Par argali
Ce roman d’Amélie Nothomb raconte l’enfance de deux sœurs. On pourrait croire qu’il va s’agir d’un livre autobiographique mais il n’en est rien. Amélie Nothomb y laisse libre cours à son imagination.
Nora et Florent vivent un amour tellement fusionnel et idyllique qu’ils se suffisent à eux deux. Ils auront pourtant un enfant pour répondre à la pression sociétale, Tristane et cinq ans plus tard une seconde, Laetitia. Mais jamais les enfants ne trouveront de réelle place dans ce couple. Ils s’en occupent matériellement mais ne les aiment pas. Il ne faut surtout pas qu’elles dérangent leur bulle fusionnelle. Tristane, brillante et clairvoyante enfant, va développer un duo fraternel avec sa jeune sœur et lui apporter tout l’amour qu’elle-même n’a jamais reçu. Une complicité forte et un amour inconditionnel naitront entre les deux fillettes.
D’un humour féroce, parsemé de scènes hallucinantes, ce récit dépeint une famille normale en apparence où tout dysfonctionne. A bien y regarder, on découvre trois duos : le premier formé de Nora et Florent, le second de Tristane et Laetitia et le troisième de Nora et sa sœur Bobette, le vilain petit canard de la famille mais bien plus riche en humanité que son ainée. Et chaque personnage va forger la personnalité des autres, lui renvoyer de lui-même une image dérangeante, trompeuse, de force ou de mépris selon les cas. C’est là ce qui est intéressant dans ce jeu de miroirs.
Encore une fois, l’auteure aborde les relations familiales. Toxiques ou épanouissantes, elles marquent ici encore le destin de chacun des membres. On y découvre aussi comment une petite phrase entendue par hasard va influencer l’estime de soi d’une enfant pour toujours.
Si le propos de ce roman est intéressant et développé, si l’empreinte des relations familiales sur l’évolution et le caractère des enfants est pertinent, je me suis ennuyée à cette lecture. Peut-être la période n’était-elle pas propice. Peut-être l’invraisemblance de certaines situations y est-elle pour quelque chose. Ou les nombreux dialogues. Je l’ignore. Mais je n’ai pas été enthousiaste comme lors de ma lecture précédente d’un Amélie Nothomb.
Le blog d'Argali © - Hébergé par Eklablog