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Par argali le 4 Avril 2020 à 00:00
« Un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des morts. » Ce message anonyme, reçu par la police de Moulins, va ramener Maigret sur les lieux de son enfance. La victime - car elle meurt bel et bien comme annoncé - n'est autre que la comtesse de Saint-Fiacre, propriétaire du château dont le père de Maigret était le régisseur.
Tout a bien changé en trente-cinq ans. Le domaine n'est plus que l'ombre de ce qu'il était, rétréci comme une peau de chagrin par des ventes de terres successives, dues sans doute aux dilapidations du jeune Maurice de Saint-Fiacre, à moins que les secrétaires et amants de la comtesse n'aient trouvé moyen de se servir au passage.
Et c'est bien de ce côté que Maigret va chercher la clef de l'affaire, en attendant qu'un étrange dîner « sous le signe de Walter Scott » ne la lui apporte de la façon la plus imprévue.Mon avis :
Comme chaque année en ce mois d’avril, je vous présente un roman de Simenon. Après avoir fait le tour des romans qui se déroulent à Liège ou évoquent la ville de l’auteur, je vous emmène aujourd’hui dans la ville natale du commissaire Maigret.
Comme les précédents romans dont je vous ai parlé, il fait partie des écrits d’avant-guerre de Simenon, paru en 1932, alors que l’auteur résidait dans le sud de la France. Comme d’autres, il est d’abord paru dans la presse sous forme de feuilleton avant d’être publié chez Fayard.
Alors que tout laisse penser que la comtesse de Saint-Fiacre est morte d’une crise cardiaque, Maigret sait qu’il s’agit d’un crime. Une lettre anonyme l’en a averti. Cette fois, au lieu de mener l’enquête, il laisse le comte le faire à sa place, apportant juste sa touche finale lors d’un dîner qui a lieu au lendemain du décès.
En plus des éléments propres à l’enquête, on plonge ici dans les souvenirs de Maigret : son père ayant été le régisseur du château de Saint-Fiacre quand il était enfant, il le connaît bien. Le domaine et ses dépendances sont hélas en piteux état ; des terres ont été vendues et il n’est plus le joyaux des souvenirs du petit Jules. Il le défend d’ailleurs avec émotion dans la scène finale qui confronte tous les suspects.
Ce roman nous plonge dans une époque lointaine, celle des grands domaines, des régisseurs et domestiques, d’une aristocratie désargentée gardant cependant un rang envié au sein d’un village et d’une région au point de faire des jaloux.
« L’affaire Saint-Fiacre » est un roman atypique car il ne se base pas uniquement sur les éléments et ressorts propres à un policier. De plus, même si on plonge dans les souvenirs du héros, Maigret, les informations données sont plutôt autobiographiques, Simenon ayant lui-même séjourné au domaine du marquis de Tracy dans les années 20 et l’évocation de la mort du père de Maigret pouvant se rapprocher de celle de Désiré Simenon.
J’ai vu le film de 59 avec Jean Gabin et celui de 95 avec Bruno Crémer mais je n’avais jamais lu le livre. Comme pour tous les Simenon, il nous plonge dans une époque révolue, à l’atmosphère surannée, où la lutte des classes est un élément prégnant. Un bon Maigret à l’écriture impeccable où l’émotion et l’atmosphère intimiste sont plus présentes que dans certains autres.
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Par argali le 27 Mars 2020 à 13:00
Ile d’Orléans, quelques années devant nous.
Un incendie ravage le chalet de Gabrielle Rochefort, militant écologiste notoire, au moment même où, sur la rive d’en face, l’intéressée participe à une grande manifestation contre la pétrolière Cliffline Energy. Existe-t-il un lien entre les deux événements ? Lorsqu’on retrouve, non loin du sinistre, le cadavre d’un employé de la ferme où Gabrielle travaille, les soupçons se tournent plutôt vers le contremaître, dont le caractère violent n’est un secret pour personne. Mais la militante soutient qu’il n’est qu’une pièce égarée du casse-tête et qu’un vaste complot se rame qui remonte peut-être jusqu’aux hautes instances du gouvernement.
Mon avis
Chef, retraité de la SQ, vit l’été sur son voilier amarré à l’île d’Orléans. Il passe le temps entre balades avec sa chienne et lecture de romans policiers. Son héros c’est Verhoeven découvert il y a peu. Quand un acte de vandalisme est commis sur l’île, aux dépens de Gabrielle Rochefort, militante écologique surnommée Sem Terra, l’envie de mener l’enquête en parallèle le titille. Il peut compter, pour cela, sur l’aide du lieutenant Violette Fortuné, son ancienne collègue, pour laquelle il éprouve beaucoup d’affection et d’admiration.
Ce roman noir nous entraîne sur l'île d’Orléans au large de Québec, à St François, cette pointe de l’île dévolue à l’agriculture. Ramasser fraises, brocolis ou autres est un travail rude, éreintant même. Au point que seuls des saisonniers mexicains acceptent encore de le faire. Quand le cadavre de l’un deux est retrouvé peu après l’incendie du chalet de Gabrielle, Chef soupçonne un lien avec les activités de la militante.
J’ai beaucoup aimé ce polar à couleur écologique et humanitaire qui s’appuie sur des faits réels : la volonté de privatiser des coins de terre afin d’en exploiter le sous-sol. Quitte à polluer pour toujours le site et ses alentours ; le tout grâce à des collusions avec des politiciens véreux. L’auteure nous dépeint aussi la vie sur l’île, ses traditions, son histoire et le quotidien des habitants. Les personnages sont typés et décrits avec justesse ; chacun a un caractère bien trempé et les rencontres sont parfois épiques.
On a là un polar abouti et pertinent, à l’écriture précise et ciselée, qui jette un regard sans concession sur certaines pratiques de la société québécoise. Les choix narratifs sont efficaces et pour un premier polar, c'est assez réussi. J’ai aussi apprécié les clins d’œil de l’auteure à Lemaître et Manchette ainsi qu’à la radio belge et à son émission littéraire « La librairie francophone ».
Merci à Morgane de me l’avoir conseillé.
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Par argali le 14 Mars 2020 à 00:00
Paris, en pleine nuit. Amaury Marsac, chef de groupe à la Criminelle, découvre dans le hall d’un immeuble sa plus jeune équipière, Lise Brugguer, gisant entre la vie et la mort. Près d’elle, un cadavre d’homme à la tête explosée, mais pas d’arme.
Avant de sombrer dans l’inconscience, Brugguer lui révèle qu’elle a une fille de trois ans, qui est peut-être en danger, et que lui, Marsac, doit veiller sur elle.
Marsac est stupéfait d’apprendre l’existence de cette enfant. Et quand il la rencontre, petite fille muette aussi mystérieuse qu’attachante, la protéger devient son obsession. Mais pourquoi Brugguer était-elle dans ce hall ? Quelles étaient ses relations avec la victime, vermine criblée de dettes ? Et qui pourrait en vouloir à cette petite fille ?
Marsac va devoir démêler les faux-semblants et déterrer les secrets du passé de son équipière pour percer la vérité. Et vaincre l’Ogre…Mon avis :
Un meurtre, un policier à terre, une équipe, une enquête. On aurait pu avoir là un roman policier comme les autres, classique. Mais ce roman va au-delà de l’enquête, des indices des investigations, notamment grâce à des personnages à la personnalité attachante, forts et tendres à la fois. A l’image d’Amaury Marsac, commissaire à la Crime, écartelé entre sa promesse faite à sa collègue grièvement blessée et son rôle de chef d’équipe qui sait que la confiance et la transparence sont la base d’une unité soudée.
Et puis, il y a la petit Liv, trois ans, qui, bien que muette, est un personnage à part entière qui prend énormément de place dans ce roman. Miss Butterfly comme la surnomme affectueusement Amaury.
C’est le premier roman de l’auteure que je lis. Je fais donc la connaissance de ces personnages récurrents et je les ai beaucoup appréciés. Ils sont tous profondément humains et, même si cela reste des flics, avec des obligations, des règles, des procédures à suivre, on sent les qualités personnelles de chacun et leur capacité à mettre l’homme, la femme au premier plan de leur enquête. Elsa Roch les dépeint avec beaucoup de pertinence et de vérité et parvient à nous les rendre tous attachants, même ceux qui n’ont pas un caractère facile.
Ce roman noir atypique m’a vraiment charmée. Gagné chez La Bouquineuse sur Instagram, il ne sera certainement pas le seul que je lirai de l’auteure. La plume est agréable et précise, l’intrigue sombre et le suspens maintenu jusqu’au bout. L’auteure est psy de formation, spécialisée dans les troubles autistiques et l’adolescence. Cela se sent dans la description de ses personnages et de leur personnalité. Rien n’est laissé au hasard.
Merci à La Bouquineuse pour ce concours remporté et cette heureuse découverte.
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Par argali le 28 Décembre 2019 à 00:00
Quand on propose à l’Embaumeur de participer à un projet d’exposition de cadavres, il faut s’attendre à un refus : un défunt, ça se respecte, ça ne s’exhibe pas !
Mais dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l’on veut, encore moins lorsqu’Interpol s’en mêle.
Mandoline va devoir s’inviter dans la folie morbide d’un artiste mégalo et s’infiltrer dans sa forteresse turque pour tenter de lever le voile sur un trafic international de cadavres…
Mon avis :
Ce roman de Nicolas Lebel est un peu particulier. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une idée originale de l’auteur.
Luc Mandoline est un héros né aux Ateliers Mosesu et repris par les éditions French Pulp. Ce personnage récurrent voit ses aventures rédigées par un nouvel auteur à chaque tome. Nicolas Lebel succède ainsi à Stéphane Pajot, Jess Kaan ou Jacques Saussey. Il est le 14e auteur à avoir relevé le gant.
Luc Mandoline est un ancien légionnaire devenu thanatopracteur (embaumeur). Dans ce récit, un richissime homme d’affaire lui propose de participer à un projet de plastination. Mais un défunt, cela ne s’exhibe pas. C’est sans compter sur Europol qui va lui demander d’accepter et de jouer double jeu afin de connaitre l’origine des corps. S’il accepte, son ami légionnaire incarcéré sera libéré.
Ce roman est agréable à lire grâce au dynamisme de l’histoire, à son originalité et au style de Nicolas Lebel. Mais ce n’est pas vraiment du Nicolas Lebel.
C’est le premier roman que je lis de cette série sur Luc Mandoline. J’ai apprécié l’histoire, elle se lit vite et est intelligente Le roman est réussi et le propos intéressant. J’ai vu l’exposition « Our body » dont il s’agit et elle m’a posé question, comme c’est le cas dans le récit. L’auteur nous plonge dans la Turquie d’Erdogan, fait allusion à l’affrontement qu’il mène contre l’Europe et dénonce ses chantages et sa manière de diriger. On y trouve aussi un brin d’humour et de causticité.
Mais ce n’est pas le Nicolas Lebel que j’aime, ni le capitaine Mehrlicht.
Divertissant, intelligent, ironique mais…
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Par argali le 7 Décembre 2019 à 00:00
Je marche, je marche, un pied devant l’autre. J’ai mal aux yeux, l’air froid me fait mal. Je marche plus vite. Le sol est mouillé… J’ai mal aux mains aussi. Je marche… Je ne reconnais pas le quartier dans la nuit. Une rue ? Deux rues ? Où habite le Docteur Fraimont encore ? Elle doit dormir mais si je sonne, elle ouvrira parce que c’est moi. Elle sait. J’ai mal, je boite, je traine un pied.
Un bruit de pas ? Non, c’est mon cœur que j’entends dans mes temps. Je marche encore un peu, je reconnais le café qui est fermé, le docteur habite au bout de la rue. J’y suis bientôt, elle ouvrira et tout sera fini, enfin Je…
Des phares, une voiture… Le moteur, je reconnais le moteur…
Mon avis :
Aujourd’hui, je passe la plume à mon époux.
Frédéric Beth s’inspire d’une vraie enquête sur la disparition d’un enfant et nous propose un récit où le suspense est présent jusqu’à la fin. L’action se situe en terre carolo, dans un milieu modeste. L’inspecteur devra se battre tout au long de l’enquête pour exploiter les pistes qui s’ouvrent à lui, peu aidé par sa hiérarchie.
L’auteur nous emmène également dans le milieu de la police - un milieu qu’il connait bien étant jeune retraité - en nous faisant vivre l’envers du décor. Son passé d’ancien policier nous permet d’avoir une vue interne bien réaliste des enquêtes et de l’atmosphère : les relations humaines entre enquêteurs, les moyens octroyés, le manque de personnel et le manque de vision des supérieurs sur la situation sur le terrain... (Lui, c’est en tant que photographe qu’il a incorporé les rangs de la police fédérale en 2003, une époque où on y engageait des civils.)
En parallèle à l’enquête sur la disparition du jeune Boris, né d’un couple belgo-polonais, l’auteur évoque les difficultés présentes chez des ressortissantes des pays de l’est, mariées sans amour et dépendantes de leur époux qui les maintient dans l’ignorance.
Ce livre est écrit dans un style très agréable et précis où le suspense est maintenu jusqu’à la fin avec une alternance entre les différents protagonistes. Comme l’auteur me l’avait dit, nous découvrons aussi une vue très réaliste de la police et c’est vraiment interpellant. J’ai beaucoup aimé ce roman.
Une lecture à conseiller vivement.
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Par argali le 13 Novembre 2019 à 00:00
Michaël Saint-Pierre, douze ans, a mystérieusement disparu dans les bois de Rivière-aux-Trembles sans laisser d’autre trace qu’un running tâché de boue. Seule Marnie Duchamp, recroquevillée sous les sapins, a vu la forêt happer Michaël.
Trente ans plus tard, une fillette de huit ans disparait en sortant de l’école et personne ne la revoit. Blessés, à vif, ses parents s’entredéchirant jusqu’à ce que le père, Bill Richard, décide de quitter la ville qui lui a enlevé son enfant. Sa fuite le conduit à Rivière-aux-Trembles, où il croise le regard endeuillé de Marnie, revenue au village pour y découvrir quel cri a emporté son ami Mike.
De tempêtes en orages, un autre enfant disparaîtra, avalé par Nanamiu-shipu, la rivière Tremblante, dont les flots engloutiront également Bill et Marnie.
Mon avis :
Quelle belle plume que celle d’Andrée A. Michaud ! J’avais beaucoup aimé « Bondrée » mais « Rivière Tremblante » a été un coup de cœur.
Alors que Michaël a disparu en 1979, Billie, elle, n’est pas rentrée de l’école un soir de 2006. On suit en parallèle les deux histoires et leurs conséquences sur l’entourage des enfants. Avec beaucoup de doigté et de psychologie, l’auteure nous dépeint les émotions des proches, leurs réactions et la manière dont chacun va réagir à l’inconcevable. L’alternance est une idée qui fonctionne très bien et les voix des narrateurs se complètent dans leurs différences.
Dès les premières pages, nous savons donc que les deux personnages centraux ont disparu. L’auteure casse les codes du polar d’entrée de jeu puis, par un habile suspense psychologique, reconstitue peu à peu les circonstances, décrit les témoins, les interrogatoires… et on se rencontre rapidement que les victimes sont en fait ceux qui restent, pourchassés par la presse, suspectés par la police, montrés du doigt par le voisinage et abandonnés par le sommeil. Sans image trash ou sanglante, elle tient le lecteur en haleine par la froideur et la noirceur de faits et des situations, ponctuant son récit de respirations bienvenues en décrivant les paysages hivernaux.
En effet, la nature est omniprésente dans le récit, les légendes et les forces surnaturelles aussi. Andrée A. Michaud les décrit avec poésie, sensibilité et finesse. Elle peint un monde à la fois magnifique avec ses rivières, ses lacs, ses forêts et menaçant par sa force sauvage, ses mystères et sa brutalité. Ce côté sombre et énigmatique attise la curiosité et m’a empêché de lâcher le livre avant le point final.
Comment restez debout et sain d'esprit, quand le sort vous frappe cruellement ?
Ce roman sur l’impossibilité de faire son deuil tant qu’on n’a pas de réponse aux questions qu’on se pose et sur la culpabilité est puissant et beau. Ne passez pas à côté.
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Par argali le 10 Novembre 2019 à 00:00
Courtier en valeurs mobilières, Vincent Morin est un homme paisible et rationnel. Il n’empêche : lorsque, de retour d’un voyage d’affaires à New York, il trouve sa femme avec deux hommes dans le lit conjugal, son sang ne fait qu’un tour et il commet l’irréparable. D’abord pris de panique, Morin décide ensuite d’assumer son coup de sang et de nettoyer. De « tout » nettoyer. De façon à ce que personne ne sache ce qui s’est réellement passé. Or, si son ménage a bientôt toutes les apparences d’une réussite, un doute s’installe dans son esprit au fil des semaines, puis une terrible anxiété : et s’il avait oublié un détail ? Pendant ce temps, le sergent-détective Francis Pagliaro, de la Sûreté du Québec, enquête sur Samuel Readman, un optométriste états-unien disparu à la suite d’un congrès à Montréal. Pour le policier, il s’agit d’une opération de routine jusqu’à ce qu’il apprenne, quelques mois plus tard, qu’un Norvégien a lui aussi disparu à Montréal au même moment que l’optométriste.
Mon avis :
Dois-je encore présenter Richard Sainte-Marie ? J’ai lu tous les romans de cet auteur (sauf le dernier paru début 2019) publiés chez ALIRE, je l’ai présenté sur le blog dans la rubrique « auteurs » et j’ai eu la chance de le rencontrer plusieurs fois ces dernières années.
Incroyable conteur, il parvient à nous attacher d’emblée aux histoires qu’il raconte et à ses personnages, des gens ordinaires à qui il arrive un jour quelque chose d’extraordinaire qui va les faire basculer. Richard Sainte-Marie décortique alors la psychologie de ses héros et les arcanes dans lesquelles ils vont se perdre.
Vincent Morin est un homme ordinaire, il a bon travail, un salaire très confortable, une vie sage et rangée, un peu plate mais il ne semble pas s’en rendre compte. Marié, sans enfant, on peut dire qu’il est satisfait, ne se pose pas de question. Et puis un jour, tout bascule. Choqué, trahi, bafoué, son sang ne fait qu’un tour et il tue. Non pas une mais trois personnes. En l’espace de quelques secondes, l’honnête homme qu’il était, le gars sans histoire, devient un meurtrier. Que faire ? Appeler la police ? Cacher les corps ? Faire comme si… Comment cet homme ordinaire va-t-il pouvoir vivre avec un tel secret ? Comment pourra-t-il garder un tel poids sur la conscience et combien de temps ? Comment passer du statut d’homme ordinaire à celui d’assassin calculateur ?
Je ne dévoile rien en vous racontant tout ça. Nous n’avons pas affaire à un récit à énigme mais à un récit psychologique, un roman à la construction solide durant lequel on se demande jusqu’à la dernière page si ce meurtrier restera ou non impuni. La tension monte lentement et on ressent, grâce à l’acuité de l’auteur et à la finesse de sa plume, les pensées et les émotions qui traversent cet homme.
Comme dans les autres romans de Richard Sainte-Marie, l’enquêteur de ce premier roman (oui, je ne les ai pas lus dans l’ordre) est Francis Pagliaro mais il se fait discret, laissant la première place au criminel. Une idée qui fonctionne parfaitement pour une intrigue adroitement ficelée. A découvrir si ce n’est déjà fait.
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