• Zestes mondains, Thierry BELLEFROID

    Zestes mondains, Thierry BELLEFROIDQuatre nouvelles, quatre rencontres, quatre destins nourris des miettes de la célébrité. Le narrateur croit apercevoir Philippe Noiret dans un restaurant de Lourdes ; et s'il est le seul à reconnaître le grand acteur, pourquoi ne verrait-il pas aussi Bernadette Soubirous ? Lorsqu'il croise Mikhaïl Gorbatchev dans un bar de Manaus, se pourrait-il qu'il touche à l'immortalité ? La rencontre avec l'homme politique belge Paul Vanden Boeynants à Knokke-le-Zoute ferat-elle de lui l'un des artisans de la future guerre civile entre Flamands et Wallons ? Quant au dos si sensuel de la future princesse M., rencontrée dans un manège, peut-on tout faire pour le contempler, une fois encore ? Et, après ces quatre rencontres insolites, la dernière, la plus inattendue peut-être, dans Bonus track à la sensualité presque torride.

     

    Mon avis :

     

    Pour le challenge « Belgique Terre Littéraire », j’ai exhumé de ma PAL ce recueil de nouvelles des feues éditions Luce Wilquin.

    Tout d’abord un mot sur les Editions Luce Wilquin. Cette maison d’édition belge a animé mes soirées lecture pendant trente ans. Portées à bout de bras par celle qui leur donna son nom et son époux, elles ont publié plus de 500 titres avant de mettre la clé sous la porte en 2019 faute de repreneur. Arrivée à l’âge de la retraite et ayant bien mérité un peu de repos, Luce a décidé, à regret, de stopper ses activités.

    Grâce à elle, j’ai découvert et rencontré des auteurs de qualité et de merveilleuses personnes, citons notamment, parmi les Belges, Malthide Alet, Isabelle Bary, Valérie Cohen, Geneviève Damas, Aliénor Debrocq, Eric Brucher, Daniel Charneux, Michel Claise, Xavier Hanotte, Alain Lallemand… et tant d’autres. Des auteurs fidèles à l’éditrice et qui voguent maintenant sous d’autres cieux, français souvent, avec bonheur.

    Prix Rossel, Prix des cinq Continents de la Francophonie, Prix des Lycéens… combien sont venus récompenser les œuvres publiées par Luce, une dénicheuse de talent hors pair ?

     

    En Belgique, on ne présente plus Thierry Bellefroid. Journaliste, animateur culturel, chroniqueur et écrivain, il officie à la RTBF depuis 1993. Amoureux de la littérature et de ses écrivains, on lui doit l’émission littéraire « Mille Feuilles » puis « Livrés à domicile » et maintenant ‘Sous couverture ». Côté écriture, outre divers essais sur la bande dessinée (sa passion) et des scénarios d’albums BD, il est l’auteur de trois romans et d’un recueil de nouvelles, paru en 2003, celui que je vous présente aujourd’hui.

     

    Rédigées à la 1e personne, les quatre nouvelles de ce recueil évoquent des destins tragi-comiques de VIP, comme on dirait aujourd’hui.

    Dans la première, le narrateur, Thierry, en voyage familial à Lourdes, croit reconnaitre Philippe Noiret dans un restaurant. Il s’en ouvre à ses parents qui ne le croient guère. Peu après, une petite fille dans la procession lui donne la certitude que Bernadette Soubirou est là avec eux. Il en tombera amoureux avec l’innocence de l’enfance. Il se raconte, enfant, évoque ses souvenirs et les valeurs familiales qui l’ont façonné puis ses études, les petits boulots et son entrée dans la vie professionnelle, où il devint spécialiste du cinéma. Il rêva d’interviewer Philippe Noiret, dont il connaissait tous les films et chercha aussi à retrouver Bernadette… Un beau retour en nostalgie.

    La deuxième nouvelle nous parle de M. aperçue de dos, au manège où le narrateur travaille. Une beauté châtain, d’une certaine noblesse dans les traits. Un amour impossible. Alors il y aura M., une autre. De manière éphémère.

    La troisième évoque Mikhaïl Gorbatchev qu’il croise dans un bar, parle de cryogénisation, de trafic d’ADN… et la quatrième nous parle d’un homme politique haut en couleur, Paul Vanden Boeynants, de manipulations de statistiques et checkpoints installés à la frontière linguistique.

     

    Le recueil se termine ensuite sur trois courts textes érotiques rendant hommage à une femme sensuelle, blonde et désirable.

     

    J’ai aimé l’écriture sémillante de l’auteur, sa plume précise et ses mots choisis. Les nouvelles sont de genre différents, du fantastique à l’histoire d’amour romantique et on s’interroge sur la part de fiction et de réalité qu’elles contiennent. Elles sont teintées d’humour et de second degré et très agréable à lire. Elles donnent l’impression d’avoir été rédigées pour nous, comme une confidence.

    Zestes mondains est drôle, délassant et rempli de clin d’œil au passé (de Pong, le premier jeu vidéo à La bonne du Curé, en passant par les Joyeuses Entrées du roi et d’autres souvenirs d’avant les années 2000)

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 23 Août 2020 à 21:09

     Je ne savais pas qu'il était aussi écrivain... On en apprend tous les jours. 

    Bonne semaine. 

      • Lundi 24 Août 2020 à 00:52

        Bonne semaine Philippe.

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