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Riquet à la houppe, Amélie NOTHOMB

Riquet à la houppe, Amélie NOTHOMB« L’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire. »

Mon avis :

Dans son 25e roman Amélie Nothomb revisite le conte éponyme du 17e siècle, méconnu aujourd’hui.

Elle nous raconte l’histoire croisée de Déodat, un enfant désiré né tardivement, d’une incroyable laideur, et celle de Trémière, une ravissante fillette dont les jeunes parents n’ont que faire et qui sera élevée par sa grand-mère, un peu fantasque.

En raison de leur physique, l’un et l’autre vivront des situations difficiles, de quoi renforcer leur caractère et leur désillusion à propos du genre humain.
Peut-on être différent dans une société standardisée ?

Outre une imagination hors du commun, j’aime retrouver chez Amélie Nothomb des termes inusités ailleurs. Cette fois encore, j’ai été gâtée avec les enfançons, la déréliction (ce sentiment de solitude et d’abandon qu’elle affectionne), l’adjectif sardanapalesque... et tous les noms d’oiseaux, plus beaux les uns que les autres qu’elle glisse dans son récit. Avec elle, on se surprend à s’intéresser à l’ornithologie, on philosophe sur la laideur et l’amour (thèmes récurrents chez l’auteure) la différence (qu’elle soit physique, morale ou sociale) la télévision et le monde du paraître dans lequel nous évoluons ou encore les bienfaits de la contemplation et du silence. Ces thèmes peuvent sembler n’être qu’effleurés mais ils fondent d’intéressantes réflexions qu’il nous est loisible d’approfondir à notre convenance.

Comme toujours, l’écriture est fluide et ne s’encombre pas de longues phrases alambiquées. La narration va droit au but grâce à des phrases courtes, quelquefois poétiques et portées par des réflexions pertinentes : « Il détestait se sentir orphelin de livres, comme si aucun bouquin n'avait voulu de lui : il demeurait persuadé que c'était les ouvrages qui adoptaient leurs lecteurs et non le contraire. »

La fin est prévisible, tout comme la morale, qui vante la puissance de l’amour. Aimer épanouit et fait voir l’autre autrement : il devient beau et spirituel.

Ce récit m’a plu, il démontre une fois encore le talent de conteuse de la romancière et son originalité. Il ne fait pas partie des meilleurs mais bien des bons Amélie Nothomb.

 

Riquet à la houppe, Amélie NOTHOMB7e

 

 

 

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A
Amélie, elle est indissociable de la rentrée pour moi. Je l'attends chaque année même si parfois je suis déçue. Celui-ci m'a plu. Mais moins que celui de l'an dernier sur le comte Neuville.
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J
Nothomb, j'aime son écriture, son érudition, son humour (ironie, causticité), son imagination, ses réflexions ..... mais comme je le pense souvent avec elle, "peut mieux faire" ...... Le dernier qui m'ait vraiment séduite était "Ni d'Eve ni d'Adam" ..... La veine autobiographique ne serait-elle pas celle qui lui convient le mieux ? .....<br />  
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E
Tout à fait en phase avec votre analyse d'un bout à l'autre. J'ai passé un très bon moment à lire ce roman. Amélie Nothomb, je la trouve très attachante et très drôle.<br /> Bonne journée à vous, à tous.<br /> eMmA
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P
Pas d'Amélie Nothomb pour moi. Je n'en ai lu que deux jusqu'à présent (à 10 ans de distance) et ils ne m'ont plu ni l'un ni l'autre.<br /> Bon mardi de congé. 
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