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Ce qui était perdu, Catherine O'FLYNN
1984. Kate Meaney est une petite fille hors du commun. Au lieu de fréquenter des enfants de son âge, elle joue les apprenties détectives avec sa peluche dans les rues de Birmingham et les allées de Green Oaks, le tout nouveau centre commercial. Le reste du temps, elle s’amuse avec Adrian, son seul ami – un jeune homme attachant qui travaille dans un magasin du quartier –, à scruter les clients et imaginer leurs troubles secrets. Jusqu’au jour où elle disparaît…
2003. Depuis des années, Kurt, agent de sécurité, contemple les masses somnambuliques venues tromper leur solitude dans l’immense piège de verre du centre commercial. Une nuit, il aperçoit l’image furtive d’une petite fille sur un écran de contrôle. Lisa, employée chez un disquaire, trouve quant à elle une peluche dans un couloir de service. Ensemble, ils se lancent à la recherche de la fi llette. Dans les entrailles labyrinthiques de Green Oaks, ils vont tenter de retrouver ce qui était perdu : l’enfance, l’innocence, l’envie de vivre.Mon avis :
Ce premier roman de Catherine O’Flynn m’a été recommandé par Nadège. Appréciant beaucoup les ouvrages de chez Actes Sud, je me suis facilement laissé tenter.
Paru en 2007 (2009 en français), ce roman polyphonique évoque la vie d’un quartier de Birmingham où vit Kate, une petite fille joyeuse et drôle. Sa disparition plongera de nombreuses personnes dans la peine et changera à jamais celle de plusieurs d’entre eux.
Presque vingt ans plus tard, l’image furtive de cette fillette aperçue par Kurt, lui permettra de rencontrer Lisa, employée chez le disquaire du centre commercial où il est agent de sécurité. Ces deux êtres solitaires feront de leur quête de la vérité, une raison de reprendre confiance en la vie.
Au-delà de l’énigme, ce roman suscite de nombreuses réflexions sur l’absence, le sentiment de culpabilité, l’opprobre... Véritable métaphore de notre société de consommation, il dénonce la vacuité de l’existence -qui poussent des centaines de personnes à se promener sans but dans le centre commercial juste pour se distraire- le marketing et ses méthodes agressives, les formations commerciales, l’aliénation consumériste... Il évoque également la crise industrielle des années 80 qui a vu de nombreuses usines fermer leurs portes et licencier et à la place desquelles s’est implanté... un centre commercial. Situation absurde autant qu’insultante.Quant à l’énigme, elle tient en haleine jusqu’au bout malgré l’absence d’action spectaculaire. L’auteure n’a pas son pareil pour semer des détails pertinents qui se mettront en place dans la troisième partie du roman, comme des poupées russes. Les personnages sont attachants, que ce soit Kate, Adrian, Kurt ou Lisa. Et tout sonne juste dans ce roman noir servit par une plume agréable et précise.
Un très bon moment de lecture que je vous conseille.
Tags : disparition, enfant, Angleterre, consommation, O'Flynn, Ce qui était perdu
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Commentaires
Il risque de me paraître un peu trop lent, surtout si le dénouement arrive en troisième partie. L'intrigue est intéressante.
3JacquelineJeudi 4 Juin 2015 à 17:26Ce n'est pas un roman d'action mais le suspens tient la route et la réflexion sur la société anglaise des années 80 est très intéressante.
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Il a tout pour me plaire !