• Une Parisienne à Bruxelles, Caroline GRAVIERE

    Une Parisienne à Bruxelles, Caroline GRAVIEREMme Van Zee, Parisienne, a épousé un ingénieur belge.

    Entre deux missions, ils s’arrêtent à Bruxelles. Devant y demeurer peu de temps, ils emménagent dans la maison familiale. Isolée et mal à l’aise entre la mère et les sœurs de son époux, elle se confie à sa mère dans une longue lettre.

     

    Mon avis :

     

    Avec beaucoup d’humour, l’auteure nous entraine au cœur d’une maison bourgeoise du 19e siècle. Jolie jeune femme aux idées en avance sur son temps, Lydie se retrouve coincée chez une veuve dont les deux filles ainées sont toujours célibataires. Incultes, jalouses et méchantes, elles passent leur temps en commérages. L’arrivée de cette jeune femme cultivée, éduquée, joviale leur fait de l’ombre et elles en deviennent désagréables et médisantes. Seul la benjamine, âgée de 16 ans et qui rêve de devenir institutrice est ravie de sa présence réconfortant. Mais dans ce milieu, travailler est inconcevable pour une femme, sauf si elle est de mauvaise réputation.

    L’arrivée d’un lointain cousin de passage à Bruxelles devient la bouffée d’air frais qu’elle n’espérait plus. Mais jeune papa, veuf et riche, il va attirer les convoitises de ces trois harpies et rendre l’atmosphère encore plus lourde que d’ordinaire.

    J’ai aimé ce récit à l’écriture soignée et finement ciselée où l’on découvre les traditions et mode de vie d’une époque révolue où l’on demandait à une femme de savoir tenir une maison, d’être discrète et bonne épouse. L’auteure met dans la bouche de son héroïne parisienne tous les griefs qu’elle éprouve envers la bonne société de son époque, toute de faux semblants et de bassesses. Elle a aussi la dent dure contre les Bruxellois qui refusent d’apprendre la langue des « paysans du nord » mais engagent du personnel de maison flamand parce que plus dur à la tâche et plus docile.

    Dans un style moderne, Caroline Gravière écrit là un récit féministe et un plaidoyer pour la liberté des femmes, à commencer par celle de s’instruire et de travailler si elle le souhaite. Être dépendante de son mari lui semble incongru et dépassé. Quand on sait que l’auteure est morte en 1878, on comprend toute la modernité du propos. Caroline Gravière a d’ailleurs milité pour les droits de la femme à l’éducation et à l’émancipation sociale.

    Une belle découverte que ce court roman que les éditions Névrosée ont republié. Cette jeune maison d’édition belge s’est d’ailleurs donnée comme mission de rééditer des femmes de lettres belges oubliées ou méconnues. Je pense que j’en lirai d’autres.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jacqueline
    Mercredi 2 Septembre 2020 à 08:31
    Un titre que j'avais noté ...et qui, après lecture de ton billet, va venir enrichir ma pal...
      • Mercredi 2 Septembre 2020 à 19:21

        Je suis sûre que cela te plaira.

    2
    Mercredi 2 Septembre 2020 à 21:10

    Une bonne idée de rééditer des textes anciens. J'ai reçu un livre de cette maison d'éditions mais je ne l'ai pas encore lu. 

    Bonne année scolaire à toi. 

      • Jeudi 3 Septembre 2020 à 16:56

        Merci Philippe. A mon avis, tu aimeras. La langue de cette époque est belle.

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