Par argali
Une jeune photographe entreprend un voyage afin d’échapper à un quotidien morne et sans saveur. Mais une fois à l’aéroport, c’est face à elle-même qu’elle se retrouve. Sa remise en question soudaine et l’introspection qui en découle lui font emprunter une tout autre trajectoire que celle escomptée.
La plume limpide et pleine d’espoir de Mélissa Verreault fait entendre le monologue intérieur d’une héroïne mélancolique, dans ce récit fourmillant de détails justes et d’aveux touchants.
Mon avis :
Mélissa Verreault nous offre un récit intimiste dans lequel Ariane raconte sa fuite en avant née d’une crise existentielle profonde. A la dérive, elle décrit sa vie comme autant d’instantanés pris sur le vif. En textes très courts, émaillés de réflexions personnelles et d’un faisceau de souvenirs, elle s’interroge. Au hasard des rencontres, elle remet en question ce qui a fait sa vie jusqu’ici : son enfance, sa famille, son couple… Qui est-elle ? Que veut-elle ? Qu’attend-elle de la vie ?
Sans aucune planification, elle prend les choses comme elles viennent. Ouverte à l’autre, à l’inattendu, à ce qu’une journée peut apporter, elle effectue une lente métamorphose. Au bout de deux mois, elle renoue avec la vie et l’envie.
L’auteure va droit au but ; elle ne s’embarrasse pas de digressions, de détails, elle nous offre le récit réaliste et brut d’une femme en plein mal être qui se raconte en tissant des liens constants entre son passé et son présent. Sa quête du bonheur est décrite avec finesse et justesse dans une langue fluide et légère. On la sent souvent au bord du gouffre mais un fil tenu la raccroche à la vie presque malgré elle et lui fait peu à peu prendre goût aux petits bonheurs quotidiens. Fragile et touchante, Ariane s’offre à nous sans pudeur.
Ce premier roman de Mélissa Verreault fut une belle surprise et me donne le goût de découvrir « L’angoisse du poisson rouge » son dernier roman.
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