Par argali
En 1920, en Virginie, naît une petite fille afro-américaine dont les cellules vont révolutionner l'histoire de la médecine sans que les manuels de biologie ne mentionnent sa véritable identité. A partir d'un prélèvement dont elle n'avait pas été informée, la plupart des laboratoires du monde entier vont travailler sur la lignée de ses cellules cancéreuses, les premières à pouvoir être cultivées indéfiniment in vitro. Cent ans plus tard, une journaliste se met en quête de sa trace, télescopant passé et présent, ségrégation raciale et désir de liberté...
Qui donc était Henrietta Lacks ?
Mon avis :
En 1931, Henrietta, 10 ans, est confiée à ses grands-parents après le décès de sa mère. Son père ne peut et ne veut s’occuper de ses dix enfants. Les grands-parents élèvent déjà leur petit-fils David, âgé de 15 ans.
Virginie, années 50.
Henrietta et David sont mariés. Elle avait 14 ans à la naissance de son premier enfant et vient de mettre au monde son cinquème à trente ans. Elle se plaint depuis des mois d’avoir le ventre qui brule. Elle sent une grosseur à l’entrée de son vagin.
C’est l’époque de la ségrégation. Les lois Jim Crow interdisent aux cliniques de Blancs de soigner les Noirs. Henrietta hésite à se rendre à l’hôpital. C’est à 30km. Et les enfants ?
Amérique, 2021.
Une biologiste devenue journaliste scientifique mène l’enquête pour savoir qui se cache derrière les cellules HeLa qui ont permis de faire d’énormes progrès en matière de vaccin (contre la polio notamment). Ces cellules sont produites à raison de six mille milliards par semaine.
Aliénor Debrocq nous propose ici une pièce de théâtre qui rend hommage à Henrietta Lacks. Atteinte d’un cancer de l’utérus, elle subit une biopsie dont elle n’est pas informée.
Ses cellules vont être mises en culture in vitro (ce sont les premières) et étudiées dans les laboratoires du monde entier.
Aliénor Debrocq imagine une journaliste qui, cent ans plus tard, cherche à savoir qui était cette femme qui a permis de sauver des milliers de vie.
Ses cellules portent deux syllabes de son nom mais son identité a été occultée durant des décennies. Sa famille elle-même n’a été mise au courant que dans les années 70 et a décidé alors de demander des dommages et intérêts pour l’utilisation commerciale des cellules de leur aïeule. Ce n’est qu’en 2021 que l’OMS lui rendra un hommage public à Genève.
Un texte court et dense qui met en lumière une jeune femme noire américaine qui (au-delà des progrès médicaux) a permis à de nombreux laboratoires de s’enrichir sans qu’elle-même ou sa famille ait reçu le moindre dédommagement. Il pose la question du respect de la vie privée et du droit des patients.
Le blog d'Argali © - Hébergé par Eklablog