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Premier amour, Joyce Carol OATES

Pour une raison qui demeure obscure à Josie, sa mère a précipitamment abandonné le domicile conjugal et l'a emmenée vivre dans la maison de sa grand-tante. C'est là qu'elle fait la connaissance de Jared, un cousin nettement plus âgé qu'elle. Tout auréolé du prestige de ses études théologiques, sanglé dans d'impeccables chemises blanches amidonnées, distant et mystérieux, Jared exerce sur Josie la plus grande fascination. Par un capiteux après-midi d'été, elle le rencontre sur le bord de la rivière... 

Mon avis :

Ceci est le troisième récit que je lis de JC Oates. Une fois de plus, elle me surprend par la diversité de ses écrits mais restent, comme une constante, l’amertume et la provocation. Dans ce conte gothique, nous suivons une jeune enfant, même pas pubère, qui découvre les premiers émois de la sexualité de manière brutale voire bestiale. Celui qui l’initie à ces jeux interdits et pervers n’est autre que son cousin, séminariste protestant, âgé de vingt-cinq ans.

L’écriture est belle, comme toujours chez Oates ; les termes délicatement choisis pour ne heurter personne mais suffisamment précis pour que l’on appréhende l’implicite et le « je » devient « tu » lorsque Josie évoque l’indicible. Et plus encore que l’horreur de la situation, c’est la beauté de la langue pour décrire de si vils ébats qui nous procure un sentiment de malaise grandissant. Car Oates est forte, très forte. Elle nous rend complice de ces jeux malsains, nous attache au texte, court, vite lu, fascinant. J’ai refermé ce livre avec un sentiment ambigu et un plaisir coupable d’avoir gouté la prose d’un récit si pervers. Une chance qu’il n’atteignait pas les cent pages !

 

Premier amour, Joyce Carol OATES

 

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J
Une auteure déjà tentée à trois reprises .... et qui n'est pas "pour moi" ....
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A
Je prends note de celui-ci aussi que je ne connais pas. J'aime beaucoup sa prose malgré tout...
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G
Les textes courts de Oates sont souvent assez durs et j'avais ressenti comme pour "Au commencement était la vie", un texte très dur aussi auquel on est accroché malgré l'horreur de ce qui est raconté !
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A
Une auteure... à part.
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A
La couverture est une peinture de Léonor Fini ; elle convient à la noirceur du récit. Je pense que si j'avais su ce que contenait le livre, je ne le l'aurais probablement pas lu non plus.
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