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Tristesses, une pièce d'Anne-Cécile VANDALEM
Ce mois belge est l’occasion de présenter ce qui se passe dans d’autres arts que la littérature. Ainsi, cette semaine, à Liège, après Bruxelles, se joue, au Théâtre de Liège, une pièce conçue, écrite et mise en scène par Anne-Cécile Vandalem, comédienne issue du Conservatoire de Liège. Jouée par des comédiens belges comme Jean-Benoit Ugeux, Anne-Pascale Clairembourg, Catherine Mestoussis ou Anne-Cécile Vandalem... entre autres, cette comédie dramatique s’ancre dans l’Europe contemporaine, subissant une montée puissante des partis d’extrême droite.
Tristesses est le nom d’une ile au nord du Danemark. Suite à la faillite de ses abattoirs, principale source économique de cette communauté d’éleveurs et de chasseurs, elle s’est vidée de ses habitants passant de huit cents à huit habitants. Quand la pièce commence, en 2016, un suicide a eu lieu ; le corps d’Ida Heiger est retrouvé pendu au drapeau du Danemark. Sa fille, dirigeante du Parti vivant sur le continent, revient pour les funérailles. Deux adolescentes vont alors essayer de saisir cette occasion pour écarter celle qui menace leur avenir. Mais le jour des funérailles, la situation bascule...Ce spectacle de théâtre musical explore avec humour la lutte entre le pouvoir en place (et les stratagèmes qu’il déploie) et la force de nos émotions. Il se veut l’allégorie d’une société en proie à un questionnement identitaire. Le cadre réaliste permet au spectateur de se positionner par rapport à cette actualité dont il parle.
J’ai beaucoup aimé ce spectacle original dans sa mise en scène et sa forme, au thème sérieux présenté avec humour. Alliant la musique, le cinéma et le théâtre de façon magistrale, ce spectacle met en lumière le pouvoir des médias et la façon dont ils éclairent ou taisent certains faits afin d’influencer l’opinion publique. A la fois comédie politique et enquête, il met en avant le choix qui s’offre à nous : résister et se battre ou se laisser aller à la tristesse distillée par les événements que relaient les médias et la manière dont ils sont traités.
Cette coproduction européenne, œuvre originale d'une artiste contemporaine, vaut la peine d'être vue. Elle montre une fois de plus l'étendue du talent de nos jeunes artistes. Après Zaï, Zaï, Zaï, Zaï en 2003 ou Hansel et Gretel en 2005, Anne-Cécile Vandalem signe ici sa huitième réalisation.
Interview de la réalisatrice ici :https://www.youtube.com/watch?v=YEd9ybyazbE
Tags : Anne-Cécile Vandalem, Tristesses, théâtre, mois belge
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Commentaires
Je suis moins loin de Liège qu'Anne, mais n'en pense pas moins, surtout pour des spectacles en soirée... Bonne idée en tout cas de parler aussi de théâtre et de ces comédiens belges.
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Mardi 12 Avril 2016 à 13:57
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Dommage que ce soit si loin, Liège... ;-)