• Un hiver de glace, Romain RENARD, Daniel WOODRELL

    Un hiver de glace, Romain RENARD, Daniel WOODRELLJessup Dolly est parti de chez lui, abandonnant à leur sort ses trois enfants et une épouse qui n’a plus toute sa tête. Dans cette maison isolée et glaciale, où les placards sont vides, Ree, l’aînée, veille comme elle le peut sur le reste de la famille. Elle apprend que son père a bénéficié d’une mise en liberté conditionnelle moyennant une hypothèque sur la maison. S’il ne se présente pas au tribunal, les Dolly seront sans toit, au cœur de l’hiver. Alors Ree prend la route et affronte la neige, la nuit, le froid, et surtout l’hostilité des autres membres du clan, qui n’aiment pas qu’elle vienne poser des questions. Car Jessup était " le meilleur fabricant de blanche " du coin, et sa disparition est forcément liée à cette activité.

     

    Mon avis :

     

    Cet album adapté du roman de Daniel Woodrell est d’une noirceur angoissante du début à la fin. A l’image de la vie de cette jeune fille de 17 ans. Alors qu’elle rêve d’entrer à l’armée, elle a tout plaqué pour s’occuper d’une mère malade et de ses deux jeunes frères. Encore adolescente, elle fait preuve d’un dévouement et d’une abnégation hors du commun, supportant les épreuves et les coups avec un stoïcisme qui force l’admiration.

     

    Ce roman noir se lit comme un western contemporain. On suit Ree à travers les paysages hostiles des monts Ozark où vivent des gens rudes et brutaux, que des querelles ont encore aigris et éloignés des autres, les rendant incapables de la moindre empathie. Le contexte social, le repli autarcique de la contrée, très important dans le récit, est particulièrement bien rendu par les dessins de Romain Renard, dessinateur diplômé de Saint Luc à Bruxelles. Ayant choisi la bichromie, il nous entraine au cœur même de la tragédie à travers des paysages grandioses, figés par l’hiver et des portraits réalistes, bien cadrés, sombres et misérables comme la cruauté et la bêtise humaine. Seul Ree illumine le récit par sa personnalité et le caractère résolu de son combat. On ne peut qu’entrer en sympathie avec elle et se laisser entraîner dans cet univers implacable.

     

    Dès les premières pages, j’ai été prise par cette atmosphère glauque, étouffante où se démène Ree, en solitaire. Pas de paroles inutiles, des sentiments positifs distillés au compte goutte mais combien précieux. Un travail graphique d’une grande intensité. J’ai beaucoup aimé.

    J’ai enchainé avec la vision du film tiré de l’œuvre de Woodrell et vous en parle dans la partie film du blog.

      

      

    Un hiver de glace, Romain RENARD, Daniel WOODRELL

     

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  • Commentaires

    1
    SamuelS
    Jeudi 10 Mai 2012 à 09:27

    J'ai lu le roman il y a quelques temps déjà. J'ai le souvenir d'un roman noir mais d'une histoire forte. Elle m'a ébranlé. Je vais me laisser tente par cet album pour faire la comparaison.

    2
    Samedi 12 Mai 2012 à 09:07

    Je pense que je lirai le roman un jour aussi. Pour avoir une idée complète de l'ensemble.

    3
    Samedi 12 Mai 2012 à 09:11
    Alex-Mot-à-Mots

    La BD me tente bien, surtout si tu dis que le graphisme est à la hauteur.

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    4
    Samedi 12 Mai 2012 à 10:39

    J'ai bien aimé en tout cas, car il est en accord avec le style du roman. Voici un lien pour te rendre compte.


    http://www.bodoi.info/critiques/2011-04-28/un-hiver-de-glace/46689

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