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Les heures silencieuses, Gaëlle JOSSE

Les heures silencieuses, Gaëlle JOSSEA l'heure où mes jours se ternissent comme un miroir perd son tain, le besoin de m'alléger de ce qui m'encombre devient plus fort que tout. Je garde l'espoir, naïf peut-être, qu'un tel aveu sera comme l'amputation d'un membre inguérissable qui, pour douloureuse qu'elle soit, permet de sauver le reste du corps." Tout paraît à sa juste place dans la vie de Magdalena, épouse de Pieter Van Beyeren, administrateur de la Compagnie des Indes orientales à Delft. Rigoureuse, maîtresse d'elle-même, elle aurait pu succéder à son père. Mais le commerce est réservé aux hommes. Sa place est au foyer. Magdalena doit se limiter à cet espace intérieur, où elle a souhaité se faire représenter à son épinette, de dos. Un décor à secrets, que son journal intime dévoile.

 

Mon avis :

 

Un court roman, très court, qui raconte en mots choisis et dans un style irréprochable la vie d’une bourgeoise hollandaise au 17e siècle. Ecrivant son journal intime, Magdalena couche sur papier ses souvenirs d’enfance,  son mariage, sa vie de femme et de mère, ses secrets et ses aspirations.

En quelques brefs chapitres, l’histoire prend de la profondeur et l'auteure nous joue une partition littéraire d'une noble élégance. Elle nous plonge dans l’atmosphère de Delft, au siècle d’Or, dans un milieu d’armateurs et de marchands et dresse un portrait de société où la femme n’a qu’un rôle subalterne, étant avant tout épouse et mère.

Ses heures silencieuses sont matinales, celles où les enfants dorment encore dans la maisonnée, où la lumière est douce laissant espérer un jour neuf, plein de promesses. Alors Magdalena peut s’asseoir à son bureau et goûter au calme de l’introspection qui lui permet de faire le point sur sa vie de femme de 36 ans. Une vie presque au terme, déjà, où l’on sait que les belles années sont derrière soi…

  

Inspiré du tableau d’Emmanuel de Witte, Intérieur avec une femme jouant de l’épinette (que l’on peut admirer à Montréal) ce roman délicat est une merveille de concision et de finesse. Une sorte de dentelle de Bruges. Tout est dit en peu de mots, et très bien dit.

 

Merci à Anne qui m’a donné envie de lire ce roman. Vous pouvez retrouver son avis ici ainsi que celui de Chaplum et Noukette.

  

 Les heures silencieuses, Gaëlle JOSSELes heures silencieuses, Gaëlle JOSSE

 

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A
J'aime beaucoup ton avis, Jacqueline.
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J
Une belle découverte que ce roman si bien écrit - un régal -, que ces quelques pages qui nous font partager le vécu et le ressenti d'une femme à la fois ancrée dans son époque et aussi tellement  intemporelle par certains côtés .....:-)
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S
J'aime les romans que des tableaux ont inspiré. Je note !
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I
J'avais déjà relevé ce titre chez Jostein et George. Vu l'angouement que ce livre semble déclencher, je vais le faire remonter dans ma LAL !
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A
 Oui, ça devrait te plaire, Jacqueline !
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