire confiance à qui que ce soit dans cette affaire, quand tout le monde est prêt à trahir les siens si cela lui permet de rester en vie un peu plus longtemps. La misère ne cacherait-elle pas simplement la vraie nature humaine, veule et cupide à la fois ?

     

    Je découvre ici l’écrivain Christopher G. Moore, ce livre étant le premier traduit en France. Ce polar noir m’a fait penser à ceux de Chandler en raison de l’ambiance glauque et des personnages retors que l’on y trouve. J’ai aimé le style, les nombreux arcanes qui émaillent l’enquête, le fait que cela se passe en Asie et qu’on découvre au fil des pages, la susceptibilité des uns et des autres, les relations ambigües entre la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam ; leur aversion pour le « farang » l’étranger… Moore habite désormais à Bangkok et on sent qu’il maîtrise bien l’histoire de l’Asie du sud-est. C’est instructif de la découvrir en partie avec lui. Cela donne en plus, beaucoup de force à son roman.

      

    Je remercie les Agents Littéraires et les éditions Pôle Noir de m'avoir proposé ce roman.

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  • Les péchés de nos pères, Lewis SHINERLorsque Michael Cooper arrive à Durham pour accompagner son père mourant, il ne connaît que très peu de choses de la ville. C'est pourtant le berceau de sa famille, ses parents y ont vécu jusqu'à ce qu'il vienne au monde. Et c'est à Durham qu'il va faire une étrange découverte concernant sa naissance. Celle-ci n'est qu'un des nombreux secrets et non-dits familiaux, qui tous semblent liés à la destruction du quartier noir de la ville à la fin des sixties. Bientôt, il découvre que, à l'époque, ce haut lieu de la culture afro-américaine, symbole de liberté dans une région très conservatrice, a été endeuillé par un meurtre jamais élucidé. L'assassinat d'un homme, la mort d'un quartier, d'une culture, Michael va devoir faire toute la lumière sur ces événements afin de lever le voile sombre qui recouvre son identité. C'est le début d'une course contre la montre à l'issue incertaine.

     

    Mon avis :

     

    Illustrateur de bandes dessinées, Michaël Cooper retourne à Durham, en Caroline du Nord parce que son père, en phase terminale d’un cancer, a décidé d’y mourir. Depuis sa naissance, Michaël et ses parents ont toujours vécu au Texas. Ils lui ont peu parlé de leurs familles et de leurs amis laissés là-bas. La seule chose dont son père parlait avec fierté, c’est de son travail d'architecte et du béton. Il bâtissait des routes.

     

    Dès le début, on sent Michaël révolté par les non dits et les secrets de famille. Il décide, puisqu’il est sur place, d’aller à la rencontre de ce père qu’il connait mal et qui lui parle si peu. Il retourne aux sources et questionne les survivants. Il ignore qu’il va déterrer des rancunes mal cicatrisées. Il va ainsi détricoter l’histoire de sa famille, de ses origines et l’histoire d’une ville et d’une région. Aimable, affable et un peu naïf, il va peu à peu se transformer au fil de ses découvertes.

     

    Roman noir dans le style de James Ellroy et plongée au cœur de l’Amérique profonde comme le ferait Franzen, ce récit, superbement écrit, est aussi un roman historique très critique. L’abrogation des lois raciales, la mort de Kennedy et de Martin Luther King, les alliances douteuses entre le Sud et Nixon pour lui faciliter l’accès à la présidence… Shiner parle franc. Truffé d’anecdotes savoureuses, d’atmosphère des années 60, de musique jazz et d’espoirs déçus, le récit de Lewis Shiner est une véritable saga courant sur quarante années et trois générations.

    Nous sommes en présence d’une diatribe sévère du rêve américain, basé sur la violence, le mensonge, les luttes d’influence et la ségrégation. Et la véracité des faits relatés fait de ce roman un livre d’Histoire passionnant où nous observons comment l’histoire d’un pays peut influer sur celle des individus et comment les actes des pères peuvent forger les fils.

    C’est un roman superbe et une ode à la culture noire que j’ai beaucoup aimé.

      

    Emprunt à Anne , je conseillerais de lire ce roman tout en écoutant un CD de Coltrane ou de Davis, ce que j'ai fait. C'était magique.

    Merci aux Editions Sonatine pour ce roman.

      

     

     

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  • Sur le seuil, Patrick SENECALII se nomme Thomas Roy. C'est l'écrivain le plus adulé du Québec. La parution de ses romans d'horreur est toujours un événement médiatique majeur. Or voici qu'on le retrouve chez lui, horriblement mutilé et catatonique. Tentative de meurtre ou suicide manqué ? Pendant que la police enquête, Roy est placé en observation dans un hôpital de Montréal. Paul Lacasse, le psychiatre qui traite l'écrivain, considère au départ le cas comme banal. La découverte de faits troublants l'oblige cependant à reconsidérer peu à peu son opinion. Bientôt, ce sont toutes ses certitudes, tant personnelles que professionnelles, qui chancellent. Car, au-delà du drame de Roy, quelque chose de terrifiant se dévoile lentement, quelque chose d'inimaginable et aux conséquences monstrueuses...

     

    Mon avis :

     

    Une fois de plus, je suis restée scotchée. Cela me fait le même effet à chaque fois, dès que j’entre dans un roman de Patrick Senécal, je n’arrive pas à le poser. Je l’ai fini en moins de vingt quatre heures, lisant dès que je pouvais faire une pause. Merci Cajou pour ce cadeau !

     

    Ce roman, paru en 1998, est son troisième et celui qui a vraiment fait décoller la carrière de Patrick Senécal. La critique québécoise fut unanime et en 2003, il fut adapté au cinéma. C’est vrai qu’une fois encore, l’intensité dramatique est au rendez-vous, allant crescendo au fil des pages. Plus on entre dans le récit, plus on a envie de comprendre et de trouver la clé de l’énigme.

    Dans ce milieu médical où seules les données scientifiques ont droit de citer, l’irrationnel va peu à peu se mêler aux faits et faire vaciller les certitudes des uns et des autres. Le doute s’immisce dans l’esprit du médecin en charge du cas de Thomas Roy et il n’a de cesse de lutter pour rester lucide et objectif.

    Un suspense d’une redoutable efficacité se met en place révélation après révélation et l’on se demande où l’auteur nous entraîne. Jusqu’au dénouement final, l’emprise du surnaturel sur les événements reste crédible, gardant le lecteur en haleine.

    La fin m’a moins enthousiasmée ; je m’attendais, je pense, à une chute plus fine. Elle n’en reste pas moins dans la logique du récit. Mais je n’en dévoilerai rien pour maintenir le suspense entier.

     

    Un roman de plus (le 5e que je lis) vers la découverte de cet auteur et un autre bon moment de lecture. Même si « Le passager » reste mon préféré jusqu’ici, ce roman de belle facture est à lire pour découvrir l’univers de Senécal.

     

     

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  • Sombre éclat, Simon TOLKIENLondres 1958. Le jeune David Swain est condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre de l’amant de son ex petite amie, Katya. Sa culpabilité ne fait aucun doute, sauf pour l’inspecteur Trave, qui ne peut cependant rien prouver. Oxford, 1960. Le prisonnier s’évade. La même nuit, on retrouve le corps de Katya, sauvagement assassinée. Une chasse à l’homme est lancée contre Swain. Pourtant, les soupçons de Trave se dirigent dans une toute autre direction : l’oncle de Katya, Titus Osman, un riche diamantaire et son mystérieux beau-frère, Franz Claes, qui semble prêt à tout pour cacher ses anciennes amitiés nazies. Mais les motivations du policier son suspectes : la jalousie de voir sa femme lui préférer Titus l’aveuglerait-il ?

     

    Mon avis :

     

    Simon Tolkien est le petit-fils de JRR Tolkien. Avocat anglais passionné d’histoire, il nous livre ici son deuxième roman. Je le découvre sans aucun a priori, étant sans doute parmi les rares qui n’ont pas adhéré au mythique « Seigneur des anneaux ». Je n’ai jamais été tentée par les romans et le premier film n’a fait que me conforter dans cette idée.

     

    Nous sommes un peu plus de dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les blessures ne sont pas refermées pour tout le monde et alors que certains veulent obstinément passer à autre chose, d’autres cherchent toujours à comprendre ce qui a bien pu arriver aux leurs. L’Europe entre dans l’âge d’or, les Golden Sixties, la guerre est un mauvais souvenir à oublier et l’avenir est plein d’espoir. Macmillan est premier ministre en Angleterre, De Gaulle, ce héros, est président de la République française, Kennedy s’apprête à le devenir aux Etats-Unis. Remuer le passé ne plaît à personne, chacun cherchant à aller de l’avant.

    C’est dans ce climat que l’inspecteur Trave, refusant de s’en tenir aux apparences, va se mettre à creuser dans le passé de certains protagonistes de l’affaire.

    Tolkien nous propose une histoire en deux temps : d’abord les meurtres ensuite une plongée dans la Seconde Guerre mondiale. C’est en effectuant cette dernière que peu à peu les pièces du puzzle se mettent en place et nous dévoilent les liens secrets unissant les uns et les autres.

    Une partie des faits a lieu en Belgique sous l’Occupation. Les faits révélés sont hélas réels ; l’horreur nazie et les camps n’ayant pas épargné la Belgique. Le commandant SS Philipp Schmitt dont il est question a bel et bien existé et a dirigé la caserne Dossin à Malines et le camp de Breendonk dès 1942. De même l’officier SS Asche avait en charge « les affaires juives » à Bruxelles. Aidés d’une dizaine de SS Allemands (dont Ernst Ehlers) et d’autant de SS Flamands, ils y feront régner la terreur durant deux ans.

     

    Impressionnée depuis toujours par la cruauté dont les hommes ont fait preuve durant cette période de l’Histoire, j’ai été particulièrement intéressée par cette partie du roman. Hélas, je suis restée sur ma faim, n’ayant rien appris que je ne savais déjà et trouvant que l’auteur aurait pu davantage développer ces chapitres. Vous me direz que ce n’était pas le propos principal. Certes. Mais quand même…

    Malgré tout, mis à part quelques erreurs de traduction (beau-frère au lieu de beau-père par exemple) et d’orthographe, j’ai trouvé le style agréable et entrainant. Il s’inscrit dans la lignée des classiques du genre, dosant avec parcimonie descriptions indispensables et dialogues révélateurs. L’intervention de divers personnages au fil de l’histoire a aussi pour résultat de créer un réel dynamisme dans l’action et d’entrainer le lecteur à tourner frénétiquement les pages.

    Cependant, si j’ai aimé le style, le rythme et le décor historique, je suis un peu déçue par l’intrigue en elle-même qui aurait pu être moins évidente. J’aime quand une histoire me résiste, quand arrive une fin que je n’avais pas vu venir ou qu’un élément m’a échappé. Ce ne fut pas vraiment le cas ici.

    Néanmoins, j’ai passé un excellent moment de lecture.

    Merci aux Editions Michel Lafon pour cet envoi.

     

    Je l’inscris dans le challenge « Voisins-Voisines » d’Anne et dans celui du « Polar Historique » de Samlor.

      

     

     Sombre éclat, Simon TOLKIENSombre éclat, Simon TOLKIEN

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  • Le Prédicateur, Camilla LACKBERGDans les rochers proches de Fjàllbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La Princesse des glaces, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes... L'inspecteur Patrik Hedstrôm est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne. Lentement, le tableau se précise : les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent. Alors que Patrik assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge...

     

    Mon avis :

     

    Dans le premier roman de Camilla Lackberg, l’hiver faisait rage, la neige et le froid engourdissaient les cœurs et les âmes. Ici, c’est la canicule qui s’abat sur le village. La météo jouera un rôle dans le déroulement de l’enquête. Rendant les uns agressifs, tendus, amollissant les autres… Avec humour, Camilla Lackberg décrit à l’aide de détails choisis, l’impact du temps sur les êtres.  

    Le Prédicateur nous entraîne dans des familles ordinaires de la classe moyenne, en proie à l’angoisse causée par la disparition de leurs filles. Les réactions sont aussi diverses que peuvent l’être les gens : abattement, espoir, hystérie, détachement… toute une palette de sentiments humains se dessine sous nos yeux. La famille suspectée est divisée en deux branches radicalement opposées : l’une riche, ayant pignon sur rue ; l’autre, désargentée, vivant dans la misère et la crasse. On a du mal à croire que tous ces membres sont issus d’un même patriarche. Camilla Lackberg s’amuse à décrire ses contemporains, leurs manies, leurs tics et leurs vices. Tous les personnages qui composent ce roman sont décrits sans complaisance. Même les héros Patrik et Erica dévoilent leurs défauts. 

    Tout au long du récit, la dualité entre les personnes renvoie au combat du bien et du mal qui se joue en premier plan. Le riche et le pauvre ; le fort et le faible ; les jeunes flics et les anciens ; Anna et Erica… Tous ces duos en viennent au duel. En raison de la canicule ? 

    Les secrets de famille, les non dits, les révélations tardives et les retournements de situation nous entrainent dans une lecture dont à du mal à s’arracher. Plus abouti, je trouve, que le premier opus, ce récit fait sans cesse voler en éclats nos certitudes de lecteur. 

    Une lecture agréable, un polar plaisant, où l’on regrettera peut-être qu’Erica Falke reste en retrait, attendant impatiemment la naissance de son premier enfant. Les Suédoises seraient-elles moins libérées qu’on le pense ?

       

      

     Le Prédicateur, Camilla LACKBERG

     

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  • Cette nuit-là, Linwood BARCLAYCynthia a quatorze ans. Elle a fait le mur pour la première fois, telle une adolescente rebelle devant l'autorité familiale. Sauf que, le lendemain, plus aucune trace de ses parents et de son petit frère. Et aucun indice. Vingt-cinq ans plus tard, elle n'en sait toujours pas davantage. Jusqu'à ce qu'un coup de téléphone fasse resurgir le passé... Une intrigue magistrale qui se joue de nos angoisses les plus profondes.

     

    Mon avis :

     

    Reçu d’Esméraldae, lors du swap Nouvel-An, ce roman m’a permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas et qui m’a, en quelque sorte, ensorcelée. Impossible de lâcher ce livre.

    Le suspens est bien amené, lentement - après avoir campé les personnages et leur psychologie - et entretenu tout au long du récit. Les indices semés finement ouvrent de nombreuses questions dont on n’a de cesse de trouver les réponses et les dialogues, courts mais intenses, sèment le doute.

    On soupçonne tout le monde, même Cynthia, échafaudant des scénarios improbables pour essayer de comprendre. Parfois, on pense toucher au but et tout s’écroule. Tout comme l’héroïne, on a parfois l’impression que quelqu’un cherche à nous rendre fou.

    Quand arrive le dénouement, on se surprend à être soulagé et même à se dire, un peu déçu, « oh c’était ça ». Mais jamais, pendant la lecture, on ne s’en serait douté. Et c’est là, la force de Linwood Barclay : rendre l’apparemment simple complexe et non évident.

     

    J’ai trouvé le personnage de Cynthia particulièrement bien campé. Sans forcer le trait, l’auteur arrive à nous montrer toute sa détresse, sa fragilité émotionnelle et les tourments qu’elle a dû traverser pour en arriver là. Et pourtant, malgré ses angoisses, sa solitude intérieure, on sent sa force, sa détermination. C’est un personnage complexe et riche qui semble avancer au-dessus du vide, entre folie et maîtrise de soi. Cynthia est, pour moi, un des gros points forts du roman.

    J’ai aussi apprécié que le narrateur soit Terry, le mari de Cynthia. Par son rôle de candide, il apporte un nouveau regard sur l’affaire et parfois la complique, embrouillant davantage le lecteur.

     

    Un petit côté trop américain, par moment (lisez, vous comprendrez) beaucoup de bons sentiments malgré l’ambiance et la toile de fond, mais un thriller haletant qu’on ne lâche pas tant on voudrait savoir ce qui a bien pu arriver cette nuit-là !

     

      

     

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