Par argali
Que se passe-t-il dans la tête d’un homme lorsqu’il perd toutes ses raisons de vivre, quand tout ce qu’il a construit s’effondre ? Que se passe-t-il quand on ne comprend pourquoi le sort s’acharne sur nous ? Qu’est-ce qui nous retient alors de ne pas devenir monstrueux ? Sur quoi construit-on sa vie lorsque plus aucune morale ne trouve prise sur nous ?...
Mon avis :
Waouh ! Quand j’ai déposé ce livre, je me suis sentie très oppressée. L’écriture, le style, l’histoire… tout conquiert à rendre l’atmosphère suffocante.
Le narrateur, jamais nommé, parle à la 2e personne du singulier, comme s’il se distanciait de l’être qu’il est en train de devenir, tout en interpellant le lecteur comme si c’était lui qui s’enfonçait dans les ténèbres. Il perd toute notion de la réalité lorsque la police vient lui annoncer la mort de sa famille dans un accident de la route. Refusant la fatalité et accusant la terre entière, il fuit, se cache et coupe les ponts avec sa vie d’avant s’enfonçant dans le chaos.
Ce court récit de cent pages se lit d’une traite. L’écriture même empêche de faire des pauses car les cent pages ne forment qu’une phrase ponctuée seulement de virgules. Même les rares paroles prononcées n’interrompent pas le récit. Tout va vite, très vite et plus le narrateur perd pied et s’enfonce dans une spirale autodestructrice, plus le rythme de lecture s’accélère. C’est magistralement imaginé.
La fin ouverte ponctue ce récit foudroyant laissant libre cours à l’imagination du lecteur… point d’orgue de l’atmosphère oppressante ressentie au fil des pages.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui confirme que Patrick Senécal est un grand auteur de thriller.
Autre avis chez Richard, ici et chez Pascal là.
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