Par argali
Après avoir dévoré « H », je ne pouvais que reprendre la série au début pour mieux faire connaissance avec Martin Servaz, du SRPJ de Toulouse. A l’approche de la quarantaine, il fait le point sur sa vie. Divorcé, un fille adolescente, Margot, qu'il adore mais l’inquiète, Martin semble désabusé par sa vie et son métier.
Ce premier opus des enquêtes du commandant Servaz se déroule une fois encore dans les Pyrénées. Le corps sans tête d’un pur sang est découvert pendu en haut d’un téléphérique par les ouvriers de maintenance de l’usine hydroélectrique d’Arruns. Cette vision d’horreur choque le paisible petit village. Qui a bien pu s’en prendre à un animal sans défense et pourquoi ? Quelques jours plus tard, c’est un des notables du village qui est retrouvé pendu dans les mêmes conditions horribles. Un ou des tueurs semblent faire justice. Mais pourquoi ? Et y aura-t-il d’autres victimes ? L’équipe qui appuie Martin Servaz dans ses recherches a fort à faire pour démêler tout ça.
Non loin de là, l’Institut psychiatrique Wargnier abrite une quarantaine de patients dont sept dangereux psychopathes. La perplexité de l’équipe grandit quand l’ADN d’un des pensionnaires de l’Institut, réputé inviolable, est retrouvé sur les lieux des crimes. Quel lien existe-t-il entre eux ?
J’ai aimé les lieux polaires décrits par Bernard Minier. Ils concourent à rendre encore plus pesante l’atmosphère de l’enquête. Les Pyrénées sont vraiment un personnage à part entière dans ce roman. Nous sommes en plein hiver et la neige tombe dru, jetant un silence glacé sur les montagnes. Le village semble isolé, coupé du monde et les routes sont dangereuses. Minier excelle dans la création de l’ambiance de son récit. On sent la neige crissé dans laquelle les policiers s’enfoncent, le brouillard est total au propre comme au figuré. Tout y est.
J’ai également été séduite par les enquêteurs qui gravitent autour de Servaz, Irène Ziegler d’abord, cette gendarme sportive avec laquelle il est contraint de faire équipe, Espérandieu son fidèle binôme et Samira Cheung sa collègue atypique.
J’ai enfin adoré l’écriture expressive de Minier, ses comparaisons finement amenées, ses descriptions impeccables, ni trop brèves ni trop longues. Minier maîtrise la langue et en joue et c’est un réel plaisir. Il m’a tenue en haleine jusqu’au bout et m’a attachée du début à la fin par le rythme soutenu et les rebondissements de l’affaire.
Pour moi, c’est un coup de cœur comme le fut « H ».
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