• Vanina Vanini et autres nouvelles, STENDHAL

    Vanina Vanini et autres nouvelles, STENDHALRome, en 182.. Pietro, un jeune patriote, blessé lors de son évasion, trouve refuge dans le palais du Prince Vanini avec l'aide de la Comtesse Vitelleschi. Vanina, la fille du Prince, s'éprend très vite de Pietro. Mais guéri, il repart pour reprendre la lutte pour l'indépendance de l'Italie. Vanina, désespérée, décide de le rejoindre. Les deux jeunes gens sont très amoureux. Toutefois, Vanina trouve que l'engagement politique de Pietro est trop important. Jalouse, elle dénonce les amis de Pietro qui sont tous arrêtés. Ce dernier, craignant d'être pris pour un traitre, se livre à la police. Vanina est désespérée.

     

    Mon avis :

     

    Cette nouvelle est la 1e des quatre publiées dans le recueil des éditions Folioplus classiques.

    Cette nouvelle de Stendhal est parue en 1829 comme Le Philtre et Le Coffre et le Revenant qui suivent, et auxquelles se joint San Francesco a Ripa. On connait essentiellement Maupassant comme auteur de nouvelles, mais Balzac, Musset, Dumas, Stendhal et d’autres auteurs romantiques y ont gouté. Ce genre étant alors très à la mode. C’est un récit bref où se retrouvent émotions fortes, passion, dénouement dramatique auxquels s’ajoute souvent un certain exotisme. Ici, comme dans San Francesco a Ripa, l’histoire se passe en Italie, dans les autres, ce sera en Espagne.

    Les talents de conteur de Stendhal et son goût pour l’anecdote sont judicieusement mis au service de ce genre où il excelle. En quelques pages, il nous raconte avec précision, sur le ton de la confidence, un destin tragique, comme s’il s’agissait de la dernière rumeur en date.

     

    Dans les quatre nouvelles rassemblées ici, on découvre de jeunes femmes, au caractère fort et à l’énergie hors du commun, en proie à un amour passion impossible qui, on le pressent dès le départ, conduira à une fin tragique. Stendhal s’amuse à nous montrer dans ces récits, le côté sombre et destructeur de l’amour. Dans chaque nouvelle, les personnages se débattent avec des sentiments contradictoires que sont l’orgueil, l’amour, la vanité, l’honneur, la jalousie, la morale, l’éducation… Et à chaque fois, tel un cataclysme, l’amour emportera tout sur son passage.

    Ce n’est pas un hasard si les héroïnes de Stendhal sont Italiennes ou Espagnoles. Qui mieux qu’elles peuvent incarner cet amour passionnel, immodéré, déraisonnable ? La vie en France semble bien triste et fade en ces temps de Restauration, l’insouciance n’est plus de mise et le Sud apparaît comme une terre d’énergie, de sentiments à fleur de peau et les gens du Midi comme des passionnés dans l’âme. De quoi faire rêver. (On retrouve d’ailleurs ces idées dans De l’amour que Stendhal publie en 1822 et où il est question « des nations par rapport à l’amour »)

     

    Cet amour-passion que Stendhal magnifie, laissant accroire que les Françaises en sont incapables, est-il cependant l’amour vrai, réel, absolu ? Le moins que l’on puisse dire c’est que cet amour ravageur ne rend pas heureux ceux qui tombent entre ses griffes. Inéluctablement, il y aura punition, mort, malheur. Cet amour, à en croire Stendhal, n’assure en aucun cas le bonheur.

     

    J’ai aimé me plonger dans ces nouvelles, retrouver un style vif et précis, un vocabulaire choisi et la société du XIXe siècle. Une lecture idéale pour un après-midi maussade.

      

      

    Vanina Vanini et autres nouvelles, STENDHAL

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  • Commentaires

    1
    Jacqueline H
    Samedi 10 Décembre 2011 à 19:53

    Un billet qui me replonge une trentaine d'années en arrière, dans ma "grande" période 19ème siècle .....

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    2
    Dimanche 11 Décembre 2011 à 11:25

    J'aime bien les récits d'amour passion mais ici, tous sont voués à l'échec.  Mais j'ai aimé car les nouvelles de Stendhal sont plus enlevées que ses romans.

    3
    Jane Austen
    Jeudi 12 Janvier 2012 à 18:45

    Tiens, je ne l'ai pas vu dans le récapitulatif de Geroge Sand...

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